Guide des visites
Ce guide complet vous présente les plus belles randonnées d'Arthur's Pass, une étape majeure qui figure dans nos circuits Kiwipal à personnaliser.
- Au coeur des Alpes du Sud
- Escale au lac Lyndon
- Visite à Castle Hill
- Flock Hill et le Monde de Narnia
- En route vers le lac Pearson
- Histoire de l'Arthur's Pass
- Découverte du village
- Restauration, hébergements et campings
- Les sentiers faciles au départ du village
- La chute de Devils Punchbowl
- Les grandes randonnées du parc national
- O'Malleys Track, la randonnée dans la vallee
- Bealey Spur Track, le parfait compromis
- Temple Basin Track et la station de ski
- Avalanche Peak, pour les randonneurs chevronnés
- TranzAlpine, le train panoramique
- Notre avis sur Arthur's Pass
Au coeur des Alpes du Sud
En observant la carte de l'île du Sud, le voyageur qui prépare son séjour en Nouvelle-Zélande découvre une imposante chaîne de montagnes qui s'étire sur plus de 500 kilomètres. Baptisée Alpes du Sud par le capitaine Cook, elle porte aussi le nom maori évocateur de Kā Tiritiri o te Moana, autrement dit : « les pics surgis de l'océan ».
Un univers de roche et de glace qui offre des paysages sensationnels, mais demeure presque infranchissable. Beaucoup de voyageurs en font d'ailleurs les frais lorsqu'ils tentent de passer d'une rive à l'autre et réalisent que les alpes imposent des détours qui se comptent en centaines de kilomètres.
Certains conducteurs décident de longer la West Coast pour relier Abel Tasman à Wānaka en faisant escale à Fox Glacier.
D'autres empruntent la côte est en passant par la péninsule de Kaikoura avant de rejoindre Christchurch. Ils ne sont pas si nombreux à franchir Arthur's Pass dont la plupart des guides de voyages donnent une image peu flatteuse.
On parle d'une route souvent barrée à cause de la météo et d'hébergement quasi inexistants. Des inconvénients qui dissuadent la plupart des tour-opérateurs d'inclure ce col de montagne dans leurs circuits.
Et pourtant, avec un peu d'organisation (et l'aide de l'agence partenaire de Kiwipal si besoin), il s'agit d'une étape réputée pour ses paysages épiques et qui possède quelques-unes des plus belles randonnées de Nouvelle-Zélande, sinon les meilleures !
S'il est naturellement possible de franchir Arthur's Pass dans un sens ou dans l'autre en suivant la State Highway 73, j'ai cependant décidé de présenter le parcours le plus populaire depuis la côte est. Une approche qui permet de disposer plus facilement certaines visites le long du trajet.
Nous commencerons donc par Castle Hill, avec son labyrinthe de rochers qui évoque le Seigneur des Anneaux, puis le lac Pearson suivra même si ces deux premières escales ne se trouvent pas vraiment dans le parc national d'Arthur's Pass.
J'ai pourtant décidé de les inclure dans ce guide, car il s'agit de lieux très populaires qui se trouvent sur l'itinéraire, et que tout le monde associe à Arthur's Pass de toute manière.
Cela dit, je me contenterai d'un bref passage à Castle Hill qui possède déjà son guide dédié sur Kiwipal. Mais vous pouvez compter sur moi pour vous présenter le village d'Arthur's Pass et les meilleures pistes du parc National.
Mais autant vous le dire tout de suite : on ne vient pas ici par hasard ! Arthur's Pass, est à la fois un col, un parc national et un village, mais c'est surtout un paradis pour les randonneurs en quête de paysages spectaculaires.
Des randonnées qui je vais présenter par difficulté croissante, en partant des plus simples (Devils Punchbowl, Millennium Walk et O'Malleys Track), avant de passer à d'autres, plus exigeantes (Bealey Spur, Temple Basin) et je finirais par la redoutable Avalanche Peak qui porte bien son nom.
Néanmoins, si les dénivelés importants vous effraient, sachez qu'il existe une alternative pour celles et ceux qui refusent les ampoules au pied : Le TranzAlpine est un train panoramique qui fait escale au village d'Arthur's Pass en traversant des tunnels et des vallées spectaculaires.
Évidemment, chaque approche possède ses propres avantages et inconvénients. Je vais vous aider à y voir plus clair, et partagerais ensuite quelques conseils pratiques pour vous aider à intégrer Arthur's Pass dans un séjour chez les kiwis.
Mais chaque chose en son temps ! Commençons déjà par attaquer la route de montagne qui grimpe vers Castle Hill en passe par le lac Lyndon.
Escale au lac Lyndon
La plupart des voyageurs qui traversent Arthur's Pass empruntent la SH73 au départ du village de Springfield après la Rakaia Gorge. C'est l'occasion de faire le plein de carburant et quelques emplettes avant de se prendre en photo devant le donut rose géant qui rend hommage aux Simpsons.
Je me dois de préciser qu'il existe une alternative à Springfield pour les voyageurs qui passent par le lac Coleridge. Une route de gravier totalement méconnue, mais sublime, s'enfonce dans les collines pour rattraper le lac Lyndon via Porters Pass.
Ce lac glaciaire marque à sa façon l'entrée dans le royaume des Alpes du Sud. Peu profond (à peine 18 m), il fait le bonheur des kayakistes et des pêcheurs de truites arc-en-ciel avant de se transformer en piste de patin à glace en hiver.
Le mont Lyndon qui surplombe le lac à 1789 mètres d'altitude possède une randonnée de 7 km absolument superbe, mais très exigeante, et qui ne sera toutefois pas au programme, car nous avons un programme déjà très chargé.
Profitez toutefois des berges du lac pour vous dégourdir les jambes et faire un passage aux toilettes avant de poursuivre en direction de Castle Hill qui n'est plus qu'à huit petits kilomètres.
Visite à Castle Hill
Castle Hill appartient à la « Kura Tawhiti Conservation Area », dont le nom maori signifie « trésor d'une terre lointaine ». De loin, on croit voir les ruines d'un château abandonné, mais il s'agit en réalité de blocs calcaires dispersés sur une colline en pente douce.
Certains de ces rochers biscornus atteignent 20 m de haut et l'ensemble compose un véritable labyrinthe formé il y a 40 millions d'années, lorsque la région reposait encore sous la mer.
Un vaste parking, qui se remplit vite en haute saison, attend les visiteurs venus admirer une curiosité géologique à 700 m d'altitude.
On y trouve un tout nouveau centre d'accueil encadré par des totems sculptés (pou whēnua) représentant les ancêtres de la tribu Ngāi Tūāhuriri.
De là, un sentier balisé permet de rejoindre Castle Hill pour faire le tour de la colline. Le hors-piste est cependant préférable, car il permet de s'éloigner de la foule pour explorer des passages qui finissent parfois en culs-de-sac ou débouchent sur des corniches, mais c'est le jeu !
Par beau temps, de simples baskets suffisent pour cette exploration très amusante. Dans le cas contraire, des chaussures de randonnée ne seront pas de trop pour éviter de glisser dans l'herbe humide ou pour escalader quelques rochers avec prudence.
De la prudence, parce qu'il est souvent plus aisé de grimper que de redescendre des rochers. Il faut par ailleurs surveiller les enfants et leur interdire de courir sur ce terrain accidenté.
Mais Castle Hill est aussi un endroit parfait pour pique-niquer. De nombreux blocs de pierre, polis par l'érosion, offrent des assises idéales pour peu qu'on en déniche quelques-uns à l'ombre. Faute de quoi, il ne faudra pas lésiner sur la crème solaire !
En tout cas, il s'agit d'une visite rapide qui remporte un franc succès, mais laisse un brin d'amertume aux quelques voyageurs qui pensaient visiter un lieu de tournage. Ils se consoleront peut-être avec la visite de Flock Hill.
Flock Hill et le Monde de Narnia
En découvrant Castle Hill, on pense spontanément au Rohan du Seigneur des anneaux, mais Peter Jackson a préféré filmer les scènes en question à Poolburn Réservoir et surtout au mont Sunday (Édoras).
Castle Hill et ses environs ont néanmoins servi de décor au cinéma, mais pour une autre trilogie de fantasy. Et pour retrouver la scène de la bataille finale du premier volet du Monde de Narnia, il suffit de pousser quelques kilomètres plus loin, jusqu'à Flock Hill.
Si l'on reconnait aussitôt le paysage tant aimé à l'écran, on y retrouve pourtant une atmosphère bien différente. Flock Hill attire les passionnés de « bouldering » qui viennent se mesurer aux rochers de toute taille pour parfaire leurs techniques d'escalade.
Mais pour le visiteur de passage, la visite de Flock Hill se justifie surtout par l'exploration de Cave Stream : un tunnel souterrain que l'on traverse avec de l'eau jusqu'à la taille sur 500 m avant de ressortir à l'air libre.
Avec une petite cascade à franchir en prime, il s'agit d'une aventure originale à tenter uniquement au coeur de l'été, muni d'une lampe frontale, et avec naturellement de quoi se changer.
En dehors de la haute saison, le niveau de l'eau et sa température glaciale rendent cette sortie spéléologique bien trop dangereuse. Alors, si vous avez le moindre doute, il vaut mieux passer son chemin, et repartir sans attendre vers le lac Pearson.
En route vers le lac Pearson
La route qui mène à Arthur's Pass suffirait à justifier un voyage en Nouvelle-Zélande. Chaque virage offre un nouveau paysage de carte postale à couper le souffle, avec des sommets alpins saupoudrés de neige comme du sucre glace.
C'est aussi une route qui réserve quelques surprises, comme ce hameau discret niché à proximité de Castle Hill et qui porte le même nom.
En dehors de quelques chalets à louer et d'une aire de jeux pour enfants, il n'y a aucun commerce, mais le cadre est parfait pour une pause improvisée ou pour passer la nuit si le village d'Arthur's Pass affiche complet.
Cela dit, les voyageurs en camping-car préfèreront poursuivre la route durant une quinzaine de kilomètres pour atteindre le camping du Département de la Conservation qui se trouve au bord du lac Pearson.
Un site sans réservation qui offre une vingtaine d'emplacements et comporte des toilettes sèche, mais sans eau potable ni électricité. Mais peu importe, car le cadre compense largement le manque de confort !
Camping | Lake Pearson Campsite |
Adresse | Lake Pearson 7580, Nouvelle-Zélande |
Réservations | Site officiel |
Tarif adulte | 15 $ |
Tarif 5-17 ans | 7,5 $ |
Tarif -5 ans | Gratuit |
Le lac Pearson (Ōpōrea ou Moana Rua en maori) s'étire à 600 m d'altitude sur 43 hectares. Sa forme en sablier le rend unique, tout comme sa surface miroitante qui reflète les montagnes (un peu comme le lac Matheson) lorsqu'elle n'est pas troublée par les canards.
La State Highway 73 longe une rive bordée de saules dont les feuilles jaunissent à l'automne pour offrir un spectacle mémorable. Et aussi surprenant que cela puisse paraitre, ce lac inoubliable est pourtant absent de la plupart des guides touristiques.
À décharge, il faut admettre que la Nouvelle-Zélande compte plus de 4000 lacs, ce qui rend la sélection difficile ! Celui-ci mérite pourtant qu'on s'y attarde un peu, ne serait-ce que pour faire un pique-nique au bord de l'eau.
Et en poursuivant la route, on atteint bientôt « l'Arthur's Pass Scenic Lookout » à une vingtaine de kilomètres plus au nord. Ce point de vue marque l'entrée officielle du parc national, juste après avoir franchi la Waimakariri River que vous retrouverez à de multiples occasions lors des randonnées à venir.
Je vous imagine impatient, mais avant d'attaquer les sentiers de randonnée, nous allons d'abord faire le tour du village d'Arthur's Pass qui servira probablement de camp de base pour les aventures à venir.
Histoire de l'Arthur's Pass
Traversé par la rivière Bealey, Arthur's Pass se trouve à 737 m d'altitude au cœur des Alpes du Sud. C'est un tout petit village, pourtant chargé d'histoire, que l'on appelait jadis « Camping Flat » ou « Bealey Flats ».
C'est Arthur Dudley Dobson qui lui donnera son nom définitif en 1864. Ce jeune topographe fut le premier Européen à redécouvrir ce col oublié, en suivant les maigres indications laissées par les Maoris.
Perdant sa monture en chemin, Dobson réalisa une traversée héroïque à travers les vallées et les forêts pour remporter la récompense promise à quiconque trouverait un moyen de franchir les Alpes du Sud.
Une récompense financée par les sociétés d'exploitations minières de la West Coast qui s'échinaient à transporter l'or et le matériel dans des conditions épouvantables.
La région était alors entièrement recouverte de forêts impénétrables et de rivières glacées. On se taillait à grand-peine un chemin à la machette, sur un terrain détrempé, harcelé sans répit par les sandflies.
Après l'ouverture de cette première voie carrossable, la construction du chemin de fer suivra et nous y reviendrons quand j'aborderai la question du TranzAlpine. Mais pour l'heure, il est temps de découvrir les rues, ou plutôt LA rue du village.
Découverte du village
Arthur's Pass s'étire sur un kilomètre et demi le long de la SH73, ce qui donne l'illusion d'un village bien plus vaste qu'il ne l'est réellement. Le hameau ne compte qu'une cinquantaine de résidents permanents à l'année, vivant presque exclusivement du tourisme.
Et la première impression n'est guère flatteuse, car on ne repère aucun commerce et juste quelques motels éparpillés. En réalité, la zone « animée » se trouve à l'autre bout du village !
À mi-parcours, on découvre la gare ferroviaire et le centre d'accueil temporaire qui remplace celui fragilisé par un séisme en 2019.
Le centre d'accueil doit être rénové, mais les travaux n'ont pas commencé à cause d'un coût trop élevé et aucune date n'a été avancée.
Ce centre d'accueil est le passage obligé avant toute randonnée sérieuse. À l'ère d'Internet et des applications comme AllTrails, ce ne sont plus les cartes qui importent, mais l'état des pistes.
Le personnel bien informé vous évitera d'attaquer un sentier rendu impraticable par des chutes d'arbres ou des avalanches par exemple. Et puis, c'est également ici que l'on discute de la météo du moment et que l'on réserve les refuges alpins qui sont souvent payants ou avec des capacités limitée.
En reprenant la route, on arrive enfin à ce que l'on peut considérer comme le vrai « centre » du village, où l'on trouve l'incontournable Arthur's Pass Store.
Un commerce qui fait office de supérette, café, restaurant et station essence. C'est le seul point de ravitaillement existant (malgré un choix restreint), idéal aussi pour savourer une glace après une excursion. Mais prenez-garde aux horaires, car si l'établissement ouvre dès 8 h du matin, il ferme sans exception à 17 h pile.
Restaurant et Courses | Arthur's Pass Store |
Adresse | 86 West Coast Road, Arthur's Pass Village |
Informations | Site officiel |
Ouvert | Tous les jours |
Horaire | 08:00 - 17:00 |
Et c'est tout puisque le café restaurant (Wobbly Cafe and Bar) qui faisait face à l'Arthur's Pass Store a mis la clé sous la porte. Pourtant, cette partie du village avec sa route étranglée entre des falaises vertigineuses dégage une atmosphère très agréable.
Cela tient notamment à la présence de quelques anciens bâtiments en bois, bordés de pelouses comme « l'Outdoor Education Centre » qui accueillait les premiers campeurs ou la petite chapelle voisine bien entretenue qui ne manque pas de charme.
Et puis il y a toute cette agitation positive, avec les marcheurs qui partent ou reviennent de randonnée, les campings-caristes qui préparent le barbecue du soir avec des enfants qui mangent des glaces comme si c'était la première fois.
À ce propos, les parents doivent rester vigilants, car la vitesse n'est limitée qu'à 50 km/h dans le village et les trottoirs sont étroits.
On fait vite le tour d'Arthur's Pass, mais c'est une expérience à vivre, un peu hors du temps. On a la sensation d'être isolé du monde, mais sans pour autant se sentir oppressé.
Cela tient sans doute au fait que le village sert un but précis : fournir un camp de base pour randonner dans la région en laissant ses soucis au vestiaire.
Encore faut-il avoir réservé un logement (ou repéré un camping) et savoir ce que l'on va manger le soir même ou le lendemain sur les pistes. Des questions pratiques qui méritent d'être adressées avant de passer aux excursions en montagne.
Restauration, hébergements et campings
Si elle peut sembler secondaire, la question du ravitaillement est à prendre au sérieux. Mieux vaut faire ses courses à l'avance, si l'on envisage de passer la nuit au village d'Arthur's Pass, que ce soit à Christchurch, Methven ou toute autre ville d'importance avant d'emprunter la SH73.
Au niveau du village, vous pourrez compléter vos provisions avec quelques produits frais pour confectionner vos sandwichs de randonnée, mais n'espérez pas remplir un panier comme si vous étiez dans un supermarché New World !
Le Wobbly Cafe and Bar ayant fermé comme on l'a vu, et mis à part l'Arthurs Pass Café and Store qui permet de déjeuner, il faut rebrousser chemin en dehors du village, et même avant l'entrée du parc National, pour trouver une autre table pour le diner.
La Crafty Moa Eatery est une petite enseigne installée dans le Bealey Hotel qui sert d'ailleurs uniquement de 15h à 19h30. Inutile de dire qu'il ne faut pas rater le créneau diner après une randonnée !
Restaurant | Crafty Moa Eatery |
Adresse | 12858 West Coast Road, Arthur's Pass |
Informations | Site officiel |
Ouvert | Tous les jours |
Horaire | 15:00 - 19:30 |
Ignorer cet aspect du séjour, c'est prendre le risque de se retrouver sans rien à cuisiner après une journée épuisante de route ou de marche dans les montagnes.
Et c'est d'ailleurs pourquoi vous devriez réserver en priorité un motel ! Certes, l'esthétique laisse à désirer, mais l'on est au moins assuré d'avoir l'équipement adéquat pour cuisiner.
Les voyageurs en camping-car sont quant à eux mieux lotis, car ils disposent de plusieurs options possibles pour passer la nuit.
Il y a d'abord le camping du DOC au Lake Pearson que nous avons déjà croisé. À 33 km du village, ce n'est pas un camp de base idéal pour randonner, mais un choix qui se défend si l'on privilégie les cadres enchanteurs.
À 8 km du village, le « Klondyke Corner Campsite » est déjà plus commode. Situé à la jonction des rivières Waimakariri et Bealey, il s'agit d'un camping bien entretenu avec des toilettes, mais sans eau potable ni électricité. Ce qui ne l'empêche pas de facturer la nuit à 15 $ par adulte et la moitié par enfant.
Camping | Klondyke Corner Campsite |
Adresse | West Coast Road, à 8 km d'Arthur's Pass |
Réservations | Site officiel |
Tarif adulte | 15 $ |
Tarif 5-17 ans | 7,5 $ |
Tarif -5 ans | Gratuit |
Encore un peu plus près du village d'Arthur's Pass, à 5 km, le « Greyneys Shelter Campsite » qui n'est pas géré par le DOC est quant à lui gratuit, mais encore plus basique, même s'il y a tout de même des toilettes.
Camping | Greyneys Shelter Campsite |
Adresse | 5 km avant Arthur's Pass Village |
Tarif | Gratuit |
Enfin, le meilleur choix sur la carte pour établir un camp de base qui se respecte demeure « l'Avalanche Creek Shelter Campsite » situé en plein cœur du village, juste en face du centre d'accueil. Pourquoi ne pas l'avoir cité en premier ?
Tout simplement parce que même s'il est idéalement placé, ce camping présente trois inconvénients.
Le premier est d'être cher (18 $ par adulte et 9 $ par enfant). Un second défaut concerne la réservation obligatoire et le troisième est lié à la proximité avec la route passante, parfois bruyante.
Camping | Avalanche Creek Shelter Campsite |
Adresse | Village d'Arthur's Pass |
Réservations | Site officiel |
Tarif adulte | 18 $ |
Tarif 5-17 ans | 9 $ |
Tarif -5 ans | Gratuit |
Les équipements ne sont pas meilleurs que dans les autres campings, mais on peut aller à pied à l'Arthur's Pass Store et attaquer directement les pistes faciles qui partent du village !
Les sentiers faciles au départ du village
Si la plupart des randonnées se trouvent en périphérie, on trouve cependant quelques sentiers qui partent directement du village.
C'est le cas notamment de la célèbre, mais redoutable « Avalanche Peak Route », mais aussi de trois parcours bien plus faciles.
De nombreux guides suggèrent de suivre « l'Arthur's Pass Walking Track » qui couvre 7,6 km (A/R) à parcourir en 2 h 40. Le chemin traverse une belle forêt de hêtres, podocarpes et rātās en longeant la ligne de chemin de fer pour offrir un aperçu (lointain) des Bridal Veil Falls.
Randonnée | Arthur's Pass Walking Track |
Adresse | Arthur's Pass Village |
Informations | Site officiel |
Durée | 2h40 |
Distance | 7,6 km |
Niveau | Facile |
C'est une promenade agréable, mais je recommande de se reporter plutôt sur une valeur sûre : la cascade de « Devils Punchbowl ». Je vais la présenter en détail dans un instant, mais sachez qu'elle offre le meilleur compromis possible.
Enfin, nous avons la « Millennium Walk », qui n'a jamais trouvé grâce à mes yeux, et dont je ne comprends pas vraiment la présence dans tous les guides. C'est une boucle expresse de 350 m que l'on achève en dix minutes à peine et qui s’apparente plus à une promenade digestive qu'autre chose.
Gardez simplement en tête que ces petites sorties sont très (trop ?) fréquentées en haute saison. Les visiteurs de passage les arpentent en jean-basket, le smartphone à la main, ce qui casse un peu la magie du lieu.
Pour en profiter plus tranquillement, il faut s'y rendre en début de soirée, ce qui permet d'ailleurs de profiter d'une lumière plus douce qui sublime les passages en forêt.
La chute de Devils Punchbowl
Avec ses 131 m de haut, Devils Punchbowl fait partie des cascades emblématiques de Nouvelle-Zélande. Je me devais de lui consacrer une présentation complète, car la plupart des visiteurs d'Arthur's Pass viennent l'admirer à raison.
Et comme je l'expliquais précédemment, il ne s'agit pas vraiment d'une randonnée, mais d'une marche facile de trois quarts d'heure sur une distance de deux kilomètres aller-retour.
Randonnée | Devils Punchbowl |
Adresse | À la sortie d'Arthur's Pass Village |
Informations | Site officiel |
Durée | 1h |
Distance | 2 km (A/R) |
Niveau | Facile |
Une simple paire de baskets suffit amplement pour réaliser le parcours, mais il ne faut pas oublier le répulsif à sandflies, car ces petites teignes raffolent des zones humides. À Arthur's Pass, elles font la loi dès que l'on s'approche d'un cours d'eau.
Le départ du sentier ne se situe pas directement dans le village, mais au niveau d'un vaste parking bien indiqué au bout de la Punchbowl Road, que l'on rejoint en quittant la SH73 à la sortie nord.
Une parking qui dispose de tables de pique-nique, de toilettes et de panneaux d'information bien conçus qui racontent l'histoire de la région.
Le sentier quant à lui est parfaitement balisé, avec les habituels panneaux vert et jaune du Département de la Conservation.
On commence par franchir la rivière Bealey en empruntant une passerelle, puis on bifurque sur la droite où une seconde passerelle offre déjà un premier aperçu de la cascade.
Le chemin se poursuit dans une forêt de hêtres avec des escaliers aménagés sur une centaine de mètres de dénivelé. Fort heureusement, des bancs ont été installés en chemin pour autoriser des pauses avant d'atteindre la plateforme d'observation qui permet d'admirer la cascade dans toute sa splendeur.
Au printemps, la fonte des neiges augmente son débit, mais la pluie a souvent le même effet toute l'année. Quand le vent se lève, les embruns viennent arroser les visiteurs qui n'ont pas pensé à prendre un ciré.
Malgré cela, on observe souvent quelques personnes qui franchissent la barrière de sécurité pour rejoindre la base de la chute. Les pierres sont pourtant glissantes et le DOC ne déconseille pas cette approche dangereuse pour rien.
Le retour est naturellement plus rapide, mais on prend cette fois le temps d'observer les fantails et les tomtits (mésanges) qui virevoltent de branche en branche.
Et qui sait, peut-être aurez-vous la chance d'entendre le râle d'un kiwi tacheté (roroa) dans les fougères, à défaut de le voir, car il ne sort qu'à la nuit tombée.
Le kea en revanche se montre sans aucune timidité. Ce perroquet de montagne vous attend parfois sur le parking, en train de jouer avec les essuie-glace des véhicules, mais vous le croiserez aussi au sommet des randonnées qui vont suivre.
Les grandes randonnées du parc national
Créé en 1929, Arthur's Pass fut le tout premier parc national de l'île du Sud. Il possède la réputation d'abriter des randonnées de montagne aussi exceptionnelles qu'exigeantes à cause du relief escarpé des Alpes.
En réalité, si les pistes faciles sont bien minoritaires, on en trouve tout de même certaines de niveau intermédiaire qui sont accessibles au grand public pourvu que les participants soient en forme et motivés.
Pour ma part, je n'ai pas la prétention de connaître les soixante pistes d'Arthur's Pass. Certaines sont sur plusieurs jours et relèvent parfois de l'alpinisme !
Ce guide s'adresse de toute façon à la majorité des visiteurs, c'est-à-dire des personnes qui ne souhaitent pas partir en expédition, mais profiter d'une belle journée d'aventure en montagne.
Je vais donc me concentrer sur les randonnées emblématiques de cette nature, en les classant par ordre de difficulté. Vous pourrez ainsi choisir celle qui vous correspond le mieux, ou les combiner avec une promenade facile dans le village.
Un mot tout de même sur la sécurité ! Même si la Nouvelle-Zélande est l'un des pays les plus sûrs au monde, ne laissez jamais d'objets de valeur en évidence dans votre véhicule.
Le premier poste de police est à cent kilomètres, et aucun voleur n'hésitera à briser une vitre pour dérober une tablette ou un portefeuille.
Plus important encore : ne partez pas en randonnée sans avoir prévenu quelqu'un de votre itinéraire. Ce réflexe peut faire toute la différence en cas de pépin, surtout dans un environnement aussi sauvage et changeant que celui d'Arthur's Pass.
Je reviendrai plus en détail sur la sécurité dans la dernière partie du guide, quand je partagerai quelques conseils pratiques pour aborder les randonnées en toute sécurité.
Mais pour l'heure, nous allons commencer avec une randonnée facile sans dénivelé, histoire de nous échauffer avant de passer aux choses sérieuses.
O'Malleys Track, la randonnée dans la vallee
Un certain mystère entoure cette O'Malleys Track qui ne figure même pas sur le site officiel du Département de la Conservation (DOC) alors qu'elle existe pourtant sur le terrain.
En réalité, il s'agit d'une petite portion d'un itinéraire plus ambitieux de 50 km, la Carrington Hut Route, qui comporte des nuits en refuge au fin fond du parc national.
Randonnée | O'Malleys Track |
Adresse | 12999 West Coast Road (avant le pont) |
Informations | Site officiel |
Durée | 1h30 (ou plus si l'on souhaite) |
Distance | 5 km (A/R) |
Niveau | Facile |
Kiwipal est donc allé enquêter sur le terrain, et nous avons découvert une piste qui présente un atout rare dans un parc alpin : un dénivelé insignifiant qui n'excède pas 60 mètres !
Une aubaine pour les familles ou les randonneurs peu enclins à jouer les alpinistes, car ils tiennent une randonnée facile, avec pourtant de magnifiques panoramas.
Son point de départ se trouve à une dizaine de minutes (et autant de kilomètres) au sud du village d'Arthur's Pass, mais il faut faire preuve de prudence pour rejoindre son aire de stationnement !
Car il faut se garer le bas-côté juste à la sortie du pont à une voie qui enjambe la rivière Waimakariri. Une alternative consiste à bifurquer directement dans la forêt après le discret panneau du DOC pour se garer à l'ombre.
Mais, quel que soit le parking choisi, il faut ralentir en signalant ses intentions aux autres conducteurs pour ne pas les surprendre. Puis il faut penser à mettre du répulsif à sandflies compte tenu de la proximité avec la rivière.
Le sentier qui serpente en forêt est un terrain de jeu idéal pour les enfants, et un échauffement parfait pour leurs parents.
On traverse des zones boueuses sur des pierres, on saute de rocher en rocher pour franchir des ruisseaux, on escalade des troncs d'arbres que le DOC n'a pas encore tronçonnés. On se salit un peu, certes, mais on s'amuse !
Après une brève ouverture qui laisse espérer une arrivée imminente, le sentier vallonné repart de plus belle en forêt. Ce n'est qu'au bout de 2,5 kilomètres, soit environ 45 minutes, que l'on débouche enfin dans la vallée qui correspond au paysage que l'on apercevait depuis le panneau d'entrée du parc national.
Une plaine tapissée d'herbes hautes qui ondulent sous le vent, encerclée par des montagnes recouvertes de forêts.
Le marcheur se retrouve seul au monde au coeur de cette immensité, ce qui est à la fois très agréable, mais aussi très impressionnant.
Le chemin est encore balisé à ce stade, mais cette fois par des piquets coiffés de marqueurs orange, ou de simples branches plantées dans le sol !
Vous pouvez pousser jusqu'au refuge d'Anti Crow, mais ce n'est pas indispensable, car il est plus intéressant de vagabonder dans cette plaine où l'on ne peut se perdre, tout en se prenant pour Aragorn.
En suivant cette approche, j'estime la durée de la sortie à environ deux heures pour cinq kilomètres de marche aller-retour.
On reste au niveau du plancher des vaches, certes, mais le paysage n'en est pas moins fantastique, facile à intégrer dans un circuit, et adapté aux plus jeunes.
C'est une parfaite entrée en matière avant de se frotter à Bealey Spur Track ou d'autres sentiers plus exigeants.
Bealey Spur Track, le parfait compromis
Avec des panoramas à couper le souffle sur les grandes vallées Waimakariri et Mingha, la Bealey Spur Track est l'une des randonnées les plus populaires du parc National d'Arthur's Pass. D'un niveau intermédiaire, le sentier grimpe jusqu'à un refuge alpin, mais devient plus exigeant si l'on choisit de poursuivre au-delà pour atteindre un véritable sommet à 1533 m d'altitude.
L'ensemble du parcours demande 4 à 6 heures de marche aller-retour, sur 12 km, avec tout de même 600 m de dénivelé positif !
Randonnée | Bealey Spur Track |
Adresse | Bealey Spur main parking |
Informations | Site officiel |
Durée | 5h (6 - 7 h si extension au sommet) |
Distance | 6 km (A/R) ou 6,5 km si extension au sommet |
Niveau | Intermédiaire |
La pente est pourtant assez régulière, avec quelques replats bienvenus pour souffler, mais le terrain est rocailleux et les chaussures de randonnée sont obligatoires.
Si les bâtons de marche ne sont pas indispensables, ils permettent de ménager les genoux et sont très appréciables en fin de parcours si l'on est sujet au vertige.
Le reste de l'équipement est assez classique : imperméable, pull de secours, provisions, crème solaire. Inutile d'embarquer du répulsif à sandflies, mais l'on se méfiera des guêpes si l'on est allergique.
Même si le sentier est assez fréquenté, il est recommandé d'informer quelqu'un de son itinéraire. D'autant plus que la météo d'Arthur's Pass peut changer soudainement et ne doit jamais être prise à la légère.
Bealey Spur Track débute officiellement à une dizaine de kilomètres au sud du village d'Arthur's Pass, juste après avoir traversé le pont au-dessus de la Waimakariri.
Ne vous attendez pas à trouver le début sentier au pied du parking, car il faut d'abord suivre à pied une route goudronnée en lacets, bordée de maisons de vacances pour retraité fortuné.
Un quart d'heure plus tard, on pénètre enfin dans la forêt de manukas et de hêtres moussus, recouverts de lichens blanchâtres, où se déroulera l'essentiel du parcours.
Après trois bons kilomètres et 300 m de dénivelé, on atteint un belvédère naturel rocheux qui révèle le mont Bruce et les rivières Bealey et Waimakariri en contre bas.
Si vous avez vraiment peiné pour arriver jusque-là, sachez que rien ne vous oblige à continuer. Faites une pause prolongée, profitez bien de la vue splendide, puis redescendez tranquillement.
D'ailleurs, poursuivre jusqu'à la Bealey Spur Hut est un choix très discutable. La cabane du DOC, construite en 1935 pour les éleveurs et reconvertie en abri de secours, marque la fin de la piste sans offrir le moindre point de vue sur les montagnes.
En réalité, si l'on pousse jusqu'à Bealey Spur Hut, c'est seulement dans l'optique de viser le sommet de Hut Spur que l'on aperçoit et qui pointe à 300 mètres d'altitude plus haut.
Le sentier devient plus raide et plus étroit, ce qui combiné au sifflement du vent, à la vue dégagée et aux falaises abruptes, peut être impressionnant pour ceux qui n'ont encore jamais randonné de la sorte.
Sachez qu'il est possible de s'écarter légèrement dans les herbes hautes, pour progresser un plus loin du vide, même si cela ralentit l'allure.
Mais quelle récompense une fois le sommet atteint ! Le panorama à 360 degrés révèle les méandres de la rivière Waimakariri, mais surtout les sommets ou s'accrochent encore quelques glaciers malgré le réchauffement climatique.
D'autres points de vue attendent les marcheurs aguerris qui osent poursuivre le long de la crête en direction de la Hut Spur. Mais il s'agit d'une autre randonnée bien plus exigeante, et pour le coup, hors sujet.
Le trajet retour vers Bealey Spur Hut s'opère avec prudence. Le sentier, en descente, exige de l'attention pour éviter des glissades, d'autant plus que la fatigue commence à se faire vraiment sentir.
Si vous avez emporté des bâtons, c'est le moment opportun pour les sortir et les conserver pour le reste du parcours afin de s'économiser pour les jours suivants.
Car après un tel effort, il n'est pas concevable de repartir aussitôt sur une grande randonnée, même si l'on peut à la rigueur suivre la Devils Punchbowl Track si l'on ne tient vraiment pas en place.
Temple Basin Track et la station de ski
D'un niveau plus relevé que Bealey Spur, la Temple Basin Track grimpe jusqu'à la station de ski éponyme. Malgré sa pente très raide, la piste offre en permanence une vue dégagée sur la vallée. Un style de randonnée qui enchantera peut-être moins les personnes qui préfèrent les ascensions avec une véritable récompense à la fin.
Mais pour les marcheurs qui n'ont rien contre un effort régulier avec un décor grandiose en toile de fond, Temple Basin est une véritable merveille.
Randonnée | Temple Basin Track |
Adresse | State Highway 73, 25, Arthur's Pass Village |
Informations | Site officiel |
Durée | 3 h A/R (5 h si extension au sommet) |
Distance | 4,2 km (A/R) ou 7,5 km si extension au sommet |
Niveau | Difficile |
Le départ se situe à trois kilomètres au nord du village, le long de la SH73. On se gare, on lève les yeux, et l'on comprend aussitôt ce que l'on va affronter en découvrant la piste qui grimpe en zigzag sur 490 m de dénivelé.
C'est un parcours de 5,3 kilomètres (A/R), que l'on boucle en moyenne en trois heures (sans la pause au sommet), à découvert et sur un sentier rocailleux, mais balisé.
Un terrain qui n'est ni technique ni dangereux, mais qui grimpe sans répit. Et ce ne sont pas les quelques fleurs de montagne (entre novembre et février) qui suffiront à vous distraire.
Autrement dit, une ascension de niveau intermédiaire, voir difficile selon l'âge et l'état des genoux.
Au sommet de la piste se trouve le « Lockwood Day Shelter », un abri sommaire qui n'est pas un refuge pour la nuit, mais qui offre un excellent point de vue sur les sommets Blimit, Temple, Avalanche Peak, Philistine et Rolleston.
Pour la plupart des randonneurs, ce refuge marque la fin de l'aventure, mais si vous êtes en forme, et prêt à marcher deux heures de plus, alors une extension intéressante s'offre à vous.
Un voie discrète et non balisée permet de rejoindre un sommet plus élevé en progressant sur des éboulis. Un tel parcours n'est pas à prendre à la légère : Il faut des bâtons de marche et ne pas craindre le vide.
À mi-parcours, une corde (si elle est toujours là lors de votre passage) permet de franchir une section particulièrement raide. Après une trentaine de minutes d'efforts, la vue commence déjà à valoir le coup, mais c'est en atteignant la crête que la récompense est totale.
On découvre deux petits lacs alpins, puis un panorama vertigineux qui révèle un enchevêtrement de vallées et de montagnes aux teintes mêlées de jaune, de gris et de vert.
C'est sublime, mais ce n'est clairement pas pour tout le monde ! Si le vide vous tétanise, inutile d'insister, car le retour sera d'autant plus délicat. Un tel parcours n'est pas sans danger !
En revanche, pour les randonneurs expérimentés, cette section difficile offre un aperçu du terrain d'Avalanche Peak et des autres randonnées plus techniques du parc. Un test, en somme, pour évaluer ses capacités avant de se lancer dans des excursions plus difficiles.
Notez qu'en hiver (fin juin à fin octobre), Temple Basin devient une station de ski. Dans ce cas, il faut quand même rejoindre le sommet à pied, tandis que le matériel de sports d'hiver est hissé à l'aide d'un câble motorisé qui semble dater de la ruée vers l'or.
Dans la station, on trouve deux grands lodges pour accueillir les skieurs, une remontée mécanique rudimentaire et des pistes noires. Pas vraiment familial me direz-vous ? Et encore, je n'ai pas mentionné le risque d'avalanche que j'ai gardé pour la randonnée suivante.
Avalanche Peak, pour les randonneurs chevronnés
L'Avalanche Peak Route est peut-être la plus belle randonnée à la journée du parc national d'Arthur's Pass, mais c'est sans conteste la plus éprouvante avec 1100 m de dénivelé sur à peine 2,5 km. Pour vous donner une idée, cela équivaut à monter et descendre la tour Eiffel trois fois de suite.
Comme le souligne le Département de la Conservation, Avalanche Peak exige une excellente condition physique, l'habitude des terrains difficiles et une absence totale de vertige ou de peur du vide. Ce ne sont pas des paroles en l'air, car des personnes sont mortes en prenant ces consignes à la légère.
Randonnée | Avalanche Peak Route |
Adresse | Arthur's Pass Village |
Informations | Site officiel |
Durée | 6-8 h |
Distance | 5 km (A/R) |
Niveau | Très difficile |
D'autres itinéraires spectaculaires existent en Nouvelle-Zélande pour les randonneurs moins aguerris. Par conséquent, si cette ascension ne vous correspond pas, vous pouvez passez votre chemin sans regret.
Cette première mise en garde émise, il faut aussi rappeler que la randonnée n'est envisageable sérieusement qu'en été ou au début de l'automne.
Le nom Avalanche Peak n'a évidemment pas été choisi par hasard, et en hiver comme au printemps, le marcheur s'expose aux avalanches. Notez bien que l'on parle d'une voie (route) et non d'une piste (track) !
Même en été, il faut consulter le centre d'accueil des visiteurs pour obtenir le feu vert. Une bonne visibilité ne suffit pas et des vents violents ou même un brouillard matinal peuvent transformer cette ascension en cauchemar.
On part du village, et le ton est donné d'entrée de jeu avec un dénivelé prononcé. En chemin, la découverte d'Avalanche Creek Falls donne du courage pour franchir les 580 m de dénivelé qui permettent d'admirer la vallée, et la célèbre cascade de Devils Punchbowl sur le versant opposé.
C'était pourtant une simple mise en jambe, car la suite du parcours est encore plus raide, avec des passages d'escalade (scrambling) où il faut s'aider de ses mains pour franchir des rochers parfois glissants en s'agrippant a des racines.
Changement d'atmosphère quand on atteint la « bushline » à 1200 m d'altitude. Le décor devient alpin et le vent s'invite à la fête avec nos amis à bec.
Car c'est ici que les keas, les célèbres perroquets de montagne, font leur apparition. Drôles, mais incroyablement futés, ils sont capables de faire diversion pendant qu'un de leurs congénères fouille les sacs avec ses griffes. Il faut pourtant s'interdire de nourrir cette espèce menacée en échange d'une photo réussie.
À partir de 1550 m, le sentier offre une illusion de répit avant que l'on attaque les redoutables pierriers (scree) qui mènent au sommet.
Le sentier devient étroit sinon absent et bordé de précipices des deux côtés. Il faut redoubler de prudence, surtout lorsqu'il s'agit de croiser un autre marcheur venant en sens inverse.
Mais la récompense au sommet, perché à 1833 m d'altitude, est indescriptible. La vue à 360° révèle les Alpes du Sud, ses vallées, ses crêtes, et parfois même le glacier Crow lorsqu'il n'est pas dissimulé par les nuages.
Le vent souffle souvent fort et l'emplacement n'a rien d'idéal pour un pique-nique. On ne s'éternise donc pas, ne serait-ce que pour céder le passage aux autres randonneurs.
S'il est possible de redescendre par la même voie, on peut aussi considérer d'emprunter la Scott Track. Cette autre piste, un peu plus longue, mais moins abrupte rejoint le village à 700 m plus au nord. Elle est réputée plus facile en descente, mais longe un précipice vertigineux sur près de 2 kilomètres !
À vous de voir si vous vous sentez prêt à tenter l'aventure, sachant que la jonction entre les deux sentiers est balisée par le DOC. Orange pour Avalanche Peak, jaune pour Scott Track. Cela permet de réaliser une véritable boucle sur 7,7 km, au prix toutefois d'un effort physique et mental encore plus intense.
Et si tout cela vous donne des sueurs froides rien qu'à la lecture, rassurez-vous, car il existe une manière bien plus reposante de découvrir les paysages grandioses d'Arthur's Pass.
TranzAlpine, le train panoramique
Le TranzAlpine est le train touristique le plus célèbre du pays. Exploité par Great Journeys New Zealand, il relie Christchurch à Greymouth sur 223 km en cinq heures. Le départ s'effectue à 8h15 et comprend plusieurs arrêts, notamment à Arthur's Pass, dont la gare est située au cœur du village.
Un aller-retour est assuré chaque jour, offrant aux voyageurs la possibilité de découvrir la région sans devoir conduire.
Le trajet ferroviaire est célèbre pour la beauté de ses paysages avec les plaines du Canterbury, les gorges spectaculaires de la Waimakariri, les forêts denses de la West Coast, et bien sûr, les majestueuses Alpes du Sud.
Excursion en train | TranzAlpine |
Réservations | Site officiel |
Durée jusqu'à Arthur's Pass | 2h25 |
Durée (A/R) | 4h50 |
Tarif Arthur's Pass (A/R) | 460 $ de base |
Mis en service il y a une quarantaine d'années, le TranzAlpine a acquis la réputation flatteuse d'être la plus belle ligne au monde.
Le train est d'ailleurs aménagé avec d'immenses baies vitrées et même un wagon sans fenêtres est accessible à tous durant le trajet.
Une formule Scenic Plus permet de bénéficier de repas raffinés servis à bord, avec un guide attitré qui commente le paysage durant le trajet.
Et puisqu'il s'agit d'un train panoramique, la vitesse reste modérée. Ce qui permet d'apprécier chaque rivière, chaque vallée et chaque sommet à leur juste mesure. Mais tout ceci à un prix !
Car le trajet aller-retour porte la durée totale de l'expérience à près de dix heures. Une véritable épreuve pour les enfants, et c'est pourquoi il n'est pas surprenant de constater que la clientèle du TranzAlpine est souvent plus âgée, constituée de seniors qui ne visitent pas le pays en road trip.
Mais il existe une astuce à laquelle la plupart des voyageurs ne pensent pas : il n'est pas obligatoire de faire l'intégralité du trajet !
Au départ de Christchurch, on atteint Arthur's Pass à 10h40 en ayant déjà contemplé l'essentiel des paysages.
Le train du retour repasse par le village à 16h35, et l'on dispose ainsi de six bonnes heures pour explorer le village et accomplir des marches faciles comme la Devils Punchbowl Track et la Millennium Walk.
On sera ainsi de retour à Christchurch vers 19h, après avoir parcouru 278 km dans un confort total. Ce format plus digeste permet d'intégrer facilement le TranzAlpine dans un itinéraire, notamment en fin de séjour, lorsqu'on a restitué son véhicule.
Alors faut-il troquer une journée de visite à Christchurch contre les paysages d'Arthur's Pass ? Sans doute, mais encore faut-il en avoir les moyens !
Comptez au moins 417 $ par personne pour le trajet aller-retour, et 519 $ avec le service « Scenic Plus » comprenant repas et guide attitré.
Ce n'est pas donné, mais en confiant l'organisation de votre voyage à l'agence locale partenaire de Kiwipal, vous bénéficierez non seulement de tarifs préférentiels, mais aussi d'un service de navette privée.
Il devient alors possible de passer une ou plusieurs nuits à Arthur's Pass, tout en ayant accès aux grandes randonnées.
Mieux encore : vos bagages vous accompagnent dans le train. Pas de voiture, pas de stress, juste vous, les montagnes, et le plaisir d'un voyage sans compromis !
Faut-il pour autant privilégier le rail à la route ? Je me garderais bien de trancher, car la voiture offre plus d'autonomie, des panoramas différents et des arrêts magiques, notamment à Castle Hill.
Dans l'idéal, on ferait l'aller par le train et le retour en voiture, ce qui n'est d'ailleurs pas impossible en louant un véhicule à Greymouth.
Notre avis sur Arthur's Pass
Avant de quitter Arthur's Pass, une pause s'impose au belvédère de l'Otira Viaduct. Depuis ce point de vue spectaculaire, on contemple un incroyable viaduc inauguré en 1999, qui semble flotter entre les falaises. En toile de fond, les montagnes escarpées et les vallées encaissées offrent un ultime aperçu des grands paysages alpins.
Un léger sentiment de regret peut survenir, mais il faudrait des semaines entières pour explorer toutes les merveilles du parc national. Il faut savoir se contenter de ce que l'on a déjà pu faire, surtout si la météo était clémente.
Car soyons honnêtes, Arthur's Pass est une étape qui se joue souvent à pile ou face. Si les nuages accrochent les sommets ou que le brouillard tombe, on ne voit pas grand-chose !
Mais lorsque le ciel se dégage, Arthur's Pass dévoile ce que la Nouvelle-Zélande a de plus majestueux à offrir en termes de paysages alpins. Dans ces moments-là, le spectacle dépasse les plus beaux décors du Seigneur des anneaux.
Comment intégrer Arthur's Pass dans un circuit ?
C'est justement l'imprévisibilité de la météo qui pousse souvent les guides comme moi à déconseiller Arthur's Pass pour un premier voyage Nouvelle-Zélande. Il faut avouer que cette étape est difficile à intégrer dans une boucle autour de l'île du sud.
Je considère plutôt Arthur's Pass comme une étape « coup de cœur » que l'on choisit en connaissance de cause tout en renonçant volontairement à d'autres lieux « incontournables ».
Ceux qui voyagent en camping-car peuvent s'adapter plus facilement à la météo, mais pareille liberté est difficile à reproduire en voiture, sinon impossible, en raison du nombre restreint d'hébergements dans le parc.
Heureusement, le TranzAlpine dans sa version courte permet de s'offrir une parenthèse alpine sans chambouler tout un itinéraire. Hélas, le budget élevé requis et la réservation impérative reviennent pour ainsi dire à doubler l'enjeu.
C'est pourquoi, l'avis de l'agence locale ne sera pas du luxe, ne serait-ce que pour profiter de sa connaissance de la saisonnalité et des conditions réelle sur le terrain.
Prendre la sécurité en montagne au sérieux
À ce sujet, comme je l'avais annoncé, je souhaiterais revenir plus en détail sur les questions de sécurité. Si l'on met de côté les sandflies, les marches dans les vallées ou depuis le village sont accessibles à tous, y compris aux familles et aux voyageurs plus âgés.
Alors, il s'agit de balades plaisantes, parfaitement balisées, et qui ne posent pas de difficulté particulière.
Mais dès que l'on passe en mode alpin, les règles changent. Affronter la montagne avec une simple gourde, une barre chocolatée et une paire de baskets lisses est la meilleure manière de transformer une belle journée en cauchemar.
D'autant plus que le réseau mobile est souvent inexistant dans le parc, et la météo très changeante.
Pourtant, il suffit de prévoir plus de provisions que nécessaire, emporter une carte, un sifflet, un kit de secours, et prévenir une tierce personne (ou le centre d'accueil) de son programme.
Et puis, il faut avoir l'intelligence de renoncer ou faire demi-tour en chemin si les conditions deviennent mauvaises. L'humilité est une vertu qui sauve des vies en montagne !
Si les accidents arrivent à tous sans distinction, ceux qui partent bien équipés sont aussi ceux qui s'en sortent le mieux. Un sifflet, une couverture de survie, des pansements ne pèsent pas lourd, ne serviront probablement jamais, mais représentent des assurances vie.
Reste à choisir des randonnées qui soient vraiment dans vos moyens, sans présumer de ses forces, surtout si l'on n'a jamais randonné dans un environnement alpin !
Quelles randonnées choisir ?
À moins de consacrer plusieurs jours à Arthur's Pass et d'avoir d'excellentes capacités de récupération, vous n'aurez sans doute pas l'occasion d'enchaîner les grandes randonnées, à fortiori avec des enfants.
Même en restant deux nuits sur place, faire coup sur coup des pistes de cinq ou six heures avec des dénivelés dignes de l'Everest risque d'installer une fatigue qui déteindra sur la suite du séjour.
Autrement dit : il ne faut pas trop tirer sur la corde pour ne pas gâcher le reste du séjour avec des courbatures et des ampoules !
Durant le premier jour, les arrêts à Castle Hill et aux lacs Lyndon et Pearson sont amplement suffisants s'ils sont associés à la découverte du village d'Arthur's Pass. Et puis, la Devils Punchbowl Track est envisageable en début de soirée si le soleil se couche tard.
Pour le lendemain, on choisira une grande randonnée en fonction de la fenêtre météo. Bealey Spur, Temple Basin ou même Avalanche Peak selon le niveau physique. Et les plus endurants s'offriront O'Malleys Track en prime s'ils le souhaitent et si leurs pieds sont d'accord.
En suivant ces consignes à la lettre, vous mettez toutes les chances de votre côté pour vivre des aventures fantastiques dans le parc national d'Arthur's Pass. Et si vous avez des questions, ou simplement besoin d'aide pour vous décider, je suis naturellement à votre disposition !