Blenheim et les vignobles du Marlborough.

Guide des visites

Par Guillaume Poser une question Contact Expert Nouvelle-Zélande

Ce guide complet vous explique comment tirer le meilleur parti de Blenheim, une étape qui figure dans nos circuits Kiwipal à personnaliser.

Blenheim est la capitale du Marlborough, une des régions les plus ensoleillées de Nouvelle-Zélande à la pointe nord-est de l'île du Sud, célébrée pour la qualité de ses vignobles où pousse le meilleur sauvignon blanc du monde.

Même si cela tombe sous le sens, la région n'a évidemment aucun rapport avec une certaine marque de tabac et tire son nom d'un célèbre duché anglais où les ancêtres de Winston Churchill régnaient en maîtres.

Les montagnes et collines environnantes protègent la région des précipitations en hiver et favorisent des températures estivales qui avoisinent les 30°C.

Un climat idéal qui a métamorphosé l'économie de la région et favorisé l'émergence d'une cinquantaine de vignobles qui attirent des centaines de milliers de visiteurs chaque année.

C'est avec Hawke's Bay (près de Napier), l'une des meilleures régions viticoles du pays, même si Waiheke Island au large d'Auckland et Martinborough gagnent en popularité d'année en année.

Blenheim est une ville d'épicuriens avec des cafés, restaurants et boutiques qui gravitent autour de l'univers du vin. La tournée des caves à vin est fortement recommandée, mais toutes les activités ne se résument pas à lever le coude !

Le musée de l'aviation mis en scène par Peter Jackson (réalisateur du Seigneur des anneaux), le Pollard Park ou la splendide randonnée de Wither Hills ont de quoi satisfaire les visiteurs les plus exigeants, qu'ils soient passionnés d'oenologie ou simplement de passage dans la région.

Car Blenheim se trouve sur la route de nombreuses étapes majeures en Nouvelle-Zélande. Le port de Picton qui dessert la randonnée de Queen Charlotte Track dans les Marlborough Sounds est à seulement 20 minutes en voiture.

Sans oublier la capitale Wellington de l'autre côté du détroit de Cook, et la belle cité de Nelson qui précède le parc national d'Abel Tasman et la Golden Bay.

Pour autant, Blenheim n'est pas une simple escale pour boire un verre sur le trajet, mais une visite incontournable, au coeur d'une région particulièrement belle et dont le passé colonial mérite d'être raconté, un peu comme le vin que l'on aère avant de le servir, pour en révéler tous les aromes.

Connaître les origines du Marlborough vous permet d'apprécier davantage votre séjour dans la région, alors je vais vous raconter un épisode marquant de l'époque coloniale pour éclairer les relations tumultueuses entre Occidentaux et Maoris.

Blenheim tire son nom de la célèbre bataille remportée pour les Anglais par le duc de Marlborough contre la France. Les colons s'installent sur un terrain racheté pour une bouchée de pain à des Maoris qui y vivaient depuis le 12e siècle en cultivant la kumara (la patate douce de Nouvelle-Zélande).

Lorsque les Anglais débarquent dans cette partie de l'île du Sud en 1841, le traité de Waitangi signé à Bay of Islands et qui fait des Maoris des sujets britanniques est en vigueur depuis moins d'un an.

Organisé par la New Zealand Company, le rachat de terres aux autochtones est bâclé avec des conditions de vente rarement respectées à la lettre...

La colonisation de l'île du Sud s'est peut-être jouée en partie le 17 juin 1843 lors d'un affrontement sanglant baptisé « Wairau Affray » et qui a failli rallumer les braises de la guerre entre Maoris et Pahekas (les colons anglais).

La triste affaire débute lorsqu'un magistrat anglais borné accompagné d'hommes en arme se rend dans un village maori pour en faire expulser les habitants et s'avise de mettre des menottes au chef de la tribu des Ngāti Toa.

Les Anglais sont dans leur tort et le ton monte jusqu'à ce qu'un milicien appuie sur la détente de son arme dans un moment de panique. La femme du chef est tuée sur le coup, et les Anglais rapidement encerclés sont massacrés bien qu'ils se soient rendus sans combattre.

L'emprise anglaise sur le Marlborough est loin d'être assurée, et le rapport de force est déséquilibré avec 900 Maoris pour chaque Anglais !

L'événement rapporté à Londres ruine quasiment la New Zealand Company qui ne trouve plus de colons volontaires et l'on dépêche un nouveau gouverneur en urgence pour apaiser les esprits.

Robert Fitzroy mène son enquête et donne raison aux Maoris au grand dam des colons revanchards. Une sage décision qui permet d'éviter un soulèvement général et assure la poursuite de la colonisation dans de meilleures conditions, même s'il faudra attendre 1940 pour que les Maoris soient indemnisés !

Le Marlborough se sépare ensuite de Nelson, l'autre cité coloniale de l'île du Sud, et Blenheim devient la capitale d'une nouvelle région autonome qui connaît une courte ruée vers l'or avant de se spécialiser dans l'élevage de moutons.

Il faudra attendre le début des années 1980 pour voir les vignobles prendre peu à peu le contrôle de l'économie.

Pour en apprendre davantage sur la colonisation et l'Histoire de la région, vous pouvez visiter le Marlborough Museum, mais vous en savez déjà suffisamment pour partir à la découverte de Blenheim.

Capitale du Marlborough, Blenheim est naturellement la ville la plus peuplée de la région, et ses 32.000 habitants occupent la plaine du Wairau jusqu'au pied des collines de Wither Hills.

La rivière Taylor que l'on peut naviguer en barque ou en kayak traverse le centre-ville et possède des berges aménagées en promenade que l'on rejoint sur Nelson Street. Blenheim ressemble à la plupart des petites villes de Nouvelle-Zélande.

Libre à vous d'explorer le centre à pied ou en transport, mais vous noterez l'absence de feux de signalisation aux carrefours, remplacés par de simples céder le passage.

L'esprit des villes de Nouvelle-Zélande

En dépit de ses nombreux commerces, Blenheim semble déserte quand on traverse High Street en pleine journée, a fortiori en soirée. En réalité, et comme souvent en Nouvelle-Zélande, les rues principales ne sont pas les plus intéressantes !

La majorité des visiteurs se font une représentation complètement erronée de l'agglomération qu'ils traversent sans s'arrêter, alors qu'il suffit pourtant de s'écarter du centre pour découvrir des quartiers charmants comme celui de Witherlea.

En réalité, le centre-ville est une simple zone commerciale où l'on ne met jamais le pied en semaine et qui sert exclusivement à faire ses courses le week-end.

Paradoxalement, les Européens s'attendent à trouver le meilleur de la ville dans le centre, tandis que la Nouvelle-Zélande fusionne ville et village.

Pour autant, le centre-ville n'est pas dénué d'intérêt, car il possède deux parcs magnifiques et une très belle église.

Ce sont de courtes visites qui n'occupent que deux heures au maximum, et laissent largement le temps de s'attaquer ensuite aux vignobles.

Seymour Square

Seymour Square est un petit jardin public avec des pelouses fleuries baptisé en l'honneur d'Henry Seymour, un colon qui possédait l'essentiel des terres occupées aujourd'hui par Blenheim.

À cette époque, la ville était surnommé « The Beaver » (c.a.d le castor) en référence aux inondations qui ravageaient la région avant la construction des barrages.

Deux monuments rendent hommage aux soldats tombés pour la patrie, les Néo-Zélandais ayant expédié des contingents à 18500 km de chez eux pour servir la couronne (et mourir pour elle) dans des conflits bien éloignés des préoccupations habituelles des éleveurs de moutons. Allez comprendre !

Le War Memorial Clock Tower de 1928 rend hommage aux soldats de la Première Guerre mondiale, tandis que la Memorial Fountain honore ceux de la seconde.

Un petit banc à l'ombre d'un magnolia est dédié à Lady Diana, preuve s'il en est de l'attachement à la monarchie britannique, les kiwis ayant même refusés à une écrasante majorité de retirer l'union jack de leur drapeau en 2016.

St Mary's Catholic Church

La plus jolie église de Blenheim se situe à quelques minutes à pied plus au sud sur Maxwell Street.

Classée au patrimoine historique de Nouvelle-Zélande, St Mary est une église catholique dans un pays ou la foi chrétienne est surtout protestante.

Achevée en 1871, c'est une réalisation splendide de Thomas Turnbull, l'architecte de renom à qui l'on doit aussi l'église Saint John de Wellington et la merveilleuse bibliothèque du parlement.

St Mary's Catholic Church est typique du style colonial de l'époque et témoigne de l'influence des premiers missionnaires, dont le père français Augustine Sauzeau à l'origine du projet.

Pollard Park

J'ai gardé le meilleur pour la fin, avec un Pollard Park que vous pourrez rejoindre à pied en une vingtaine de minutes ou plus aisément en voiture. Il tire son nom d'un riche éleveur qui avait légué une partie de sa fortune à la ville en 1926.

Ce grand parc de 25 hectares comprend une roseraie, des aires de jeux, un cours d'eau, un golf de neuf trous et des terrains de tennis et cricket...

Bien entendu, seule la partie jardinée avec le Centennial Rose Garden de 1958 avec son joli kiosque justifie votre visite.

Lorsque le mercure grimpe à 30°C durant les beaux jours, le Pollard Park est une oasis de verdure dont la fraîcheur est salutaire avant d'entamer la tournée des innombrables vignobles exposés au soleil éclatant du Marlborough.

Plus que tout autre région, le Marlborough peut s'enorgueillir d'avoir révélé la qualité des vins néo-zélandais au monde entier à partir des années 1980.

S'il ne faut pas oublier le rôle de l'état qui a contribué au remplacement des ceps de mauvaise qualité, il faut saluer l'esprit collaboratif des vignerons néo-zélandais qui loin de se livrer une concurrence féroce ont mis en commun leurs savoir-faire.

Le climat ensoleillé de la région avec ses étés secs et ses hivers doux ralentit la maturation des grappes de raisin, permettant aux vignerons de planifier les vendanges au moment opportun afin d'obtenir des saveurs spéciales.

Le Marlborough produit désormais 75% du vin de Nouvelle-Zélande, avec des difficultés d'irrigation croissantes, mais c'est un autre sujet...

Le sauvignon blanc est unanimement célébré par les critiques et remporte des récompenses internationales d'année en année.

Alors, si le sujet vous passionne, je vous suggère de lire notre guide complet des vignobles néo-zélandais pour découvrir les secrets derrière cette belle réussite.

Quels vignobles visiter dans le Marlborough ?

Comme la plupart des visiteurs, vous allez vous sentir perdu devant la cinquantaine de vignobles répartis dans les environs de Blenheim, car la plupart de ces propriétés proposent des dégustations et il faudrait une éternité pour en faire le tour !

Je vais vous éviter cette peine en vous présentant mes trois enseignes préférées, célèbres tant pour la qualité constante de leur production que pour la beauté de leurs vignobles.

Et nous verrons ensuite comment enchaîner les visites, que ce soit en transport, en vélo, ou en participant à des excursions guidées.

Saint Clair, Cloudy Bay et Wither Hills proposent des dégustations à des tarifs très abordables et possèdent des bars ou des restaurants au coeur des vignes.

La vente à l'export (avec des frais conséquents) est envisageable, mais vous aviserez sur place, ce n'est pas de mon ressort.

Saint Clair Estate Winery

Commençons sans plus attendre par la référence absolue en matière, avec le meilleur vignoble de Nouvelle-Zélande dont l'enseigne coiffée d'une auréole fait référence à la série « le saint » avec Roger Moore et Tony Curtis.

Si les vins néo-zélandais ont triomphé sur la scène internationale, on le doit essentiellement à Neal et Judy Ibbotson qui ont fait office de pionniers dans le Marlborough des années 70.

L'acquisition d'un vignoble de la baie de Hawkes (île du Nord) a ouvert les portes de la production de cabernet sauvignon, merlot, syrah ou malbec à Saint Clair.

Mais ce sont essentiellement les sept vignobles du Marlborough qui ont fait la renommé de la marque et donnent des sauvignons blancs d'excellence ainsi que du chardonnay et du pinot gris.

Dégustations de vins

Pour 5 $ vous pouvez goûter trois vins différents, et jusqu'à six pour 8 $ en choisissant parmi 14 crus différents comme le sauvignon blanc, les pinots rouges et gris, le chardonnay ou le riesling.

La dégustation (remboursée pour l'achat d'une bouteille par personne) se déroule dans la grande salle ouverte sur les vignes qui expose les trophées remportés dans les plus grands salons internationaux.

Le personnel est très accueillant et l'atmosphère n'est pas guindée, contrairement à ce que redoutent les débutants qui n'ont jamais participé à une dégustation.

On vient ici pour tester de nouveaux crus, déjeuner ou profiter du salon de thé en toute simplicité, sans chercher à impressionner qui que ce soit.

Déjeuner au restaurant Vineyard Kitchen

De nombreux vignobles possèdent leur propre restaurant, mais celui de St Clair offre de loin la meilleure cuisine.

L'établissement a été entièrement rénové il y a quelques années pour permettre aux clients de déjeuner au coeur du vignoble ou sous une véranda selon la météo.

Le menu de saison est exclusivement composé de produits frais de la région.

Si vous aimez les saveurs marines, je vous recommande la planche à partager « Out of the Marlborough Sounds » qui combine saumon fumé, moules vertes géantes et poulpe piquant, accompagné d'un excellent sauvignon blanc.

Mais le reste de la carte qui propose de sushis revisités ou de l'agneau braisé avec des pâtes au chorizo et quelques desserts succulents mérite le détour. 

Quelle que soit votre décision, le serveur saura vous conseiller un vin qui relèvera les saveurs, et vous pouvez suivre ses conseils les yeux fermés.

Cloudy Bay Vineyards

Fondateur de Cloudy Bay, David Hohnen fait partie des pionniers de la viticulture du Marborough, à une époque où les vins néo-zélandais n'étaient même pas présentés dans les grands salons internationaux.

Le vignoble porte le nom de la baie découverte par le capitaine James Cook lorsqu'il cartographiait l'île du Sud de la Nouvelle-Zélande en 1770.

On y produit essentiellement du sauvignon blanc, du pinot noir et du chardonnay avec un savoir-faire à la pointe du progrès.

Le cellier qui se trouve au coeur du vignoble dans un cadre chaleureux tout en bois propose un bar pour les dégustations et une petite boutique de souvenirs.

Mais c'est surtout l'immense cave à vin que l'on découvre derrière le comptoir qui impressionne avec plusieurs centaines de fûts de chêne.

Dégustations de vins

Cloudy Bay propose trois formules de dégustation parfaitement abordables et tout achat d'une bouteille fera même l'objet d'une réduction de 5 $.

La formule « Cloudy Bay Experience » proposée à 10 $ vous permet de goûter cinq vins différents (Sauvignon blanc, Pelorus NV, Still Rose, Chardonnay et pinot noir).

Tandis que la formule « Cloudy Bay Sauvignon Blanc Immersion » proposée à 15 $ fait la part belle à des sauvignons blancs de dix sinon quinze ans d'âge.

Enfin, les palais les plus exigeants opteront pour « Cloudy Bay Indulge » qui propose des sauvignon blanc et pinot noir de gamme supérieure pour 25 $.

Une visite privée du vignoble est également proposée aux amoureux de la vigne qui souhaitent s'initier au processus de fabrication, à condition de dépenser 150 $ par personne.

Déjeuner au Jack's Raw Bar

Comme son nom l'indique, le Jack's Raw n'est pas un restaurant, mais un bar ouvert sur l'extérieur qui propose évidemment les vins de Cloudy Bay, mais aussi des accompagnements raffinés.

Installé dans les chaises longues et les canapés sous parasols, vous pourrez étudier la carte avant de rejoindre une table pour déguster des huîtres et des plateaux de saumon ou fromage.

Les serveurs expérimentés sauront vous conseiller efficacement et vous pourrez attendre le service en jouant au croquet ou à la pétanque ! 

Wither Hills Cellar Door | Restaurant

Avec une première cuvée en 1994, Wither Hills n'est peut-être pas un vignoble historique, mais il figure néanmoins dans le classement des meilleurs de la région et son engagement pour la défense de l'environnement mérite d'être souligné.

Plusieurs vignobles à Rarangi, Taylor River et Benmorven mettent en fût des sauvignons blancs, pinot noir et chardonnay ainsi que des rieslings et même un pinot rosé de la Wairau Valley très originale.

Dégustations de vins

Wither Hills propose deux formules de dégustation rapide. Une première coûte 5 $ et permet de goûter trois vins différents. La seconde formule (Single Vineyard Wine Flight) est similaire, mais monte en gamme pour 10 $.

Dans tous les cas, l'achat d'une bouteille après dégustation vous donne droit à une réduction de 5 $.

Des planches mixtes (fromage et charcuterie) sont proposées et une activité originale « Wine Blending Experience » pour quatre personnes (60 $ par adulte) permet de réaliser un pinot noir personnalisé en suivant les conseils d'un expert.

Déjeuner au restaurant de Wither Hills

Wither Hills possède aussi son restaurant ouvert seulement le midi avec une carte de saison simple, mais savoureuse. 

Je suggère de commander plusieurs entrées à partager entre amis, afin d'investir plutôt son argent dans les vins qui accompagnent le déjeuner.

De la sorte, vous multipliez les saveurs et ne serez pas assoupis pour les visites de l'après-midi, surtout si elles incluent de la randonnée dans les collines voisines.

Comment faire la tournée des vignobles ?

Les vignobles répartis tout autour de Blenheim ne peuvent être rejoints à pied sans longer la route et il vous faudra choisir un moyen de transport.

Libre à vous de conduire, d'opter pour une visite guidée ou louer des vélos ! Chaque solution possède ses avantages et inconvénients que je vais résumer.

Faire la tournée en conduisant soi-même

La solution la plus évidente consiste à utiliser son propre moyen de transport pour se rendre dans les trois vignobles que je viens de vous conseiller (Saint Clair, Cloudy Bay et Wither Hills).

Vous pouvez aussi visiter les adresses qui figurent dans la carte gratuite tenue à votre disposition à l'office de tourisme (i-SITE).

Boire ou conduire il faut choisir, et tenir le volant ne sera pas compatible avec une succession de dégustations.

À moins bien entendu de goûter les vins comme un professionnel, c'est à dire en utilisant les crachoirs mis à disposition... une manière de faire qui s'apprend et met souvent mal à l'aise les débutants.

Faire la tournée en vélo

Pour éviter de mélanger alcool et conduite, et se rafraîchir, les esprits entre chaque dégustation, le vélo est tout indiqué si l'on ne recule pas devant un peu d'exercice.

Une solution d'autant plus intéressante que le relief de la Wairau Valley est parfaitement plat et n'épuise pas les mollets !

Les plus paresseux d'entre vous peuvent même opter pour des tandems afin de laisser le partenaire le plus endurant appuyer sur les pédales.

La société Explore Marlborough loue des vélos et un accompagnateur peut même se joindre à vous si vous le souhaitez.

Le point de départ se situe en dehors de Blenheim, dans un ensemble de boutiques de souvenirs consacrés à l'univers du vin.

Faire la tournée avec un guide

La société « Explore Marlborough » ne se contente pas de louer des vélos, mais propose également des tournées en minibus en compagnie d'un chauffeur qui présente l'Histoire de la région et fait office de guide dans les vignobles.

Pour 395 $ vous passerez une journée complète en immersion dans l'univers du vin, avec cinq propriétés visitées et autant de dégustations au compteur, le tout conclu de la plus belle des manières par un repas dans un vignoble.

Une telle sortie suppose toutefois de faire une croix sur les autres activités de Blenheim, à moins de disposer d'une journée supplémentaire dans la région.

L'avis de Kiwipal

Les vignobles du Marlborough sont exceptionnels avec des celliers et caves à vins dont le personnel qualifié vous accueille avec le sourire... mais faut-il pour autant se lancer dans un marathon des vignobles ?

À moins d'avoir une véritable passion (qui se traduit en général par la présence d'une cave à vin dans sa maison), je pense préférable de se limiter à quelques visites du TOP 10 des vignobles (Saint Clair, Cloudy Bay, Wither Hills, Villa Maria, Allan Scott, Wairau River, Spy Valley, Bladen Wines, Nautilus, Brancott Estate).

N'oubliez pas que chaque voyageur peut rapporter quatre bouteilles de vin dans ses bagages, à condition de ne pas dépasser la limite de poids fixé par la compagnie aérienne (en général 30 kg).

L'achat à l'export se paye au prix fort, car il additionne les frais de douane et les frais de port et s'adresse surtout à ceux qui savent apprécier le vin à sa juste valeur. 

Enfin, si les vignobles constituent le point fort de Blenheim, n'allez pas négliger pour autant les randonnées dans les collines de Wither Hills ! Les dégustations peuvent aussi devenir répétitives !

Le parc de Wither Hills se trouve à la périphérie sud de Blenheim et possède des sentiers qui grimpent au sommet des collines pour offrir des panoramas spectaculaires sur la ville et les vignobles ensoleillés de la Wairau Valley.

Plusieurs accès existent, et si la plupart des guides conseillent de rejoindre un point de vue en partant d'Harling Park, je suggère toutefois d'emprunte Reservoir Ridge Track depuis Weld Street qui est un peu plus difficile, mais moins fréquenté avec des panoramas pourtant supérieurs.

Une partie du parc est consacrée aux randonnées en vélo, avec des pistes de VTT dont la difficulté est un peu trop élevée pour les débutants d'ailleurs.

Certaines parties du chemin sont à partager avec les deux roues, alors surveillez vos arrières durant la marche.

Reservoir Ridge Track

Il est strictement impossible de s'égarer, non seulement parce que des panneaux indicateurs sont présents, mais surtout parce que le sentier grimpe au sommet de collines dont le tussack constitue l'essentiel de la végétation.

La vue est toujours dégagée et le panorama se révèle au fur et à mesure de l'ascension sans donner le vertige, car les collines sont en pente douce.

Quelques bancs permettent de reprendre son souffle en admirant la vue et rien ne vous interdit de faire demi-tour quand bon vous semble.

Il serait toutefois dommage de ne pas prolonger l'effort pour atteindre le sommet où la piste continue à flanc de colline.

Ce qui n'était qu'une simple promenade d'une heure A/R peut se transformer en randonnée si le coeur vous en dit, à condition d'avoir prévu des provisions (eau, barres de cérames) avec un couvre-chef et de la crème solaire, car vous serez constamment exposé aux rayons du soleil.

Panorama au sommet

Contemplées du sommet, les collines ressemblent à un drap plissé !

Un effet saisissant particulièrement photogénique qui tire son origine de l'activité tectonique, car Blenheim se situe au point de jonction des plaques pacifique et indo-australienne.

Des séismes de faible intensité déplacent les collines un peu plus chaque année, créant cette ondulation spectaculaire qui vous fait sentir tout petit face à la puissance des éléments.

La vue dégagée révèle la ville de Blenheim dans son ensemble, mais aussi les vignobles de Cloudy Bay ou s'engouffrent les vents puissants du détroit de Cook.

Les bourrasques qui balayent les herbes hautes ajoutent à la beauté du paysage, mais je recommande de prévoir un bonnet en basse saison pour ne pas grelotter.

Rencontre avec les moutons

Le vent violent ne dérange nullement les moutons qui ne vous perdent pas des yeux et se sauvent dès que vous approchez.

Pour ne pas les effrayer, je vous suggère de prendre vos photos à distance (en prenant garde de ne pas marcher dans les déjections qui parsèment le sentier).

Veuillez noter que Wither Hills n'est pas un parc public, mais un terrain privé où le bétail et les moutons se promènent en liberté dans les collines.

Ceci explique la présence de barrières que vous êtes autorisé à franchir à condition de les refermer après votre passage.

Le hors-piste est tentant, mais n'est pas autorisé et l'accès au parc n'est permis qu'en journée, de l'aube au crépuscule. Surveillez votre montre si vous voulez garder du temps pour visiter l'incroyable musée de l'aviation d'Omaka.

La perspective de visiter un musée consacré à l'aviation dans une région célèbre pour ses vignobles ne tombe pas sous le sens, mais la surprise est de taille et l'Omaka Aviation Heritage Centre est notre coup de coeur Kiwipal !

Deux expositions distinctes mettent en scène les avions de combat employés durant les deux guerres mondiales. Les participants peuvent se contenter d'une seule visite ou bénéficier d'une réduction pour profiter de l'ensemble.

Un café et une boutique de souvenirs complètent la visite et les passionnés pourront même s'offrir un survol rapide de la région à bord d'un vieux coucou s'ils sont prêts à casser leur tirelire (250 $ les 10 minutes, c'est assez cher !).

Knights of the Sky

La première exposition baptisée « Knights of the Sky » présente la plus grande collection d'avions de combat de la Première Guerre mondiale.

La plupart des modèles appartiennent à Peter Jackson (le réalisateur du Seigneur des anneaux) et ce sont les studios Wetas spécialisés dans les effets spéciaux qui se sont chargés de les mettre en scène.

Chaque avion fait l'objet d'une présentation dans des décors ultras réalistes pour reproduire les affrontements de la Première Guerre mondiale.

De nombreuses affiches de propagande pour l'effort de guerre et des uniformes ayant appartenus aux pilotes sont exposées.

Les éclairages sont particulièrement travaillés et l'immersion du spectateur est d'autant plus intense que les personnages représentés semblent réels.

Une vitrine est entièrement consacrée au légendaire et redoutable Baron Manfred von Richthofen, dit « baron rouge ».

Avec plus de cent victoires à bord de son Fokker Dr.I triplane, le plus grand pilote de tous les temps a succombé à des blessures par balle après avoir réussi à atterrir, terminant sa carrière au cimetière, mais toujours invaincu.

Dangerous Skies

Ouverte en 2016 et agrandie en 2019, la nouvelle exposition « Dangerous Skies » est consacrée à la seconde guerre mondiale.

On y découvre les batailles aériennes du front de l'est, souvent méconnues du grand public, qui opposent les redoutables Messerschmitt Bf108 allemands aux Lavotchkine La-3 soviétiques.

La pilote russe Lili Litviak est à l'honneur. Surnommée la « Rose de Stalingrad », celle qui peignait des lys blancs sur sa carlingue pour chaque adversaire vaincu a survécu à 168 missions périlleuses avant de disparaître sans laisser de trace.

Une salle qui diffuse un film à 360° à l'aide d'un projecteur laser fait appel à des bruitages saisissant pour restituer l'enfer de la bataille de Stalingrad qui précipita la fin du régime nazi.

Mais le joyau de l'exposition est sans conteste un avion de reconnaissance américain, le Lockheed Hudson, représenté dans un décor de jungle du Pacifique saisissant de réalisme.

L'avis de Kiwipal

Les deux expositions se valent en terme de qualité et les mises en scènes sont absolument remarquables. À moins de manquer de temps ou de voyager avec des enfants peu sensibles au sujet, vous devriez visiter les deux bâtiments.

Au pas de course, les deux parties se bouclent en 45 minutes si l'on se contente d'admirer les avions en survolant les panneaux d'explication.

Une durée qu'il vaut mieux doubler pour profiter de ce musée qui n'est peut-être pas le plus complet sur le sujet mais l'un des plus spectaculaire au monde.

Le tarif élevé est justifié, car la qualité affichée est infiniment supérieure à ce que l'on pourrait attendre d'un musée d'une petite ville comme Blenheim, avec des effets spéciaux et des décors qui auraient leur place une super-production.

Peter Jackson a voulu transmettre sa passion, et l'on se prend à rêver qu'il concrétise sa vision dans un film au cinéma !

Quitte à séjourner à Blenheim, autant prolonger une dégustation de vins par un déjeuner dans un vignoble. Un luxe que votre emploi du temps ou votre budget n'autorisent peut-être pas, surtout si vous prévoyez déjà de dîner dans un bon restaurant comme le Gramado's dont je parlerais un peu plus tard.

Les tourtes à la viande sont extrêmement populaires en Nouvelle-Zélande (comme en Australie d'ailleurs), mais leur qualité est très variable et il vaut mieux ne pas goûter celles vendues en supermarchés !

Voilà pourquoi, je tenais à partager une adresse avec celles et ceux qui cherchent à manger un morceau sur le pouce entre deux visites.

The Burleigh est une minuscule boutique en marge du centre-ville. C'est sans doute le dernier endroit où vous auriez envisagé de vous arrêter sur la route, car il n'y a pratiquement pas de place en intérieur et juste quelques tables en extérieur.

The Burleigh cuisine pourtant les meilleures Meat Pies de Blenheim et peut-être de toute l'île du Sud !

Les meat pies du Burleigh sont faites maison et très bon marché. À seulement quelques dollars l'unité (les boissons sont en supplément), il serait tentant d'en commander plusieurs par personne...

Je vous conseille toutefois la modération, car il s'agit tout de même d'une recette très calorique capable de ruiner le moindre régime.

Pour ma part je préfère les Meat Pies épicées comme la « jamaican lamb curry » et j'évite celles à base de steak haché. On aime ou l'on déteste, mais les pies sont une spécialité typiquement néo-zélandaise qu'il faut essayer durant son séjour.

Et si vous avez mauvaise conscience, vous pourrez toujours marcher quelques kilomètres dans les collines de Wither Hills pour éliminer toutes ces calories.

En Nouvelle-Zélande, les expatriés sont souvent des restaurateurs et le Gramado's Restaurant | Bar a été fondé par Saulo et Emma, un couple de Brésiliens. Comme il faut bien se sacrifier pour les lecteurs de Kiwipal, j'ai commandé à la carte en suivant les conseils du patron.

L'Escondidinho est une spécialité brésilienne traditionnelle qui s'apparente au hachis parmentier, mais dont les ingrédients varient au jour le jour.

Celui de Gramado's est proposée en entrée et souvent cuisinée avec des crevettes... un régal copieux sans pour autant manquer de finesse.

L'Assado qui suit est un plat principal inspiré de la cuisine portugaise avec une épaule d'agneau rôtie accompagnée de légumes de saison et d'une purée de pommes de terre crémeuse à la sauce au vin.

Tout simplement succulent, avec une viande qui se détache à la fourchette et un pinot noir tout simplement divin.

Le cheese-cake aux fruits de la passion est une pure merveille, et si vous n'avez plus d'appétit, on vous proposera de le goûter en vous servant l'addition. Une petite touche sucrée qui vous fera aussitôt revenir sur votre décision !

Si vous ajoutez à cela un cadre magnifique et un service impeccable, vous obtenez le meilleur restaurant de Blenheim.

Le seul bémol concerne le volume sonore, avec une salle qui devient aisément bruyante lorsqu'elle se remplit en soirée. Un détail qui ne remet pas en cause l'excellence de l'enseigne.

Une qualité qui implique de réserver plusieurs jours à l'avance, faute de quoi il faudra patienter une heure ou se contenter du bar qui ne propose pas de cocktails.

Et quitte à commander des bières, autant aller au Beer Garden de Dodson Street qui fait office de brasseur depuis 1858.

Blenheim qui est sur la route des voyageurs qui passent d'une île à l'autre constitue l'étape idéale pour lever le pied et reprendre des forces après de longues heures de conduite, sans pour autant se morfondre dans un motel !

Visiter la ville durant le Marlborough Wine | Food Festival est un luxe que peu de visiteurs peuvent se permettre, car il occupe une simple journée en février. Si vous le pouvez, vous trouverez la ville transformée avec des stands par dizaines.

Blenheim en fait peut-être trop avec le vin, car certains producteurs de la région militent même pour renommer la ville en « Marlborough City » afin de l'associer encore plus étroitement aux vignobles et aux dégustations, occultant toute autre forme d'activité par la même occasion.

Ainsi, les voyageurs qui ne s'intéressent pas à l'oenologie traversent parfois la ville sans s'arrêter en direction de Nelson, Picton ou la péninsule de Kaikoura pour admirer les baleines.

Les amateurs de vin se contentent d'une dégustation rapide et s'imaginent avoir tout vu, tandis que d'autres descendent d'un wagon du Coastal Pacific pour se dégourdir les jambes le temps d'une escale.

Et pourtant, quel dommage de passer à côté des collines de Wither Hills, du musée de l'aviation d'Omaka ou du Pollard Garden ! Le Marlborough est une région riche en surprises si l'on se donne la peine de sortir un peu des sentiers battus, par exemple en suivant la route de French Pass.

Rarangi Monkey Bay est une plage déserte située sur la route secondaire qui relie Blenheim à Picton, en passant par Robin Hood Bay où les baleiniers faisaient escale au XIXe siècle.

Des activités extraordinaires qui supposent d'avoir prévu suffisamment de temps libre pour se permettre de flâner.

Rien ne vous empêche d'ailleurs de placer Blenheim au début ou la fin de votre séjour en Nouvelle-Zélande, car l'aéroport de la ville accueille des vols directs en provenance de Wellington, Napier et même Christchurch (capitale du canterbury).

Ce qui peut vous éviter une traversée de 3h30 en ferry et réduire les kilomètres en supprimant des nuits d'hôtel. Pourquoi ne pas en profiter pour prolonger votre séjour à Blenheim ?

Écrit par Guillaume Un article de Guillaume Guillaume Email Facebook Twitter

Expert Nouvelle-Zélande