Guide des visites
Ce guide complet vous explique comment visiter la péninsule de Kaikoura, une étape qui figure dans les circuits Kiwipal.
- Une journée à Kaikoura pour admirer la faune marine.
- Le meilleur spot de Nouvelle-Zélande pour observer les baleines.
- L'excursion avec Whale Watch Kaikoura (notre avis).
- Les langoustes, spécialité gastronomique de la pénisnule.
- Randonnée autour de la péninsule (Kaikoura Peninsula Walkway).
- La cascade d'Ohau et les bébés otaries.
- Conseils pratiques pour visiter Kaikoura.
Une journée à Kaikoura pour admirer la faune marine.
La péninsule de Kaikoura se trouve au nord-est de l'île du Sud de la Nouvelle-Zélande. La légende raconte que le dieu Maui a pêché l'île du Nord dans cette région, en utilisant la constellation du scorpion comme hameçon.
Les cimes enneigées de la Seaward Kaikoura Range se trouvent à seulement quelques kilomètres ce qui en fait l'un des lieux uniques au monde où l'on peut réunir mer et montagne sur une même photo.
La petite bourgade de 3600 habitants accueille un million de voyageurs chaque année. Le paysage de carte postale n'explique pas tout !
C'est l'emplacement rêvé pour admirer les otaries, nager avec les dauphins comme à Bay of Islands, mais surtout observer des baleines !
Je vais vous servir de guide aujourd'hui. Le programme que j'ai élaboré se base sur plusieurs séjours dans la région.
Il est soigneusement calculé pour vous présenter les activités les plus originales et les plus amusantes.
L'activité phare sera bien entendu la sortie de 3h à la découverte des baleines de la péninsule.
J'ai prévu ensuite une expérience gastronomique et une balade autour de la péninsule. Ceux qui connaissent Kiwipal, savent que je réserve toujours une bonne surprise pour la fin du voyage...
Mon circuit ne nécessite pas d'équipement particulier.
Les chaussures de marche ne sont même pas obligatoires. Il faut juste penser à emporter un coupe-vent, un pull bien chaud pour le bateau, quelques en-cas et des bouteilles d'eau.
Le départ est fixé à 7h30, alors couchez-vous tôt la veille pour être en forme.
Le meilleur spot de Nouvelle-Zélande pour observer les baleines.
Vous vous demandez sans doute comment expliquer la présence des baleines aussi près du rivage en Nouvelle-Zélande ? La réponse est donnée par le conducteur du bus qui dépose les voyageurs à l'embarcadère où se trouve le catamaran.
Les baleines quittent leurs terrains de chasse de l'antarctique pour gagner les eaux subtropicales de l'océan pacifique en passant au large de Christchurch.
Elles profitent de la péninsule de Kaikoura et de son canyon sous-marin de 1500 m de profondeur !
La rencontre entre les courants chauds et froids fait remonter à la surface les poissons dont raffolent les baleines. Revers de la médaille, la proximité avec la côte a longtemps facilité le travail des baleiniers, au point de menacer l'espèce d'extinction.
Les “Giant Sperm Whales” que nous connaissons plus généralement sous le nom de “Cachalots” sont aujourd'hui protégées.
C'est l'espèce la plus répandue à Kaikoura, mais les baleines bleues, à bosse ou australe, et même de redoutables orques peuvent se montrer selon la saison.
La tension est palpable au moment d'embarquer, et la plupart des passagers se précipitent vers les places à côté des fenêtres.
Installons-nous plutôt à l'arrière au centre, là où le bateau est le plus stable.
Nous filons à vive allure en direction du large et certains passagers souffrent déjà du mal de mer
Pourtant la météo annoncée était bonne (dans le cas contraire la compagnie nous aurait prévenus). Le personnel navigant est au petit soin et très attentif durant tout le voyage.
Certains jours, quand le vent souffle fort, le creux des vagues peut atteindre 3 mètres !
J'avais prévu le coup en achetant quelques tablettes contre le mal de mer à la boutique de l'accueil. Je partage volontiers avec vous si vous voulez ?
Cela fait maintenant une demi-heure que nous bravons l'océan et vous devez commencer à vous inquiéter de l'absence des baleines.
Rassurez-vous, nous disposons d'un moyen presque infaillible de les repérer...
Le capitaine utilise un microphone sous-marin pour capter leur chant.
Il peut atteindre 230 décibels quand elles l'utilisent pour désorienter leurs proies. À titre indicatif, le décollage d'une navette spatiale génère 180 décibels ! (vérifiez sur Wikipedia).
L'excursion avec Whale Watch Kaikoura (notre avis).
Les baleines passent en moyenne 45 minutes dans les profondeurs pour se nourrir. Elles remontent s'oxygéner pendant cinq à dix minutes. C'est durant cet intervalle que nous allons les observer.
En voici justement une qui fait surface à tribord ! L'équipage a coupé les moteurs et tout le monde se précipite sur le pont supérieur ! La baleine n'est qu'à une vingtaine de mètres, et l'on distingue sa silhouette immense et l'aileron au-dessus des flots.
Les baleines peuvent vivre plus de 70 ans et sont reconnaissables à des signes distinctifs.
Le capitaine semble la reconnaître. Elles peuvent vivre plus de 70 ans et possèdent des signes distinctifs.
Pensez à emporter une paire de jumelles pour examiner la créature. C'est autre chose qu'à la télévision !
Avez-vous vu le jet d'eau qu'elle a recraché à plus de deux mètres ? À vue de nez, je dirais qu'elle doit mesurer au moins 16 mètres de long, presque autant que la taille de notre bateau. C'est la moyenne pour les baleines de Kaikoura, et cela représente le volume de quatre éléphants !
Avec 16 mètres de long, la baleine est presque aussi grande que le navire.
Si vous avez la chair de poule, je vous rassure : les baleines n'attaquent pas l'homme... mais elle peuvent se défendre contre leurs agresseurs !
Lisez le récit du naufrage de l'Essex à votre retour, il a inspiré à Herman Melville son roman Moby-Dick en 1851.
Je pourrais vous raconter ce qui est arrivé à l'équipage, mais le moment serait mal choisi.
Elle va bientôt plonger ! Passez en mode rafale sur votre appareil photo pour ne pas rater la gigantesque queue, avant qu'elle ne disparaisse sous la surface.
À priori nous ne la reverrons pas aujourd'hui, ces mammifères peuvent rester deux heures en apnée.
On capte déjà une autre baleine sur le point de faire surface, et le ballet continuera jusqu'à ce qu'il soit temps de rentrer.
Ne soyez pas triste, un autre spectacle à couper le souffle nous attend avant d'accoster.
Les baleines partagent la péninsule de Kaikoura avec les dauphins obscurs. On en dénombre aujourd'hui une centaine, mais ils sont parfois plus du double à escorter le navire durant le voyage du retour. Cette espèce mesure 1,70 m et adore se livrer à des acrobaties spectaculaires. Après autant d'émotions, c'est un plaisir de retrouver la terre ferme. Nous allons reprendre la voiture pour nous rapprocher de notre prochaine étape, avant de marcher pour retrouver vos esprits.
La nage avec les dauphins est une activité très populaire à Kaikoura et le sujet est traité dans un dossier spécial sur Kiwipal.
Les langoustes, spécialité gastronomique de la pénisnule.
Les Maoris se sont installés dans la péninsule il y a 800 ans pour chasser le moa, une autruche géante de 3 m. Puis ils se sont affrontés entre eux pour le contrôle de la région.
Lorsque les Occidentaux ont débarqué au 18e siècle, ils ont découvert les ruines de 14 villages maoris fortifiés sur les collines.
Aujourd'hui, Kaikoura est une banale ville touristique sans charme particulier. Les motels côtoient quelques curiosités intéressantes comme l'arche colorée “Powhenua” à l'entrée de South Bay. Elle représente Maui qui pêche la maison de Tangaroa, le dieu de la mer.
Cette promenade à pied devrait dissiper l'agitation du voyage en mer et vous ouvrir l'appétit, puis cde sera le moment idéal pour vous révéler l'origine du nom de la ville.
L'explorateur Tamaki-te-rangi était parti à la recherche de ses trois femmes enfuies. Il fit halte dans la péninsule pour déguster des langoustes.
Le mot Kaikoura signifie “repas de langouste” en langue maorie, et c'est la spécialité de la région.
Ces derniers temps, on m'a reproché de trop mettre l'accent sur les restaurants à viande.
Pour changer, je vais vous emmener déguster des fruits de mer sur Fyffe Quay. Vous ne rêvez pas, c'est bien dans ce petit stand en plein air et sans prétention que nous allons déjeuner.
Le Kaikoura Seafood BBQ est situé juste à côté de la plage et des champs de moutons.
Avec un tel panorama, on lui pardonne volontiers ses quelques chaises et tables en plastique à l'ombre des parasols. Vous pensez bien que je ne vous emmène pas ici par hasard...
C'est une adresse de connaisseurs ! On y déguste des langoustes à 50 $, la moitié du prix affiché dans les meilleurs restaurants gastronomiques.
Saint-jacques, moules, crevettes à l'ail sont également grillés pour préserver la saveur de produits frais, pêchés le jour même.
Aux dernières nouvelles, on aurait aperçu quelques joueurs des All Blacks déguster des langoustes à cette enseigne.
Croisons les doigts tous ensemble pour que cette bonne adresse ne vende pas son âme au diable, et continue de servir de la qualité à un prix aussi dérisoire.
En attendant, profitons du grand ciel bleu et de notre festin. Quand vous vous sentirez d'attaque, nous pourrons partir à la découverte de la péninsule de Kaikoura.
Randonnée autour de la péninsule (Kaikoura Peninsula Walkway).
Kaikoura Peninsula Walkway est une grande balade de 3h qui fait le tour de la péninsule en longeant les falaises et la plage, une des plus belles du pays.
Sur le parking de Point Kean, il arrive souvent qu'un touriste embarrassé n'ose pas réveiller une otarie de 250 kg qui l'empêche de démarrer sa voiture.
Les mâles, d'ordinaire placides, peuvent se montrer agressifs quand on les dérange. Respectez une distance de sécurité d'une dizaine de mètres.
De nombreuses otaries se réchauffent au soleil sur les rochers, et quelques manchots sautillent en revenant de la plage.
Le sentier grimpe à une plate-forme d'observation en forme de waka (un bateau en maori). Le panorama réunit des collines vertes, le bleu profond de l'océan, et la chaîne de montagnes aux neiges éternelles. On se croit transporté dans le Seigneur des Anneaux.
De grands panneaux d'information renseignent sur l'histoire de la région, la géologie et les animaux qui peuple la côte. Toute cette partie de la péninsule était autrefois recouverte de forêts. La randonnée nous mène ensuite à Whalers Bay en longeant les falaises marquées par l'érosion.
Un escalier en bois conduit à la plage des baleiniers où la marée révèle parfois des os géants enfouis dans le sable. Mais c'est le « pain de sucre » que je souhaite vous montrer. Encore une formation rocheuse originale de Nouvelle-Zélande, sculptée par l'océan et le vent durant des milliers d'années.
Un séisme en 2017 a fait surgir de nouvelles terres des flots, comme cela s'était passé à Napier ou à Wellington par le passé.
La colonie d'otaries qui se trouve juste à côté se repère à l'odeur. Je me suis souvent demandé comment ces créatures pouvaient dégager un tel parfum ? Moins odorante, mais beaucoup plus bruyante, l'immense assemblée de mouettes au bec rouge rappelle un certain film d'Alfred Hitchcock.
Ce n'est pas la seule espèce d'oiseau de la région, nous en croiserons d'autres le long du trajet qui rejoint South Bay. Vous pourrez photographier des albatros et des puffins de Hutton qui pêchent au large, avant de regagner leurs nids dans les montagnes.
Pour admirer une colonie de fous australs, il faudra visiter plutôt l'île du Nord et son Cape Kidnappers à deux pas de Napier.
Il reste à suivre les panneaux indicateurs du port de plaisance en direction de Tom Track's pour retrouver notre véhicule. Il est 16h30, et nous devons rejoindre Christchurch en début de soirée. Mais je vous avais promis une surprise pour la fin du voyage et je tiens toujours mes promesses.
La cascade d'Ohau et les bébés otaries.
Christchurch est au Sud, mais nous allons faire un petit détour en voiture au nord de Kaikoura. Je vais me garer à proximité du panneau indicateur de “Ohau Stream”, le reste du trajet se fera à pied.
Le sentier débute sous une voie de chemin de fer et longe un ruisseau qui serpente en forêt. Dix minutes plus tard, le bruit de l'eau et un étrange remue-ménage se font entendre derrière les buissons ! La cascade d'Ohau, que certains appellent “la nurserie”, devrait vous laisser un souvenir impérissable.
Les bébés otaries profitent du grand bassin d'eau douce pour jouer et s'entraîner à plonger.
L'idéal est de venir au mois de septembre où elles sont plus d'une centaine. En été, elles sont malgré tout une trentaine à profiter de ce petit coin de paradis.
Capables d'atteindre 380 m de profondeur durant plus de 15 minutes en apnée, les otaries possèdent une double épaisseur de fourrure et peuvent vivre 17 ans.
C'est un émerveillement de les voir nager et bondir pour sortir de l'eau !
Je peux vous apprendre à distinguer les mâles des femelles. Ces messieurs sont tout simplement deux fois plus gros et leurs cris diffèrent sensiblement.
Ne vous inquiétez pas, la plupart des otaries sont indifférentes à notre présence.
Mais certaines s'étonnent de l'attention qu'on leur porte, comme si un pareil spectacle était habituel. Si vous trouvez un rocher libre où vous asseoir, profitez-en avant qu'il ne soit occupé.
Ne sursautez pas ! Ce sympathique bébé otarie désire seulement flairer vos pieds par curiosité.
N'essayez pas de caresser cet animal pour autant, il ne se laisserait pas faire. Certaines personnes se font mordre en imaginant participer à un spectacle de cirque.
Avec ses grands yeux craquants, et son air docile, l'otarie n'en reste pas moins sauvage. On dit toujours qu'il ne faut jamais leur couper leur point de retraite vers la mer. Évitez les gestes brusques et tout se passera bien. Les otaries ont d'ailleurs plus à craindre de nous que l'inverse.
L'homme a presque exterminé ces pauvres bêtes au 19e siècle. L'espèce est heureusement protégée depuis 1978, et c'est un privilège unique de pouvoir approcher les otaries de si près. Mais ne traînons pas trop, d'autres merveilles nous attendent en Nouvelle-Zélande.
Depuis le séisme de 2017, la cascade n'est plus accessible, mais peut-être qu'un nouvel accès sera créé... en attendant, cette visite est à reporter.
Conseils pratiques pour visiter Kaikoura.
Vos amis ne voudront pas vous croire quand vous leur raconterez votre journée en Nouvelle-Zélande. Personne n'imagine admirer une centaine de dauphins, des otaries et des baleines dans une seule et même journée.
Kaikoura attire une foule de voyageurs du monde entier, alors pensez à réserver vos places. Ce conseil est encore plus valable durant le festival Seafest d'octobre, où la ville est prise d'assaut par les touristes qui viennent déguster des langoustes.
Si je vous ai tiré du lit de bonne heure, c'était pour profiter de l'absence du vent qui forme la houle.
Et les dauphins sont beaucoup plus joueurs entre 6h et 9h du matin. Cela dit, il existe un avantage à sortir plus tard en mer : les précédentes excursions permettent aux pilotes de repérer la position des baleines, ce qui augmente les chances d'en admirer davantage.
Êtes-vous sujet au mal de mer ? La question se pose avant d'embarquer pour une croisière aussi longue. L'océan est souvent agité à Kaikoura, et le temps peut changer soudainement. Après l'article, notre ami Ben Le Kiwi vous donnera quelques conseils pratiques à ce sujet.
Saviez-vous qu'il existe la possibilité de survoler les baleines de Kaikoura en hélicoptère ?
À la différence des sorties en bateau, l'observation vue du ciel permet d'admirer ces créatures en entier.
C'est la meilleure approche, mais cela revient deux fois plus cher !
Aujourd'hui, les chasseurs de baleines ont troqué le harpon pour l'appareil photo.
Si vous réussissez la prise du siècle, nous serons honorés de publier vos photos de voyage en Nouvelle-Zélande sur Kiwipal.