Guide des visites
Ce guide complet vous explique comment visiter Bay of Islands, une étape du Northland qui figure dans nos circuits Kiwipal à personnaliser.
- Visite de Bay of Islands (Northland).
- Visite de Russell, l'ancien village de pirates.
- Croisière au Cap Brett (Hole in the Rock).
- Plongée sous-marine sur l'épave du Canterbury.
- Paihia et les chutes d'Haruru en kayak.
- Waitangi, culture maorie et fête nationale.
- Observer les dauphins de Bay of Islands.
- Paihia ou Russell, quelle ville choisir ?
Visite de Bay of Islands (Northland).
Une mer bleu turquoise constellée d'îles, des criques aux plages de sable fin et 800 km de côtes bordées de forêts. Si certaines ont été transformées en propriété privée, la plupart des 144 îles au large demeurent inhabitées et n'attendent que vous. Un paysage de rêve, loin de la grisaille des villes modernes.
Vous pouvez espérer avoir du beau temps. Le Northland est la région la plus ensoleillée et la plus agréable du pays (suivit de près par Abel Tasman).
Les Néo-zélandais parlent du « Nord sans hiver ». Le climat est subtropical en été (de décembre à février) et doux le reste de l'année.
Ceci dit, Bay of Islands est loin d'être un simple paysage de carte postale. Il y a un millier d'années, les ancêtres des Maoris ont débarqué sur ces plages pour la première fois.
Des siècles plus tard, l'arrivée des premiers colons occidentaux a engendré de terribles conflits qui ont donné naissance à la Nouvelle-Zélande.
Malgré son incroyable popularité et son intérêt historique, la région est restée sauvage. Il n'existe que quelques bourgades qui servent de camp de base pour partir à l'aventure. Véritable paradis des navigateurs et des pêcheurs, Bay of Islands mérite un séjour de plusieurs semaines. Comme la plupart d'entre vous voyagent dans le cadre d'un circuit à travers le pays, je vais aller droit à l'essentiel.
Nous allons nous concentrer sur les meilleures activités de la baie. En chemin, je vous raconterai quelques anecdotes sur la région. En plus de la découverte des villes, j'ai prévu de la plongée sous-marine avec une surprise à la clé...
Nous allons également observer les dauphins, explorer des îles paradisiaques et bronzer sur des plages de rêves.
Visite de Russell, l'ancien village de pirates.
Je vous propose de commencer par visiter Russell, un petit village côtier avec une vue dégagée sur la baie des îles. De belles maisons peintes à la chaux, de délicieux jardins et des clôtures blanches. À mon avis, c'est l'un des plus beaux villages de Nouvelle-Zélande.
Lorsque l'on se promène dans les rues, on pourrait croire que le village n'a pas changé depuis sa fondation dans les années 1800.
C'est un cadre romantique avec une vraie douceur de vivre. On n'imagine pas un seul instant que le destin de la Nouvelle-Zélande s'est forgé ici même.
Remontons le temps jusqu'au 19e siècle. À cette époque, la ville porte le nom maori de Kororareka. Charles Darwin qui fait escale sur place durant son voyage de 1835 décrit le lieu comme le pire endroit qu'il ait pu voir de sa vie, un véritable “refuge de la lie de l'humanité”.
Russell est à ce point mal famé qu'on le surnomme “Hell Hole of the Pacific”, (je vous laisse le soin de traduire).
Les Anglais comme les Français ne revendiquent pas encore la possession du pays. Il n'existe aucun pouvoir en place, aucune loi et aucune règle !
Kororareka est un véritable repaire de brigands où l'on fait escale après des mois en mer, presque contraint et forcé.
Le front de mer est occupé par une trentaine de tripots plongés dans l'anarchie la plus totale. On croise des aventuriers, des déserteurs ou des évadés des bagnes australiens.
Kororareka est en quelque sorte l'île de la tortue de Nouvelle-Zélande, les pirates en moins.
C'est pourtant dans cet environnement hostile que des missionnaires espèrent porter la parole sacrée. Je vous laisse imaginer la difficulté de l'entreprise.
D'autant que les intentions de la population maorie ne sont pas très claires et qu'il court des histoires de cannibalisme.
Mais les missionnaires ne sont pas tous des tendres ! Certains n'hésitent pas à prendre des maîtresses maories et se livrent au trafic d'armes.
La ville de Russell, autrefois nommé Kororareka, était un dangereux repère de contrebandiers.
Une telle situation ne pouvait pas durer éternellement. Deux filles de chef Maoris se disputent l'amour d'un capitaine et la situation dégénère bientôt en violent conflit de famille.
Une centaine de morts plus tard, les missionnaires réalisent qu'ils ne pourront pas s'en sortir seuls et envoient un émissaire pour demander de l'aide à la couronne d'Angleterre.
Le Russell d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec le Kororareka d'autrefois mais il subsiste quelques traces du passé.
L'église anglicane de 1836 est l'un des rares bâtiments à avoir traversé les siècles. En visitant son cimetière, vous remarquerez des impacts de balles sur les pierres tombales.
En voilà assez sur l'histoire de la région. Je vous imagine comme moi impatient de découvrir Bay of Islands. Assurez-vous que vous avez bien pris votre appareil photo et retrouvez-moi sur la jetée pour le début de notre itinéraire.
Croisière au Cap Brett (Hole in the Rock).
Nous allons découvrir la baie grâce à une croisière d'une demi-journée au cap Brett. Durant le voyage, le capitaine nous donne de nombreuses informations sur les îles, et signale la présence d'anciens villages maoris fortifiés.
Première escale à Urupukapuka, l'une des plus grandes îles de la baie, dotée d'une immense plage de sable fin.
Des bancs entiers de dauphins nous escortent à plusieurs reprises. Ne soyez pas impatient, nous aurons bientôt l'occasion de les admirer plus longuement.
Une courte randonnée d'un quart d'heure mène au point culminant qui offre un panorama grandiose sur les autres merveilles de la région.
Si vous prévoyez de revenir lors d'un prochain voyage, je conseille de suivre une randonnée archéologique guidée. Un sentier traverse la forêt et grimpe sur le dos des collines à la découverte des ruines d'anciens villages.
Cela dit en passant, si vous n'aimez pas marcher, Urupukapuka est également considéré comme le meilleur point de pêche de Bay of Islands.
De retour à bord, nous allons filer jusqu'au cap Brett à la pointe de la péninsule. La première rencontre entre les Maoris et les Occidentaux s'est déroulée ici même. Et par une étrange coïncidence, c'est également à cet endroit qu'ont débarqué les Polynésiens, ancêtres des Maoris.
Je vous mets au défi de prononcer le nom d'origine du cap Brett : « Rakaumangamanga Mai Hawaiki Herenga Waka o Nga Tupuna ». Il signifie « Les branches des nombreuses tribus d'Hawaiki, le point de rassemblement des canoës de nos ancêtres ». Selon la légende, les sept pics qui dépassent des falaises représentent les sept canoës qui ont franchi les mers durant la grande migration.
Nouvelle escale à terre pour rejoindre le phare du cap Brett construit en 1908. Sur cette hauteur, nous pouvons apercevoir l'île de Piercy. Ce colossal rocher partiellement recouvert de forêt est inaccessible à l'homme. Une partie de sa base a été sculptée par l'érosion et un passage s'est formé que l'on a baptisé « Hole in the Rock ». Il rappelle un peu l'arche de Cathedral Cove.
Nous aurons l'occasion d'approcher de l'île. Et si la mer n'est pas trop agitée, le bateau peut franchir la cavité creusée dans la roche. Je vous avais promis une surprise, et elle ne va pas tarder...
Plongée sous-marine sur l'épave du Canterbury.
Sur le chemin du retour, nous jetons l'ancre à Deep Water Cove. En 2007, le gouvernement néo-zélandais a désarmé le Canterbury, une frégate de la marine royale, et l'a volontairement coulée pour en faire un récif artificiel.
C'est l'un des plus beaux spots de plongée du monde. Bien entendu, cette activité requiert un minimum d'expérience. Je sais que bon nombre d'entre vous n'ont jamais essayé, mais en meurent d'envie. Ce n'est pas ici que vous pourrez apprendre, mais il existe des formations rapides un peu partout dans la baie, c'est ainsi que j'ai commencé.
La faune et la flore ont pris possession de l'épave de 113 mètres de long. Les cabines, comme les coursives et le poste de commande, sont accessibles et remplies de milliers de poissons. Ce n'est pas comme si vous visitiez le Titanic, vous ne risquez pas de vous perdre. Nous sommes de toute façon encadrés par une équipe de guides professionnels.
Une autre épave célèbre se trouve dans la région. Le Rainbow Warrior de Greepeace repose dans la baie de Mataury et plusieurs tours opérateurs proposent des séances de plongées sur site. Un monument sur l'île de Cavalli commémore la mémoire de cet attentat qui a longtemps empoisonné les relations entre la France et la Nouvelle-Zélande.
Ces deux plongées justifient que vous investissiez dans une caméra ou un appareil photo étanche pour le voyage. Les couleurs et les jeux de lumière sont extraordinaires !
Au retour, nous allons accoster à Paihia située de l'autre côté de la baie, juste en face de Russell.
Paihia et les chutes d'Haruru en kayak.
Construite à flanc de colline, Paihia longe le littoral et accueille la plupart des visiteurs de Bay of Islands. Après le charme de Russell, il y a des chances pour que vous soyez un peu désappointés par cette ville très touristique. Paihia a l'avantage d'être animée durant les soirées d'été et de proposer de nombreux restaurants de très bonne qualité.
La ville est surtout le point de départ de la majorité des activités de la région. Vous n'aurez qu'à faire un tour sur la jetée ou sur Marsden Road pour vous inscrire à d'innombrables circuits en mer, avec ou sans guide.
S'il ne faut en recommander qu'une, je suggère l'excursion en kayak sur la rivière Waitangi. Elle traverse des forêts de mangrove pour rejoindre les chutes d'Haruru.
Cette sortie peut même s'effectuer à la belle étoile ! Je vous laisse imaginer le spectacle des chutes au clair de lune !
Lors de mon dernier séjour, j'ai testé le parachute ascensionnel.
Si l'envie vous prend de découvrir la baie vue du ciel, cela revient beaucoup moins cher que de louer une sortie en hélicoptère. Vous monterez à près de 300 mètres d'altitude pour profiter d'une vue imprenable.
Un seul reproche : le temps en vol est assez court et dure 8 à 12 minutes.
Si vous êtes adepte du farniente, vous pourrez vous reposer sur l'une des nombreuses plages.
Si vous préférez souffler un peu, Paihia dispose de trois longues plages de sable, Horotutu, Main Beach et Te Ti. De grandes étendues d'herbe et des bancs permettent également de s'asseoir si vous n'avez pas pensé à emporter une serviette.
Quand vous aurez suffisamment profité de la plage, dégusté des glaces ou siroté un verre en terrasse, empruntez le pont qui enjambe la rivière de Waitangi. Je vous attends de l'autre côté pour continuer la visite guidée.
Waitangi, culture maorie et fête nationale.
La petite ville de Waitangi compte 800 habitants, mais accueille chaque année une foule immense durant les célébrations de la fête nationale. C'est ici que fut signé le traité de Waitangi, l'acte fondateur de la Nouvelle-Zélande, le 6 février 1840.
Le traité garantissait l'égalité de droit entre tous les habitants de l'île, mais il restera longtemps lettre morte. Très controversé dans son interprétation (les versions anglaises et maories divergent sur quelques points), il a depuis été remis en vigueur.
Aujourd'hui encore, un tribunal spécial examine les plaintes et accorde des indemnisations ou restitue des terres occupées en violation du traité.
Il subsiste encore des tensions entre les communautés, mais l'immense majorité des habitants a désormais le sentiment d'appartenir à une seule et même nation.
Le Waitangi Traty Ground permet de mieux comprendre l'origine du traité. La visite commence par une galerie de portraits des signataires. Vous devrez ensuite ôter vos chaussures pour pénétrer dans l'imposante marae de Whare Runanga. Chacun des piliers sculptés représente une tribu signataire de l'accord (dont celle de Rotorua).
La visite traverse ensuite les bois jusqu'à un abri sur la plage où se trouve Matawhaorua, la plus grande pirogue de guerre au monde.
Remarquablement décorée, elle porte son nom en hommage à la pirogue de Kupe, le premier explorateur de la Nouvelle-Zélande. Chaque année durant le Waitangi Day, il ne faut pas moins de 120 rameurs pour la mettre à l'eau et la manœuvrer.
J'espère que nous n'aurons pas besoin d'autant de monde pour piloter le bateau qui va nous conduire à la rencontre des dauphins !
Observer les dauphins de Bay of Islands.
Bay of Islands n'a pas le monopole de cette activité qui s'est développée un peu partout dans le monde durant les années 80. Mais la Nouvelle-Zélande est particulièrement attachée aux différentes espèces de dauphins qui peuplent ses côtes.
Tous les kiwis pourraient vous raconter l'histoire de Pelorus Jack. Entre 1888 et 1912, ce fidèle dauphin accompagnait les navires qui effectuaient la traversée entre Wellington et Nelson (la plus ancienne ville de l'île du Sud). Pelorus devint si populaire qu'une loi fut même votée pour assurer sa protection.
Nous allons nous inscrire à l'une des nombreuses excursions au départ de Paihia. Si la nage avec les dauphins est interdite à Bay Of Islands depuis août 2019, il est toutefois possible de les admirer simplement.
Le temps d'observation est strictement encadré pour ne pas nuire aux dauphins. Il s'agit ici essentiellement de Grand dauphins entre 2 et 4 mètres avec un poids moyen de 250 kg, et comme ils se déplacent en bancs, ils sont assez faciles à repérer.
Notez par ailleurs que la nage avec les dauphins reste envisageable à Kaikoura, et Akaroa toute l'année.
Bien qu'ils soient naturellement curieux, les dauphins ne cherchent pas toujours le contact avec les humains, mais naturellement curieux, les dauphins s'approchent souvent des embarcations.
Il suffit d'observer leur comportement pour comprendre quand l'heure du jeu est passée. S'ils tapent de la queue, accélèrent ou plongent en profondeur, il est temps de les laisser en paix.
Paihia ou Russell, quelle ville choisir ?
Bay of Islands justifie presque à elle seule le voyage en Nouvelle-Zélande. Certaines personnes vous diront que la baie est trop fréquentée. En été, la mer est couverte de voiliers car les Néo-zélandais sont nombreux à pratiquer les sports nautiques. Je trouve personnellement que la présence des voiliers apporte une touche de charme.
Question logement, je recommande de se loger à Russell qui a plus de charme. Mais il y a près de 50 hôtels différents à Paihia, donc plus de choix. Dans tous les cas, il faut impérativement réserver longtemps à l'avance, y compris pour certaines activités très demandées comme l'observation des dauphins.
Si le climat reste doux, je trouve la Baie un peu triste quand le soleil se cache. On regrettera de ne pas retrouver le paysage de carte postale. Cela dit, soleil ou pas, les dauphins s'en moquent et ils vous attendent la plupart de l'année.
La solution idéale reste de louer son propre bateau pour explorer les îles. Une activité que vous ne pourrez sans doute pas envisager si vous découvrez la Nouvelle-Zélande par vos propres moyens. Mais il vous reste la possibilité de louer les services de différentes compagnies qui vous déposeront et viendront vous rechercher où bon vous semble.
L'idéal est de louer un bateau pour visiter les îles, mais même un séjour de quelques jours vous enchantera.
Je n'ai pas abordé la question des croisières sur plusieurs jours. Vous pouvez toujours envisager cette solution si vous n'avez pas le mal de mer et si vous avez les moyens.
Quitte à dépenser de l'argent, vous pouvez aussi envisager une découverte de la baie en avion ou en hélicoptère (très onéreux mais tout à fait inoubliable !)
Si vous séjournez à Bay of Islands, n'oubliez pas que le Cape Reinga n'est qu'à quelques heures de route. Je parie que vous n'avez encore jamais roulé sur la plage ou surfé sur des dunes... Le Northland n'a pas fini de nous surprendre !
À défaut de vous rendre au Cap Reinga, vous pouvez faire un détour par Kerikeri à 25 km de Paihia. Moins populaire que ses consœurs de la région, la ville est en revanche beaucoup plus dynamique. Située à l'intérieur des terres elle profite d'un climat subtropical qui favorise les plantations et les vignes.
Les boutiques et les restaurants de Kerikeri servent des produits frais de la région. Une raison de plus de faire halte ici avant de reprendre la route. Une promenade rapide dans les rues vous permettra d'admirer Kemp House, la plus vieille maison du pays, miraculeusement épargnée durant la Guerre des mousquets.
Il est temps de conclure sur Bay of Islands. Si cet article vous a plu mais qu'il vous reste des questions, n'hésitez pas à contacter Kiwipal !