Guide détaillé
- Des contrôles renforcés à l'entrée.
- Comment préparer ses bagages avant le départ ?
- Qu'est-ce que la Passenger Arrival Card ?
- Comment remplir la Passenger Arrival Card ?
- Comment déclarer ses médicaments ?
- Comment passer le contrôle de l'immigration ?
- Qu'est-ce que la Biosécurité ?
- Comment passer les contrôles de la Biosécurité ?
- Restez calme et patient jusqu'au bout !
Des contrôles renforcés à l'entrée.
La Nouvelle-Zélande est particulièrement stricte en matière d'immigration, et les contrôles à l'entrée du territoire sont pris très au sérieux. En plus des vérifications habituelles, des mesures de biosécurité ont été mises en place pour protéger l'écosystème du pays.
Pour un étranger qui arrive dans le pays par avion, l'ensemble de la procédure se déroule invariablement dans l'ordre suivant :
- Présentation du certificat électronique NZeTA.
- Remplissage de la Passenger Arrival Card dans l'avion
- Sortie de l'avion
- Contrôle de l'immigration
- Récupération des bagages sur un tapis roulant
- Contrôles de la biosécurité et du service des douanes
- Sortie de l'aéroport
Rien de bien compliqué en somme, mais il y a quelques règles que vous ne pouvez pas deviner et des subtilités dans le formulaire des douanes. Je vais tout passer en revue pour que vous puissiez préparer vos bagages pour faciliter les contrôles.
Cela vous évitera de stresser en découvrant la procédure à la dernière minute, et vous ne ferez pas des cauchemars en rêvant de douaniers qui fouillent dans vos sous-vêtements pour chercher de la drogue (je plaisante).
Comment préparer ses bagages avant le départ ?
Avant même de rentrer dans le détail des contrôles, je tenais à vous dire un mot sur la manière de préparer vos bagages. Dans la mesure où ils risquent d'être fouillés, il vaut mieux laisser ce qui peut-être contrôlé sur le dessus, et non au fond de la valise.
Les douaniers vont essentiellement contrôler le matériel de randonnées (y compris les chaussures), les affaires coûteuses comme les ordinateurs et les médicaments. D'où l'importance de voyager avec des justificatifs (ordonnances, factures).
Si vous avez des affaires de valeur, n'oubliez pas d'emporter les factures avec vous !
Ces documents sont à conserver bien rangés dans une pochette à portée de main avec vos billets d'avion, les confirmations de réservation (hôtel et véhicule), ainsi que vos passeports. Un relevé de compte bancaire peut vous permettre de prouver vos revenus si vous n'avez pas encore réservé un vol retour.
Qu'est-ce que la Passenger Arrival Card ?
La procédure débute avant que vous ne posiez le pied en Nouvelle-Zélande. La Passenger Arrival Card est un formulaire distribué dans l'avion par le personnel de bord environ une heure avant l'atterrissage.
Vous pouvez également retrouver ce document sur le site des douanes néo-zélandaises pour l'étudier avant le départ. La Passenger Arrival Card permet de déclarer les raisons de votre séjour et la nature des affaires que vous apportez dans vos bagages.
C'est un document légal qui vous engage ! La moindre tentative de dissimulation est passible d'amende, d'expulsion voire même de prison selon la gravité des faits reprochés. Autant dire qu'il ne s'agit pas d'une enquête d'opinion, mais d'une démarche très sérieuse.
Tout le monde doit remplir ce formulaire et les parents peuvent le faire pour leurs enfants.
Chaque passager doit remplir sa propre carte et les adultes s'en chargeront pour les enfants mineurs. Rien ne vous empêche d'imprimer les documents à l'avance pour préparer vos réponses, mais je vous conseille toutefois de les recopier sur les exemplaires distribués dans l'avion qui sont découpés dans un format spécifique.
Pensez à emporter un stylo où demandez-en un à une hôtesse de l'air.
Comment remplir la Passenger Arrival Card ?
Le document en lui-même n'a rien de compliqué, mais il sera distribué en anglais sauf si vous demandez une version française à l'hôtesse. De format recto verso, il se remplit en cinq minutes si on l'a bien étudié à l'avance.
Vous devez impérativement le compléter en écrivant en lettres majuscules. Les cases doivent être cochées avec une coche en V et non avec une croix pour éviter toute ambiguïté. Certaines sections peuvent vous étonner, alors je vais toutes les passer en revue !
La section 1
On vous demande de préciser votre identité et le numéro de vol qui est inscrit sur vos billets d'avion. Un jeu d'enfant, mais la dernière question risque de vous bloquer, car l'on vous demande votre adresse résidentielle en Nouvelle-Zélande, ce que vous n'avez pas ...
L'adresse de votre hôtel suffira pour indiquer où vous allez séjourner.
Dans la mesure où vous venez faire un circuit en voiture dans le pays, vous pouvez indiquer le nom et l'adresse du premier hôtel où vous avez prévu de descendre en arrivant (et dont vous aurez pris soin de conserver la confirmation de réservation).
Ajoutez en complément la mention « + other hotels ». Si vous avez prévu de louer un camping-car, renseignez malgré tout l'adresse de votre première nuit d'hôtel (si vous en avez réservé au moins une) puis précisez « + campervan rental ».
La section 2A
Cette section ne vous concerne pas, car vous n'êtes pas Néo-Zélandais. Ne la remplissez pas et n'allez pas cocher des “non” partout ! Contentez-vous de l'ignorer totalement.
La section 2B
On vous demande d'indiquer le nombre de jours ou de mois que vous comptez passer dans le pays. Rien de compliqué, et vous pourrez aussi indiquer que vous venez pour passer des vacances. On vous demande aussi dans quel pays vous avez séjourné en dernier pendant 12 mois ou plus (a priori la France). Ne prenez pas cette question à la légère, car les douaniers ont les moyens de vérifier l'information facilement avec votre passeport.
La section 3
Vous devez lister tous les pays que vous avez visités durant les 30 derniers jours. Si vous avez simplement transité par un pays sans sortir de l'aéroport, vous n'avez pas besoin de l'indiquer, mais si vous avez fait un tour en ville à Sydney ou à Singapour par exemple, cela compte et il faut l'écrire.
La section 4
On vous demande si vous connaissez le contenu de vos bagages, et vous avez intérêt à répondre positivement sinon vous aurez droit à la fouille complète de vos bagages.
La section 5
C'est pour ainsi dire la partie plus importante du formulaire, car elle concerne la biosécurité. Soyez le plus rigoureux possible, je vous expliquerais plus tard pourquoi ce domaine est très sensible en Nouvelle-Zélande.
Viennent ensuite quelques questions concernant les objets susceptibles d'être interdits ou contrôlés. Une déclaration honnête vous met à l'abri des sanctions, mais la moindre erreur est sanctionnée d'une amende minimale de 400 $.
La section 6
C'est la suite logique de la section 5, mais il n'est plus question de la biosécurité, mais du contrôle classique de la douane.
On vous interroge notamment sur les quantités d'alcool et de tabac que vous possédez dans vos bagages ainsi que sur vos éventuels médicaments.
La première question est d'ailleurs assez intimidante : « Avez-vous des marchandises prohibées ou à usage restreint, par exemple, médicaments, armes, publications indécentes, espèces menacées de flore ou de faune, drogues illicites ou accessoires pour la consommation de drogues ? ».
Surtout, ne dissimulez rien aux douaniers, car vous risquez une forte amende.
Si vous avez des médicaments sur ordonnance dans vos bagages, vous devez donc répondre positivement, ce qui ne revient pas à dire que vous avez de la drogue, bien entendu. Je reviendrais sur la question des médicaments plus loin dans cet article.
Cette section vous donne aussi l'occasion de déclarer si vous comptez entrer sur le territoire néo-zélandais avec plus de 10000 $ en espèce, ce qui serait assez louche... Gardez votre sérieux, car la question suivante est très importante !
Si vous voyagez avec plus de 10.000 dollars en espèce, il faut le déclarer.
On vous demande si vous apportez des « marchandises acquises à l'étranger et/ou achetées hors taxes en Nouvelle-Zélande d'une valeur totale de plus de 700 $ (cadeaux y compris) ». Vous risquez tout simplement une amende pour contrebande et vous devrez payer des frais de douane majorés si vous apportez des objets chers dont vous ne pouvez prouver la valeur.
Si vous avez des ordinateurs portables coûteux comme des Macbook Pro, il faut les déclarer.
C'est une question délicate, un peu tordue il faut bien le dire, et laissée à l'interprétation des douaniers… On ne vous ennuiera pas si vous voyagez avec un iPad ou un iPhone, mais un Macbook en état neuf à 2500 euros peut attirer l'attention. Conservez la facture de tout objet coûteux pour démontrer qu'il est à usage personnel et non destiné à la revente.
La section 7
Comme pour la section 2A, vous n'êtes pas Néo-Zélandais et vous n'avez donc rien à remplir, alors passez directement à la section 8.
La section 8
Cette section comporte deux questions simples. Puisque vous ne venez pas vous faire soigner en Nouvelle-Zélande, répondez négativement à la première question.
Concernent la seconde question, et si votre séjour dure moins de 3 mois, vous devez répondre que vous n'êtes pas titulaire d'un visa et que vous ferez une demande à l'arrivée.
Si en revanche, votre séjour dure plus de 3 mois, vous avez forcément déjà obtenu un visa payant, alors choisissez l'autre réponse.
La section 9
Vous touchez au but, mais restez concentré, car on vous demande si vous êtes un ancien détenu… Selon la gravité de vos actes passés (plus de 5 ans en prison), vous risquez tout simplement un refus d'entrée sur le territoire et l'expulsion immédiate, même si vous avez payé votre dette à la société (selon l'expression consacrée). Il va sans dire que mentir sur ce point ajouterait une belle amende et toute une série d'ennuis.
Je sais bien que 99% des visiteurs ne sont pas concernés par cette question, mais faites attention à ce que vous écrivez.
Date et signature
Et voilà, il ne vous reste plus qu'à dater et signer la Passenger Arrival Card, mais ne vous bousculez pas pour autant ! Assurez-vous de bien mettre la date du jour d'arrivée en Nouvelle-Zélande, et non celle du départ depuis votre pays, car avec le décalage horaire et la fatigue on a vite fait de se tromper.
Relisez-vous impérativement, ce n'est pas une course de vitesse !
Comment déclarer ses médicaments ?
Les médicaments font l'objet d'un contrôle particulier de la part des douaniers. La section 6 de la Passenger Arrival Card que je viens de détailler vous demande justement si vous voyagez avec des médicaments.
Vous n'avez pas besoin de lister vos médicaments sur le formulaire, il n'y a de toute manière pas la place pour le faire... En revanche, le service des douanes peut très bien vous demander de présenter l'ordonnance liée à votre prescription ainsi que les boîtes de médicaments qui correspondent.
Une lettre de votre médecin rédigée en anglais peut faciliter le contrôle, mais la Loi exige une traduction en anglais de l'ordonnance accompagnée du document original, ce qui est assez fastidieux.
Demandez plutôt à votre docteur de préciser les DCI de chaque médicament, c'est-à-dire la Dénomination Commune Internationale (le nom chimique du produit).
Prenez garde à n'apporter que des boîtes neuves jamais ouvertes auparavant et dans des quantités qui n'excèdent pas un séjour de trois mois.
Bien entendu, les douaniers savent reconnaître les médicaments courants comme l'aspirine qui sont souvent vendus en grande surface en Nouvelle-Zélande. Néanmoins, même si vous arrivez avec du doliprane, précisez dans la Passenger Arrival Card que vous apportez des médicaments et laissez les douaniers faire leur travail.
Peu importe que les médicaments soient dans votre bagage à main ou en soute, il faut les déclarer, ce qui vous évitera une amende.
Comment passer le contrôle de l'immigration ?
Il reste encore des formalités à franchir avant de retrouver l'air libre. Le contrôle des passeports était autrefois la partie la plus ennuyeuse, car il fallait faire la queue avec les autres passagers pour présenter son passeport aux agents du service de l'immigration.
Depuis la mise en place des portiques smartGate en 2015, vous pouvez scanner directement votre passeport et la procédure prend 15 secondes par passager. Toutefois, si vous ne ressemblez plus à la photo sur votre passeport, vous aurez droit à un contrôle à l'ancienne.
Il suffit de préciser que vous venez en vacances, et si l'on demande à vérifier vos revenus, vous pouvez présenter un simple relevé de compte qui fera l'affaire. La dispense de visa valable 3 mois sera apposée sur votre passeport et vous pourrez récupérer vos bagages. Notez qu'il faut avoir au moins 12 ans pour utiliser les portiques automatisés, et si vous voyagez en famille avec des enfants, vous devez aller au comptoir classique.
Qu'est-ce que la Biosécurité ?
Après avoir récupéré vos bagages sur le tapis roulant, et avant de quitter l'aéroport, vous allez devoir franchir les services de la douane et de la biosécurité du territoire, ce qui implique une fouille éventuelle de vos bagages.
Tout dépend de ce que vous aurez déclaré dans la Passenger Arrival Card, mais les contrôles se font aussi au hasard ou à la tête du client si j'ose dire. Quoi qu'il en soit, vos affaires passeront de toute manière aux rayons x et peuvent être flairées par des chiens policiers.
En réalité, la Nouvelle-Zélande ne craint pas tant le terrorisme (elle est trop isolée pour cela, et les terroristes sont trop incultes pour situer le pays sur une carte), mais elle redoute surtout les menaces pour sa faune et sa flore.
La Nouvelle-Zélande s'est développée à l'écart du monde et son écosystème fragile peut-être mis à mal facilement. Le possum par exemple est un petit marsupial australien introduit par erreur qui détruit les forêts et contraint le gouvernement à dépenser 100 millions de dollars par an pour essayer d'en venir à bout.
La biosécurité sert à protéger l'écosystème de la Nouvelle-Zélande.
Autant dire que l'on ne plaisante pas avec les contrôles de la biosécurité, et tout produit qui pourrait contenir des parasites ou des nuisibles sera confisqué et détruit. Mais pas de panique, je vais vous expliquer comment cela passe en détail !
Comment passer les contrôles de la Biosécurité ?
On ne plaisante pas avec la biosécurité et la douane néo-zélandaise ! Une simple pomme oubliée dans un sac à dos vous vaudra 400 $ d'amende à payer sur-le-champ. N'espérez pas échapper à l'amende en négociant, car la tolérance zéro s'applique impitoyablement.
Chez Kiwipal nous recevons parfois des demandes de personnes verbalisées qui espèrent s'en sortir, mais je confirme qu'il n'y a aucun recours possible ! Aussi, pour vous éviter de subir le même sort, voici la liste de ce qui doit être déclaré pour inspection :
- Nourriture
- Plantes
- Objets en bois
- Terre, eau
- Matériel de camping (surtout les chaussures)
- Produits pour animaux
Le problème avec cette liste (pourtant officielle), c'est qu'elle est vague. La nourriture industrielle vendue en conserve par exemple peut être acceptée, mais rien ne vous garantit qu'elle ne sera pas saisie. Vous lirez des témoignages très contradictoires sur Internet, et personne n'a raison ou tort à proprement parler...
C'est pourquoi dans le doute vous devez impérativement déclarer ! Si vous le faites, il n'y a que deux possibilités : soit le produit est autorisé, soit il est saisi, mais vous ne récoltez pas d'amende. Par principe, jetez toujours votre nourriture entamée, l'eau et les fruits avant de passer par la biosécurité.
On trouve de tout dans le pays, alors demandez-vous si vous avez vraiment besoin d'emporter de la nourriture dans vos bagages...
Inutile d'ailleurs de nous écrire pour nous demander notre avis, qu'il s'agisse d'huiles essentielles, de fromages ou de Dieu sait quel produit... nous ne passons pas la douane à votre place ! La liste des articles interdits est bien trop généraliste pour que nous engagions notre responsabilité.
Le matériel de camping est un cas à part ! Le service des douanes cherche surtout des traces de terres susceptibles de contenir des germes ou des parasites.
Les chaussures de randonnées sont toujours contrôlées, alors n'allez pas les enfouir au fond de vos bagages !
Les douaniers vont chercher systématiquement les traces de terre sur les semelles.
Les chaussures sales passent par un service de décontamination et vous n'aurez pas d'amende sauf si vous n'aviez pas déclaré de matériel de camping. Passez vos semelles à la lingette avant le départ, et n'ayez pas peur de nettoyer au coton-tige s'il le faut, sous peine de perdre un temps précieux, ce dont vous n'avez pas besoin après un vol de 24 h !
Restez calme et patient jusqu'au bout !
Une fois la biosécurité franchie, vous serez enfin libre de quitter l'aéroport. Alors, ne perdez pas patience ! Car s'il y a bien un conseil à retenir, c'est de ne pas prendre les formalités d'aéroport à la légère.
Vous n'aurez pas le moindre passe-droit sous prétexte que vous venez dépenser votre argent en Nouvelle-Zélande. Les douaniers qui sont courtois, mais fermes appliquent la tolérance zéro.
Si vous oubliez de jeter une pomme, une barre chocolatée ou même une bouteille d'eau, vous aurez droit à l'amende de 400 $ sans possibilité de recours.
Vous ne pourrez même pas dire que l'on ne vous a pas prévenu, car des panneaux géants sont disposés dans les couloirs qui mènent au contrôle de la biosécurité. Si vous êtes distrait et sanctionné, excusez-vous et payez l'amende sans rechigner.
Les douaniers ne cherchent qu'à protéger leur pays, Ils ne sont pas là pour gagner de l'argent en collant des amendes comme on a pu me l'écrire à de multiples reprises. Après un long voyage, l'épuisement facilite l'exaspération, alors prenez sur vous.
D'ailleurs, les douaniers font toujours l'effort de vous comprendre, même si votre niveau d'anglais laisse à désirer.
Prenez votre temps, car personne ne vous bouscule et les contrôles ne font pas de vous un coupable en puissance : il n'y a pas de quoi perdre son calme !
Si vous respectez les quelques conseils donnés dans cet article, toutes ces formalités seront vites derrière vous, et vous pourrez aller dormir dans des draps frais avant de commencer enfin des vacances bien méritées.