Guide détaillé
Les survivants du continent perdu.
Issue d'un fragment du Gondwana parti à la dérive durant des millions d'années, la Nouvelle-Zélande est souvent comparée à l'arche de Noé. Le pays possède des espèces uniques au monde, même si certaines sont hélas en voie d'extinction !
Rassurez-vous, je ne vais pas vous présenter les animaux par liste alphabétique. Comprenez que je ne peux pas non plus aborder des sujets comme la nage avec les dauphins sans risquer le hors-sujet.
Je préfère pour l'instant vous donner une idée générale de ce qui vous attend durant votre séjour. Nous aurons l'occasion de découvrir chaque espèce en détail dans de prochains articles.
Si la plupart des animaux peuvent être croisés en liberté, il faut parfois se rendre dans des parcs animaliers pour les observer plus facilement. Comptez sur moi pour vous le préciser tout au long du récit.
Les animaux les plus célèbres du pays ne sont pas forcément les plus incroyables, mais ce sont souvent les plus attachants. Il est temps de vous présenter la faune extraordinaire de Nouvelle-Zélande !
Parce que vous avez été nombreux à en faire la demande, Kiwipal a consacré un second dossier sur les animaux de Nouvelle-Zélande que vous pourrez observer durant votre voyage. Cette fois, c'est l'aspect pratique qui est abordé en détail.
Les espèces les plus populaires.
Avant l'arrivée de l'homme, il n'existait pas de mammifères en Nouvelle-Zélande. Les oiseaux étaient libres de se poser au sol sans craindre les prédateurs. Certaines espèces, comme le kiwi, y ont tellement pris goût qu'ils ont perdu la faculté de voler.
Son long bec doté d'un excellent sens de l'odorat lui permet de fouiller la terre à la recherche de vers de terre. S'il semble inoffensif, le kiwi n'hésite pourtant pas à défendre son territoire avec ses griffes. Il n'est cependant pas de taille à lutter contre les nouvelles espèces introduites par l'homme. On dénombre encore 70 000 kiwis de six espèces différentes au plumage brun ou gris. Si le déclin de l'espèce a été freiné grâce à la mobilisation de la population, le kiwi figure toujours sur la liste des espèces menacées.
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Observer ces étranges oiseaux en pleine nature reste difficile, car ils ne sortent que la nuit. La meilleure solution consiste à se rendre dans un parc comme celui de Rainbow Springs à Rotorua. Les horaires d'ouvertures en soirée permettent d'admirer des kiwis dans de vastes enclos en plein air.
À l'instar du kiwi, le weka est un oiseau qui a perdu ses ailes à force de vivre sur la terre ferme. Les Néo-Zélandais entretiennent un rapport d'amour-haine très particulier avec cet animal têtu et batailleur.
Très attaché à son territoire, le weka ne s'en laisse pas déposséder facilement. On plaisante souvent en affirmant que la seule manière de se débarrasser de lui consiste à le déposer en voiture à cinquante kilomètres.
Observer un weka dans le pays est tout sauf difficile, car cet animal ne craint pas l'homme. Vous pouvez vous attendre à le voir traverser un sentier sans vous accorder le moindre intérêt dans le parc national de Paparoa. Quand le weka ne servait pas d'animal de compagnie, les Maoris le passaient souvent à la casserole. Une solution souvent moins fatigante pour se débarrasser de sa présence encombrante. Il faut dire qu'il a la fâcheuse manie de retourner l'intérieur des maisons à la recherche de nourriture.
Les espèces les plus originales.
Le kea est l'oiseau le plus intelligent du monde. Les touristes ayant la fâcheuse habitude de le nourrir, ce perroquet rode sur les aires de stationnement dans la région des glaciers.
Il faut le voir fouiller dans les sacs pour réaliser à quel point il est rusé. Pour une raison inconnue, le kea s'attaque aux joints en caoutchouc des véhicules. Un spectacle plaisant à regarder, sauf bien entendu quand il s'agit de votre propre voiture !
Autre espèce dotée d'un talent original, les tuis ne sont pas des perroquets, mais ils sont capables d'imiter la voix humaine à la perfection. Perchés dans les arbres des deux îles, ils interpellent parfois les visiteurs.
Avec ses longues pattes et ses plumes bleues, le pukeko habite les marécages où il se nourrit de végétaux. Si vous arrivez avant le flot de touristes au lac Matheson, vous avez de grandes chances de l'apercevoir.
Le tuatura quant à lui ressemble à un lézard, mais il appartient à une branche des rhynchocéphales qui remonte au temps des dinosaures. Il peut vivre une centaine d'années, et retenir sa respiration plus d'une heure pour mieux chasser les insectes.
Le tuatara serait toutefois bien embarrassé s'il avait affaire à un weta. Parfaitement inoffensive, la plus grosse sauterelle du monde pèse tout de même près de 70 grammes ! Vous ferez sa rencontre dans les grottes de Waitomo et parfois même en ville ! Son nom signifie “laid” en langue maorie, et je pense que le terme est bien choisi.
Les espèces du monde de la mer.
Si vous n'avez jamais observé de baleines autrement qu'à la télévision, il faut visiter la péninsule de Kaikoura. Lors d'une sortie en mer, les chances de croiser des cachalots et des baleines sont de 99 % toute l'année !
Plusieurs espèces de dauphins nagent au large des plages de Nouvelle-Zélande. Le dauphin d'Hector qui mesure un mètre et demi est le plus petit du monde. Son grand frère, le dauphin obscur est le plus joueur de tous et se livre à des acrobaties spectaculaires. Quant aux Grands dauphins, ils se distinguent en faisant la course avec les navires.
Les otaries à fourrure ont frôlé l'extinction avant l'interdiction de la chasse. Les colonies se sont repeuplées et on compte aujourd'hui 60.000 membres réparties sur les côtes du pays. N'oubliez pas de consulter mon article consacré à Kaikoura, vous y découvrirez une cascade perdue en forêt où les bébés otaries viennent s'entraîner à la nage.
Le manchot bleu de Nouvelle-Zélande se rencontre principalement sur les côtes de l'île du Sud. C'est peut-être parce qu'il est le plus petit du monde (seulement 40 cm pour 1 kg) qu'il est aussi timide.
Quant aux manchots des antipodes, reconnaissables à leurs yeux jaunes, ils sont encore plus peureux. Des cachettes permettent de les guetter sans les déranger dans les environs de Dunedin.
Les espèces dont il faut se méfier.
Vous lirez souvent qu'il n'existe aucune espèce mortelle au pays des kiwis. Je confirme que l'on ne trouve ni serpents, scorpions, ou crocodiles en Nouvelle-Zélande. S'il n'existe pas de grosses araignées, on trouve cependant deux petites espèces venimeuses heureusement très rares.
Menacée d'extinction, l'araignée katipo est reconnaissable à son corps rouge et noir de la taille d'une bille. Il en subsiste à peine un millier sous les rochers des plages désertes de la côte ouest de l'île du Nord.
Son venin peut être mortel, mais un sérum est disponible dans tous les hôpitaux du pays. La katipo ne pique qu'en ultime recours, et le dernier décès qu'on lui attribue remonte au 18e siècle !
Les chances de croiser une White Tailed Spider originaire d'Australie sont un peu plus élevées. Son corps élancé avec une tache blanche sur l'abdomen permet de l'identifier aisément. C'est de toute façon la plus grosse araignée du pays.
Elle ne tisse pas de toile et attaque les autres araignées. Jardins et rideaux sont ces terrains de chasse habituels. Sa piqûre n'est pas mortelle, mais cause de vilaines démangeaisons et parfois des nausées. Il n'y a pas de crainte particulière à avoir.
En revanche, s'il y a bien une espèce dont vous devriez vous méfier, ce sont des sandflies ! Ces minuscules moucherons ont élu domicile dans le Fiordland. Leur piqûre entraîne démangeaisons et rougeurs durant des semaines si on oublie de s'asperger d'un répulsif.
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Enfin, même si on oublie souvent d'en parler, il existe des requins au large de la Nouvelle-Zélande. On compte une vingtaine d'attaques sur l'homme depuis 1990, ce qui n'est pas négligeable, mais aucun décès n'est survenu depuis 1972, car les eaux poissonneuses du Pacifique leur fournissent largement de quoi se nourrir.
Les espèces nuisibles.
Les colons anglais ont eu la mauvaise idée d'importer des animaux dans un écosystème fragile et coupé du monde durant des millions d'années. Les conséquences se sont parfois révélées désastreuses pour l'environnement.
Très prisé pour sa fourrure, le possum (à ne pas confondre avec l'opposum) a débarqué d'Australie en 1837. Paradoxalement, ce petit animal figure désormais à la fois sur la liste des espèces protégées en Australie, et sur celle des espèces indésirables en Nouvelle-Zélande !
Petit végétarien d'apparence inoffensive, le possum profite de l'absence de prédateurs pour se multiplier et dévorer la végétation et les arbres ! Comme il transmet la tuberculose au bétail et dévaste les plantations, vous comprendrez pourquoi les Néo-Zélandais lui livrent une guerre sans merci.
Le gouvernement investit cent millions de dollars chaque année pour tenter d'exterminer cette espèce à grand renfort de pièges et de poisons. Le nombre de possums est déjà passé de 70 à 30 millions en moins de 25 ans ! Il est naturel de s'apitoyer sur son sort, mais je vous invite à lire mon article sur la flore de Nouvelle-Zélande pour mesurer l'étendue des dégâts.
Sans oublier les trente millions de moutons !
Les moutons ne sont pas les animaux les plus originaux que vous rencontrerez en Nouvelle-Zélande, mais ils sont tout de même 30 millions dans un pays qui compte sept fois moins d'habitants !
Les Occidentaux ont déboisé la moitié du pays pour leur créer des pâturages, mais les Maoris portent aussi une part de responsabilité vis-à-vis de la nature. Il suffit de citer l'exemple du moa pour s'en convaincre.
Le moa était un oiseau gigantesque d'une hauteur de 3 mètres et semblable à une autruche. Incapable de voler, il constituait une proie facile pour les chasseurs jusqu'à son extinction au 16e siècle. Son squelette est exposé dans les musées du pays.
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Les Néo-Zélandais ont pris conscience de leurs responsabilités envers leur pays. Ils font désormais le maximum pour protéger la nature et les espèces en danger. Vous pouvez les aider en conservant une distance raisonnable avec les animaux que vous croiserez durant votre séjour.
Malgré les nombreuses espèces victimes des expérimentations de l'homme, la Nouvelle-Zélande continue de posséder une faune d'une richesse unique au monde. J'espère que cet aperçu vous donnera envie d'en savoir plus !