Guide des visites
Ce guide vous présente les merveilles de la péninsule de Coromandel, une destination incontournable qui figure dans les circuits Kiwipal à personnaliser.
- Un itinéraire d'aventures
- Visite de la ville de Thames
- Randonnées dans le Coromandel Forest Park
- La route entre Thames et Coromandel
- Coromandel Town et son train rouge
- Comment rejoindre l'autre versant de la péninsule ?
- Explorer la pointe nord de la péninsule
- Whangapoua et New Chums Beach
- Whitianga et la Mercury Bay
- Hahei, le village côtier authentique
- Cathedral Cove et son arche
- Hot Water Beach, la plage fumante
- Tairua entre plage et volcan
- Whangamatā et sa plage secrète
- Karangahake Gorge et la ruée vers l'or
- Paeroa et sa bouteille géante
- Notre avis sur la péninsule de Coromandel
Un itinéraire d'aventures
Bien avant que la Nouvelle-Zélande n'apparaisse sur les cartes, un navigateur polynésien fendait l'océan à bord de Matahorua, une pirogue taillée dans le tronc d'un arbre gigantesque. Guidé par les étoiles, Hei aborda une terre sauvage inexplorée, qui deviendrait plus tard la péninsule de Coromandel.
Ce n'est peut-être qu'une légende, mais les ruines de camps fortifiés révèlent que la tribu Ngāti Hei occupait ces terres, vingt-six générations avant l'arrivée des premiers colons britanniques.
Aujourd'hui, la péninsule de Coromandel est devenue l'une des étapes incontournables de l'île du Nord, avec des plages de rêve, des forêts luxuriantes et de superbes cascades.
Pour de nombreux voyageurs, ce sera souvent le premier contact avec la nature en Nouvelle-Zélande, à deux heures de route à peine d'Auckland, de l'autre côté du golfe de Hauraki.
Hélas, la plupart des touristes étrangers se contentent de visiter Cathedral Cove et Hot Water Beach, deux étapes phares de la péninsule, avant de poursuivre leur route vers Tauranga, Rotorua ou Hobbiton plus au sud. Une approche superficielle pour aborder une région qui recèle pourtant bien d'autres merveilles.
Car avec ses 85 km de long et 40 km de large pour une superficie équivalente à celle de la Guadeloupe, la péninsule regorge de randonnées spectaculaires et de stations balnéaires comme Whitianga, Hahei ou Tairua.
En réalité, il faut prévoir plusieurs jours pour réaliser le tour complet de la péninsule. Une condition essentielle pour avoir le temps de savourer chaque étape en suivant un itinéraire construit sur mesure avec notre agence locale partenaire.
Mais pour être en mesure de choisir les visites et activités qui correspondent à vos envies ou vos capacités physiques, encore faut-il avoir pris connaissance de ce que la péninsule propose. Et voilà pourquoi, je vais vous présenter un itinéraire complet au départ d'Auckland.
Ensemble, nous allons d'abord remonter la côte ouest de la péninsule, avec des escales dans les villes de Thames et Coromandel Town avec quelques détours pour découvrir la randonnée aux Pinnacles et le charmant petit train rouge de Driving Creek.
Puis je vous expliquerais comme sortir des sentiers battus pour gagner la pointe nord de la péninsule à Port Jackson où se trouve la fantastique Coromandel Coastal Walkway.
Nous couperons ensuite à travers les collines pour gagner la côte et faire la tournée des plages de rêve (New Chums Beach, Cathedral Cove, Hot Water Beach) en passant des nuits dans les adorables stations balnéaires de Whitianga, Tairua et Whangamata.
Et pour finir, j'ai prévu une dernière escale à Karangahake Gorge pour vous emmener à la découverte des anciennes mines d'or ouvertes au public.
Alors, installez-vous confortablement, et retrouvez-moi à Thames pour attaquer notre tour de la péninsule de Coromandel, une des plus belles régions de Nouvelle-Zélande.
Visite de la ville de Thames
Notre circuit débute à Thames, à l'embouchure de la rivière Waihou, sur la côte sud-ouest de la péninsule de Coromandel. Une ville qui occupe l'ancien territoire de la tribu Ngāti Maru qui l'appelait autrefois « Pārāwai », c'est-à-dire « l'eau scintillante ».
En 1867, des milliers de prospecteurs anglais envahissent pourtant la région sans rencontrer de résistance, dynamitent les collines et fouillent les rivières jusqu'à l'épuisement des filons en quelques années à peine.
De nos jours, l'ancienne ville minière de Thames compte encore 7000 habitants, ce qui lui confère le titre de plus grande agglomération de la péninsule, même si le faste d'antan a disparu avec l'or depuis bien longtemps.
Découverte de la ville
À dire vrai, Thames se prête davantage à une escale rapide sur la route qu'à une véritable halte pour la nuit, car il faut reconnaître que la ville ne fait pas chavirer les cœurs au premier regard.
En réalité, la zone urbaine est pour ainsi dire divisée en deux. À l'ouest, la State Highway 25 traverse un quartier à dominante industrielle que la plupart des voyageurs franchissent sans s'arrêter, ou en faisant escale dans un centre commercial pour faire le plein.
À l'est, en revanche, apparaissent des quartiers résidentiels déjà bien plus avenants, où des maisons perchées à flanc de colline s'alignent derrière de jolies palissades blanches et des pelouses impeccablement tondues.
C'est pourquoi je vous conseille de faire d'abord un crochet de ce côté-là pour visiter la St James Church, une élégante église en bois de kauri construite en 1897.
Une visite expresse qui peut ensuite se poursuivre par un arrêt au kiosque du Victoria Park, puis à Kuranui Bay où de vastes pelouses s'étendent jusqu'au bord de mer.
Si vous aviez plus de temps, je vous dirais bien de rejoindre les sentiers de randonnée qui offrent des points de vue sur l'estuaire depuis les collines voisines, mais il y a mieux à faire pour un visiteur de passage exigeant.
La Thames Goldmine Experience
Juste avant la sortie de la ville se trouve la Thames Goldmine Experience. Une visite payante, mais passionnante, qui vous plonge dans l'univers impitoyable des chercheurs d'or du XIXᵉ siècle.
Un site historique, animé par des guides qui dévoilent le fonctionnement des machines d'antan, comme la fameuse « Stamper Battery » qui broyait le quartz à un rythme effréné, dans un vacarme assourdissant.
Chaque participant reçoit ensuite une lampe torche pour explorer des galeries minières en totale autonomie. L'air est humide, le sol glissant par endroits, et l'obscurité totale !
Mieux vaut être bien équipé, avec des chaussures fermées et une veste imperméable.
Quand soudain, au détour d'un tunnel, on tombe nez à nez avec le fameux wētā, un criquet géant parfaitement inoffensif, mais très impressionnant. Son nom maori qui signifie « laid » a pourtant été repris par Peter Jackson pour baptiser sa compagnie d'effets spéciaux à Wellington, preuve s'il en est que le réalisateur kiwi ne manque pas d'un certain second-degré.
En tout cas, tout ceci concourt à faire de la Thames Goldmine Experience une visite remarquable pour plonger dans l'atmosphère captivante de la ruée vers l'or néo-zélandaise.
Une expérience que je recommande vivement, sauf si vous prévoyez de visiter la Karangahake Gorge qui offre une expérience assez similaire, mais plus spectaculaire.
Dans tous les cas, vous pourrez ensuite reprendre la route en direction de Coromandel Town ou faire un détour vers les célèbres Pinnacles que l'on rejoint au terme d'une randonnée sensationnelle dans le Coromandel Forest Park.
Randonnées dans le Coromandel Forest Park
Si la plupart des sites touristiques de la péninsule se situent plutôt en bord de mer, il est parfois intéressant de s'aventurer dans l'immense Coromandel Forest Park qui se trouve en son centre.
Fondée en 1971, cette réserve naturelle de 72 000 hectares est un paradis pour les randonneurs avertis qui aiment s'aventurer dans des vallées encaissées durant plusieurs jours.
Mais plutôt que d'énumérer toutes les pistes qui s'adressent surtout à des passionnés de treks sur plusieurs jours, je vais me limiter aux deux randonnées emblématiques qui sont accessibles depuis la ville de Thames.
Il y a d'abord la randonnée aux Pinnacles, souvent considérée comme la plus belle de la péninsule, mais qui demande de sérieux efforts. Dans un registre plus accessible, mais tout aussi captivant, on peut aussi explorer les anciennes mines de Collins Drive.
Avant de mettre vos chaussures de randonnée, n'oubliez pas une consigne importante : sur certains sentiers, vous devrez passer par des stations de désinfection pour éviter la propagation du kauri dieback, une maladie redoutable qui attaque les kauris, des arbres millénaires qui doivent être protégés coute que coute.
La Pinnacles Walk (Kauaeranga Kauri Trail)
Officiellement baptisée « Kauaeranga Kauri Trail » la randonnée aux Pinnacles mène à des pics rocheux spectaculaires culminant à 759 m. C'est une piste iconique de la péninsule de Coromandel, et l'une des plus populaires de toute l'île du Nord.
Il faut compter de 4 à 6 heures de marche en tout, avec une distance à parcourir de 14 kilomètres aller-retour.
Les voyageurs motivés bouclent le parcours à la journée, mais d'autres optent pour une nuit en refuge avant de gravir le sommet. Un choix surtout dicté par l'envie d'admirer le lever du soleil depuis les Pinnacles.
Mais, quelle que soit l'approche, la randonnée aux Pinnacles doit être prise au sérieux. Chaussures de trek, bâtons, coupe-vent, et au moins trois litres d'eau potable par personne sont le strict minimum si l'on envisage l'aller-retour à la journée.
Comment rejoindre le départ de la randonnée ?
À un quart d'heure de Thames, le Kauaeranga Valley Visitor Centre géré par le Département de la Conservation permet de vérifier l'état des pistes du Coromandel Forest Park et surtout leur accessibilité en transport !
Une précaution utile, car la route qui mène au point de départ de la randonnée des Pinnacles est souvent barrée à cause des intempéries.
Une route forestière où le bitume cède rapidement la place à une piste de gravier parfois chaotique, surtout au printemps quand certains gués peuvent devenir impraticables.
D'où l'importance de se renseigner au centre d'accueil, situé le long d'une portion de route encore goudronnée.
Mais en temps normal, il faut compter une trentaine de minutes pour parcourir les vingt kilomètres qui séparent Thames du parking final situé au bout de la Kauaeranga Valley.
La marche jusqu'à Pinnacles Hut
La première partie du parcours qui mène au refuge avant le sommet est classée en niveau intermédiaire. Ce qui en fait une randonnée relativement accessible pour ceux qui ont encore de la jeunesse dans les mollets, mais qui peut se révéler compliqué si l'on ne pratique aucun sport régulier.
On commence par franchir le pont au-dessus de la rivière Kauaeranga puis l'on attaque une série d'escaliers en pierre qui serpentent à travers un bush de nikaus et fougères.
Un tracé qui suit en réalité une ancienne route de muletiers où les colons faisaient glisser des troncs de kauri tirés par des bœufs ou des treuils à vapeur dans des conditions de travail redoutables.
Deux ponts suspendus plus loin, on atteint le site de l'Hydro Cam, un vestige du réseau de câbles qui alimentait en électricité les exploitations au 19e siècle. C'est l'occasion de s'accorder enfin une vraie pause après avoir fait le plus dur !
Depuis la clairière, un détour de cinq minutes vous mène à la Billygoat Falls, une chute vertigineuse qui dévale une falaise de 180 m ! Un détour intéressé, car les embruns soulevés par l'eau apportent une fraîcheur bienvenue après avoir transpiré à grosses gouttes durant toute la montée.
De retour sur la piste principale, le refuge apparaît enfin au loin dans les hauteurs. Supervisée en permanence, la « Pinnacles Hut » peut accueillir 80 randonneurs en haute saison.
Considéré comme l'un des refuges les plus confortables de Nouvelle-Zélande, il dispose de panneaux solaires pour permettre un éclairage écologique en soirée, un espace cuisine, des toilettes et même une douche , froide, hélas, mais très appréciable après une telle montée.
En revanche, l'eau de pluie de la citerne n'est pas potable ! Il faut donc la faire bouillir (ce qui ne présente pas de difficulté en soi) ou consommer vos propres réserves.
N'oubliez pas que les nuits dans le refuge se réservent uniquement en ligne sur Internet, pour un tarif allant de 25 à 35 $ selon la saison. On y dort par ailleurs très bien avec le chant des oiseaux au réveil en prime.
L'ascension au sommet des Pinnacles
Jusqu'ici, la randonnée n'était peut-être pas une partie de plaisir, mais elle restait accessible à toute personne en bonne santé, avec juste une montée constante à affronter.
L'ascension finale change pourtant la donne ! La pente se redresse brutalement et certaines portions relèvent de l'escalade avec des échelles et des barreaux fichés dans la roche.
Rien qui ne soit insurmontable pour autant, y compris pour des enfants d'au moins sept ans bien encadrés, mais des efforts qui peuvent mettre en difficulté des randonneurs plus âgés qui manquent de souplesse.
Et, quel que soit son niveau, on évitera impérativement cette section par temps humide. La roche devient traîtresse lorsqu'elle est mouillée, et chaque pas sur le sentier réclame une vigilance extrême.
Et puis se pose aussi la question du vertige ! Si vous êtes déjà mal à l'aise en haut d'une échelle, cette section risque de vous pétrifier. Et comme souvent dans ces cas-là, le plus dur n'est pas tant de monter, mais de redescendre en trouvant les bonnes prises sans trembler.
Il n'y a évidemment aucune honte à rebrousser chemin, car la peur du vide n'est ni un manque de courage ni une faiblesse, mais plutôt une réaction naturelle qui tétanise et peut rendre la progression dangereuse.
Si vous frôlez vos limites en la matière, gardez votre sang-froid, et ne cédez pas à la pression de ceux qui avancent plus vite derrière vous.
La récompense au sommet sera à la hauteur des efforts consentis, car le panorama embrasse la péninsule, avec ses forêts et ses vallées sauvages. À l'aube, quand la lumière naissante caresse la cime des arbres, la vue est tout simplement sublime.
Une vue qui ne correspond toutefois plus vraiment à celle qui apparaît encore dans la plupart des guides de randonnées. En réalité, le DOC a finalement sécurisé le sommet en installant une plateforme d'observation.
Une plateforme qui ne permet plus d'admirer le panorama à 360° comme à l'époque où les randonneurs les plus téméraires grimpaient sur les derniers rochers pour atteindre la pointe.
La roche était pourtant devenue trop friable et faisait courir le risque d'assister à une chute mortelle comme au Castle Rock dont je parlerais plus tard.
Mais le spectacle reste néanmoins de toute beauté et ne remet pas en cause l'intérêt de cette grande randonnée !
Il ne reste ensuite qu'à redescendre prudemment jusqu'au parking, avec des images plein la tête et probablement quelques courbatures.
Collins Drive Loop et les anciennes mines
Si l'ascension des Pinnacles est hors de votre portée, sachez qu'il existe une randonnée alternative intéressante pour découvrir une autre facette du Coromandel Forest Park. La Collins Drive Loop Track qui mène à la mine de Golden Hill est bien plus facile et ne donne pas le vertige.
Toujours depuis Thames, il faut prendre la route en direction de Broken Hills, et suivre Puketui Road. Comptez ensuite une trentaine de minutes pour parcourir les 31 km qui vous séparent du parking de départ de la randonnée.
Une randonnée sous la forme d'une boucle de niveau intermédiaire avec une marche de deux ou trois heures à peine. Le parcours en forêt grimpe par endroits, mais sans présenter de difficulté technique majeure.
Le point d'orgue de la visite étant le tunnel de Collins Drive, une ancienne galerie minière de 500 m taillée à la main dans la roche pour extraire du quartz aurifère. La traversée, qui occupe une quinzaine de minutes, est une aventure à part entière.
Même si les anciens puits ont été heureusement sécurisés pour éviter tout accident, une lampe torche demeure absolument indispensable pour progresser sans danger !
Vous pourrez tout de même l'éteindre de temps à autre pour admirer les vers luisants qui forment des constellations au plafond. Un spectacle magique qui sans rivaliser avec les Waitomo Caves, n'en est pas moins fantastique.
Une fois l'excursion achevée, je vous propose de quitter Thames pour reprendre le tour de la péninsule en direction Coromandel Town.
La route entre Thames et Coromandel
Les 55 km de la State Highway 25 qui relient Thames à la ville de Coromandel justifient le tour de la péninsule, surtout lorsque l'on arrive directement du centre-ville impersonnel d'Auckland. Nous sommes en présence de l'une des plus belles routes du pays, à l'instar de celles qui mènent à Glenorchy ou au Milford Sound.
Ici, la route bordée de pohutukawas épouse le littoral pour offrir une succession de points de vue splendides sur le golfe de Hauraki.
Une beauté qui a un prix, car si la chaussée est en bon état, elle serpente constamment avec des virages que l'on négocie parfois à 15 km/h. Avec la découverte de la conduite à gauche en prime, les conditions sont réunies pour obtenir un bel accident.
Voilà pourquoi il faut savoir s'arrêter pour admirer le paysage, tout en prenant garde à ne pas surprendre d'autres conducteurs. Heureusement, la route comporte plusieurs emplacements incontournables prévus à cet effet.
Le premier de ces arrêts offre un panorama remarquable sur Kirita Bay. La lumière y caresse les collines bosselées et les pâturages d'un vert éclatant, puis glisse jusqu'aux criques sauvages où la mer scintille.
Mais le plus beau point de vue est sans conteste celui de Manaia Road Saddle qui se trouve au détour d'un col. Il faut d'ailleurs absolument enregistrer les coordonnées dans votre GPS pour ne pas le manquer !
En venant de Thames, vous serez heureusement du bon côté de la route pour vous garer facilement. Avec son pohutukawa qui s'orne de fleurs rouges au début de l'été (d'où son surnom d'arbre de Noël en Nouvelle-Zélande), c'est un paysage de carte postale qui a fait le tour du monde.
Jetez toutefois un oeil à la montre, car s'il faut compter environ une heure pour boucler ce tronçon sur le papier, la multiplication des arrêts pour prendre des photos change considérablement la donne.
Après cette dernière escale magique, la route devient encore plus sinueuse sur les vingt derniers kilomètres qui précèdent le village de Coromandel.
Coromandel Town et son train rouge
Coromandel Town est un village paisible avec quelques rues commerçantes et une population réduite d'environ 1 700 habitants. Et si la bourgade qui partage son nom avec toute la péninsule est loin d'être la plus animée, mais elle conserve néanmoins un charme indéniable.
Ancien centre minier reconverti en port paisible, Coromandel attire des artistes bohèmes qui partagent leur temps entre leurs ateliers et des après-midis de pêche au soleil. La vie s'écoule paisiblement ici, presque au ralenti.
Un voyageur pressé serait d'ailleurs tenté d'y voir seulement l'occasion d'une halte pour casser la croute.
Coromandel mérite pourtant que l'on s'accorde à son rythme, en allant flâner une petite heure dans ses rues avant de découvrir l'attraction majeure de la région qui se cache dans les collines voisines.
Découverte du village de pêcheurs
Autrefois connue sous le nom de Kapanga, Coromandel fait tout de suite bonne impression, car on sent que les habitants prennent grand soin de leur village.
On remonte Kapanga Road puis Ring Road en longeant une enfilade de jolies maisons en bois, bordées de palissades, avec des jardins soignés et de larges bandes de gazon qui séparent les trottoirs de la route.
On découvre alors l'église presbytérienne Saint Andrews et le Coromandel School of Mines and Historical Museum. Deux constructions en bois de kauri qui incarnent à merveille l'architecture néo-zélandaise du début du XXᵉ siècle.
Le musée, qui retrace l'histoire locale de la ruée vers l'or, intéressera surtout ceux qui n'ont pas déjà visité la « Thames Goldmine Experience » dont j'ai déjà parlé, ou qui n'ont pas prévu le détour à Karangahake Gorge que j'aborderais avant de conclure ce guide.
En tout cas, je vous conseille de lâcher le volant pour aller explorer le quartier à pied. Vous y croiserez des « honesty boxes », ces petites installations en bord de route où l'on trouve des produits locaux laissés sans surveillance.
Le principe est bête comme chou : on se sert librement puis l'on glisse la monnaie dans une boîte en fer pour payer. Fruits, fleurs, miel, confitures, souvenirs artisanaux … tout est fait-maison !
Pour un visiteur fraîchement débarqué en Nouvelle-Zélande, ce genre d'initiative a de quoi surprendre dans un monde où la confiance se fait rare. C'est d'ailleurs l'une des dernières bonnes raisons d'avoir encore un peu de monnaie sur soi, dans un pays où tout se règle pratiquement par carte désormais.
On gagne ensuite la rue principale du village, Wharf Road, qui mène comme son nom l'indique aux quais de Mcgregor Bay. C'est ici que l'on trouve les principaux commerces et restaurants ainsi qu'un supermarché Foursquare parfait pour un ravitaillement express.
Juste à côté, vous remarquerez un petit parc avec une sculpture baptisée « Ship in a Bottle ». Il s'agit d'une bouteille qui contient un voilier pour rendre en hommage au HMS Coromandel qui accosta ici en 1820. Un voilier qui donna son nom au village puis à toute la péninsule.
Quelques bancs et une table de pique-nique permettent de faire une pause gourmande si l'on ne souhaite pas aller au restaurant.
Néanmoins, même si Coromandel n'est pas un haut lieu de la gastronomie en Nouvelle-Zélande, je vous conseille d'aller plutôt au Weta Café.
En plus de proposer une carte simple, mais efficace, la patronne affiche le menu du jour sur une ardoise. Que ce soit pour prendre un petit wrap à emporter, un café ou le déjeuner complet, vous ne serez pas déçus.
Et si vous êtes séduit par l'endroit au point d'envisager de passer la nuit sur place, sachez que vous trouverez un choix correct de motels, lodges et beds and breakfast, généralement de très bonne qualité.
N'espérez pas pour autant réserver à la dernière minute en haute saison, et à fortiori le jour même ! La capacité d'accueil reste limitée et Coromandel attire une clientèle d'habitués qui viennent pêcher et sont prioritaires.
Les voyageurs en camping-car préfèreront aller au Long Bay Motor Camp, situé à 5 km au nord-ouest du village. En bord de mer, ce camping très simple, mais bien entretenu offre des emplacements avec ou sans branchement électrique.
On y trouve en prime une aire de jeux pour les enfants et la possibilité de se baigner ou de louer des kayaks. Au crépuscule, l'ambiance dans le bush, entre le clapotis des vagues et le chant des oiseaux, est tout simplement magique.
Et après une bonne nuit de repos, vous serez fin prêt pour découvrir l'attraction phare de Driving Creek.
Driving Creek Railway
À la sortie du village de Coromandel, on quitte la route principale pour s'engager sur Driving Creek Road, une route qui mène à un parking souvent saturé en haute saison.
On poursuit à pied dans la forêt subtropicale jusqu'à l'entrée de Driving Creek Railway. On y découvre avec étonnement des bâtiments peints en couleur terra cotta qui semblent tirés d'un western.
Inutile de s'attarder sur le minuscule jardin à sculptures attenant, car l'objet de notre visite se trouve dans un grand bâtiment principal qui abrite un atelier de poterie artisanale, une boutique, mais surtout une gare de chemin de fer intriguante.
Le génial Barry Brickell est à l'origine de cette attraction improbable. Potier de métier, il s'installe ici en 1961 avec l'idée folle de construire une voie ferrée privée pour transporter les matériaux nécessaires à son activité artistique.
De 1973 à 1988, à force de passion, mais surtout d'huile de coude, Barry pose 381 m de rails, creuse des tunnels, érige des viaducs. Une prouesse qui va donner naissance à une véritable attraction touristique.
Désormais, plus de 30 000 visiteurs embarquent chaque année dans un petit train rouge qui gravit une colline au cœur de la forêt.
En chemin, on croise des œuvres d'art et des points de vue spectaculaires sur la côte, le tout dans une ambiance bon enfant à la Disneyland.
Le train surnommé « Snake » est conduit par un guide qui raconte la genèse du projet et les défis techniques relevés sur le chantier.
L'expérience émerveille les enfants, amuse aussi les adultes, et force surtout le respect. Autant dire que je recommande sans réserve cette excursion qui laisse un souvenir impérissable.
Au sommet, on découvre l'Eyefull Tower, un clin d'œil à la célèbre tour parisienne. Cette plateforme d'observation en bois possède un belvédère qui offre une vue panoramique sur le golfe de Hauraki.
On aperçoit Waiheke Island et une bonne partie de la péninsule, ce qui me fait penser d'ailleurs qu'il va falloir prendre une décision cruciale pour la suite du parcours.
Comment rejoindre l'autre versant de la péninsule ?
La route qui remonte vers le nord en direction de Port Jackson n'est pas une State Highway. Elle se transforme même en gravel road après le village de Colville et de nombreux loueurs de véhicules interdisent même que l'on emprunte cette voie qui s'achève au camping de Fletcher Bay sans pour autant rejoindre la côte est.
Pour y parvenir depuis Fletcher Bay, il faut poursuivre à pied ou à vélo en suivant la Coromandel Coastal Walkway, mais l'on serait de toute manière obligé de rebrousser chemin pour revenir au village de Coromandel.
Un aller-retour qui peut sembler frustrant, voir inutile sur le papier, mais qui permet en réalité d'accéder à des paysages merveilleux, hors des sentiers battus, et le plus souvent désert !
Dans ce contexte, les voyageurs en camping-car tirent leur épingle du jeu, car ils peuvent passer la nuit plus facilement aux campings de Port Jackson et Fletcher Bay, tandis que ceux qui voyagent en voiture sans une tente devront se contenter d'une excursion à la journée en faisant la course.
C'est d'ailleurs la raison qui pousse la plupart des visiteurs à faire ce que l'on appelle « le petit tour de la péninsule ». Un circuit qui consiste à rester sur la SH25 pour aller jusqu'à Whangapoua et sa New Chums Beach avant de redescendre tranquillement vers Whitianga.
Mais une alternative méconnue consiste à emprunter la route 309 depuis Coromandel Town pour filer directement à Whitianga. Ce trajet d'environ 45 minutes sur une trentaine de kilomètres offre des arrêts sympathiques aux Waiau Falls et à la Kauri Grove Lookout Walk.
Hélas, cette « Road 309 » a perdu l'essentiel de son intérêt depuis la fermeture définitive de la randonnée au Castle Rock (Motutere). Il s'agit d'un sommet de 535 m que l'on pouvait jadis gravir en moins d'une heure pour profiter d'un panorama saisissant sur la péninsule.
Après deux accidents mortels en 2018, l'ascension a été jugée trop dangereuse, et la Castle Rock Track est désormais fermée au public.
Reste le parc de « Waiau Waterworks », une halte ludique et écologique avec des installations conçues à partir de matériaux recyclés.
Avec ses horloges à eau et canons aquatiques, c'est une expérience amusante, surtout avec des enfants, mais qui ne justifie pas le détour pour autant. Cela reste mon point de vue !
Je vais vous laisser choisir entre la State Highway et la Road 309 et nous nous retrouverons de toute manière à Whangapoua pour parler de New Chums Beach.
Mais en attendant, je vais d'abord vous présenter les trésors méconnus de la pointe nord de la péninsule, en admettant que vous ayez le temps et les moyens de vous y rendre.
Explorer la pointe nord de la péninsule
Le périple vers le Northern Coromandel que les locaux appellent non sans humour le « Far North » commence invariablement par une halte à Colville. À proximité de la baie éponyme baptisée par le capitaine Cook en hommage à Lord Colville, ce hameau de 175 habitants s'est construit autour d'un magasin général toujours en activité.
Impossible de rater le Colville General Store, avec sa modeste pompe à essence qui sonne presque comme un avertissement. Ce sera en effet votre dernière chance de faire le plein, en carburant comme en provisions, avant de s'aventurer plus au nord.
Le bâtiment a un certain charme et se prête volontiers à une photo souvenir, mais je recommande de pousser à cent mètres plus loin pour rejoindre le « Hereford and Pickle » bien plus accueillant.
On y sert des burgers et des omelettes à la carte, mais l'on peut aussi se contenter de quelques snack, d'une glace maison, ou tout simplement un bon café accompagné d'un cookie généreux que l'on ira savourer sur un banc en extérieur.
Profitez-bien de cette pause, prenez des forces, car nous allons passer maintenant aux choses sérieuses !
La route entre Colville et Port Jackson
La Colville Road bifurque pour devenir la Port Jackson Road, une route non goudronnée qui n'a pas été épargnée par le cyclone Gabrielle en 2023.
Il est donc impératif de vérifier son contrat de location avant de s'y engager, car sans la couverture adéquate, le moindre souci avec le véhicule pourrait coûter très cher.
Cela dit, la route reste accessible à la plupart des véhicules, y compris aux camping-cars, pour peu que l'on soit très prudent, et à la condition expresse qu'il n'ait pas plu depuis plusieurs jours... et si l'on annonce évidemment du beau temps jusqu'au trajet retour pour ne pas se retrouver bloqué !
Souvent réduite à une voie unique, la piste serpente à flanc de collines et comporte son lit de nids de poule à négocier à faible allure pour ne pas endommager le bas de caisse.
Le décor est néanmoins sublime et la distance à franchir, que l'on estime à une trentaine de kilomètres, n'est pas si conséquente.
En réalité, si votre GPS annonce une heure de trajet, vous pouvez prévoir le double en comptant les pauses pour souffler un peu et prendre des photos.
À chaque virage, le paysage se réinvente, avec un littoral bordé de pohutukawas et de palmiers, avec ses criques désertes où l'on n'entend que le sifflement du vent près de falaises sculptées par le temps.
En roulant, les vitres se couvrent peu à peu de poussière, et l'on est secoué comme dans un panier à salade.
En prime, il faut parfois couper le moteur pour laisser passer un troupeau de moutons qui n'a pas d'horaires à respecter. C'est un trajet inconfortable, chaotique … et forcément inoubliable !
La délivrance s'annonce lorsque la route commence à grimper dans les collines. On découvre alors Port Jackson au pied des collines.
Le camping de Port Jackson
Le voyageur qui atteint Port Jackson s'attend à trouver un port ou du moins un petit village à l'extrémité nord de la péninsule. Et contre toute attente, il n'y a ni maison, ni boutique, ni jetée. Le petit hameau occupé par une dizaine d'habitants il y a plus d'un siècle a disparu sans laisser de traces.
Mais c'est précisément ce qui fait tout le charme de Port Jackson ! Si vous êtes venu jusque-là, ce n'est certainement pas pour trouver des marchands de glaces sur une plage bondée de vacanciers. À la place, la péninsule de Coromandel vous offre un paysage naturel spectaculaire.
La baie de Port Jackson dessine un croissant parfait, bordé par une large plage de sable doré où des dotterels (des oiseaux marins) fouillent le sable.
Des collines en pente douce, d'un vert éclatant, entourent la baie pour former un amphithéâtre naturel. Des fougères arborescentes, des pohutukawas aux fleurs rouges, et des moutons en liberté ajoutent une touche bucolique qui fait le bonheur des photographes.
Par temps clair, on distingue Great Barrier Island à l'horizon. Et avec un peu de chance, vous verrez peut-être des dauphins au large et parfois même des orques qui rôdent dans la baie pour chasser les raies.
L'heure dorée, et plus encore le coucher du soleil, confère à ce panorama un charme irrésistible. Pour en profiter pleinement, rien ne vaut une nuit sur place en harmonie totale avec la nature, mais n'oubliez pas que le réseau mobile est inexistant !
Bien qu'il soit rarement plein et compte 75 emplacements, le camping du Département de la Conservation doit être impérativement réservé en ligne sous peine de devoir régler un supplément au Ranger qui passe en haute saison.
Le confort est pourtant sommaire, avec juste des toilettes sèches, mais l'ambiance est conviviale.
On trempe les pieds dans l'eau sans se baigner vraiment, car le courant est fort. Puis à la tombée du jour, les rares campeurs se retrouvent autour de barbecues pour refaire le monde et improvisent des parties de frisbee ou de rugby avant de contempler les étoiles, une bière à la main.
La route entre Port Jackson et Fletcher Bay
Si le farniente du camping peut se suffire à lui-même, la plupart des visiteurs qui s'aventurent dans le Far North de Coromandel viennent surtout avec l'espoir de suivre la Coromandel Coastal Walkway.
Longue d'une vingtaine de kilomètres (aller-retour) à parcourir en six à sept heures de marche, la Coromandel Coastal Walkway ne débute pas directement à Port Jackson. Il faut pour cela rejoindre la Fletcher Bay située à 7 km plus à l'est en reprenant la route de gravier jusqu'à son terme.
Ce tronçon final demande une vigilance accrue, car un gué doit être traversé en chemin. Selon la météo, le passage en question peut devenir infranchissable si l'on ne dispose pas d'un véhicule 4x4. Il faut absolument étudier la météo avant de venir !
À l'arrivée, le camping de Fletcher Bay apparaît plus modeste et intimiste que celui de Port Jackson, ce qui ne l'empêche pas d'être payant. Peu importe, car on ne vient généralement pas pour y passer la nuit, mais pour attaquer la randonnée.
La Coromandel Coastal Walkway
La Coromandel Coastal Walkway qui part du camping de Fletcher Bay a pour seul défaut de ne pas constituer une boucle.
Elle s'achève donc au Stony Bay Campsite, un superbe camping du nord-est de la péninsule que l'on aurait pu d'ailleurs rejoindre en 3 h de route depuis Coromandel Town.
De nombreux guides recommandent de ne pas parcourir l'intégralité du sentier. Un avis que je partage, car en faisant demi-tour à Shag Bay, on réduit l'itinéraire d'un bon quart, pour arriver à 4 h de marche en ayant vu le meilleur.
Le sentier de toute beauté traverse le bush et des prairies verdoyantes avant de longer les falaises qui surplombent le Pacifique. Une excursion qui demande toute de même une certaine endurance, mais qui justifie amplement le détour jusqu'à cette région isolée.
Certes, il faudra bien ensuite rebrousser chemin en empruntant la même route agitée qu'à l'aller. Une route que l'on évitera d'ailleurs absolument de suivre de nuit !
On repassera ainsi par Colville puis Coromandel Town avant de bifurquer cette fois en direction de Whangapoua pour découvrir une autre merveille cachée à une vingtaine de kilomètres à peine, la New Chums Beach !
Whangapoua et New Chums Beach
Avec à peine une centaine de résidents permanents, mais un bon millier de vacanciers en haute saison, Whangapoua est un village côtier typique de la péninsule de Coromandel. La vie s'y organise autour des baches, ces maisons de vacances où l'on vient en famille ou entre amis pour faire la fête sur la plage.
Car hormis quelques balades à cheval dans les environs, Whangapoua est avant tout une destination farniente qui vit dans l'ombre de Whitianga que nous allons explorer plus tard.
De ce point de vue, Whangapoua représente un détour qui peut sembler injustifié, car il n'y a ni restaurants ni commerces sur place. Mais en réalité, on ne vient pas ici pour le village, mais pour « Wainuiototo », plus connue sous le nom de New Chums Beach.
Une plage secrète ?
Souvent comptée parmi les plus belles plages du monde, New Chums Beach mérite certainement une place sur le podium en Nouvelle-Zélande, pour peu que l'on accorde du crédit à ce genre de palmarès.
Quoi qu'il en soit, les promesses sont tenues : une plage de sable blanc fin, des eaux turquoise limpides, le tout dans un écrin de végétation luxuriante avec des palmiers.
Son statut revendiqué de « plage secrète » peut prêter à sourire, car New Chums Beach est mentionnée dans TOUS les guides touristiques depuis des lustres. Ce n'est un secret que pour les instagrameurs qui aiment enjoliver leurs récits « d'aventures » à l'autre bout du monde.
Néanmoins, même si vous ne serez certainement pas tout seul lors de la visite, il faut reconnaître que New Chums Beach échappe encore et toujours au tourisme de masse.
Sa position excentrée joue, mais l'explication principale vient du fait que la plupart des touristes sont obnubilés par Cathedral Cove et ne disposent pas du temps requis pour intégrer une autre plage dans leur itinéraire.
Par ailleurs, les locaux tiennent à ce petit coin de paradis où ils viennent surfer et se détendre le week-end. Leur mobilisation a fait échouer un projet de complexe hôtelier et même l'installation d'un simple ponton pour amarrer !
Non seulement l'accès à la plage n'a jamais été facilité, mais quelques astuces assez simples ont également permis d'éviter la surfréquentation qu'un tel lieu aurait dû subir.
Une première astuce consiste à faire croire que la plage n'est accessible qu'au terme d'une longue marche de 5 km, alors qu'en réalité le trajet ne compte que 1,5 km aller-retour !
Le panneau indicateur annonce même une marche de trente à quarante minutes alors qu'une vingtaine de minutes suffit amplement.
Et puis, on parle officiellement d'un parcours de niveau « intermédiaire », alors qu'il s'agit d'une promenade de santé que les locaux réalisent pieds nus en portant des planches de surf !
Enfin, et surtout, il y a un véritable obstacle qui n'est pratiquement jamais mentionné et qui concerne pourtant le fait que la marée haute bloque carrément l'accès au sentier qui mène à la plage.
La randonnée à New Chums Beach
En effet, pour accéder à New Chums Beach, il faut attendre au moins une heure après le début de la marée descendante. Le passage sera ainsi dégagé et vous aurez le temps de profiter de la plage une fois arrivé sur place.
Il faut d'abord rejoindre le parking situé à l'extrémité de Whangapoua Beach, la plage principale du village qui s'étend sur un kilomètre et demi et fait face à Pungapunga, un îlot dont le nom maori signifie « jaune ».
Le parking gratuit qui possède des toilettes se remplit vite en haute saison, alors planifiez votre venue, ou garez-vous plus en amont dans le village.
On traverse d'abord une étendue de galets et rochers de tailles diverses et variées qui bordent le littoral. Un passage sans difficulté si l'on ne cherche pas à faire la course.
Certains visiteurs préfèrent d'ailleurs marcher pieds nus, mais d'autres conservent leurs chaussures de randonnée pour une meilleure stabilité. Chacun sa méthode !
On gagne ensuite un sentier forestier qui grimpe légèrement, avec des racines apparentes qui font trébucher si l'on presse trop le pas.
Juste avant d'atteindre l'objectif, on découvre un embranchement qui permet d'atteindre Motuto Point, le site d'un ancien pā (village fortifié) perché à 85 m d'altitude.
C'est d'ici que sont prises toutes les photos iconiques de New Chums Beach que l'on retrouve sur Internet.
Par temps clair on distingue parfois des dauphins, et même des baleines si l'on a de la chance. Mais prenez garde, car le sentier qui mène à Motuto Point est très raide, voir glissant s'il a plu. De ce fait, il n'est pas adapté aux jeunes enfants ni aux marcheurs peu expérimentés.
Découverte de la plage
La découverte de New Chums Beach est un moment privilégié, à condition toutefois que le soleil illumine ses eaux turquoise. Car comme souvent avec les paysages de carte postale, le charme s’estompe dès que les nuages assombrissent l'horizon.
S'étirant sur un kilomètre, la plage forme un arc harmonieux de sable doré, bordé de pōhutukawa et de palmiers qui procurent une ombre bienvenue en été.
À l'arrière-plan, des collines couvertes d'une forêt épaisse soulignent le caractère sauvage du lieu, tandis que des formations rocheuses spectaculaires marquent l'extrémité sud-est.
Aucune trace de modernité ne vient troubler le paysage : il n'y a ni routes, ni bâtiments, ni camping ou commerce à l'horizon.
New Chums Beach est un lieu resté à l'état sauvage, sans toilettes ni poubelles. Il faut donc apporter de l'eau, un encas ou un pique-nique, avant de repartir avec tous ses déchets pour préserver ce cadre naturel intact.
Surf et baignade sont envisageables, mais avec prudence, surtout avec des enfants, car aucune surveillance n'est assurée.
Si la houle se lève, il vaut mieux rester sur le rivage et préférer le farniente et les châteaux de sable à grand renfort de crème solaire.
En réalité, New Chums Beach mérite amplement sa réputation, mais elle peut surprendre ceux qui en attendent trop. Cela reste une plage sauvage, sans terrasses couvertes ni commodités.
Ici, il n'y a pas de distractions, juste le sable, l'océan et le calme. Le vacancier habitué aux plages de station balnéaire, avec ses cocktails et ses glaces, découvre un lieu où il n'y a rien d'autre à faire que se baigner, se détendre ou jouer avec les enfants.
L'isolement de New Chums Beach explique son charme, mais c'est aussi son point faible si l'on n'est pas vraiment en harmonie avec l'esprit du lieu. Pour une véritable station balnéaire, il faut aller plutôt à Whitianga qui est justement notre prochaine étape au programme.
Whitianga et la Mercury Bay
La SH25 menant de Whangapoua à Whitianga a beau être somptueuse, elle n'en est pas moins exigeante, avec une succession ininterrompue de virages sur 35 km. C'est dire le soulagement que ressent le conducteur épuisé lorsqu'il arrive enfin dans la station balnéaire de Mercury Bay.
Whitianga séduit aussitôt avec son atmosphère décontractée, ses cafés en terrasses et les petites galeries d'art et boutiques disséminées le long de Buffalo Beach Road.
Cette avenue bordée de pōhutukawas longe une plage de 2 km, baptisée en mémoire du HMS Buffalo, un navire qui fit naufrage au 19ᵉ siècle.
Son ancre récupérée sur l'épave est aujourd'hui exposée face à la mer, rappelant l'époque où le port vivait au rythme de la construction navale, de l'exploitation du kauri et de la ruée vers l'or.
Au fil du temps, ces activités ont décliné et la ville s'est métamorphosée en station balnéaire très prisée des Aucklanders.
Avec 6 000 habitants, c'est désormais la seconde cité de la péninsule (après Thames), mais elle se distingue surtout par ses innombrables résidences secondaires et ses hébergements pour vacanciers.
En été, la population quadruple, avec plus de 20 000 visiteurs attirés par un cadre décontracté où les festivals musicaux et gastronomiques se succèdent dans une atmosphère familiale typiquement néo-zélandaise.
Les principales activités de Whitianga
Si le cadre est accueillant, vous ne serez pas le seul à être quelque peu désorienté en arrivant. Il suffit pourtant de jeter un œil sur une carte pour comprendre d'où vient cette sensation !
En réalité, la marina et les quartiers résidentiels s'étendent autour de l'estuaire de la rivière Whitianga et de la Mercury Bay. Une configuration qui brouille les repères, car il est facile de prendre l'un pour l'autre.
Une géographie curieuse qui justifie d'ailleurs le recours au Whitianga Ferry pour traverser l'estuaire en deux minutes au lieu de faire un détour de trois quarts d'heure par les terres.
On se demande néanmoins ce que l'on va pouvoir faire à Whitianga en arrivant, car la ville qui fait le bonheur des pêcheurs ne semble pas déborder d'activités pour le visiteur de passage.
Il y a pourtant de quoi faire ! Au niveau détente, on peut par exemple profiter de la longue plage principale ou s'offrir un moment de relaxation au complexe thermal « The Lost Spring ».
Pour des activités un peu plus animées, il y a la randonnée de Shakespeare Cliff, accessible en quelques minutes grâce au petit ferry. Mais l'on peut aussi prévoir une sortie en mer avec le Banana Boat ou à bord d'un bateau à fond de verre qui rejoint Cathedral Cove.
Je vais vous présenter tout cela en détail, mais je vous recommande de faire d'abord un saut au Mercury Bay Museum.
Visite du Mercury Bay Museum
À peine arrivé dans une station balnéaire, on n'a généralement pas envie de commencer par la visite d'un musée.
Pourtant, le Mercury Bay Museum mérite que vous lui accordiez une petite demi-heure et quelques dollars pour payer l'entrée.
Installé dans un bâtiment historique de 1937, juste à côté de la marina où accostent les ferries, ce musée offre un éclairage précieux sur l'histoire de Whitianga et de sa région.
Vous découvrirez notamment que le nom originel de la ville, Te Whitianga o Kupe, fait référence au grand navigateur polynésien Kupe, qui aurait accosté ici aux alentours de l'an 950. Bien avant que le capitaine Cook n'y fasse escale en 1769 pour observer le transit de Mercure, un phénomène astronomique rare qui donne son nom à la baie.
En une visite éclair, les collections du musée apportent une profondeur inattendue aux plages et aux criques qui ne se résument plus à de simples décors de carte postale, mais se transforment en lieux chargés d'histoires.
Emplacement | 11A Esplanade, Whitianga |
Horaires (décembre à mars) | 10:00 à 16:00, tous les jours |
Horaires (avril à novembre) | 10:00 à 15:00, fermé le dimanche |
Tarif adulte | 12,50 $ |
Tarif enfant (12 ans et moins) | 2,00 $ |
Tarif famille | 15,00 $ |
Enfants de moins de 14 ans | Gratuit |
Votre curiosité sera amplement récompensée, et le séjour n'en sera que plus enrichissant. Et pour vous récompenser de cette belle démarche culturelle, place maintenant à la détente avec la visite du spa le plus populaire de la péninsule.
The Lost Spring , le spa de Whitianga
Pensée comme une véritable évasion sensorielle, « The Lost Spring » est une station thermale installée dans un jardin tropical au cœur même de Whitianga.
En maillot de bain, serviette sur l'épaule, vous traversez un pont suspendu avant de découvrir une grotte marine. Puis vous rejoignez des bassins géothermiques sous les palmiers, près d'une petite cascade artificielle.
On y profite d'une eau de source vieille de 16 000 ans dont la température varie de 32°C à 41 °C.
Côté détente, il n'y a rien à redire, mais les décors sculptés pour imiter la roche et les néons colorés évoquent davantage une attraction Disneyland qu'une retraite dans la nature.
Il y a un petit côté artificiel d'autant plus surprenant dans une péninsule qui regorge de paysages sauvages à l'état naturel ! Un détail qui ne suffit heureusement pas à gâcher l'expérience qui est quant à elle fantastique.
Car sans rivaliser avec Hanmer Springs, et dans un style différent du Polynesian Spa de Rotorua, The Lost Spring propose aussi des soins, un restaurant sur place, et même des chambres haut de gamme pour la nuit.
Dans ces conditions, après avoir affronté les virages en épingle des routes de la péninsule, The Lost Spring peut être perçu comme une opportunité de recharger ses batteries à mi-parcours.
Le concept vise clairement les couples en lune de miel, qui apprécient la tranquillité, les massages aux pierres chaudes et les cocktails servis au bord de l'eau. C'est d'ailleurs pour cette raison que les mineurs de moins de 14 ans ne sont pas admis, et qu'il n'y a aucun toboggan aquatique !
Pour autant, je n'irais tout de même pas jusqu'à vous recommander de réserver la formule complète (Romantic Journey) qui s'élève à 1 250 $ par personne !
En réalité, une simple entrée à 70 $ donne déjà accès aux bassins pendant deux heures, ce qui est amplement suffisant pour se détendre à moindres frais, même si ce n'est clairement pas donné !
Serviette et casier sont proposés en option (6 $ chacun) et les soins à la carte varient de 95 $ à 215 $.
Pensez tout de même à réserver , car l'attraction la plus connue de Whitianga affiche souvent complet et limite volontairement le nombre d'entrées pour préserver son atmosphère intimiste. Puis, après cette parenthèse relaxante, nous mettrons le cap sur l'océan !
Excursions en mer
Au départ de Whitianga, la plage la plus célèbre de Nouvelle-Zélande se trouve à seulement 8 km par la mer, et voilà pourquoi plusieurs opérateurs proposent des excursions pour rejoindre Cathedral Cove et son arche de calcaire.
Sans dénigrer ces sorties très bien organisées, je tiens toutefois à souligner qu'il est plus pertinent de rejoindre Cathedral Cove depuis Hahei, une autre station balnéaire dont je parlerais un peu plus tard dans ce guide.
Mais en admettant que vous n'ayez pas le choix, que ce soit en raison de la météo ou d'un horaire particulier à respecter, je vais vous présenter succinctement les deux sorties les plus intéressantes depuis Whitianga.
Banana Boat Whitianga
Basé à Buffalo Beach, on trouve une activité nautique complètement folle. Comme son nom l'indique, le « Banana Boat » est une bouée gonflable en forme de banane qui accueille plusieurs passagers assis à califourchon, chacun étant équipé d'un gilet de sauvetage.
La bouée est ensuite tractée à vive allure par un hors-bord qui multiplie les virages pour provoquer des rebonds et des éclaboussures qui finissent par éjecter les participants d'une manière ou d'une autre.
C'est en tout cas la formule de base à 20 $, qui rencontre un grand succès dans la Mercury Bay depuis plus de trente ans.
Mais il existe une autre sortie d'une heure et demie, moins agitée, qui dessert Cathedral Cove en faisant escale aux grottes marines, avec une session de baignade incluse, le tout pour 75 $.
Si une formule ou l'autre vous tente, il faut simplement se présenter en maillot de bain avec une serviette, et vous passerez un moment de pure folie qui pourrait bien être le meilleur de tout votre séjour en Nouvelle-Zélande.
En revanche, si vous avez passé l'âge de ce type d'attraction de fête foraine (ou n'aimez pas être secoué), il existe une sortie plus paisible qui permet de découvrir les fonds marins sans se mouiller.
Glass Bottom Boat Whitianga
L'attraction « Glass Bottom Boat Whitianga » vous fait embarquer à bord d'un bateau doté d'un fond en verre sécurisé entièrement transparent.
Une originalité qui permet d'observer la faune marine, et parfois des otaries ou des dauphins, et tout cela sans porter un maillot de bain, même si certaines options incluent de la plongée avec masque et tuba.
Le circuit de 2h part du quai de Whitianga et longe Mercury Bay jusqu'à Cathedral Cove dans la réserve marine de Te Whanganui-A-Hei. En chemin, un guide vous présente la faune marine et l'histoire de la région en partageant des légendes māorie.
À 140 $ par personne, ce n'est pas donné, même si l'expérience apportée par le fond en verre aide à faire passer l'addition. Toutefois, si une telle sortie n'est clairement pas dans votre budget, sachez que vous pouvez aussi rejoindre Cathedral Cove gratuitement depuis Hahei.
J'y reviendrais plus tard, mais en attendant, il me reste à aborder le sujet de Shakespeare Cliff, une impressionnante falaise qu’on longe lors des sorties en mer, mais que l'on peut aussi rejoindre en suivant une belle randonnée par les terres.
La randonnée à Shakespeare Cliff
Un petit ferry jaune réservé aux piétons et aux cyclistes assure la traversée de l'estuaire de Mercury Bay toutes les dix minutes.
Une traversée qui ne couvre qu'une centaine de mètres, mais évite le détour conséquent de 45 min en voiture autour de la baie. Un service tout à fait abordable, comme vous pouvez le constater en étudiant les tarifs :
Tarif adulte | 8 $ aller-retour |
Tarif enfant | 6 $ aller-retour |
Haute saison | 7h30 à 22h25 |
Basse saison | 7h30 à 21h25 |
Pause en basse saison | 17h30 à 20h30 |
Depuis le plus ancien quai en pierre d'Australasie (érigé en 1837), le, traversier mène aux plages de Maramaratotara et Cook, ainsi qu'à la célèbre Shakespeare Cliff qui nous intéresse.
Ce promontoire offre l'un des plus beaux panoramas de la région au terme d'une promenade aisée d'environ une heure aller‑retour en pressant le pas, ou le double si l'on prend le temps de flâner pour admirer le paysage, ce qui est évidemment l'approche recommandée.
Le parcours se déroule ainsi : au débarcadère du ferry, suivez le trottoir jusqu'à la plage de Maramaratotara Bay puis prenez le chemin qui se transforme en sentier lorsque le trottoir s'arrête.
Vous atteindrez la Shakespeare Reserve, avec ses aires de pique‑nique, ses panneaux historiques et une flore typique composée de pōhutukawa et de karaka où nichent des tūīs et kererūs (un pigeon géant).
Le sentier devient ensuite de plus en plus raide jusqu'au Shakespeare Cliff Lookout où se trouve le Cook Memorial. C'est l'un des treize monuments du pays consacré au célèbre capitaine, avec une plaque commémorative de l'observation du transit de Mercure qui a donné son nom à la baie.
Outre la Mercury Bay, le belvédère dévoile un panorama saisissant sur Whitianga, Cooks Beach, Lonely Bay et les îles alentour. En revanche, Cathedral Cove reste dissimulée derrière les falaises qui bouchent la vue vers l'est.
Devant une étendue aussi vaste, on réalise aussi à quel point on ne fait qu'effleurer la beauté d'une région qui justifierait un séjour de plusieurs semaines, comme le font les Aucklanders durant les vacances d'été. Et c'est justement ce qui m'amène à évoquer la question de l'hébergement.
Hébergements et campings
Whitianga est le camp de base privilégié par les tour-opérateurs. De ce fait, malgré les 700 hébergements disponibles sur place, il faut s'organiser bien en amont si l'on envisage un séjour en haute saison, sachant que les vacances d'été des Néo-Zélandais tombent entre décembre et janvier chaque année !
Whitianga possède heureusement des hébergements de toute sorte, allant de l'auberge de jeunesse à l'hôtel de luxe en passant par le motel, le lodge ou le bed and breakfast.
Se loger en bord de plage n'a cependant rien d'obligatoire, du moment que l'on ne s'éloigne pas trop pour conserver le plaisir d'aller diner en ville et se promener sur la plage en soirée, sans devoir reprendre le volant.
Dans cet esprit, le Mercury Bay Holiday Park est une excellente option, que l'on voyage en camping-car ou même en voiture, car il propose des cabines et des studios à louer, ainsi que de vastes emplacements avec ou sans prises électriques.
Niché au cœur de Whitianga, ce camping haut de gamme offre aussi une ambiance conviviale, rythmée par les barbecues improvisés. On y trouve le wifi gratuit et une piscine pour se détendre, même si la plage n'est qu'à un petit quart d'heure de marche.
Très demandé, ce Mercury Bay Holiday Park est pourtant souvent complet, mais vous pourrez alors vous rabattre sur l'Harbourside Holiday Park voisin qui se trouve à juste une centaine de mètres dans la même rue !
Dans les deux cas, nous sommes sur du camping payant un peu plus cher que la moyenne, mais c'est le juste prix à payer pour profiter du centre-ville et des bonnes tables de la marina.
Suggestion de restaurants
Whitianga compte d'ailleurs une trentaine de restaurants, ce qui en fait sans conteste le meilleur spot gastronomique de toute la péninsule de Coromandel. On y trouve un éventail de cuisines variées, notamment Méditerranéenne, Néo-Zélandaise, Indienne, Japonaise, fusion, et bien d'autres encore.
Mon coup de cœur se trouve à Cook's Beach, de l'autre côté de Mercury Bay, chez « Kaizen at Go Vino ». Ce restaurant sert un pastrami de thon exceptionnel, mais il se trouve de l'autre côté de la baie, ce qui le rend envisageable seulement si vous louez des vélos ou êtes prêt à rajouter une heure de marche (aller-retour) après avoir découvert Shakespeare Cliff.
Infiniment plus accessible, je recommande aussi vivement le « Blue Ginger » de Whitianga. Un restaurant qui propose une cuisine savoureuse qui fusionne les saveurs de l'Asie et du Pacifique depuis plus de vingt ans.
Alors, je sais pertinemment que la façade discrète avec une enseigne de bouddha et une décoration décalée n'incite pas vraiment à passer la porte de l'établissement. C'est pourtant l'adresse préférée des locaux, ce qui est souvent le meilleur gage de qualité.
On commence par partager des « dumplings » au porc ou à la crevette, avant de passer aux plats principaux. Parmi les incontournables, le bœuf mijoté au lait de coco, parfumé au gingembre et au tamarin, ou encore le Buddha Bowl, un curry de courge et de pois chiches qui séduira les végétariens, surtout accompagné d'une ginger beer maison.
En dessert, le chendol, une gelée rafraîchissante, ou le sago gula melaka, un tapioca délicatement parfumé, apportent une touche légère pour conclure un repas dont on ressort agréablement surpris.
Et surtout, on échappe à la culpabilité d'une énième portion de burgers-frites qui pèserait sur l'estomac alors qu'il reste tant à voir et à faire !
Hahei, le village côtier authentique
Si des excursions maritimes vers Cathedral Cove partent de Whitianga, elles restent bien moins prisées que celles depuis Hahei. Le village offre en effet un accès direct à la célèbre plage, que l'on rejoint à pied ou en kayak, sans être obligé d'embarquer sur un bateau, un atout qui séduit la plupart des voyageurs.
Réduire pourtant Hahei à un simple rôle de camp de base serait injuste. Le lieu séduit aussi par sa tranquillité, sa plage d'une beauté saisissante et son hospitalité.
On y trouve des hébergements de qualité qui permettent au village de 300 habitants d'accueillir dix fois plus de monde en haute saison touristique sans perdre son authenticité. C'est également un site historique, dont l'histoire mérite d'être racontée pour donner encore plus de sens à la visite.
De la légende à la modernité
Hahei tiendrait son nom de Hei, un explorateur maori légendaire arrivé vers 1350 à bord de la grande pirogue Te Arawa. Séduit par la beauté et la richesse de ces terres inviolées, il les aurait baptisées « Te O A Hei », ce qui signifie « le domaine de Hei ».
Selon les archéologues, cette arrivée supposée coïncide effectivement avec l'installation des Ngāti Hei, une tribu dont la domination s'étendait sur toute la Mercury Bay, jusqu'à ce qu'elle soit massacrée en 1818 par les Ngā Puhi, laissant la région quasiment inoccupée durant plusieurs décennies.
De ces affrontements sanglants subsistent encore quelques rares vestiges avec des pās, ces villages fortifiés maoris, stratégiquement placés à l'extrémité sud de la plage de Hahei.
On peut d'ailleurs se rendre sur place en suivant la « Hereheretaura Pā Short Walk », une balade d'environ un kilomètre aller-retour qui prend une quarantaine de minutes si l'on part de la plage à marée basse.
Il faut donc impérativement consulter les horaires des marées, ou emprunter une voie alternative au bout de la Pa Road.
Une option un peu moins pratique, car l'on ne peut pas se garer directement près du panneau du DOC et le parking le plus proche est à une dizaine de minutes à pied.
Dans tous les cas, cette petite randonnée méconnue offre de superbes vues sur Mahurangi Island et d'autres petites îles au large. En contrepartie, elle exige une vigilance accrue avec les enfants, car le sentier longe des falaises abruptes bordées de pōhutukawas.
Pour revenir à l'Histoire, la nature ayant horreur du vide, les colons occidentaux prennent le relais des Maoris et construisent des maisons en bois de kauri près de la plage.
Ils pratiquent l'élevage et de la pêche à la langouste jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, quand le tourisme prend son essor avec l'ouverture de l'un des premiers campings du pays.
Visite de la station balnéaire
De nos jours, avec ses clôtures immaculées, ses pelouses parfaitement taillées et ses maisons coquettes, Hahei est devenu un charmant village que je vous invite à explorer en arrivant, plutôt que de foncer directement à la plage !
Sans surprise, les quelques commerces sur place vivent essentiellement du tourisme. Vous n'avez sans doute pas besoin de moi pour choisir un café ou un glacier, mais je vais quand même vous livrer mes adresses préférées.
Il y a d'abord le « Hahei Beach Café » qui se cache derrière le centre d'accueil de la compagnie Hahei Explorer qui organise les sorties à Cathedral Cove en bateau ou en kayak (et qui fait cela très bien d'ailleurs).
Il s'agit d'une petite eatery sans prétention qui fonctionne à la commande au bar (comme souvent en Nouvelle-Zélande).
On s'installe à l'intérieur ou en terrasse, juste à côté d'un espace de jeu pour enfants et d'un glacier qui permettent de grappiller quelques minutes de répit parental.
Si vous préférez une cuisine un peu plus raffinée, le Church Bistro sert une cuisine brésilienne qui ne colle pas vraiment avec l'atmosphère du village, contrairement aux burgers copieux de l'Hahei Eatery qui imposent une promenade digestive sur la plage.
La plage de Hahei
Omnubilés par Cathedral Cove, la plupart des voyageurs sont surpris de constater que la plage d'Hahei n'a pas grand-chose à lui envier.
Il s'agit tout simplement de l'une des plus belles plages de sable blanc de la péninsule, et même de l'île du Nord.
Ses eaux turquoise immaculées (où l'on aperçoit parfois des raies mantas) sont d'ailleurs parfaites pour la baignade.
Les îles au large atténuent les courants et les maîtres-nageurs patrouillent durant la haute saison au milieu de l'agitation qui précède les départs.
Et quand les touristes s'en vont, ceux qui ont eu la bonne idée de passer la nuit sur place profitent du coucher de soleil en improvisant des parties de foot ou de beach-volley.
Pour les imiter, il y a bien sûr le « Hahei Holiday Resort ». Quel que soit votre budget, ce complexe balnéaire emblématique de la péninsule propose une large gamme d'hébergements, allant du simple emplacement pour tente ou camping-car, aux cabines et villas élégantes face à l'océan.
Tout ceci nous ferait presque oublier que nous avons un tour de la péninsule à boucler ! Le moment est venu de rejoindre la plage la plus célèbre du pays !
Cathedral Cove et son arche
Découverte par les premiers Maoris au XIIIe siècle, mentionnée dans le journal de bord du capitaine Cook, et désormais protégée au sein de la réserve marine de Te Whanganui-A-Hei, Cathedral Cove est sans conteste l'une des plages emblématiques de Nouvelle-Zélande.
Elle doit sa célébrité à une arche naturelle qui relie deux plages et s'ouvre sur le rocher « Te Hoho », surnommé « le puissant », dont la silhouette évoque la proue d'un navire. Un site spectaculaire, immortalisé dans le second volet du Monde de Narnia au cinéma.
L'arche en elle-même est très photogénique, surtout à l'aube, lorsque la roche rougeoie sous les premiers rayons du soleil. Et puis, les pohutukawas en fleur ajoutent une touche de charme.
Sachez que vous pouvez passer sous la voute de calcaire à marée basse ou alors en maillot de bain, car l'eau peut atteindre jusqu'à 24 °C de décembre à février. Et c'est pourquoi l'on s'amuse aussi beaucoup à plonger dans l'océan depuis une plateforme rocheuse que l'on rejoint à la nage.
Une plage victime de son succès ?
Cathedral Cove friserait la perfection si elle n'était si fréquentée. Malgré l'absence de commerces ou de marchands de glace, la plage à deux heures trente d'Auckland accueille tout de même 500 000 visiteurs par an !
Même sa longue fermeture après le passage du cyclone Gabrielle n'a pas entamé sa popularité.
C'est pourquoi je conseille de planifier votre visite le plus tôt ou le plus tard possible en journée. Venir en basse saison est une autre possibilité intéressante, et vous augmenterez ainsi vos chances d'apercevoir un « blue penguin » qui se fait rare dans la région.
Malgré son côté touristique indéniable, Cathedral Cove reste une visite incontournable de la péninsule, à condition que le temps soit au beau fixe.
Un ciel couvert ternit un peu l'expérience, en faisant perdre à l'eau sa teinte turquoise caractéristique même si l'arche de calcaire reste impressionnante.
Une plage souvent fermée pour travaux
Quoi qu'il en soit, il s'agit d'une visite que l'on ne devrait manquer sous aucun prétexte, car même si l'érosion ne devrait pas provoquer l'effondrement de l'arche avant quelques siècles, il faut savoir que la plage a été interdite à de multiples reprises par le passé.
La dernière fermeture en date s'est prolongée plus de deux ans entre février 2023 et avril 2025, après le passage du cyclone Gabrielle qui avait occasionné un glissement de terrain sur le sentier qui rejoint la plage.
Un sentier rétabli après de lourds travaux, mais dont la fiabilité reste incertaine. Une situation préoccupante qui a d'ailleurs poussé le Département de la Conservation à créer une seconde piste, afin de ne pas pénaliser une économie locale largement dépendante du tourisme.
Comment rejoindre Cathedral Cove désormais ?
Si la plupart des vacanciers continuent de privilégier la marche pour rejoindre Cathedral Cove, ils sont de plus en plus nombreux à lui préférer le zodiac, le bateau et surtout le kayak.
Cette dernière approche étant fortement recommandée, car elle permet d'explorer les grottes marines lors d'un circuit accompagné de 3 h aller-retour.
Tous les détails logistiques figurent dans notre guide complet consacré à Cathedral Coven, mais pour résumer, sachez que vous pouvez aussi venir à pied gratuitement depuis Hahei en longeant Grange Road, ou vous garer au nouveau parking de Cathedral Cove Gateway.
Peu importe, car l'essentiel étant de ne pas oublier d'emporter de la crème solaire, ses affaires de plage, et quelques provisions, car si la plage est surveillée en été, elle ne dispose d'aucun commerce ni installation sur place, hormis des toilettes sèche.
Pour profiter d'une plage plus accessible, mais avec sa propre originalité, je vous recommande la plage d'Hot Water Beach où je vais vous conduire dès à présent.
Hot Water Beach, la plage fumante
À dix minutes au sud d'Hahei par la route, Hot Water Beach est une plage très populaire qui abrite une source d'eau thermale bouillante à une quinzaine de mètres de profondeur sous le sable. Un trou creusé avec une pelle permet de faire jaillir l'eau brûlante à 66 °C que quelques seaux d'eau de mer permettent ensuite d'adoucir pour obtenir un jacuzzi naturel très relaxant !
Un concept original et surtout très amusant en famille, mais à l'instar de Cathedral Cove, Hot Water Beach souffre d'une surfréquentation touristique en haute saison, surtout durant les vacances scolaires d'été, de décembre et fin janvier.
La source thermale étant localisée à un emplacement précis sur la plage, tous les visiteurs se concentrent sur une portion réduite, ce qui accentue encore plus l'impression de se trouver sur la Côte d'Azur.
Si vous ajoutez la contrainte de devoir venir deux heures avant ou après la marée basse, et la nécessité de louer une pelle à 10 $ pour creuser son bassin, cette étape risque de vous décevoir.
Hot Water Beach est pourtant une très jolie plage, avec des zones dédiées à la baignade et au surf clairement délimités pour protéger les nageurs des courants puissants.
L'idéal consiste donc à venir en marge de la haute saison, que ce soit en novembre ou en mars.
Mais en soi, l'activité est praticable toute l'année, y compris au coeur de l'hiver, car la péninsule de Coromandel bénéficie d'un climat doux toute l'année. Ce n'est pas le Northland et la Baie des îles, mais cela reste très appréciable.
Ceci dit, même en dehors des périodes de forte affluence, il faut tenir compte des marées pour creuser un spa naturel dans le sable, ce qui n'est pas toujours facile quand on est en road trip, sauf si l'on se loge sur place.
Pour les voyageurs en camping-car, le « Top 10 Hot Water Beach » est idéalement situé pour profiter pleinement des lieux. En voiture, on préfèrera pourtant se loger à Hahei où il y a plus de choix, malgré l’existence de quelques beds and breakfast à Hot Water Beach.
Ceci dit, la plupart des visiteurs se contentent d'une visite rapide et mettent le cap ensuite vers Tairua et son volcan pour finir la journée.
Tairua entre plage et volcan
Tairua, littéralement « les deux marées », fut l'un des tout premiers lieux en Nouvelle-Zélande à être colonisés au XIVe siècle par les Polynésiens, c'est à dire par les ancêtres de ceux qui allaient devenir les Māoris.
Après le passage de James Cook en 1769 et une colonisation motivée par l'exploitation du bois de kauri, le tourisme est devenu l'activité principale de ce cadre paradisiaque dans les années soixante.
Aujourd'hui, cette petite cité balnéaire d'environ 1 600 habitants s'étend à l'embouchure de la rivière du même nom, à la pointe sud-est de la péninsule de Coromandel.
Au pied du mont Paku (un ancien volcan désormais éteint),on découvre une longue plage de sable blanc formant la Tairua Ocean Beach Reserve.
C'est une plage qui borde l'estuaire qui sépare Tairua du paisible village de Pauanui situé de l'autre côté de la baie, et accessible en une vingtaine de minutes par la route.
Même si le cadre impressionne les nouveaux arrivants, Tairua n'est pas un camp de base à proprement parler, mais plutôt une escale dans le cadre d'un tour complet de la péninsule de Coromandel.
Si les locaux pratiquent la voile, la pêche au gros, ou la plongée aux îles Slipper, Shoe et Alderman, le visiteur de passage se contente d'explorer le mont Paku et reprend la route après avoir cassé la croute ou passé la nuit sur place.
Une escale rapide qui n'est pas vraiment dans mes habitudes, mais Tairua est à mes yeux une sorte d'étape « bonus », facile à intégrer dans un circuit qui trouvera sa conclusion à Whangamata ou Karangahake Gorge.
Et s'il ne fallait retenir qu'une seule raison de s'y arrêter, ce serait sans hésiter la randonnée au sommet du volcan.
L'ascension du mont Paku
À l'entrée du port de Tairua, le mont Paku possède un sommet volcanique qui culmine à 178 m. Engendré par deux éruptions sous-marines consécutives il y a 7 à 8 millions d'années, il s'est transformé en presqu'île il y a seulement 6 500 ans.
Désormais éteint, le volcan est aujourd'hui entièrement recouvert d'une végétation dense où se mêlent fougères et arbres tropicaux. Entre les clairières et les pans rocheux, quelques villas élégantes ont trouvé leur place, offrant des vues imprenables sur l'estuaire et l'océan Pacifique.
Une courte randonnée, la « Mount Paku Summit Walk » permet de rejoindre le sommet de ce lieu qui servait de poste d'observation stratégique pour les maoris d'antan.
Car s'il est possible d'attaquer l'ascension à la base du volcan depuis le « Freedom Camping Parking Lot », je recommande plutôt d'initier le parcours depuis le « Mt Paku Hill Walk Parking Lot » dans les hauteurs.
Cette approche réduit considérablement la distance à parcourir et transforme la randonnée en simple promenade. Depuis le parking, il faudra néanmoins compter environ trois quarts d'heure pour boucler le trajet aller-retour.
On débute sur une vaste pelouse inclinée qui traverse brièvement un quartier résidentiel. Le sentier est parfaitement balisé avec des piquets fléchés, et des panneaux explicatifs sur la géologie et l'histoire de la région.
Le sentier assez raide grimpe ensuite dans une forêt d'arbres endémiques où résonnent les chants des tuis, bellbirds et autres fantails. En chemin, des escaliers facilitent l'ascension, même s'il faudra tout de même grimper sur quelques rochers en fin de parcours.
Cette dernière partie malgré la présence de rampes installée par précaution sera sans doute trop difficile pour les plus jeunes, mais elle reste faisable à partir de sept ans environ.
Les parents devront cependant surveiller leurs enfants de près, car le sommet n'est pas une aire de jeu, et comporte des falaises abruptes.
Un sommet qui dévoile un large panorama sur le village de Pauanui, sa plage de sable doré et le mont éponyme qui fait face à Tairua. Au loin, on distingue les îles Alderman très appréciées des amateurs de plongée.
L'ascension du mont Pauanui
Un mot tout de même sur le mont Pauanui qui offre également une belle randonnée de 2h30. La « Pauanui Summit Loop » grimpe à 387 m d'altitude, mais son accès est conditionné par la marée.
Vient ensuite un sentier très raide en zigzag qui se révèle bien plus exigeant que celui du mont Paku. Il est d'ailleurs impraticable en hiver et particulièrement boueux toute l'année dès qu'il pleut.
La récompense au sommet est heureusement à la hauteur, avec un point de vue superbe sur le volcan et l'estuaire dans son ensemble.
Ce n'est clairement pas une randonnée pour tout le monde, mais si vous souhaitez fuir la foule, c'est une solution à considérer.
La Tairua Waterfront Walk
Que vous réalisiez ou non l'ascension des monts Paku et Pauanui, vous pouvez profiter aussi d'une belle vue sur le volcan depuis la Tairua Waterfront Walk.
Il s'agit d'un chemin de 4 km qui part du parking de la Pepe Reserve pour rejoindre la base du volcan en trois quarts d'heure.
Cela dit, il faut admettre que peu de visiteurs suivent l'intégralité de ce parcours. La plupart des gens ne dépassent d'ailleurs pas le cadre qui a été installé pour permettre de prendre des photos amusantes (un concept assez répandu en Nouvelle-Zélande) avant d'aller déjeuner.
Les meilleurs restaurants de Tairua
Malgré sa dimension modeste, Tairua possède une dizaine de restaurants. Le Tairua Beach Club, avec sa cuisine fusion méditerranéenne, ses excellents plateaux de fruits de mer et son carré d'agneau façon Madras, fut longtemps mon adresse préférée pour ses concerts et ses « Oyster Happy Days » tenus les vendredis et samedis de 16h à 18h.
Une bonne adresse qui reste une valeur sûre, mais je lui préfère désormais le Manaia Kitchen and Bar, situé juste avant la Pepe Reserve dont je parlais précédemment. L'établissement qui se trouve le long de la SH25 est d'ailleurs aisément reconnaissable à ses drapeaux néo-zélandais qui claquent au vent.
On y sert des moules de Coromandel nappées d'une sauce crémeuse au vin blanc, des pizzas au feu de bois à pâte fine et croustillante, ainsi que des jarrets de porc croustillants et des filets de bœuf !
La cuisine est un peu plus raffinée que celle du Tairua Beach Club, et la crème brûlée citron vanille, bien caramélisée, vaut à elle seule le détour.
Et surtout, vous pouvez emporter une pizza et la savourer sur l'herbe face au mont Paku, ou la rapporter au camping situé à cent mètres de là si vous passez la nuit en camping-car.
Restaurant | Manaia Kitchen and Bar |
Adresse | 228 Main Road, Tairua |
Réservation | Site officiel |
Ouverture | Tous les jours sauf mercredi |
Horaires | 10:00 à 20:30 |
Hébergements et campings
Idéal en famille, le Tairua Campground propose des emplacements avec ou sans électricité, des douches chaudes et tout le confort souhaitable, ainsi que des cabines si vous voyagez en voiture ou souhaitez un peu plus de confort pour changer.
Camping | Tairua Campground |
Adresse | 228 Main Road, Tairua |
Réservation | Site officiel |
Mais les clients de notre agence locale partenaire pourront séjourner dans l'un des rares lodges du mont Paku. Ce qui leur permettra non seulement de faire l'ascension du volcan au soleil couchant, mais aussi de se réveiller devant un paysage de rêve, avant de poursuivre leur route vers Whangamata.
Whangamatā et sa plage secrète
À 35 minutes et autant de kilomètres au sud de Tairua, la ville de Whangamatā marque la limite de la péninsule de Coromandel. Son nom māori qui signifie « la baie de l'obsidienne » fait référence à la roche volcanique qui servait autrefois à créer des outils et des armes.
Avec un peu plus de 4 000 habitants, Whangamatā est une ville moyenne, mais elle conserve l'allure d'un simple village, avec quelques boutiques et des galeries d'artistes qui ne justifient guère le détour. Même la nouvelle marina, au demeurant très réussie, se révèle être un no man's land.
Si vous avez de la chance, votre passage coïncidera avec le « Repco Beach Hop », un festival annuel qui se tient sur un week-end à la fin mars et qui attire jusqu'à 100 000 participants depuis l'an 2000.
Avec les défilés de voitures rétro (une spécialité Kiwi évoquée dans le guide de Nelson), et des concerts de rock gratuits en plein air, c'est l'un des festivals majeurs de Nouvelle-Zélande. Encore faut-il être sur place au bon moment !
Dès lors, pourquoi inclure cette étape au programme ? Peut-être pour sa plage magnifique, ouverte sur l'océan avec quelques îles au large. Une Whangamata Beach qui séduit les baigneurs, mais surtout les surfeurs qui débarquent en grand nombre en été.
Mais après avoir découvert des plages paradisiaques tout au long de notre périple, celle-ci ne devrait guère vous surprendre. Il vous faut sans doute quelque chose de radicalement différent, et j'ai justement cela en réserve !
Découverte de Donut Island
Plusieurs îles sont accessibles au large de Whangamatā. C'est le cas notamment de Clark Island (Hauturu) que l'on peut même rejoindre à pied durant les grandes marées, mais c'est plutôt Whenuakura, située à 860 m du rivage qui va nous intéresser aujourd'hui.
Donut Island, l'île a hérité son surnom de sa forme particulière, car elle est creuse en son centre, comme le beignet cher à notre ami Homer Simpsons.
Donut Island possédait jadis une cavité volcanique où l'eau s'engouffrait pour ressortir en jets spectaculaires, à l'image des Pancake Rocks de Punakaiki.
Avec le temps, le toit de cette cavité s'est effondré, laissant un cratère ouvert au ciel, qui abrite aujourd'hui un lagon turquoise et une petite plage de sable blanc entourée de pōhutukawas.
Ce lieu d'une beauté rare est accessible uniquement grâce à une étroite ouverture marine de douze mètres de haut qui forme une sorte de tunnel pour rejoindre l'océan Pacifique.
Comment rejoindre Donut Island ?
Reconvertie en sanctuaire, l'île appartient désormais aux iwis Ngā Marama, Uru-Nga-Wera et Ngāti Pu, qui assurent sa protection.
S'il est désormais interdit d'accoster, on peut toutefois rejoindre Donut Island en kayak, même s'il est fortement recommandé de se faire accompagner.
Une mesure qui vise surtout à limiter les accidents, car l'environnement marin au large de Whangamatā est imprévisible. Les courants, la houle et les vents d'ouest mettent les sauveteurs à rude épreuve chaque année, lorsqu'il faut porter secours à des vacanciers trop téméraires.
La compagnie SurfSup propose des visites guidées avec une formation au kayak de mer, et tout l'équipement fourni. Les accompagnateurs présentent aussi l'histoire locale et transforment l'excursion de deux heures en une expérience authentique et enrichissante.
Pour les kayakistes plus expérimentés, il est également possible de louer simplement des kayaks sans accompagnateur pour 35 $, mais à ses risques et périls.
Quoi qu'il en soit, la découverte de Donut Island est un pur enchantement. Ce serait d'ailleurs une bonne manière de clore le tour de la péninsule, mais j'ai souhaité vous proposer deux dernières étapes pour refermer vraiment la boucle.
Karangahake Gorge et la ruée vers l'or
Administrativement parlant, la Karangahake Gorge appartient à la région du Waikato, mais il s'agit pourtant d'une visite systématiquement associée à la péninsule de Coromandel, à juste titre d'ailleurs, si l'on étudie le relief sur la carte.
Karangahake partage la même origine volcanique et géologique que la chaîne montagneuse centrale de Coromandel, et même le Département de la Conservation et les offices de tourisme partagent cet avis.
Il était donc impensable de ne pas la mentionner cette étape. Toutefois, comme elle bénéficie déjà d'un guide complet sur Kiwipal, vous me pardonnerez de la présenter simplement dans les grandes lignes.
Il faut donc savoir que Karangahake Gorge est un canyon étroit accessible en suivant la State Highway 2, juste avant le village de Paeroa.
Issu de la grande époque de la ruée vers l'or de Nouvelle-Zélande, on y découvre des tunnels miniers creusés à la main, reliés par des ponts suspendus qui semblent sortis du Temple maudit d'Indiana Jones.
De nombreuses pistes s'entremêlent et peuvent dérouter les touristes, y compris ceux qui viennent à vélo, car la Karangahake Gorge se trouve sur l'Hauraki Rail Trail, une piste cyclable de 200 km traversant toute la région.
Pour tirer le meilleur parti d'une visite expresse, je vous recommande de combiner des sections des pistes baptisées Karangahake Gorge Historic Walkway, Window Walk et Karangahake Old Railway Tunnel Loop.
On obtient ainsi un parcours raisonnable de 3h sur 5,5 km au départ du Karangahake Gorge Car Park, le vaste parking principal.
L'itinéraire retenu suit les méandres de la rivière Ohinemuri que l'on franchit à l'aide de deux ponts suspendus pour atteindre la Woodstock Battery qui est une ancienne installation minière de 1890.
Le sentier grimpe ensuite dans une forêt où l'on découvre des vestiges miniers et un vieux wagonnet sur les rails d'époque qui mènent aux tunnels de la Window Walk.
Une section impressionnante qui permet d'explorer des galeries creusées dans la falaise surplombant la gorge. On progresse dans l'obscurité en s'éclairant à la torche, et en apercevant parfois le paysage à travers des ouvertures, les fameuses « windows ».
Il faut ensuite rebrousser chemin pour attaquer la Karangahake Old Railway Tunnel Loop, qui rejoint un tunnel ferroviaire désaffecté, mais éclairé sur plus d'un kilomètre pour une expérience unique en son genre.
En définitive, la Karangahake Gorge est une excellente surprise que l'on peut compléter par la découverte d'Owharoa Falls, une cascade en éventail de six mètres, très photogénique, à cinq minutes à peine en voiture.
Sans être aussi populaire que Cathedral Cove, l'ancien domaine des prospecteurs reste assez fréquenté en haute saison, mais se visite toute l'année et laisse un excellent souvenir avant d'achever le tour complet de la péninsule en passant par la capitale de la limonade !
Paeroa et sa bouteille géante
Sept petits kilomètres vous séparent de Paeroa, une charmante localité traversée par la rivière Ohinemuri qui s'écoule vers Karangahake Gorge. Mais Paeroa est surtout célèbre pour avoir inventé la limonade la plus populaire de Nouvelle-Zélande.
La Lemon and Paeroa, que l’on abrège LP, est un soda au citron qui fait partie de la Kiwiana, cette collection d'objets, de symboles et de traditions qui incarnent l'identité néo-zélandaise.
Je vous invite à goûter cette boisson rafraîchissante et légèrement acidulée, vendue dans tout le pays, mais totalement inconnue hors de Nouvelle-Zélande.
Une bouteille géante de 6,8 m de haut, construite en 1969, accueille d'ailleurs les voyageurs qui traversent le village avec le slogan « World Famous in New Zealand ».
La LP est évidemment en vente dans tous les commerces sur place, mais je vous suggère de faire un saut au Paeroa Cafe, Bar and Brasserie, qui sert même des glaces parfumées à la célèbre boisson pétillante.
Je vous l'accorde volontiers, l'expérience ne rivalise pas avec la richesse culturelle du Te Papa de Wellington, mais la LP reste un symbole à part entière en Nouvelle-Zélande.
Tranquillement installés autour d'une bouteille, je vous propose de faire le point sur notre tour de la péninsule de Coromandel qui vient de s'achever.
Notre avis sur la péninsule de Coromandel
Voilà, j'espère vous avoir aidé à comprendre pourquoi vous devriez intégrer la péninsule dans votre prochain séjour en Nouvelle-Zélande. Il s'agit sans conteste de l'une des plus belles régions de l'île du Nord et même de tout le pays !
S'il est possible de relier Auckland à Cathedral Cove en une journée, vous l'aurez compris, le tour complet de la péninsule de Coromandel nécessite au minimum deux nuits sinon trois ou quatre pour profiter pleinement de chaque étape sans faire la course.
L'itinéraire que j'ai présenté peut bien sûr être emprunté en sens inverse, y compris au départ d'Auckland. Mon but était surtout de vous montrer que la péninsule ne se résume pas aux étapes classiques que l'on retrouve dans tous les guides touristiques.
Ce succès s'explique aisément par la proximité de la Cité des Voiles. La péninsule est particulièrement fréquentée, parfois même à l'excès au niveau des sites emblématiques que sont Cathedral Cove et Hot Water Beach.
Sans aller jusqu'à dire qu'il faudrait exclure la péninsule de votre séjour entre décembre et février (ce qui serait ridicule), il faut toute de même ajuster habilement les horaires des visites pour éviter la foule, quitte à arriver parfois en fin de journée ou à l'aube.
Encore faut-il placer les réservations d'hôtels ou de camping au bon endroit, ce qui est souvent plus facile à dire qu'à faire.
L'agence locale peut évidemment s'occuper de tout cela, et vous proposer un séjour clé en main.
Il suffit d'en parler avec votre conseiller qui saura vous conseiller selon la saison en proposant parfois des spots de substitution méconnus que j'ai volontairement passés sous silence comme Pokohino Beach, Waihi Beach et Opoutere Beach.
Et si vous aimez la solitude, sachez qu'il est possible de visiter la péninsule en toute saison, y compris en hiver quand elle est désertée par les kiwis et les touristes.
Et puis, la majorité des arbres sont à feuilles persistantes et les températures restent douces toute l'année. Certes, il faudra faire une croix sur la baignade en dehors de beaux jours, mais les randonnées restent accessibles à quelques exceptions près.
Il me reste à conclure en vous remerciant de m'avoir accompagné jusqu'au bout de ce guide complet ! Si vous avez la moindre question, n'hésitez pas à me contacter sur Kiwipal, ce sera toujours un plaisir de vous aider !