Hobbiton, le village du Seigneur des Anneaux.

Guide de la visite

Par Guillaume Poser une question Contact Expert Nouvelle-Zélande

C'est en traversant les plaines du Waikato de l'île du Nord en train que Peter Jackson réalise à quel point les paysages de Nouvelle-Zélande évoquent la « Terre du Milieu » de Tolkien. Les collines verdoyantes qui défilent sous les yeux du réalisateur néo-zélandais lui font penser au village d'Hobbiton dont il vient de lire la description rédigée par Tokien.

De retour à Auckland, Peter Jackson entreprend la lourde tache de convaincre le studio hollywoodien New Line de lui confier l'adaptation au cinéma du « Seigneur des anneaux ».

Un projet fou longtemps refusé par les producteurs du monde entier qui reculent devant la montagne d'effets spéciaux et de décors à réaliser.

La Nouvelle-Zélande sera un argument de poids venir à bout des dernières réticences, car la prodigieuse variété de paysages doit permettre de regrouper les lieux de tournages en extérieur dans un même pays, réduisant les coûts.

Mount Sunday où fut construit le village d'Edoras est un parfait exemple de décor naturel exploité à moindres frais.

Les studios envisagent un budget pour deux films, puis s'enthousiasment devant les travaux préliminaires et donnent finalement leur accord pour une trilogie.

Peter Jackson profite de l'occasion pour créer sa propre compagnie d'effets spéciaux à Wellington avec le Weta Studio qui rencontrera un succès croissant jusqu'à devenir la référence mondiale en la matière.

Je ne vous ferai pas l'affront de vous présenter le Seigneur des anneaux, le second chef-d'oeuvre de J.R.R Tolkien après Bilbo le Hobbit ...

Nombre d'entre vous ont grandi en admirant la quête de Frondon, Gandalf et Aragorn pour détruire l'anneau maléfique de Sauron.

Une première trilogie arrive sur les écrans au rythme d'un film par an entre 2001 et 2003. Le succès phénoménal rencontré dans le monde entier doit beaucoup à la qualité des décors dont le réalisme sans failles plonge le spectateur dans un univers féérique et pourtant réaliste.

On peut affirmer sans exagérer que ces films ont davantage contribué à faire connaître la Nouvelle-Zélande que n'importe quelle campagne publicitaire.

L'essor du tourisme dans ce petit pays du bout du monde a clairement coïncidé avec la sortie des oeuvres en salle.

Au début des années 2000, les douaniers de l'aéroport de Christchurch tamponnaient le logo « Terre du Milieu » sur les passeports des visiteurs !

Et puisque la demande est forte, c'est au tour du « Hobbit » de connaître une adaptation au cinéma avec des sorties étalées de 2012 à 2014.

Le public est toujours au rendez-vous et les recettes se comptent en milliards de dollars, même si le succès critique est plus mitigé cette fois, la faute à une overdose d'effets spéciaux et au scénario étiré en longueur pour constituer une trilogie quand un film unique aurait suffi.

Les deux trilogies ont la particularité de commencer et finir à Hobbiton, le village des semi-hommes dont la reconstitution fidèle est l'un des succès incontestables de l'adaptation du livre à l'écran.

D'autres lieux de tournage des trilogies de Peter Jackson se visitent en Nouvelle-Zélande, comme le Tongariro Crossing, les Putangirua Pinnacles ou Arrowtown.

Kiwipal vous emmène à la découverte du plateau de tournage d'Hobbiton, dont la visite constitue une étape incontournable en Nouvelle-Zélande pour tous les passionnés du Seigneur des Anneaux.

Je vais vous raconter comment Tolkien a imaginé le monde des Hobbits et par quels moyens les équipes de Peter Jackson ont transposé sa vision dans le monde réel. Plusieurs visites sont possibles et s'il est déjà possible de dîner dans le village, vous pourrez bientôt y passer la nuit.

Si la perspective de retrouver les décors des films vous enchante, je vous suggère de consulter notre nouvel itinéraire Seigneur des anneaux de 22 jours sur Kiwipal.

Inventé à l'origine par Tolkien pour son roman Bilbo le Hobbit, « la Comté » (The Shire dans la version anglaise) s'inspire de l'Angleterre rurale du Moyen Âge. C'est le royaume des Hobbits, appelés semi-hommes dans le roman, un peuple oisif qui vit de l'agriculture, mais passe le plus clair de son temps à faire la fête.

La Comté est un monde paisible, en autarcie, et que l'on pourrait qualifier d'utopie sinon de paradis sur Terre. Tolkien avait dressé une carte précise de son univers imaginaire où la Comté occupe une superficie de 55 000 km², soit 193 km de large pour 241 km de long très exactement.

Les Hobbits qui peuplent ces contrées mesurent entre 60 et 120 centimètres et ne portent pas de chaussures pour couvrir leurs chevilles poilues.

Leur activité favorite consiste à s'envoyer des lettres pour s'inviter à des fêtes, ce qui n'est pas sans fournir un contraste amusant avec les aventures périlleuses qui vont suivre dans le roman.

Dans un trou vivait un hobbit. Ce n'était pas un trou déplaisant, sale et humide, rempli de bouts de vers et d'une atmosphère suintante, non plus qu'un trou sec, sablonneux, sans rien pour s'asseoir ni sur quoi manger : c'était un trou de hobbit, ce qui implique le confort. — Le Hobbit, Tolkien.

Hobbiton est l'un des nombreux villages qui parsèment la Comté dont les maisons avec des portes rondes ont l'apparence de terriers creusés à flanc de colline.

La plus remarquable de ces demeures attire la convoitise de tous, c'est « Bag End » que Bilbo lègue à Frodon avec l'anneau unique au début de la saga.

C'est donc ce monde merveilleux, mais particulièrement riche et détaillé, que Peter Jackson s'est mis en tête de recréer en Nouvelle-Zélande.

Un challenge qui va bien au-delà de la réalisation d'un simple décor de cinéma, car il y avait à l'époque tout un village à bâtir sans pouvoir le faire en studio.

En 1998, Peter Jackson décide de survoler l'île du Nord de la Nouvelle-Zélande en hélicoptère pour faire du repérage quand une ferme isolée retient son attention...

Un terrain où paissent des moutons se trouve à quelques kilomètres de la bourgade de Matamata et ne possède ni routes ni bâtiments modernes pouvant nuire à la beauté du paysage... c'est presque trop beau pour être vrai !

Avec ses collines vertes, son étang et sa rivière, l'endroit respecte les indications de Tolkien à la lettre, mais comment convaincre le propriétaire de la ferme voisine pour qu'il accepte la construction d'un village entier sur ses pâturages ?

Vous imaginez la surprise de la famille qui gère tranquillement une exploitation agricole et n'a jamais entendu parler de Tolkien...

La négociation dure six mois et la signature d'un accord tombe seulement en 1999 ! Certes, le relief correspond aux souhaits du réalisateur, mais il y a maintenant tout un village à faire surgir du néant.

La construction du village

Lorsque la production donne son feu vert, le retard est tel qu'il faut demander l'aide de l'armée pour déblayer le terrain et construire une voie d'accès pour l'équipe de tournage.

Entre temps, une équipe de dessinateurs prépare tous les croquis préliminaires et une maquette de 5 m² est réalisée pour ne laisser aucune chance au hasard.

En mars 1999, plus de 5000 m³ de terre sont creusés pour donner naissance à 39 trous de hobbits dans les collines. Un défi logistique d'autant plus considérable qu'il faut tenir les curieux à distance à l'aide d'un service de sécurité aux abois.

Les décorateurs donnent vie au village à grand renfort de polystyrène et de peinture, et le pont puis le moulin à eau qui marquent l'entrée d'Hobbiton sont bientôt achevés.

L'équipe va jusqu'à chasser les grenouilles de l'étang accusées de nuire à la qualité des prises de son.

Il manque toutefois un arbre au sommet de la maison de Bilbo ! Qu'à cela ne tienne, on déracine un chêne à une vingtaine de kilomètres pour le replanter au bon endroit en collant de fausses feuilles peintes à la main !

Entre temps, l'intégralité du terrain est labourée et les jardiniers sèment le gazon pour qu'il soit prêt à accueillir les acteurs et 400 techniciens.

Tout est achevé à la dernière minute et les scènes du village sont filmées en un temps record quelques semaines avant Noël 1999 et durant février 2000.

Le tournage à peine achevé, on entreprend déjà de démonter les installations. Seules dix-sept habitations échappent à la démolition, car le propriétaire Russell Alexander a négocié la possibilité de monnayer la visite du lieu de tournage.

Cependant, toutes les décorations disparaissent et seuls des trous béants sans les célèbres portes rondes subsistent à flanc de colline.

La résurrection du décor pour le tournage du Hobbit

Hobbiton est passé du rang de plateau de cinéma avec des centaines de techniciens affairés à celui de village fantôme en l'espace de trois mois ! À part quelques rares passionnés qui visitent les lieux dès 2002, les choses auraient pu en rester là ...

Mais l'incroyable succès médiatique et financier du Seigneur des anneaux appelait forcément une suite, une préquelle pour être exact.

En 2011, Guillermo Del Toto cède finalement son fauteuil de réalisateur à Peter Jackson dont les équipes retournent en Nouvelle-Zélande pour réaliser « Le Hobbit, un voyage inattendu », premier volet d'une nouvelle trilogie.

Conscients cette fois du potentiel touristique du village, les studios et Russell Alexander (le propriétaire du terrain) se mettent d'accord pour faire d'une pierre deux coups.

Hobbiton sera rebâti dans des matériaux solides : le polystyrène cède la place au bois et à la pierre et 44 trous de hobbits sont construits puis décorés dans le moindre détail.

Le film étant supposé se dérouler une génération avant le Seigneur des anneaux, le chêne qui couronne la maison de Bilbo est remplacé par une version artificielle plus petite par souci de cohérence !

Prêt pour un nouveau tournage, cette fois plus vrai que nature, Hobbiton est assuré de survivre et ne sera pas démoli pour devenir ce qu'il est encore aujourd'hui : un décor de cinéma immense en plein air que l'on peut visiter pour retrouver la magie de l'univers de Tokien et mettre ses pas dans ceux de Gandalf et Frodon.

Avant toute chose, il faut savoir que l'on ne peut pas se rendre à Hobbiton directement par la route. Le village a été volontairement construit au milieu de collines pour masquer toute trace de civilisation moderne comme des lignes électriques et favoriser l'immersion des spectateurs (et des visiteurs désormais).

En venant en transport, vous serez frappé par la beauté de la campagne et devrez utiliser votre GPS pour arriver à bon port en ayant souvent l'impression de rouler au milieu de nulle part.

Que vous veniez en voiture, en camping-car ou même dans le cadre d'une sortie organisée depuis Auckland ou Rotorua, vous devrez vous rendre d'abord dans le centre d'accueil des visiteurs.

The Shire's Rest, une construction charmante tout à fait dans l'esprit d'Hobbiton rassemble l'office de tourisme, la billetterie, le café-restaurant et une boutique de souvenir dédié au monde de Tolkien.

Le parking qui ne cesse d'être agrandi d'année en année est gratuit pour les visiteurs munis de billets. Le café est ouvert de 09:00 à 16:30.

Pour achever la route, il faudra emprunter un bus qui assure la navette entre « The Shire's Rest » et l'entrée du village d'Hobbiton situé à deux kilomètres derrière les collines où paissent les moutons de la ferme voisine toujours en activité.

Une vidéo de présentation avec Peter Jackson vous sera projetée dans le bus durant le court trajet et vous ferez connaissance avec votre accompagnateur.

Les bus sont masqués par des haies, le but étant de conserver le village à l'écart de toute pollution visuelle ou sonore.

La visite guidée

La visite guidée du village s'effectue en groupe de 25 personnes au maximum et emprunte un itinéraire précis et minuté.

Les arrivants qui pensaient déambuler à leur guise dans les allées pour explorer les maisons en seront pour leurs frais ! À l'origine, les visites étaient libres, mais les vols trop nombreux ont contraint les exploitants à revoir leur formule.

La déception de ne pouvoir évoluer librement sera brève, car la reconstitution d'Hobbiton est tout simplement exceptionnelle.

À condition de maîtriser la langue anglaise (avec son accent néo-zélandais très particulier), vous profiterez des explications passionnantes que le guide délivre tout au long du parcours et qui sont indispensables, ne serait-ce que pour faire le rapprochement entre chaque décor et son apparition dans les films.

Chaque visiteur se verra remettre une présentation du village dans sa langue (notamment en français) qui pourra éventuellement suppléer une mauvaise compréhension de la langue anglaise.

Vous apprendrez notamment que le village reconstruit pour le tournage du Hobbit s'est enrichi de nouveaux trous de hobbit, portant le total des constructions à quarante-quatre !

Vous ne ferez pas le tour de toutes les maisons, mais la visite emprunte un sentier qui serpente à flanc de colline et offre une vue d'ensemble.

Le guide fait volontairement des pauses à chaque étape pour vous permettre de prendre des photos ou des selfies. Il est d'ailleurs possible de traîner un peu en queue de peloton si vous renoncez aux explications du guide (ce que je suggère à demi-mot).

Une reconstitution exceptionnelle

La quête d'un réalisme absolu est admirable et se manifeste par une attention au moindre détail. L'objectif étant de donner l'impression que les véritables habitants du village se sont temporairement absentés et reprendront leurs activités après le départ des visiteurs.

Hobbiton emploie désormais 300 personnes de la région pour entretenir le village et l'activité rapporte 160 millions de dollars chaque année.

Le village évolue au gré des saisons, et l'on observe des légumes entreposés dans les jardinets ou des fromages en courts d'affinage posés sur des tréteaux.

Pour maintenir l'illusion d'un monde habité, une armée de jardiniers s'affaire avant l'ouverture pour tondre l'herbe et renouveler des fleurs que l'on cultive dans une grande serre, tandis qu'un personnel plus nombreux chaque année répare le moindre dommage et fabrique de nouveaux éléments de décor.

Les trous de Hobbit ne se visitent pas, mais certaines cheminées fument et l'on aperçoit quelques objets intérieurs qui donnent l'impression qu'il y a de la vie derrière les célèbres portes rondes.

Des milliers d'objets ont été réalisés et la visite du village ne se limite pas à l'observation des trous de hobbits.

Des portes qui sont peintes dans des couleurs différentes. Ainsi, la demeure de Sam Gamegie, l'indéfectible ami de Frodon, possède une porte jaune que les fans auront reconnue au premier coup d'oeil (Sam y rejoint Rosie à la fin du « Retour du Roi »).

En réalité, chaque demeure a fait l'objet d'un travail particulier censé refléter la personnalité du propriétaire. On jurerait parfois apercevoir un visage se dissimuler derrière des rideaux brodés !

Les boîtes aux lettres où dépasse du courrier, les clôtures en bois rongées par le lierre, les panneaux indicateurs ou les petites annonces, les vêtements qui sèchent au soleil, les ateliers de toutes sortes et les épouvantails... rien n'a été laissé au hasard et tout semble authentique.

L'authenticité est d'ailleurs le mot qui vient tout de suite à l'esprit, car Hobbiton existe depuis plus de dix ans et chaque saison écoulée a marqué le village de son empreinte, ajoutant une patine que seul le temps délivre.

Loin de vieillir comme un parcs à thème, le village possède un aspect « organique » qui lui confère un charme particulier et qui se bonifie avec les ans.

Découvert de Bag End, la maison de Bilbo

La visite la plus attendue est naturellement celle de « Bag End » qui se trouve au sommet d'une colline coiffée d'un chêne. Accessible par un petit escalier en pierre, la demeure de Bilbo surplombe tout le village.

L'émotion et une certaine excitation sont palpables quand on contemple le petit banc en bois où Gandalf et Bilbo fument la pipe avant de partir à l'aventure.

Tout concorde à la perfection, et la porte verte entrebâillée permet d'apercevoir le début d'un couloir !

N'espérez pas aller plus loin, car l'intégralité des scènes intérieures a été filmée en studio à Wellington, la capitale de Nouvelle-Zélande. Seul le début du corridor a été construit sur place, même si l'idée d'achever les travaux a bien été évoquée.

Ne soyez pas frustré, car vous aurez l'occasion d'explorer aujourd'hui l'intérieur d'une construction hobbit. Loin de rester figé depuis le départ des acteurs, Hobbiton n'a cessé de croître !

Confrontés au succès avec un nombre de visiteurs exponentiel, les exploitants ont fait naître de nouvelles structures, dont l'auberge du Dragon vert qui accueille désormais les visiteurs.

Depuis la colline, un sentier étroit descend pour rejoindre un étang où nagent des cygnes noirs près de l'arbre des fêtes qui accueille les festivités dans le Seigneur des anneaux, juste avant la disparition de Bilbo.

Chaque année au Nouvel An, des visiteurs privilégiés assistent à un véritable feu d'artifice qui rappelle celui du film, sans reproduire toutefois le dragon enflammé tiré par Merry et Pippin qui terrorise l'assemblée des hobbits.

Des jeux de croquet ont été installés et l'on regrette de ne pouvoir s'attarder pour improviser une partie.

Comment ne pas être ému en traversant le pont de pierre que Gandalf emprunte au début du premier film à bord de sa calèche et que Bilbo franchi en courant pour rattraper les nains dans le Hobbit.

Le moulin à eau également érigé en matériaux solides tourne paisiblement. La fin de la visite est marquée par la visite de l'auberge du Dragon vert, et si vous pensiez que Bag End était le clou du spectacle, vous vous trompiez !

L'auberge du Dragon vert apparaît dans le Seigneur des anneaux (notamment dans des scènes coupées de la version longue).

L'auberge est également présente dans le premier volet de la trilogie du Hobbit, « un voyage inattendu ». À l'origine, les scènes dans l'auberge avaient été tournées en studio, mais devant le succès d'Hobbiton, la production a décidé de recréer l'intégralité du décor sur place.

L'atmosphère est extraordinaire et l'intérieur entièrement aménagé est encore plus impressionnant que l'extérieur. L'auberge est en service et chaque billet d'entrée donne droit à une consommation sur place.

Vous avez le choix entre plusieurs sortes de bières et cidres servis dans des mugs que l'on peut acheter comme souvenir dans la seconde boutique de souvenir aménagée comme un trou de hobbit.

Pour acheter une réplique exacte de l'anneau unique, il faudra se rendre à Nelson dans la boutique de Jens Hansen, The Ring Maker.

Avec quelques muffins, les enfants pourront consommer de la Ginger Beer (sans alcool) des jus de fruits ou des sodas et se prendre pour des hobbits (comme leurs parents) dans les deux grandes salles dont les chaises et fauteuils confortables peuvent accueillir une centaine de convives.

Le prochain groupe de visiteurs n'est jamais loin et il faut déjà quitter les lieux après une vingtaine de minutes seulement pour rejoindre la navette du retour qui marque la fin de la visite et dépose devant l'inévitable boutique de souvenir.

Sans égaler la qualité de Weta Cave à Wellington qui satisfera les fans endurcis, le « Shire Store » propose cependant une belle sélection d'articles de qualité qui vont du simple porte-clé à quelques dollars jusqu'à la statuette de Gandalf en passant par des livres et cartes du village. Vous devriez trouver votre bonheur, même si aucun achat n'est obligatoire.

Hobbiton célèbre des mariages dans ce cadre idyllique et accueille les invités à l'auberge du Dragon vert (comptez au moins 6000 $). Pour en savoir plus, consultez la page officielle.

S'il n'est pas possible de passer la nuit à Hobbiton, la sortie de la nouvelle trilogie a vu l'ouverture d'une nouvelle attraction appelée « The Evening Banquet » qui permet aux visiteurs de dîner à l'auberge du Dragon vert.

La scène du banquet dans le « Hobbit, un voyage inattendu » qui voit les nains dévorer tout le garde-manger de Bilbo n'est évidemment pas à regarder lorsque l'on a l'estomac dans les talons !

Tolkien a dépeint les Hobbits comme des bons vivants qui s'attablent pour deux petits-déjeuners et multiplient les encas en journée... le principe de la bonne chère est une valeur forte dans la Comté.

Les voyageurs qui sont prêts à payer le prix fort pourront découvrir le village en fin de journée lorsque le soleil commence à se coucher et profiteront de la visite guidée habituelle qui s'achève par une boisson offerte à l'auberge du Dragon vert.

Puis il sera temps de passer dans la grande salle de banquet de l'auberge où sera servi un plantureux repas qui reproduit la tablée des nains dans le film, surchargée de mets tous plus succulents les uns que les autres.

Un premier service est assuré par le personnel, puis les participants sont invités à se resservir à leur convenance dans une atmosphère festive.

L'auberge est reconstituée dans les moindres détails et les plats disposés sur la table ressemblent en tout point à ceux du film :

• Poulet rôti doré
• Filet de saumon fumé maison
• Carbonnade
• Jarrets d'agneau cuits à la sauce gravy
• Saucisses Cumberland à la sauce tomate
• Sélection de légumes rôtis
• Pommes de terre rôties à l'ail et au thym
• Purée de Kumara (patate douce)
• Champignons braisés à l'ail et au beurre
• Citrouille rôtie farcie de succotash grillée
• Salade verte fraîche
• Pavlova (meringue) au kiwi avec crème fraîche et coulis de fraise
• Tartelettes Bakewell (pâte brisée)
• Tranches de fruits frais de saison
• Crumble aux pommes au four
• Sauce caramel
• Yaourt au miel et à la cannelle
• Crème à la vanille

Les desserts ne sont pas moins appétissants et il ne faut pas manquer la Pavlova, une spécialité gastronomique de Nouvelle-Zélande. Les boissons, notamment les alcools sont proposés à la carte et facturés en supplément.

La nuit étant tombée durant le repas à la bougie, la fin de soirée n'en sera que plus spectaculaire. Les visiteurs se verront remettre des lanternes et pourront suivre un circuit dans le village superbement éclairé.

Plus encore que le banquet, cette visite nocturne d'Hobbiton (avec une petite danse sous l'arbre des fêtes éclairé à la lanterne) justifie à elle seule que l'on casse sa tirelire, mais selon la saison, n'oubliez pas de vous couvrir de manière appropriée.

N'oubliez pas de signer le livre d'or de l'auberge avant de partir.

Les mineurs devront évidemment être accompagnés par un adulte.

La réservation de ce dîner d'exception se déroule exclusivement à partir du site Internet officiel. Avec un seul service par soir, l'activité se réserve plusieurs mois à l'avance y compris en basse saison, alors ne laissez pas passer votre chance !

À 89 $ l'entrée, l'addition peut vite devenir salée, surtout si l'on voyage en famille. Un tarif qui n'est pas si excessif dans un pays connu pour ses activités hors de prix, mais qui suffira à décourager les visiteurs qui ne sont pas des fans absolus du monde imaginaire de Tolkien.

Il faut toutefois souligner l'existence d'un demi-tarif pour les jeunes de 9 à 16 ans et la gratuité pour les moins de 8 ans !

De ce point de vue, qualifier Hobbiton de machine à faire de l'argent serait excessif, et si la visite est indéniablement chère, les promesses sont tenues.

À titre personnel, je n'ai encore jamais rencontré de visiteurs désappointés.

La visite classique suffira à la plupart d'entre vous, car elle occupe deux heures, ce qui permet de l'intégrer facilement dans un circuit depuis Auckland, Rotorua ou Waitomo Caves. Dans la pratique, le parcours se découpe de la sorte :

• 10 minutes de trajet en bus avec délivrance des consignes
• 1h20 de visite guidée dans le village
• 20 minutes à l'auberge du Dragon vert
• 10 minutes de trajet en bus

Il existe des visites privées dont le tarif n'est pas dégressif avec un tarif presque doublé. Une telle sortie suppose de constituer un groupe d'au moins six personnes qui devront toutes débourser 166 $ pour un total de 1000 $ qui donne à réfléchir... 

La visite privée sera strictement identique à celle du programme habituel, et vous n'en apprendrez pas davantage sur le village.

Si je ne peux évidemment pas vous conseiller de payer le prix fort pour ce « Private Tour », je suis en revanche enthousiasmé par « l'Evening Banquet Tour », qui constitue à mes yeux la meilleure manière de profiter d'Hobbiton. 

La visite avec le banquet à l'auberge du Dragon vert est la seule qui permette de découvrir le village à la tombée de la nuit et son prix est entièrement justifié.

Le constat est simple : si vous pouvez vous offrir la visite avec le banquet, n'hésitez pas ! Sinon, rejoignez une visite ordinaire en évitant les tours privés à moins d'être totalement allergiques aux visites en groupe.

Voici le résumé rapide des différentes formules dont le banquet offre le meilleur rapport qualité-prix.

On ne soulignera jamais assez la finesse de la reconstitution d'un village que Tolkien en personne aurait certainement adoré. Même si cela n'a rien d'obligatoire, revoir les scènes filmées à Hobbiton avant la visite renforcera encore la magie du lieu.

Toutefois, et contrairement à d'autres lieux de tournage en Nouvelle-Zélande, Hobbiton ne fait pas appel à l'imagination et permet de plonger directement dans l'univers de Tokien sans devoir fournir les efforts soutenus d'une randonnée de 20 km comme celle du Tongariro Crossing (le décor du Mordor).

L'équipe de Kiwipal ne compte plus ses visites d'un village que nous avons connu lorsqu'il se résumait à quelques trous abandonnés dans les collines.

Depuis sa reconstruction, Hobbiton n'a cessé de s'améliorer jusqu'à devenir une mécanique bien huilée, ce que certaines personnes lui reprochent parfois avec un certain snobisme, il faut bien le dire.

Hobbiton n'est pas devenu un parc de loisir et même si l'on ne serait guère surpris de voir surgir un hobbit au détour d'un sentier, la production a évité de tomber dans un excès qui aurait sombré dans le ridicule.

Si certains visiteurs s'amusent à se costumer pour venir, Hobbiton relève plus du village musée que de Disneyland, même si quelques opérateurs fournissent des costumes aux visiteurs lors de sorties organisées.

Une activité victime de son succès ?

Hobbiton a été élu meilleure visite de Nouvelle-Zélande en 2016 et le pays tout entier a longtemps appuyé son marketing touristique sur ce plateau de tournage.

L'overdose semblait inévitable et l'on pouvait penser que la pression allait retomber avec les années, mais il n'en fut rien et la nouvelle série d'Amazon devrait prolonger l'engouement pour Hobbiton.

De 50.000 visiteurs en 2012 (l'année de l'ouverture), la fréquentation du village atteint désormais les 700.000 visiteurs annuels avec des clients en provenance d'une centaine de pays...

Ce qui était une forme de pèlerinage pour fans de la première heure attire désormais un visiteur sur cinq en Nouvelle-Zélande !

Alors y a-t-il trop de monde à Hobbiton ? Il faut dire que les voyageurs sont habitués à ne croiser presque personne sur les routes de Nouvelle-Zélande, et si certaines grandes randonnées attirent beaucoup de marcheurs, il n'est pas rare de se trouver totalement seul dans la nature sauvage.

En réalité, ce n'est pas la visite d'Hobbiton qui pose problème, car le nombre de participants par groupe est limité et il est possible de rejoindre des tours privés.

C'est plutôt l'atmosphère du centre d'accueil avec ses visiteurs qui attendent le bus parfois bruyamment ou font la queue dans la boutique de souvenir sera parfois mal vécue par des voyageurs qui espéraient une atmosphère plus magique.

Quand faut-il prévoir sa visite ?

L'affluence considérable impose une organisation sans failles, et le ballet incessant des bus qui assurent les navettes pour desservir l'entrée du village est un mal nécessaire plutôt bien géré.

Hobbiton peut accueillir plusieurs milliers de visiteurs par jour en été.

Si le rythme des visites demeure très raisonnable et permet de prendre des photos sans se bousculer, certaines personnes n'apprécieront pas de se déplacer en groupe.

Si les premières heures de la journée étaient jadis moins fréquentées, la popularité croissante d'Hobbiton ne laisse désormais guère d'espoir d'échapper au flot de touristes, et même si le nombre de participants est limité on aperçoit souvent les autres groupes devant ou derrière soi.

Une solution partielle consiste à réserver le dernier horaire de la journée, ce qui augmente sensiblement les chances de prendre des photos d'ensemble avec peu de visiteurs dans le champ puisque personne ne passera après soi. Encore faut-il que l'horaire coïncide avec l'itinéraire envisagé en Nouvelle-Zélande.

Faites appel à Kiwipal pour construire votre circuit en Nouvelle-Zélande !

Venir en basse saison, notamment en hiver permet de retrouver un certain calme. Mais en dépit des efforts du personnel et même si l'hiver est doux en Nouvelle-Zélande, la visite d'Hobbiton n'aura pas le même charme qu'au printemps ou en été, sauf si vous optez pour le banquet et son feu de cheminée.

L'herbe est arrosée pour ne pas jaunir et le village est entretenu toute l'année.

L'automne quant à lui est tout à fait appréciable en tant que saison, mais le flot des touristes ne diminuera pas pour autant.

Notez bien que la pluie n'est pas une condition d'annulation et qu'il faudra un ciré et des chaussures appropriées, car le sentier peut devenir boueux si le mauvais temps se prolonge (Hobbiton fournit toutefois des parapluies).

Vous pouvez cependant être remboursé jusqu'à 72 h avant la visite.

Inversement, un temps radieux impose l'application de crème solaire, car vous serez constamment exposés aux rayons du soleil !

Où loger avant ou après la visite ?

Selon l'horaire de votre visite et sa nature (si vous réservez le banquet par exemple), Hobbiton sera une simple halte en journée ou nécessitera de passer la nuit dans la région. Dans la mesure où l'on ne trouve pas d'hébergement sur place, il faudra opter pour Matamata ou plutôt Hamilton pour profiter de ses jardins le lendemain.

Matamata comme Hamilton sont des villes d'un intérêt touristique limité.

Matamata étant sans grand intérêt, il est souvent judicieux de rouler plus longtemps pour gagner une autre étape incontournable en Nouvelle-Zélande. Voici les estimations de distances avec les principales villes autour d'Hobbiton comme Taupō et son environnement géothermique.

Chez Kiwipal, nous recommandons en général de placer Hobbiton entre Waitomo Caves et Rotorua, voir entre Auckland et Rotorua.

Dans la pratique, vous pouvez aussi très bien faire une navette entre Tauranga et Hobbiton sur la journée et profiter du trajet superbe dans les collines en passant par les Wairere Falls.

De nombreux opérateurs proposent d'organiser votre visite si vous ne souhaitez pas conduire. Retrouvez les sorties proposées sur cette page.

Est-ce une attraction incontournable ?

Après la visite d'Hobbiton, vous ne verrez plus les films originaux de la même manière. Certaines personnes ne pourront plus visionner les séquences du village sans penser à leur séjour en Nouvelle-Zélande, et d'une certaine manière, l'attachement à la Terre du milieu de Tolkien en sortira renforcé.

Il serait évidemment préférable de visiter le village seul au petit matin, mais ce n'est pas possible. Hobbiton est une attraction populaire, quelle que soit la période de l'année. À condition d'accepter de partager les lieux avec d'autres voyageurs, vous serez enchanté par l'expérience.

En revanche, si vous n'êtes pas passionné par les trilogies de l'anneau et du Hobbit et que vous détestez la foule, vous pouvez passer votre chemin sans regret, car vous ne serez pas à votre place. La région du Waikato possède également des grottes de vers luisants dont la visite est tout aussi féérique.

Si vous préférez les Chroniques de Narnia au Seigneur des anneaux, la plage de Cathedral Cove et les plaines de Castle Hill seront plus indiquées.

Sans aller jusqu'à justifier un séjour en Nouvelle-Zélande a elle seule, la visite d'Hobbiton reste incontournable pour les passionnés de l'univers de Tolkien.

Et si vous n'êtes toujours pas rassasié de paysages, d'autres lieux de tournage plus épique existent, ne serait-ce qu'au Tongariro Crossing qui servit de décor pour le Mordor de Sauron.

Écrit par Guillaume Un article de Guillaume Guillaume Email Facebook Twitter

Expert Nouvelle-Zélande