Guide détaillé
Une culture unique à découvrir.
Le grand public associe la Nouvelle-Zélande à l'équipe de rugby des All Blacks et aux films de Peter Jackson. Autant dire que la culture néo-zélandaise est encore largement méconnue.
Je ne sais pas dans quelle mesure les Kiwis apprécient que l'on associe systématiquement leur pays au Seigneur des anneaux ? Ce qui est certain en revanche, c'est que la Nouvelle-Zélande n'a pas besoin du cinéma pour briller.
On serait tenté de résumer la Nouvelle-Zélande à un melting-pot de culture occidentale et maorie. Ce serait oublier la forte communauté asiatique et les nombreuses minorités du Pacifique.
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Toutes ces influences transparaissent dans la vie de tous les jours, mais il faudra aller dans les musées pour comprendre l'Histoire et la culture du pays.
Heureusement, les Néo-Zélandais ont une conception très originale de que doit être un musée. Oubliez les galeries austères et découvrez plutôt de grands espaces où l'on privilégie la qualité à la quantité. Le Te Papa de Wellington illustre parfaitement cette philosophie. Ses larges allées accueillent des expositions vivantes qui font la part belle aux vidéos et aux attractions pédagogiques. L'entrée est bien entendu gratuite comme souvent en Nouvelle-Zélande.**
Traiter la culture d'un pays tout entier dans un seul article serait prétentieux sinon ridicule. Kiwipal n'a pas pour vocation de remplacer Wikipedia.
Je vais me focaliser sur les aspects emblématiques de la culture Kiwi. Cette culture vivante que vous rencontrerez durant votre séjour et que vous allez certainement adorer.
Un melting-pot culturel.
La Nouvelle-Zélande a été colonisée par les Britanniques. On y parle donc principalement l'anglais avec un fort accent. Ce n'est pas la seule langue officielle : le Maori et la langue des signes sont également reconnus.
Longtemps en déclin, la langue maorie est aujourd'hui parlée par 4 % de la population. De nouveau enseignée dans les écoles, elle redevient populaire avec des émissions de télévision qui lui sont consacrées.
Au niveau religieux, la Nouvelle-Zélande a conservé les valeurs chrétiennes importées par les premiers colons Britanniques. Anglicans, catholiques et presbytériens représentent 38 % de la population.
L'athéisme fait jeu égal avec le Christianisme, tandis que le reste de la population observe des croyances maories, musulmanes, juives ou bouddhistes. L'ensemble de ces communautés religieuses cohabitent sans le moindre heurt en Nouvelle-Zélande.
Si vous souhaitez en savoir plus sur les Néo-Zélandais, je vous invite à lire mon article consacré à la population du pays. Les Maoris représentent 14% de la population et leur culture est sans aucun doute la plus intéressante du pays.
Première rencontre avec la culture maorie.
C'est essentiellement la culture maorie d'origine polynésienne qui attire les visiteurs en Nouvelle-Zélande. Si la plupart des Maoris vivent désormais selon les coutumes occidentales, l'attachement à la tribu reste fort, surtout en milieu rural.
Autrefois, l'honneur et le prestige de la tribu devaient être défendus à tout prix. La survie de la communauté imposait une lutte permanente pour le contrôle des terres et des ressources naturelles.
Parler de société guerrière serait sans doute exagéré, mais les colons occidentaux ont payé un lourd tribut en vies humaines avant de trouver un terrain d'entente.
Élément essentiel de la vie communautaire, les maisons tribales Whare nui sont parfois accessibles aux visiteurs. La plus célèbre se trouve à Waitangi, sur le lieu même où fut signé le traité qui mit un terme aux hostilités avec les colons anglais.
Autant vous le dire tout de suite, je ne suis pas un grand admirateur des spectacles maoris que l'on peut observer dans la région de Rotorua.
Destinés essentiellement aux touristes, ils permettent de découvrir le Hongi, le Hangi et le Haka avant de participer à un dîner spectacle.
Si vous appréciez le Haka des All Blacks, il vaut mieux découvrir sa signification en visitant les excellents musées d'Auckland et Wellington.
Spectaculaire dans son exécution, cette danse rituelle prive l'adversaire de sa force vitale (on l'enseigne même à l'école !).
Si vous espérez repartir du pays avec un tatouage maori vous avez de la chance : les méthodes modernes ont remplacé l'incision rituelle avec un os.
En admettant que vous soyez intéressé par un tatouage facial, sachez qu'il vous sera catégoriquement refusé. Le moko symbolise un rang élevé au sein de la tribu, et un Paheka (c'est-à-dire un étranger) ne peut le porter.
Il subsiste quelques tensions communautaires en Nouvelle-Zélande, mais s'il y a un domaine où Maoris et Pahekas se retrouvent, c'est bien le rugby !
Le rugby est une religion !
Le Rugby s'écrit avec une majuscule en Nouvelle-Zélande et fait office de religion d'État. Les All Blacks ont certes remporté la Coupe du Monde en 2015, mais ils cultivent simplicité et proximité avec la population.
Enseigné à l'école primaire comme à l'université, le rugby compte des milliers d'équipes et 600 000 pratiquants pour un pays de 4,5 millions d'habitants...
Il faut dire que la discipline convient à merveille aux physiques Polynésiens.
Ce n'est pas la seule discipline sportive qui passionne les Kiwis. La Nouvelle-Zélande est un pays de marin et l'on dénombre le plus grand nombre de bateaux par habitant au monde.
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Quand ils ne sont pas occupés à regarder un match ou partis à la pêche, certains Kiwis s'adonnent à une passion très spéciale : les sports extrêmes. Le saut à l'élastique s'inspire d'une ancienne coutume des îles du Vanuatu. Les Kiwis furent les premiers à en faire une attraction touristique. Il faut dire que la Loi néo-zélandaise autorise à peu près n'importe quoi, du moment que le participant signe une décharge.
Pour se remettre de ses émotions, rien ne vaut un bon barbecue entre amis. Plus qu'un mode de cuisson, le barbie (le surnom du BBQ) est avant tout un mode de vie. Portions énormes et accueil chaleureux sont à prévoir même quand il pleut (la pluie n'est pas une excuse pour annuler...)
Quant au Hangi, c'est en quelque sorte le barbecue maori. Les aliments sont cuits sur un lit de braises recouvert de terre. La ville de Rotorua qui comporte la plus importante communauté maorie du pays vous donnera l'occasion de goûter cette spécialité locale.
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On manque rarement de place en Nouvelle-Zélande. C'est pourquoi les maisons en province comportent rarement plus d'un étage et possèdent le jardin indispensable au barbecue du week-end. Le style de construction varie cependant beaucoup dans le pays.
Une architecture parfois surprenante.
Les villes néo-zélandaises ne manquent pas de charme et les vieilles demeures victoriennes continuent d'être bien entretenues. Avec la restauration des voitures anciennes, c'est un véritable sport national.
À l'époque de la colonisation, les Occidentaux espéraient recréer l'image de leur mère patrie. Les architectes se sont largement inspirés du style victorien en vogue à l'époque. La ruée vers l'or des années 1860 leur a donné le moyen de concrétiser leurs ambitions. Il fallait cependant composer avec les tremblements de terre ! De nombreux édifices de l'île du Nord sont construits en bois de Kauri pour résister aux séismes.
Les jardins chinois qui se multiplient dans les villes témoignent d'un signe d'ouverture à la troisième vague d'immigrants.
La Nouvelle-Zélande est une société cosmopolite, ouverte et tolérante. Des qualités naturellement reflétées par la culture du pays.
L'architecture Maorie, les Wharenui peintes avec de couleurs vives, sont particulièrement photogéniques et suscitent l'admiration des touristes.
Peu à peu, le style maori influence l'architecture moderne et il y a fort à parier que la renaissance de Christchurch reflétera ce changement.
En attendant, les Kiwis ont fait preuve d'originalité en édifiant une cathédrale en carton pour remplacer celle détruite par le grand tremblement de terre.**
Tradition et modernité artistiques.
Occupés à guerroyer contre les tribus maories et à construire leurs villes, les Occidentaux n'avaient guère de temps à consacrer aux arts.** La situation a évolué, mais l'éveil fut tardif.
Avant que les oeuvres de Peter Jackson ne voient le jour au cinéma, la réalisatrice Jane Campion avait décroché la palme d'or du Festival de Cannes avec sa “Leçon de piano”.
Le film qui aura le plus fortement marqué les esprits demeure sans conteste “l'âme des guerriers” de Lee Tamahori.
Comme je vous le disais en préambule de cet article, je ne vais pas énumérer tous les acteurs et écrivains du pays.
La littérature Kiwi commence à être connue à l'étranger après avoir été longtemps cantonnée aux romans de Katherine Mansfield.
Question musique, il y a de grandes chances pour que vous n'ayez jamais entendu une seule note en provenance de Nouvelle-Zélande.
Peut-être que les titres des Chills ou des Verlaines de Dunedin rappelleront des souvenirs à ceux qui étaient adolescents dans les années 80.
Pour autant, la scène musicale est bien vivante et marquée par l'influence culturelle du Pacifique.
Dans un registre totalement différent, la soprano Dame Kiri Te Kanawa est revanche largement connue et appréciée des amateurs d'opéra. Les Maoris n'avaient pas attendu la colonisation pour manifester un prodigieux sens artistique. Les techniques de sculpture sur bois et la vannerie avaient atteint un degré de finesse incomparable. Danses et cérémonies sont toujours aussi impressionnantes.
Peut-on attraper la Kiwiana ?
J'espère que ce simple aperçu vous aura donné envie de venir à la rencontre de la culture néo-zélandaise. Je suis loin d'avoir fait le tour de la question et certains sujets ont été passés sous silence.
Malgré le succès de leur économie, les Néo-Zélandais sont encore complexés par plusieurs siècles d'isolement.
La richesse de leur culture leur parait toujours inférieure à celles des autres pays.
Un artiste ou un sportif se doit de réussir à l'étranger pour être reconnu par les siens.
C'est pourquoi les All Blacks sont considérés comme les véritables ambassadeurs du pays et adulés par toute la population.
J'ajouterais un petit mot concernant la Kiwiana, cette expression qui désigne les objets emblématiques de la culture populaire.
Marmite (ou Vegemite) et Hokey Pokey sont des mots que vous n'avez sans doute jamais entendus, mais qui occupent une place importance dans le coeur des Néo-Zélandais.
Dans ce pays où l'on ne se prend pas au sérieux, les choses simples sont souvent les plus appréciées.