Guide détaillé
Ce guide vous présente l'écosystème unique de Nouvelle-Zélande avec les plantes et la végétation que vous allez découvrir durant votre séjour.
Une nature unique au monde.
Avant l'arrivée de l'homme, la Nouvelle-Zélande était presque entièrement recouverte de forêts sauvages. Vu du ciel, le pays contraste fortement avec le continent australien ravagé par la sécheresse.
En réalité, l'homme a défriché 70 % du territoire pour créer des pâturages. Les feux allumés par les Maoris ont permis de gagner de grandes superficies, mais les incendies mal contrôlés ont souvent réduit en cendre des régions entières. Il faut toutefois reconnaître que les colons britanniques sont responsables de l'immense majorité des ravages causés à la nature.
Les Néo-Zélandais ont pris conscience de l'ampleur des dégâts au cours du siècle dernier. La déforestation a cessé, et une véritable conscience écologiste a gagné la population. Le processus de régénération des forêts est en cours. Une grande partie du territoire est désormais sous la protection du département de la conservation.
Malgré les dégâts engendrés par l'homme, la flore de Nouvelle-Zélande est assez vaste pour remplir une encyclopédie entière.
C'est pourquoi je vais vous présenter uniquement les arbres et les espèces végétales emblématiques du pays.
Quelques surprises sont à prévoir, car la Nouvelle-Zélande est restée coupée du monde durant des millions d'années. On y trouve même une espèce unique de champignon bleu !
Des forêts inchangées depuis l'aube des temps.
La végétation de ce pays du bout du monde reste un mystère pour le grand public. Une aubaine pour les réalisateurs de cinéma qui disposent d'une réserve inépuisable de paysages.
Pour un visiteur, la nature sauvage de Nouvelle-Zélande permet de contempler la Terre telle qu'elle était dans les temps les plus reculés. Souvent impénétrables, les forêts de Nouvelle-Zélande sont essentiellement composées de hêtres et de conifères.
Le bush néo-zélandais pousse dans les régions chaudes et humides, notamment au pied des montagnes. La rareté des fleurs est compensée par le fait que les conifères gardent leurs feuilles toute l'année pour le plus grand bonheur des touristes.
Quant aux forêts de hêtres, elles se développent davantage sur l'île du Sud, malgré un sol plus pauvre et un vent plus fort. L'humidité exceptionnelle de la côte ouest favorise une mousse noire ou verte selon l'altitude. Le moindre tronc d'arbre en est recouvert, ce qui en fait la forêt la plus spectaculaire, mais aussi la plus difficile à explorer.
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On trouve aussi des forêts où poussent des arbres originaires du monde entier. Ne sachant pas lesquelles pourraient s'adapter au climat, les colons ont planté de nombreuses variétés, et le Giant Coastal Redwood s'est largement répandu dans les environs de Rotorua.
Contemplez les arbres millénaires.
Quatre espèces d'arbre attirent l'attention des voyageurs par leurs formes étranges et leur singulière beauté.
Le pohutukawa est surnommé l'arbre de Noël car il se couvre de fleurs rouges au mois de décembre (c'est-à-dire au début de l'été). Souvent planté en bords de mer, le pohutukawa est incroyablement photogénique, mais il existe une espèce encore plus impressionnante.
Avec un tronc immense haut de 60 m et des feuilles en hélice, le kauri est un survivant du légendaire continent Gondwana. Son espérance de vie dépasse parfois le millier d'années ! Souvent employé comme matériau de construction par les premiers colons, il s'est hélas raréfié. Les Maoris qui le vénèrent vous guideront à sa rencontre dans la forêt sacrée de Waipoua.
Si le kauri est menacé d'extinction, d'autres arbres survivent contre toute attente. C'est le cas du nikau qui ne devrait pas exister à une latitude aussi basse. Seul le microclimat subtropical de la côte ouest permet à ce palmier de survivre. Haut d'une dizaine de mètres, il possède de longues palmes vertes et donne un aspect exotique au parc national de Paparoa.
Le vent puissant des Catlins donne une inclinaison originale au kanuka sans pourtant nuire à sa croissance.
Cet arbuste possède des feuilles dont on tire une huile apaisante et parfumée. Les abeilles produisent également un miel délicieux à partir de ses minuscules fleurs blanches.
Les 30 % de forêt qui ont survécu à la déforestation abritent plus de 600 espèces de plantes, presque toutes endémiques.
Le pays des fougères argentées.
Ce n'est pas par hasard si la fougère est l'emblème officiel de la Nouvelle-Zélande. Le pays en possède plus de 1200 variétés ! Certaines tombent des arbres, d'autres se développent jusqu'à atteindre une vingtaine de mètres.
La plus connue des fougères est sans conteste la Silver Fern (Cyathea dealbata pour les connaisseurs). Comme son nom l'indique, elle possède des reflets argentés et vous l'avez sûrement déjà repérée sur le second drapeau du pays ou sur le maillot des All Blacks.
Les jeunes pousses de la Silver Fern sont appelées “koru” en langue maori. Leur forme symbolise à la fois la force, la croissance, la jeunesse et la paix. Il y a de grandes chances pour que vous achetiez une reproduction sculptée dans du bois ou taillée dans le jade avant la fin de votre séjour.
Connu sous le nom de flax, le harakeke ressemble à du chanvre ou du lin, mais c'est une espèce distincte unique au monde. Ses longues feuilles vertes qui jaillissent du sol forment un bouquet saisissant !
Les maoris utilisaient déjà le flax pour confectionner des sacs et des paniers, avant que les Occidentaux ne découvrent comment en tirer des cordes et des toiles.
Dernière espèce dont je souhaitais vous parler, le tussack est une haute herbe incroyablement résistante qui pousse en touffe jaune. Souvent balayées par le vent, les plaines de tussacks rappellent instantanément les décors grandioses du Seigneur des anneaux.
Un écosystème fragile !
Si la nature néo-zélandaise est incroyablement belle, elle n'en reste pas moins sauvage et souvent redoutable. L'émission “Man Versus Wild” a d'ailleurs consacré deux numéros dédiés à la Nouvelle-Zélande.
En regardant Bear Grylls tenter de se frayer un chemin dans le Fiordland, on comprend pourquoi l'homme a défriché une grande partie du territoire. Loin de moi l'idée d'excuser les Maoris et les colons, mais la survie laisse peu de temps pour protéger la nature.
Les Kiwis se sont fait pardonner en étant les premiers à créer des parcs nationaux. Au nombre de 14, ils couvrent 12 % du territoire, soit près de 3 millions d'hectares. Ajoutez à cela les 19 parcs forestiers et les 3 parcs maritimes, et vous aurez un aperçu des efforts engagés pour protéger la nature et offrir des milliers de kilomètres de sentiers de randonnées exceptionnels.
Autre reflet de ce changement de politique, la biosécurité mise en place à l'aéroport vise à protéger l'écosystème contre toute menace extérieure. Si la nature est aussi fragile en Nouvelle-Zélande, c'est en grande partie à cause de son isolement. Avant l'arrivée de l'homme, les deux îles du pays ne possédaient pas de mammifères. Plantes et arbres n'ont pas eu le temps de développer des défenses naturelles contre les espèces nouvelles introduites dans le pays.
À titre d'exemple, le gouvernement investit 100 millions de dollars par an pour tenter d'éradiquer le possum. Cette petite bête qui se reproduit par millions ravage des hectares de forêts entières chaque nuit.
Raison de plus pour prendre soin de la nature durant votre séjour. Donner quelques dollars pour aider à la restauration d'une forêt serait un geste d'autant plus admirable que vous n'êtes pas originaire du pays.