Guide des visites
Ce guide complet vous présente le village de Picton, une étape de l'île du sud qui figure dans nos circuits Kiwipal à personnaliser.
- La porte d'entrée des Marlborough Sounds
- Le village et son front de mer
- Tirohanga Track
- Randonnée au Queen Charlotte Track
- Explorer les Marlborough Sounds en kayak
- Comment se restaurer à Picton ?
- Edwin Fox Maritime Museum
- Marlborough Flyer et dégustations de vins
- Robin Hood Bay
- Notre avis sur Picton
La porte d'entrée des Marlborough Sounds
Selon la légende, les Marlborough Sounds représentent les débris de la pirogue sur laquelle naviguait le dieu Māui lorsqu'il pêcha l'île du Nord avec son hameçon. Le village de Picton se trouve au coeur de ce labyrinthe d'anciennes vallées submergées où nagent les dauphins et les otaries.
Une vie ne suffirait pas à explorer les 1500 km de côtes constellées de criques et de plages de ce paradis terrestre.
L'eau scintillante prend des reflets verts ou turquoise selon la position du soleil et les collines recouvertes d'une forêt luxuriante résonnent du chant des oiseaux.
Les 400.000 passagers qui franchissent le détroit de Cook chaque année en ferry ont droit à un aperçu de la beauté exceptionnelle de la région.
À peine débarqués dans le port de Picton, la plupart de ces voyageurs mettent directement le cap vers le parc National d'Abel Tasman, les vignobles ensoleillés de Blenheim ou Christchurch à bord du train panoramique Coastal Pacific.
Pareil empressement est regrettable, car Picton n'est pas une simple bourgade, mais le camp de base d'où partent les excursions pour le Queen Charlotte Track, l'une des plus belles randonnées de Nouvelle-Zélande.
Sans parler du superbe front de mer avec sa marina ravissante et toute une série de promenades splendides dans les collines qui surplombent le village.
Les Néo-Zélandais connaissent la beauté des lieux et dépensent des fortunes pour se faire bâtir des villas de rêve accessible qu'ils rejoignent en bateau (notamment à French Pass) pour fêter le Nouvel An au soleil en famille loin de l'agitation de la capitale Wellington.
On profite de la pêche et l'on savoure les vins produits dans la meilleure région viticole du pays.
Il est donc temps de mettre un terme à cette injustice ! Vous allez découvrir que Picton n'est pas un banal port de plaisance, mais bel et bien une étape incontournable de Nouvelle-Zélande.
Le village et son front de mer
L'Histoire commence en 1850 lorsque la New Zealand Company en charge de l'installation des colons rachète une terre aux Maoris pour fonder la capitale du Marlborough. Baptisé Picton pour rendre hommage au héros de Waterloo qui s'était battu en chemise de nuit et chapeau haut de forme, le petit village se fait détrôner par Blenheim qui jouit d'une meilleure situation dans les terres.
De nos jours, Picton (« Te Wera a Waitohi » en langue maori) compte seulement 4.500 habitants et demeure un village.
Et même si les hôtels, beds | breakfasts ou motels se sont multipliés, le centre-ville se résume pratiquement à la rue principale, High Street qui rejoint London Quay et le front de mer.
Les passagers qui débarquent du ferry en provenance de l'île du Nord n'aperçoivent que les quartiers résidentiels de Picton et ne s'attardent guère, persuadés à tort qu'il n'y a rien à faire sur place...
Et pourtant, il suffit d'un détour de quelques minutes pour rejoindre le superbe front de mer et sa marina.
La marina de Picton
Garez-vous directement sur High Street puis descendez tranquillement à pied vers la mer (Picton Foreshore) où pointent les mats des navires. Sur votre droite se trouve la marina pleine à craquer de yachts et catamarans.
Si l'on additionne ces voiles avec celles du port voisin de Waikawa, on atteint la somme considérable de 800 navires, ce qui nous donne la seconde marina de Nouvelle-Zélande après celle d'Auckland (pourtant déjà la plus grande d'Océanie).
Face à la mer se trouve le monument qui rend hommage aux Néo-Zélandais morts au combat durant la Première Guerre mondiale.
Avec la mer qui scintille et la douce brise, on peine à imaginer que l'on puisse quitter un tel paradis pour aller se faire massacrer dans l'enfer des tranchées.
Établir un parallèle avec les tirailleurs français serait quelque peu déplacé, mais il faut souligner la sur-représentativité des contingents maoris.
Une communauté particulièrement exposée durant les conflits sanglants du XXe siècle et à laquelle une exposition rend hommage au musée de Rotorua.
L'épitaphe inscrite sur le monument indique « Peace, Perfect Peace » (paix, paix absolue), et c'est bien ce qui nous vient à l'esprit, mais pour d'autres raisons lorsque l'on franchit l'arche pour pénétrer dans le jardin du souvenir qui offre l'un des plus beaux panoramas de l'île du Sud.
Picton Memorial Park
La vue sur les Marlborough Sounds depuis le Picton Memorial Park justifie à elle seule la visite de Picton. Le jardin est tout à fait charmant avec ses Pohutukawas en fleur et de grandes pelouses qui précèdent la plage.
Les mouettes partagent le gazon avec les canards qui guettent les miettes autour des tables de pique-nique. Pensez à emporter des serviettes et armez-vous de patience si vous avez des enfants, car ils ne voudront jamais quitter les jeux d'eau et l'immense bateau pirate qui leur est destiné.
En attendant, vous n'avez qu'à disputer une partie de mini-golf ou profiter de la plage. La baignade est possible et je vous confirme la pureté de l'eau malgré le ballet incessant des ferries qui entrent et quittent le port.
Victoria Domain et la plage de Bob's Bay
Victoria Domain occupe les collines qui se trouvent sur votre droite lorsque vous faites face à la mer depuis le Memorial Park.
La réserve de 200 hectares située entre Picton et Waikawa offre d'innombrables pistes de vélo et chemins de randonnée.
Pour s'y rendre, il suffit de franchir la marina par la passerelle (coathanger) puis de marcher quelques minutes en direction de Shelly Beach en guettant le panneau qui indique « Victoria Domain ».
L'ascension dans les collines commence en pente douce, mais devient plus raide au fil du temps. Heureusement, la forêt s'estompe par endroit pour offrir quelques points de vue magnifiques et vous atteindrez la plage de Bob's Bay au bout d'une petite demi-heure de marche.
Vous pouvez prolonger la marche jusqu'à la pointe de Waikawa Bay que l'on appelle « The Snout ». L'idéal dans ce cas consiste plutôt à louer des vélos chez Wilderness Guide en demandant la carte des 20 km de pistes en forêt.
Mais puisque vous avez prouvé qu'un peu de grimpette ne vous faisait pas peur, autant rebrousser chemin et vous lancer sans attendre dans Tirohanga Track.
Tirohanga Track
Tirohanga Track réalise l'ascension d'une colline qui surplombe le village de Picton pour offrir un point de vue spectaculaire sur les Marlborough Sounds. Cette courte randonnée d'une heure A/R est aussi appelée « Hilltop Track » par les locaux.
Le point de départ est presque caché au milieu de Newgate Street, avec un discret panneau qui précède un escalier en pierre qui semble plutôt correspondre à une voie privée.
Vous pouvez rejoindre le début de la piste en dix minutes à pied depuis la marina, mais il est également possible de se garer directement dans la rue.
On s'attend à trouver une randonnée, mais il s'agit plutôt d'une promenade que l'on peut réaliser avec des baskets légères. Comptez 45 minutes de marche en moyenne pour atteindre le sommet en suivant un dénivelé assez raide de 250 mètres.
L'essentiel du parcours se déroule sous les arbres, mais cela ne vous dispense pas d'emporter une bouteille d'eau pour vous désaltérer durant les 1,2 km à parcourir.
Avec son unique sentier bien tracé, il est impossible de se perdre et vous trouverez même un banc pour récupérer des forces à mi-parcours. Par moment, le chemin se rétrécit et il devient difficile de doubler ou croiser d'autres marcheurs.
Les pièges qui sont disposés au bord du chemin servent à capturer les nuisibles comme le possum qui détruisent l'écosystème fragile.
Heureusement, Tirohanga Track ne donne pas le vertige, car même si l'on avance à flanc de colline, le vide est constamment masqué par la végétation et les arbres (surveillez toutefois vos enfants si vous êtes en famille).
Si l'ascension offre quelques points de vue intéressants lorsque la végétation s'éclaircit, il faut toutefois attendre le sommet pour en prendre plein les yeux !
Picton et sa marina précèdent la mer et les côtes déchiquetées des Marlborough Sounds qui s'étendent jusqu'à l'horizon.
Profitez de l'unique banc à votre disposition pour admirer le ballet des ferries qui accostent dans le port. Laissez votre imagination s'envoler puis revenez sur terre et commencez à envisager le retour.
Si vous avez laissé votre véhicule dans le centre, il est possible de descendre par le versant opposé de la colline afin de rejoindre Esson's Valley d'où partent quelques randonnées secondaires comme « Humphries Dam » ou « Barnes Dam ».
Mais dans ce cas, il faudra compter une bonne heure de marche pour revenir sur High Street et il serait plus judicieux de revenir simplement sur vos pas en suivant le chemin en descente.
En définitive, Tirohanga Track est une promenade simple que l'on peut aisément inclure dans un emploi du temps chargé, et les visiteurs très motivés peuvent même envisager de grimper à l'aube pour assister au lever du soleil.
Mais si belle soit-elle, Tirohanga Track ne révèle qu'une partie des Marlborough Sounds et ne soutient pas la comparaison avec le Queen Charlotte Track.
Randonnée au Queen Charlotte Track
Si le Queen Charlotte Track n'est pas une randonnée difficile, son sentier couvre tout de même une distance totale de 71 kilomètres à réaliser en trois à cinq jours de marche.
Malgré sa beauté légendaire, elle ne figure pas dans la liste des « great walks » de Nouvelle-Zélande. Une injustice, car il s'agit de l'une des plus belles randonnées du pays avec des panoramas exceptionnels sur les Marlborough Sounds.
Les voyageurs qui souhaitent tenter l'aventure peuvent passer la nuit sous la tente en camping ou profiter des hébergements haut de gamme répartis sur le trajet.
Il est même possible de faire déposer ses bagages d'un point à un autre du parcours pour ne pas avoir à les porter en journée.
Parce qu'il faut bien entretenir le sentier et comme certaines étapes traversent des domaines privés, le randonneur qui parcourt l'ensemble du Queen Charlotte Track doit acheter un QCTLC PASS valable cinq jours pour 25 $.
Des conditions qui suffisent à décourager nombre de voyageurs qui n'ont ni le temps ni la condition physique pour se lancer dans une expédition aussi longue.
Heureusement, il est possible de réaliser une seule partie du parcours durant une simple journée de marche. Le segment que je vous propose couvre une distance de 14 km et se complète en 4 à 5 h sans nécessiter l'achat du pass QCTLC.
Il suffit de rejoindre le début de la piste à Ship Cove en empruntant un bateau taxi puis de marcher à travers les collines pour atteindre Resolution Bay et l'Endeavour Inlet ou l'on s'embarque à nouveau pour Picton.
Le dénivelé n'excède pas 250 mètres et la piste en excellent état n'impose pas la présence d'un guide.
Des panneaux explicatifs sont disposés à intervalle régulier et la plupart des voyageurs en bonne santé physiques devraient être capables de compléter la randonnée sans s'épuiser ni porter tout un matériel de camping.
Les préparatifs pour la randonnée
Ai-je vraiment besoin de récapituler les affaires à emporter pour une randonnée ? Le sujet est déjà couvert dans un dossier consacré aux treks en Nouvelle-Zélande.
En revanche, il ne me semble pas superflu de revenir sur quelques particularités propres au Queen Charlotte Track.
Vous devez prévoir du répulsif à Sandflies, car ces petits moucherons dont la piqûre démange durant des semaines rodent parfois sur le sentier.
Le répulsif à sandflies est une huile, alors il faut prévoir des serviettes pour essuyer vos mains après application et un sachet plastique pour que la bouteille ne tache pas vos affaires dans le sac à dos.
La présence des sandflies n'est pas systématique et dépend de la saison et des conditions météo, mais il vaut mieux prévenir que guérir et vous trouverez du répulsif dans toutes les grandes surfaces.
Les bouteilles d'eau pèsent lourd sur le dos, mais les points d'eau manquent sur le trajet. Et même si l'essentiel de la marche se réalise à l'ombre, il faut prévoir au moins trois litres d'eau par personne.
Les chaussures de randonnée sont indispensables, car le sentier peut être boueux s'il a plu. En revanche, les bâtons de marche sont facultatifs.
Quelle compagnie de bateau taxi choisir ?
Plusieurs compagnies de bateaux taxis opèrent au départ de Picton et desservent les étapes clés du Queen Charlotte Track.
Je recommande la compagnie Cougar Line Cruises qui propose des traversées rapide depuis plus de 30 ans.
S'il ne reste plus de place, vous pouvez vous tourner vers Beach Comber Cruises qui assure également des navettes depuis Picton. Dans tous les cas, il faut choisir la randonnée de 5h entre Ship Cove et Furneaux Lodge.
En haute saison, il est recommandé de réserver sa traversée plusieurs semaines à l'avance, quitte à l'annuler en dernière minute selon la météo. En revanche, la basse saison s'accommode d'une réservation de la veille au lendemain.
Les traversées ne sont évidemment pas gratuites et peuvent sembler onéreuses de prime abord (95 $ par adulte), mais il faut se rappeler que vous n'aurez pas à payer de pass pour accéder à cette partie de la randonnée.
Le paiement ne se déroule pas sur Internet, mais dans les bureaux de la compagnie Cougar Line.
Présentez-vous 30 minutes en avance vers 7h30, car le bateau part à 8h et n'attend pas ! Le stationnement se paye à l'heure en centre-ville, alors laissez votre véhicule dans le parking de Wellington St à deux pas de la marina pour la modique somme de 5 $ seulement.
Transport | Cougar Line Cruises |
Adresse | London Quay, Picton |
Site officiel | http://www.cougarline.co.nz |
Réservation | info@cougarline.co.nz |
Téléphone | 0800 504 090 |
Trajet aller | Picton à Ship Cove |
Horaires départ | 08:00 arrivée à 8:35 |
Trajet retour | Furneaux Lodge à Picton |
Horaire retour | 15:00 arrivée à 16:30 |
Tarif adulte | 95 $ |
Tarif enfant | 47.50 $ |
Tarif -5 ans | Gratuit |
La traversée en bateau de Picton à Ship Cove
Le bateau taxi navigue bien plus vite qu'un ferry et le trajet qui relie Picton et Ship Cove est l'affaire d'une petite demi-heure si la mer n'est pas agitée.
Le WiFi gratuit est proposé à bord mais la connexion est rarement active durant le trajet. Et dans la mesure où l'on ne capte pas de signal sur le sentier de randonnée, vous seriez bien inspiré d'envoyer vos messages avant le départ.
Pour éviter les coups de soleil et ne pas grelotter à cette heure matinale, il vaut mieux s'installer tranquillement à l'intérieur et admirer le paysage.
Il est déconseillé d'occuper les places en extérieur à l'arrière, sauf si vous n'avez pas pris de douche pour commencer la journée.
Si vous avez prévu un pull et de la crème solaire, grimpez sur le pont supérieur pour essayer de repérer les dauphins. Pensez à vous agripper, car si la traversée ne donne pas vraiment le mal de mer (le bateau va trop vite pour vraiment tanguer), les secousses sont assez fortes lorsque l'on brise les vagues.
La présence de pans entiers d'arbres morts intrigue les voyageurs qui contemplent les collines durant la traversée. Il s'agit en réalité des pins plantés jadis et que l'on empoisonne pour les remplacer par des espèces endémiques de Nouvelle-Zélande comme le Rimu, le Totara ou le palmier Nikau.
Découverte de Ship Cove
Ship Cove comme Waitangi à Bay of Islands a eu une importance considérable dans l'Histoire de la Nouvelle-Zélande.
Le néerlandais Abel Janszoon Tasman fut le premier Européen à apercevoir les Marlborough Sounds en 1642, mais sans pour autant accoster.
L'honneur revient au célèbre capitaine Cook lorsque son HMS Endeavour ancre à Ship Cove le 16 janvier 1770 pour procéder à des réparations et soigner des marins.
Ship Cove sert ensuite de camp de base pour organiser les multiples expéditions de cartographie au large de la Nouvelle-Zélande.
De nos jours, un monument avec une ancre de marine et des canons commémore l'oeuvre de Cook et sa rencontre avec la population locale.
Les Maoris sont déjà présents depuis plus de 400 ans et vivent de la pêche abondante quand les Occidentaux débarquent sans prévenir.
Si les premiers contacts sont heureux, les échanges sont parfois tumultueux avec des accusations de vols de parts et d'autres. Une dizaine de marins sont même assassinés pour avoir courroucé un chef de tribu.
Avant de commencer la randonnée, vous aurez le temps d'admirer les tikis (totems maoris) et de lire les panneaux d'information qui relatent la rencontre entre deux cultures diamétralement opposées.
Car si pour les Maoris la Terre n'est pas vraiment une propriété, les Anglais ne sont pas gênés pour planter l'Union Jack sur la plage. Et voilà comment « Totaranui » a changé de nom pour rendre hommage à la fille du roi George III d'Angleterre.
Horaires à respecter
Inutile de se ruer sur le sentier, ce n'est pas une course et vous pouvez très bien laisser de l'avance aux autres randonneurs pour ne croiser personne durant la journée. Profitez plutôt des toilettes, car les prochaines se situent à 2h de marche.
Le bateau taxi qui s'en va vous récupérera dans l'Endeavour Inlet à 15h, ce qui laisse environ 6 h pour boucler une marche que l'on complète généralement en 5h.
Selon votre âge et votre condition physique, voici mes estimations de durée en tenant compte de pauses raisonnables en chemin.
Marcheur | Durée |
---|---|
Rapide | 4h30 |
Normal | 5h00 |
Lent | 5h30 |
Compléter la randonnée comme s'il s'agissait d'un marathon vous ferait arriver une heure et demie avant le bateau du retour...
Pour autant, il ne faut pas non plus traîner et vous devez surveiller votre montre de temps à autre. C'est pourquoi je vais vous présenter la randonnée découpée par étapes en précisant la durée moyenne de marche escomptée.
Mais avant toute chose, je vous suggère d'appliquer de la crème solaire et de grignoter une barre de céréale pour prendre de l'énergie.
Le simple fait d'ouvrir un paquet de nourriture devrait attirer un petit curieux qui rode toujours dans les parages...
Rencontre avec le Weka
Navré de vous décevoir, mais la petite bête qui vient de surgir des fougères n'est pas un kiwi, mais un weka. De toute manière, les kiwis (l'oiseau et non le fuit) ne sont pas présents dans les Marlborough Sounds et ne sortent que la nuit.
Très opportuniste, le weka n'a pas peur de l'homme et se présente spontanément pour mendier de la nourriture, quand il n'essaye pas carrément de fouiller avec son bec dans les sacs à dos pour se servir sans vergogne.
Vous ne devez pas nourrir cet oiseau têtu qui ne sait pas voler malgré ses ailes, car il doit survivre par ses propres moyens.
Vous pouvez laisser le weka tourner autour de vous sans pour autant le pourchasser pour le photographier, car il appartient à une espèce protégée.
La randonnée étape par étape
La piste du Queen Charlotte Track est assez récente puisqu'elle a été tracée dans les années 80 puis consolidée par l'armée néo-zélandaise dans les années 90.
Le sentier franchit les cols des collines à travers une forêt préservée luxuriante, et vous allez marcher le plus souvent à l'ombre.
Heureusement, le trajet ne comporte aucune section dangereuse et ne donne jamais le vertige, même s'il convient de surveiller les enfants, car une mauvaise chute est toujours possible si l'on trébuche sur une branche ou un rocher.
Le Queen Charlotte Track est ouvert aux cyclistes qui possèdent des mollets en béton armé. Vous ne devriez pas croiser beaucoup de vélos durant la journée, mais gardez tout de même un oeil ouvert pour ne pas être pris au dépourvu.
Depuis quelques années, un effort notable a été accompli pour signaler les embranchements à éviter.
Il est cependant possible de se tromper en empruntant des voies secondaires qui mènent le plus souvent à des campings ou des habitations privées, alors suivez bien les rubans bleus ou roses et les panneaux de direction.
Voici les durées des étapes pour un marcheur ordinaire qui réalise de courtes pauses (sans le déjeuner, car sa durée est trop variable selon les randonneurs).
Départ | Arrivée | Durée | Terrain |
---|---|---|---|
Ship Cove | Ship Cove Saddle | 1h | Montée |
Ship Cove Saddle | School House Bay | 1h | Descente |
School House Bay | Tawa Saddle | 1h30 | Montée |
Tawa Saddle | Furneaux Jetty | 1h | Descente |
Première étape jusqu'au col de Ship Cove Saddle (1h)
Votre marche débute au coeur d'une forêt composée de hêtres et d'arbustes avec une ascension de 3 km au dénivelé conséquent (250 m).
Démarrer lentement est conseillé pour ne pas s'épuiser d'entrée de jeu et vous pouvez faire une pause sur un banc à mi-parcours.
Le sentier qui coupe au travers de la péninsule de Bottle Neck est beau, mais n'offre qu'un seul point de vue sur la mer, ce qui est un peu frustrant. Prenez patience et portez plutôt votre attention sur les chants d'oiseaux.
On entend distinctement le chant du tui dont les notes saccadées aux sonorités métalliques font penser parfois au robot R2D2 de la guerre des étoiles !
Le Bellbird niche également dans la canopée, mais le véritable seigneur de la région est le Kereru, le plus gros pigeon de Nouvelle-Zélande.
On raconte que le légendaire aventurier Kupe a traversé les Marlborough Sounds en compagnie d'un Kereru qui lui servait à trouver des fruits pour se nourrir en chemin. Mais le volatile est tombé amoureux de la forêt qu'il n'a jamais quittée depuis, abandonnant le héros maori désemparé.
Après une heure de marche, le sommet de la colline approche enfin et le panorama justifie les efforts consentis.
La vue n'est pas parfaitement dégagée, mais vous pouvez admirer le sanctuaire marin de Motuara Island et le regard porte à l'horizon jusqu'aux montagnes de la péninsule de Kaikoura !
Deuxième étape jusqu'à School House Bay (1h)
La seconde partie de la randonnée est non seulement plus belle, mais surtout bien plus facile !
Comme vous n'aviez fait que monter jusqu'à présent, il faut redescendre en zigzag dans les collines pour atteindre le camping de School House Bay.
La végétation se diversifie avec une grande variété de fougères et d'arbres à fougères qui donnent un côté tropical au paysage.
Il faut parfois enjamber des branches mortes et de petits ruisseaux, tandis que la terre et la roche prennent une belle teinte orangée.
Prenez garde à ne pas déranger les pièges disposés au pied des arbres, car ils servent à capturer les nuisibles introduits par l'Homme autrefois pour permettre aux weta (le plus gros criquet au monde) et au gecko de survivre et rétablir ainsi la chaîne alimentaire.
Les points de vue spectaculaires sur les Marlborough Sounds s'enchaînent jusqu'au pied de la colline ou vous pouvez mettre les pieds dans l'eau et envisager de vous reposer jusqu'au pique-nique.
Notez la présence de toilettes au camping de School House Bay.
Troisième étape jusqu'au col de Tawa Saddle (1h30)
J'espère que vous avez bien savouré de votre pause et reposé vos mollets, car vous allez grimper à nouveau pour rejoindre le col de Tawa Saddle.
Le dénivelé ne change guère (250 m environ) mais vous avez déjà plusieurs heures de randonnée dans les jambes à ce stade de la journée.
Cette partie correspond au chemin que les Maoris empruntaient jadis avec leurs pirogues sur le dos pour éviter la navigation périlleuse au large.
Une voie toute tracée que les Occidentaux reprendront à leur compte lorsqu'ils exploiteront les mines d'antimoine avec des wagonnets (l'antimoine expédié en Angleterre servait à durcir le plomb et l'étain).
Les points de vue sont légion et la végétation continue d'évoluer avec l'apparition des manukas dont les petites fleurs blanches butinées par les abeilles donnent un miel aussi délicieux que thérapeutique.
Une fois rendu au col, les tables de pique-nique font le bonheur des marcheurs qui n'ont pas encore déjeuné.
Les miettes que l'on peut faire tomber ont de bonnes chances d'être picorées par des Robin ou des fantails (pīwakawaka) dont la vivacité force l'admiration.
Quatrième partie jusqu'à Furneaux Jetty (1h)
La dernière partie du parcours descend depuis Tawa Saddle jusqu'à Furneaux Jetty en longeant des criques et des plages de rêve.
C'est un pur enchantement et la plus agréable de la randonnée !
La discrétion du marcheur est parfois récompensée par l'observation d'aigrette à face blanche et d'huîtriers (oystercatchers) qui explorent les côtes de l'Endeavour Inlet en quête de nourriture.
Les pontons où sont amarrées des embarcations trahissent déjà la présence de quelques maisons, véritables refuges pour fuir l'agitation des villes et que seule la navigation permet de rejoindre.
Une de ces propriétés s'appelle « Solitude », un nom qui résume parfaitement l'esprit qui règne en ces lieux.
Le terrain plat et régulier facilite la marche et donne des ailes. Mais c'est surtout la beauté des lieux qui permet de surmonter la fatigue et d'atteindre Furneaux Jetty où vous attend une dernière surprise.
Furneaux Lodge, un paradis perdu
Bâti au début du XXe siècle au pied du mont Furneaux (dont l'ascension est possible non sans difficulté), le Furneaux Lodge semble vivre en dehors du temps.
Si la forêt n'a pas changé depuis l'arrivée du Capitaine Cook en 1770, le confort des lieux s'est en revanche considérablement amélioré.
Le domaine accueille aussi bien des backpackers en dortoir que des hôtes plus fortunés dans des chalets confortables sinon luxueux.
Le café restaurant sert aussi bien les randonneurs de passage que les clients pour la nuit, et propose des rafraîchissements, une cuisine de saison délicieuse et même des paniers-repas pour ceux qui continuent l'aventure.
Hébergement | Furneaux Lodge |
Adresse | Endeavour Inlet, Queen Charlotte Sound |
Site officiel | https://www.furneaux.co.nz |
Réservations | info@furneauxlodge.co.nz |
Téléphone | 64 3 579 8259 |
La présence de sacs et valises abandonnés sans surveillance devant les bungalows de Furneaux Lodges étonne souvent les visiteurs...
Il s'agit des bagages déposés en avance par les bateaux taxis à chaque étape pour permettre aux randonneurs de marcher le plus légère (une option à souscrire auprès de la compagnie de bateaux taxis).
Un confort essentiel si l'on souhaite venir à bout du Queen Charlotte Track sans s'épuiser, car à ce stade il reste encore 57 km à parcourir !
Mais en ce qui nous concerne, c'est ici que l'aventure s'arrête et il ne reste plus qu'à attendre le bateau du retour en sirotant un verre en terrasse et en explorant les jardins ou souffle une douce brise.
Difficile de quitter un lieu aussi paisible, mais le moment venu, il suffit de rejoindre le ponton qui se trouve près du local aux kayaks afin d'embarquer pour Picton.
La traversée retour vers Picton
Contrairement au trajet aller, celui du retour multiplie les escales pour récupérer des randonneurs et livrer des provisions et du matériel aux différentes lodges répartis tout au long du Queen Charlotte Track.
Cette croisière improvisée n'est pas désagréable, mais elle suscite souvent quelques regrets d'avoir interrompu l'aventure en cours de route, notamment lorsque l'on découvre le panorama grandiose de « Bay Of Many Coves ».
Consolez-vous en essayant de repérer les dauphins, mais n'espérez pas pour autant les photographier sans un téléobjectif, car le bateau taxi est tenu de conserver ses distances avec les quatre espèces qui nagent dans les parages (communs, dusky, bottlenose ou hector).
Et si les dauphins (et même les orques) ne se montent pas, il y aura toujours au moins un passager qui n'aura pas lu mes conseils et se fera doucher à l'arrière du bateau pour égayer la traversée.
Vous devriez accoster à quai vers 16h45, mais ne partez pas tout de suite, je ne vous ai pas encore tout révélé sur Picton !
Explorer les Marlborough Sounds en kayak
La plupart des voyageurs découvrent les Marlborough Sounds sur le pont d'un ferry. Autant dire avec une certaine frustration, car la distance ne permet pas d'admirer les criques et encore moins les dauphins et les otaries qui y nagent.
Le kayak est la solution la plus pratique pour remédier à ce manque de proximité à condition de participer à une sortie guidée par des experts de la région.
Plusieurs organisateurs opèrent au départ de Picton et le i-Site proche de la marina se fera un plaisir de vous les présenter. Pour ma part, je conseille de faire appel à la compagnie Wilderness Guides dont j'ai testé les prestations à de multiples reprises.
L'excursion peut remplir une matinée ou une journée entière, mais une sortie à la demi-journée (complété ou non par de la randonnée) serait plus appropriée pour un baptême de kayak.
Pour les sorties à la journée, vous pouvez apporter vos propres sandwichs ou payer un supplément à l'organisateur pour qu'il vous prépare un panier-repas.
Les départs se font à 8h30 ou 12h30 et occupent environ 4h en tenant compte du trajet en navette et de l'initiation au kayak.
Une durée qui laisse environ deux bonnes heures pour pagayer en compagnie d'un guide expert qui présente la faune marine et raconte des légendes maories.
Il suffit de signer les traditionnelles décharges pour les activités en mer, et vous voilà déjà dans la navette pour rejoindre Ngakuta Bay à 20 min de Picton.
Dans ces eaux paisibles, le ballet incessant des ferries n'existe pas et la navigation plus réduite n'intimide pas les animaux marins.
Équipement et formation au kayak
L'accompagnateur va vous enseigner les rudiments du kayak, ce qui inclut l'art de pagayer et la technique efficace pour s'extraire en cas d'urgence. Si le sujet vous intéresse, nous exposons les consignes de sécurité en kayak dans un article.
Vous portez des gilets de sauvetage et le kayak de mer en tandem est conçu pour être infiniment plus stable qu'un modèle de rivière ordinaire.
Dans la mesure où il faut mettre les pieds dans l'eau pour embarquer, vous pouvez oublier vos jeans à l'hôtel et opter pour des sandalettes et un short de plage qui séchera infiniment plus vite.
Le change, le maillot de bain et la serviette que vous devez apporter trouveront leur place dans le compartiment étanche du kayak, avec vos éventuels documents papier et appareils photo.
La réverbération des rayons sur l'eau est d'autant plus redoutable que la couche d'ozone est fine en Nouvelle-Zélande. Dans cette partie du monde, la crème solaire avec un indice 50 n'est pas une option, mais une nécessité absolue.
Rencontre avec la faune marine
L'itinéraire sur l'eau n'est jamais fixé à l'avance, avec un guide qui ajuste le parcours selon la météo pour optimiser la navigation et vous faire naviguer en longeant de belles criques et des plages désertes.
Les otaries qui se prélassent sur les rochers peuvent se montrer curieuses et nager pour vous dévisager de plus près, mais ne sont jamais agressives.
Les raies pastenagues et les étoiles de mer géantes sont d'autant plus aisées à repérer que l'eau est limpide.
Les dauphins sont souvent de la partie, mais il n'est pas dit que vous arriverez à observer des Blue penguins, cette petite variété de manchots connue pour sa profonde timidité.
Vous pourrez toujours les retrouver plus tard en journée dans l'EcoWorld Aquarium | Wildlife Rehabilitation Centre de Picton ou à l'International Antarctic Centre de Christchurch.
Organisateur | Wilderness Guides | |
Adresse | Angle de London Quay | Wellington St, Picton |
Réservations | https://www.wildernessguidesnz.com | |
Téléphone | 0800 266 266 | |
Tarif demie-journée | 99 $ | |
Tarif journée | 130 $ | |
Âge minimum | 8 ans |
Comment se restaurer à Picton ?
Après avoir bouclé le Queen Charlotte Track ou une belle sortie en kayak, vous aurez besoin de reprendre des forces. Le farniente dans la marina et la visite du Memorial Park occupent une fin d'après-midi, mais il faudra ensuite envisager l'apéritif et le dîner...
High Street regroupe à elle seule l'essentiel des restaurants de Picton et propose aussi quelques boutiques de souvenirs et une épicerie Four Square (comme dans tous les villages de Nouvelle-Zélande).
Il faut remonter la rue pour trouver un immense supermarché, mais vous n'aurez peut-être pas envie de vous faire la cuisine après une journée aussi remplie.
Dîner au Cafe Cortado
Le Cortado qui occupe l'angle avec London Quay propose la meilleure cuisine de Picton en plus d'être idéalement situé avec une vue splendide sur le Memorial Park et les Marlborough Sounds.
La décoration qui se veut simple et funky n'a rien d'exceptionnel, je vous l'accorde, mais l'atmosphère est décontractée et vous pourrez prendre votre apéritif et savourer des planchas sur les tables en extérieur.
La cuisine d'inspiration sud-américaine fait la part belle aux tapas à partager.
Les pizzas ont une valeur gustative sûre, mais elles ne sont pas assez généreuses pour se suffire à elles-mêmes. Si vous avez longuement randonné en journée, vous risquez de finir avec l'estomac dans les talons, et il faudra commander au moins un dessert pour sortir de table pleinement satisfait.
Le Cortado reste une référence à Picton, mais le restaurant ferme en basse saison quand l'activité touristique décline.
Dans ce cas, vous pouvez toujours aller en face au Seabreeze Cafe | Bar ou faire la cuisine si votre hébergement l'autorise, car il existe même une bonne boulangerie à quelques rues de là.
Restaurant | Cafe Cortado |
Adresse | Angle de High St et London Quay, Picton |
Menu | https://www.cafecortado.co.nz |
Réservations | 03 573 5630 |
Horaire | Tous les jours de 08:00 à 22:00 |
Fermeture | De mai à septembre et à Noël |
Picton Village Bakerijj
Tôt ou tard, la cuisine à l'anglaise bien trop grasse finira par peser sur vos estomacs. La découverte d'une véritable boulangerie en plein coeur de Picton s'apparente presque à une oasis dans le désert.
Ne vous réjouissez pas trop vite, car comme son nom le laisse présager, Picton Village Bakerijj est une boulangerie tenue par des néerlandais.
Ici, point de baguettes pour accompagner le camembert français acheté à prix d'or au supermarché, mais du pain de bonne qualité et des viennoiseries.
Le pain au chocolat géant (ou chocolatine pour ne froisser personne) est assez réussi, mais évitez les pâtisseries bien trop sucrées qui coupent l'appétit en quelques bouchées, car il faut un estomac néo-zélandais pour les digérer.
Le bon pain est une denrée rare au pays des Kiwis. Il servira à confectionner vos propres sandwichs, à moins que vous ne préfériez une formule toutes prêtes si vous partez randonner au Queen Charlotte Track (la boulangerie ouvre dès 6h du matin).
Vous pouvez aussi commander des tourtes à la viande faite maison. Les « pies » sont une spécialité culinaire de Nouvelle-Zélande que l'on se doit d'essayer au moins une fois, même si elles sont bien meilleures au Burleigh Gourmet Pies de Blenheim.
Boulangerie | Picton Village Bakerijj |
Adresse | 46 Auckland Street, Picton |
Menu | https://www.facebook.com/PictonVillageBakery/ |
Horaire | Tous les jours de 06:00 à 16:00 |
Edwin Fox Maritime Museum
Picton offre un choix culturel d'autant plus limité que le musée consacré aux baleines (National Whale Centre) a fermé ses portes en 2017, laissant les visiteurs avec le seul Edwin Fox Maritime Museum à se mettre sous la dent.
L'Edwin Fox Maritime Centre expose les vestiges de l'un des rares navires du 19e siècle à avoir survécu au ravage du temps.
À la lecture de cet énoncé, je sais pertinemment que vous vous imaginez déjà piégé entre trois bouts de bois et une ancre de marine rouillée... mais ce ne sera pas le cas, rassurez-vous !
Malgré la disparition du premier pont et du mat, l'épave protégée dans un hangar reste impressionnante. Il s'agit tout de même d'un navire de 836 tonnes dont vous pouvez explorer le pont inférieur et la cale.
L'histoire de l'Edwin Fox est passionnante, car le navire a été fabriqué en 1853 sur les rives du Gange à Calcutta pour le transport de troupes. Durant la guerre de Crimée et il rapatria même Florence Nightingale après la chute de Sébastopol.
Au gré des changements de propriétaire, le vaisseau achemine des coolies de la Chine vers les plantations de Cuba avant de se spécialiser dans le convoyage à haut risque des criminels endurcis vers l'Australie.
Reconverti dans le commerce il livre la bière dans les colonies anglaises (ce qui lui vaut le surnom de « Booze Barge ») avant de transporter des colons anglais pour la New Zealand Company.
Usé par vingt longues années à naviguer aux quatre coins du globe, victime de la concurrence des nouveaux modèles à vapeur, l'Edwin Fox prend sa retraite sur la plage de Picton et c'est toute une page de l'Histoire maritime qui se tourne.
On imagine les passagers entassés avec le bétail, balancés dans des hamacs durant des mois entiers et contraints de s'attacher pour dormir afin de ne pas finir comme le médecin du bord... empalé sur une barre de fer lors d'une traversée !
Un confort relatif que les Chinois destinés aux plantations et les futurs bagnards des mines australiennes ne partageaient évidemment pas à fond de cale...
La visite est courte et le tarif est raisonnable, mais le principal avantage de l'Edwin Fox réside dans sa proximité avec les docks du ferry Interislander. Ce qui en fait le musée idéal pour tuer le temps avant d'embarquer pour l'île du Nord.
Musée | Edwin Fox Maritime Museum |
Adresse | Dunbar Wharf, Picton |
Horaires | Tous les jours de 09:00 à 17:00 |
Tarif adulte | 15 $ |
Tarif enfant | 5 $ |
Tarif -5 ans | Gratuit |
Marlborough Flyer et dégustations de vins
Le Marlborough Flyer est un train à vapeur mis en service durant la Première Guerre mondiale et surnommé « Passchendaele » en hommage à la seconde bataille des Flandres. Il a fait l'objet d'une restauration complète avec des wagons en bois repeints dans leur couleur rouge de 1915.
Au départ de l'embarcadère du ferry Interislander, le train continue d'assurer la liaison avec Blenheim, la capitale du Marlborough où se trouvent les meilleurs vignobles de Nouvelle-Zélande.
Un trajet chargé d'Histoire, mais qui s'adresse essentiellement à une clientèle de seniors passionnés par les chemins de fer et qui ne disposent pas d'un véhicule pour faire la tournée des caves à vins.
Le chemin de fer qui longe l'autoroute (SH1) est agréable sans être exceptionnel.
On franchit les Para Wetlands, un ancien marécage que l'on a tenté d'assécher avec des saules pleureurs et dont les troncs morts décharnés évoquent surtout le Mordor du Seigneur des anneaux (surtout le matin dans la brume).
Le trajet dure une heure en aller simple (au lieu de 25 minutes en voiture) et il faudra refaire le parcours en sens inverse, soit deux heures au total !
Le paysage, aussi beau soit-il, ne suffit pas pour tromper l'ennui, et l'objet du voyage réside surtout dans l'option dégustation qui s'avère en réalité indispensable.
Arrivés à la gare de Blenheim, les passagers se voient proposer huit vins différents accompagnés de plateaux de fromages, de saumon ou de charcuterie.
Le temps libre restant permet d'explorer les boutiques de souvenirs et les cavistes du centre-ville avant que la sirène de la locomotive ne retentisse pour marquer l'heure du retour à Picton.
Avec son tarif exorbitant de 130 $ sans l'option dégustation et de 189 $ si l'on y souscrit, le Marlborough Flyer vise une clientèle d'épicuriens qui souhaitent vivre une expérience originale et se faire plaisir entre amis sans tenir le volant.
Une activité qui ne conviendra certainement pas à tout le monde, mais qui n'est pas dénuée de charme.
Il existe d'autres lignes de train touristiques bien plus intéressantes, mais qui couvrent des distances plus importantes, comme le Tranzalpine ou le Coastal Pacific sur l'île du Sud.
Activité | Marlborough Flyer |
Adresse | Picton Railway Station |
Réservation | Picton Railway Station |
Horaires | Voir le site officiel |
Tarif adulte | 130 $ |
Tarif adulte avec dégustation | 189 $ |
Tarif enfant (4-14 ans | 75 $ |
Tarif -4 ans | Gratuit |
Robin Hood Bay
Cet article est consacré à Picton, mais je ne pense pas m'écarter du sujet en révélant un itinéraire secret pour rejoindre Blenheim, dans la mesure où la majorité des voyageurs mettent le cap vers les vignobles de Saint Clair ou Villa Maria.
Si la State Highway 1 est tout à fait indiquée pour un trajet rapide de 25 min entre Picton et Blenheim, il existe un détour de 65 km par les collines autrement plus intéressant mais qui impose 1h30 de route, sinon plus en tenant compte des pauses et d'une courte randonnée.
Whatamango Bay et Port Underwood
La perspective de sortir des sentiers battus éveille votre curiosité ? Faites le plein de carburant par précaution, puis prenez la direction de Waikawa où se trouve la seconde marina de la région.
Suivez ensuite Port Underwood Road vers Whatamango Bay en appréciant le point de vue splendide sur le Queen Charlotte Sound qui justifie à lui seul le détour.
La longue ascension dans les collines n'est pas à prendre à la légère, car la route qui serpente constamment sans permettre de s'arrêter comporte de nombreux virages en angle mort à négocier avec prudence.
Selon l'heure de la journée, vous pouvez avoir le soleil dans les yeux et il faut porter des lunettes de soleil pour ne pas être ébloui en sortant d'un virage.
Arrivé au sommet, le panorama extraordinaire sur Port Underwood ne laisse pas de place au doute : vous avez pris la bonne décision !
Guettez les possibilités de stationner avec attention, car si vous ne vous arrêtez pas à temps, il sera difficile sinon impossible de faire demi-tour dans l'immédiat.
La route goudronnée se prolonge jusqu'à la très belle plage de Port Underwood mais cède ensuite la place à une route de gravier (gravel road) de bonne qualité qui impose de redoubler de vigilance en réduisant son allure pour entamer une interminable ascension dans les collines.
Robin Hood Bay et sa plage
Comptez environ 150 virages (sic) pour franchir le col et redescendre vers Robin Hood Bay et sa plage de rêve.
L'expression tout seul au monde prend ici tout son sens, surtout en basse saison ! Il n'y a pratiquement personne sur place.
Les locaux et quelques backpackers aventureux profitent du terrain de camping, mais ne se baignent pas en raison d'algues toxiques dans la mer.
Le détroit de Cook est connu pour ses rafales et la plage est balayée par un souffle puissant. Il suffit d'ailleurs d'observer les troncs d'arbres déformés par le vent.
Néanmoins, certaines journées sont parfaitement calmes et autorisent le pique-nique sur le sable sans vous obliger à courir derrière les serviettes.
À ce stade, vous devriez être un peu lassé par une conduite sans difficulté, mais exigeante. Si vous le pouvez, je vous recommande de passer le volant, car la suite du parcours sera de même nature jusqu'au plus proche village.
Excursion à Monkey Bay
Vous voilà reparti pour une nouvelle ascension dans les collines, toujours sur une route de gravier qui serpente à en donner le tournis. L'épreuve touche à sa fin lorsque la route redevient goudronnée avant le village de Raranghi.
Rejoignez la plage, garez-vous et suivez la randonnée de Monkey Bay Walk durant 20 min pour rejoindre une crique cernée de falaises qui possède une grotte marine ou brillent les vers luisant à la nuit tombée.
Par beau temps, on prétend pouvoir discerner l'île du Nord à 50 km de l'autre côte du détroit de Coook, mais les jumelles sont indispensables pour distinguer autre chose qu'un amas de nuages.
De retour sur la route, il vous reste un petit quart d'heure de trajet à effectuer pour rejoindre Blenheim. Vous faites désormais partie des rares voyageurs à connaître l'existence de Robin Hood Bay. La route est interminable, mais l'effort est largement compensé par la beauté des lieux.
Notre avis sur Picton
Picton est presque toujours négligé par des voyageurs aveuglés par un parc d'Abel Tasman vanté à l'excès dans les guides de voyages. C'est pourtant une étape essentielle si l'on souhaite explorer les Marlborough Sounds et suivre le Queen Charlotte Track.
Si la proximité avec Blenheim (et dans une certaine mesure avec Nelson) n'impose pas de passer la nuit sur place, ne commettez pas l'erreur de snober Picton, ne serait-ce que pour la beauté de son front de mer.
La Queen Charlotte Track est-elle incontournable ?
Activité phare de la région, la Queen Charlotte Track et une pure merveille, mais vous pouvez apprécier Picton sans vous lancer dans une grande randonnée.
Quand bien même vous ne disposeriez que de quelques heures, il faut absolument réaliser l'ascension de Tirohanga Track pour profiter du panorama au sommet.
Le kayak est une solution alternative, et si les paysages vous enchantent, continuez l'exploration des Marlborough Sounds en mettant le cap sur Havelock pour visiter Pelorus Bridge et French Pass.
Abel Tasman ou Queen Charlotte Track ?
La bataille fait rage entre les régions de Tasman et du Marlborough. En soi, les deux randonnées phares possèdent de nombreux points communs avec une flore et une faune assez semblable.
Abel Tasman appartient au club très fermé des Great Walk de Nouvelle-Zélande. Ce statut privilégié implique des paysages plus variés qu'au Queen Charlotte Track, avec des formations rocheuses originales et des lagons dont le sable orangé contraste divinement avec la teinte turquoise de la mer de Tasman.
Le dénivelé d'Abel Tasman n'excède jamais 150 m tandis que le Queen Charlotte dépasse les 500 m par endroit.
Le segment de randonnée que je vous ai présenté entre Ship Cove et Furnaux Jetty est de loin la partie la plus facile, mais le reste du parcours peut décourager les marcheurs débutants.
En revanche, s'il est un point où les Marlborough Sounds l'emportent largement, c'est au niveau de l'hébergement, avec des Lodges confortables tandis qu'Abel Tasman n'offre que des campings spartiates pour dormir dans le parc (il faut recourir aux bateaux taxis pour rejoindre son hôtel chaque soir).
Picton mérite sa place parmi les visites incontournables de Nouvelle-Zélande, alors ne laissez pas passer votre chance d'explorer les Marlborough Sounds, vous ne le regretterez pas !