Guide des visites
Ce guide complet vous présente Gisborne, une région fantastique de l'île du Nord qui figure dans nos circuits Kiwipal à personnaliser.
- La région oubliée de Nouvelle-Zélande
- Les Maoris d'Aotearoa
- Suivez la Pacific Coast Highway
- Visite de la ville de Gisborne
- Les meilleurs restaurants de Gisborne
- Mt Hikurangi et le lever du soleil
- La randonnée de Lake Waikaremoana Track
- Visite de l'Eastwoodhill Arboretum
- Baignade au Rere Falls
- Notre avis sur Gisborne et la East Coast
La région oubliée de Nouvelle-Zélande
On dit de la région de Gisborne qu'elle serait la première ville au monde à recevoir la lumière du jour et accueillir le Nouvel An. Une affirmation discutable qui amuse les Fidjiens comme les lointains habitants des Chatham Islands, mais qui séduit les voyageurs qui rêvent de sortir des sentiers battus.
Car Gisborne est avant tout une région à l'extrémité est de l'île du nord de la Nouvelle-Zélande où se trouve une petite ville du même nom que la plupart des agences de voyages oublient volontiers dans leurs itinéraires.
Il faut dire que l'on a longtemps parlé d'une région pauvre, déserte et où les gangs maoris feraient la Loi.
S'il n'y a pas de fumée sans feu, les clichés et les exagérations grotesques ont longtemps contribué à maintenir Gisborne dans l'ombre de Rotorua ou même de Napier, la ville art déco.
Ce guide n'a pas pour vocation de restaurer l'image de Gisborne dont la popularité va croissante d'année en année malgré ses six habitants au km².
Je vais plutôt m'attacher à vous faire découvrir la région tout entière ou plutôt le district de Gisborne comme disent nos amis néo-zélandais.
La ville en elle-même sera au programme, mais nous allons aussi sillonner la Pacific Coast Highway pour découvrir les baies de la East Coast.
Puis partirons dans l'arrière-pays pour quelques surprises qui raviront les voyageurs qui rêvent de découvrir la véritable culture maorie.
Vaste programme ! Mais si vous m'accompagnez jusqu'au bout, je vous livrerais le regard que je porte sur Gisborne et vous pourrez même demander à inclure cette étape dans votre futur séjour en Nouvelle-Zélande.
Les Maoris d'Aotearoa
Gisborne est indéniablement le dernier véritable bastion maori de la Nouvelle-Zélande, avec plus de la moitié de sa population descendant des premiers occupants. Et si différentes légendes circulent quant aux circonstances de leur arrivée, les historiens s'accordent à dire qu'ils ont accosté ici au 14e siècle et construit leurs premiers villages fortifiés dans les collines.
Les Anglais arriveront bien plus tardivement, tout d'abord lors de l'expédition de Cook en 1769, puis avec les baleiniers. Les comptoirs s'installent ensuite pour de bon et les missionnaires débarquent avec leurs bibles. On connaît la suite que je vous ai d'ailleurs racontée dans mon Histoire de la Nouvelle-Zélande.
Quoi qu'il en soit, la région de Tūranga-nui-a-Kiwa (« le grand lieu de Kiwa ») est renommée au nom de William Gisborne.
Ce responsable colonial léguera aussi son patronyme à une ville que les Maoris continuent d'appeler Tairawhiti, un nom plus poétique qui signifie « la côte où le soleil brille sur la mer ».
Avant de prendre la route, je dois vous donner une consigne. Gisborne est sans surprise la région où vous verrez le plus souvent flotter les Tino rangatiratanga (le drapeau maori rouge et noir) et non l'Union Jack avec sa croix du Sud.
Ici on appelle souvent le pays « Aotearoa », ce qui signifie « le pays du long nuage blanc » en langue maorie.
C'est dans cette partie de Nouvelle-Zélande que les discours indépendantistes (ou dirons-nous les plus identitaires) résonnent le plus. La population locale n'en est pas moins très accueillante, mais il est recommandé de se montrer respectueux envers les traditions.
Laisser ses enfants singer le haka sur la plage, s'asseoir sur les tables (cela ne se fait pas ici) ou dégrader la nature notamment dans les lieux sacrés (tapū) est déjà mal vu dans le pays, mais tout particulièrement à Gisborne.
Voilà qui est dit, et maintenant tout le monde en voiture !
Suivez la Pacific Coast Highway
Peu nombreux sont les touristes qui tentent un tour complet de la East Coast, un territoire isolé au départ de Waihau Bay qui rejoint la ville de Gisborne. Et pourtant, il s'agit d'une expérience unique avec une dizaine d'escales très variées avec des paysages grandioses et de belles randonnées.
Vous allez donc emprunter la SH 35 que tout le monde appelle la Pacific Coast Highway. Il s'agit d'une route panoramique et le tronçon que je vous propose de suivre sur 270 km partira du nord.
C'est un parcours qu'il est possible de réaliser en sens inverse, mais je vous le présente ainsi, car la majorité des voyageurs arrivent de Tauranga via la ville de Whakatane d'où partaient jadis les excursions au volcan White Island (avant l'éruption tragique de 2019).
Libre à vous de sauter une de mes sept étapes ou de vous arrêter en chemin pour admirer des curiosités (comme l'église anglicane de Raukokore) que je passerais souvent sous silence pour vous ménager quelques surprises.
Faîtes le plein de carburant et de provisions et étudiez le parcours pour déterminer où passer la nuit si vous n'envisagez pas un circuit marathon de 270 km en 5 heures.
Quoi qu'il en soit, je vous ai préparé un tableau récapitulatif des étapes, distances et durées de l'itinéraire.
Étape | Distance | Trajet |
---|---|---|
Waihau Bay | Départ | Départ |
Cape Runaway | 12 km | 10 min |
Lottin Point | 19 km | 22 min |
Te Araroa | 33 km | 35 min |
East Cape Lighthouse | 21 km | 30 min |
Tikitiki | 24 km | 25 min |
Waipiro Bay | 40 km | 45 min |
Tokamaru Bay | 17 km | 23 min |
Anaura Bay | 30 km | 30 min |
Tolaga Bay | 20 km | 21 min |
Gisborne | 55 km | 45 min |
Retrouvez la carte de ce parcours spécial East Coast sur Google Maps
Étape 1 : Waihau Bay
Je vous suggère d'arriver dans ce minuscule village en fin de journée pour y passer tranquillement la nuit. Vous disposerez ainsi d'une journée pleine le lendemain pour faire la route sans vous bousculer.
Le Waihau Bay Lodge propose des chambres à bon prix et sert le dîner comme le petit déjeuner. Vous y serez très bien accueilli.
Face à la belle bâtisse coloniale peinte en blanc, une petite plage de galets gris, un ponton en bois et surtout des rochers taillés en tranches qui permettent d'avancer loin dans la mer.
Avec les collines verdoyantes en arrière-plan, l'eau turquoise et le soleil couchant, vous aurez un avant-goût de ce qui vous attend le lendemain.
Hébergement | Waihau Bay Lodge |
Adresse | 51 Orete Point Road, Waihau Bay |
Site officiel | Consulter la page |
Heure d'arrivée | 13:00 |
Heure de départ | 10:00 |
Téléphone | 64 732 538 05 |
Étape 2 : Cape Runaway et Lottin Point
Dix minutes de route vous séparent de la bourgade de Whangaparaoa. Au carrefour, il faudra quitter la SH 35 en suivant Beach Road pour rouler le long d'un chemin de terre sur 500 m (prudence en camping-car).
Garez-vous sur un terrain vague peu avant la fin et finissez à pied jusqu'à la plage. Difficile de faire plus sauvage ! Il n'y a pas âme qui vive, un océan menaçant et un sable constellé de rochers ou débris charriés par l'océan.
Voilà donc le Cape Runaway baptisé par le capitaine Cook en souvenir du coup de canon qui mit en déroute une pirogue maorie belliqueuse.
Prenez votre temps sur le sable, puis retrouvez la SH 35 qui s'enfonce dans les terres durant une quinzaine de kilomètres vers le village de Potaka.
À ce stade, vous pouvez soit poursuivre, soit bifurquer en direction de Lottin Point, ce que je vous recommande de faire.
Le principal attrait de l'endroit étant un paysage de collines bosselées charmant avec une route qui grimpe jusqu'à un point de vue magnifique sur la côte (impossible de s'arrêter, hélas) avant de redescendre vers la mer.
On trouve un sympathique motel au terme de Lottin Road et le cadre (avec des toilettes) est aussi approprié pour un pique-nique. Au final, comptez une demi-heure pour ce petit détour avant de retrouver la Pacific Coast Highway.
Étape 3 : Te Araroa
Le trajet suivant sera plus conséquent avec une bonne demi-heure de route en traversant les terres au milieu des collines.
Sans aller forcément jusqu'à la plage de Hicks Bay, assurez-vous tout de même de faire escale au « Scenic Lookout » dans les hauteurs et poursuivez ensuite jusqu'au village de Te Araroa.
Si vous mourez d'envie d'aller directement vous garer au parking de la plage pour admirer le paysage et les immenses falaises, faites d'abord escale au Te Waha O Rerekohu (littéralement la « la bouche de Rerekohu »).
Cet arbre pohutukawa âgé de plus de 350 ans est le plus imposant de Nouvelle-Zélande avec son envergure de 40 mètres de large pour 22 m de haut ! En été, cet arbre donne des fleurs rouges, d'où son surnom d'arbre de Noël.
Vous pourrez vous ravitailler au Eastern Foursquare Store à deux pas et faire le plein à la station essence qui n'est pas bon marché dans ce coin perdu.
Visite | Te Waha O Rerekohu |
Adresse | 10 Moana Parade, Te Araroa |
Accessible | 24h/24 |
Tarif | Gratuit |
Au moment de repartir, et peu avant la sortie du village, la chapelle anglicane de St Stephens entièrement construite en bois ne figure même pas dans les guides de voyages et c'est pourtant l'une des plus jolies de tout le pays.
Chapelle | St Stephens Church |
Adresse | 58 Paikea Street, Te Araroa |
Tarif | Gratuit |
Étape 4 : East Cape Lighthouse
Le moment est venu de faire un choix crucial, car pour rejoindre le phare d'East Cape vous ne reprendrez pas la SH 35, mais la redoutée East Cape Road.
Si vous choisissez cette option, il faudra parcourir une vingtaine de kilomètres en longeant la côte (magnifique) en basculant à mi-parcours sur une route de gravier souvent en travaux et comportant un risque de chute de pierres. Un trajet délicat qu'il faudra reproduire en sens inverse par la suite.
Ce n'est pas une conduite pour tous, a fortiori en camping-car et sur une seule voie. Mais c'est le prix à payer pour aller au phare , et si vous renoncez vous pourrez reprendre la Pacific Coast Highway et filer sans attendre vers Titikiki.
Pour assister au lever du soleil au phare, il faudra rouler de nuit, ce qui n'est pas simple à organiser et potentiellement dangereux.
En camping-car, il sera toutefois possible de passer la nuit au camping payant d'East Cape qui se situe à mi-parcours. La réservation se fait en ligne, mais l'on peut encore payer dans une Honesty Box sur place.
Camping | East Cape Campground |
Adresse | 1480 East Cape Road, Te Araroa |
Réservations | Site officiel |
Arrivée | 24h/24 |
Tarif adulte | 10 $ |
Tarif adulte | 6 $ |
Sachez toutefois que l'expérience du lever du jour sera bien plus spectaculaire au Mt Hikurangi dont je vous parlerais plus tard, alors ne soyez pas trop déçu si vous renoncez à l'expédition ou venez en journée.
Mais si la route de gravier ne vous effraie pas, je vous invite à poursuivre sur East Cape Rd jusqu'au parking situé près d'un terrain privé avec des chevaux.
C'est de cet enclos que part la randonnée qui permet de gravir l'imposante colline d'Otiki Hill qui surplombe la mer à 150 m d'altitude.
Une impressionnante colonie d'otaries peuple les flancs de la colline, mais l'accès est impossible à ma connaissance.
Randonnée | East Cape Lighthouse |
Parking | 1878-1979, East Cape Road |
Ouvert | 24h/24 |
Distance | 1 km |
Difficulté | Facile |
Tarif | Gratuit |
Si la piste d'un kilomètre est directe, il faudra toutefois gravir 800 marches sur des planches avant d'atteindre le phare.
Une fois au sommet, vous voilà rendu au point situé le plus à l'est de la Nouvelle-Zélande, en tout cas selon les guides de voyages !
Car la petite East Island (Whangaokeno) que l'on aperçoit à 2 km au large (ou se trouvait d'ailleurs le même phare jadis avant d'être déplacé ici) apporte un démenti cinglant. Sans parler des Chatham Islands à 400 km plus à l'est et qui sont pourtant bien néo-zélandaises !
Mais peu importe ! Car le panorama à 360° est magnifique. Construit en 1900, haut de 15m, le phare signale la côté à plus de 35 km à la ronde.
Et sans égaler pour autant le mythique Cape Reinga du Northland, il reste néanmoins un phare emblématique de Nouvelle-Zélande, à l'instar de ceux de Nugget Point, Cape Palliser ou encore Castle Point.
IMPORTANT : L'accès au phare est fermé depuis le passage du cyclone Gabriel en février 2023 et les travaux de rénovation sont en cours.
Étape 5 : Tikitiki et Waipiro Bay
Comptez une demi-heure de trajet pour rejoindre Tikitiki au départ de Te Araroa en suivant une route intérieure qui grimpe et serpente dans les collines.
Non loin de la rivière Waiapu aux méandres infranchissables se trouve l'Église anglicane de Tikitiki qui sera notre seule escale dans ce village de 200 âmes.
Construite en 1924, St Mary's Church rend hommage aux combattants de la Première Guerre mondiale. L'église possède des vitraux, mais surtout des panneaux et des bancs finement sculptés avec des motifs maoris. Une visite brève, mais indispensable pour percevoir l'âme de la région.
Église | St Mary's Church |
Adresse | 1889 Te Araroa Road, Tikitiki |
Tarif | Gratuit |
À ce stade, il serait opportun de parler du Mt Hikurangi et de sa randonnée pour admirer le lever du soleil au départ de Ruatoria. J'ai préféré toutefois consacrer une section dédiée à cette visite importante plus tard dans le guide.
Un autre édifice religieux, en brique rouge cette fois, vous attend au terme de trois quarts d'heure de route sur la Pacific Coast Highway.
Vous ne pourrez visiter cette chapelle, mais l'extérieur avec une rangée d'arbres et Waipiro Bay en arrière plan est l'un des plus beaux panoramas de la région.
Église | Waipiro Bay Old Church |
Adresse | Waipiro Bay, Marae Road |
Tarif | Gratuit |
Quittez ensuite ce hameau pour gagner Te Puia Springs à seulement dix minutes. Le Te Puia Springs Hotel vous attend si vous souhaitez lâcher enfin le volant, sinon vous pourrez vous contenter d'un ravitaillement rapide au Te Puia Springs Store.
Étape 6 : Tokomaru Bay et Anaura Bay
De retour sur la SH 35, vous allez passer par Tokomaru Bay un quart d'heure plus tard, mais vous filerez aussitôt vers Anaura Bay sans vous arrêter, car l'immense jetée qui s'avance dans la mer près des falaises de grés blancs est désormais fermée pour travaux à long terme.
Au bout d'une vingtaine de kilomètres au milieu des collines, bifurquez sur Anaura Road et poursuivez sur sept kilomètres jusqu'à la plage où le Capitaine Cook accosta le 21 octobre 1769 pour faire du troc avec les Maoris, sans tuer personne pour une fois.
L'Anaura Bay Walkway est une randonnée facile de 4,5 km avec un joli point de vue du haut d'une crête. On découvre la baie avec Motuoroi Island au large.
C'est une marche que je vous recommande si vous souhaite passez la nuit sur place en camping-car sur l'emplacement du Département de la Conservation.
À défaut de dormir sur place, rebroussez chemin pour retrouver la SH 35 et dirigez-vous vers votre dernière étape.
Randonnée | Anaura Bay Walkway |
Adresse | 888 Anaura Road, Anaura Bay |
Durée | 2h |
Distance | 4,5 km |
Difficulté | Facile |
Tarif | Gratuit |
Étape 7 : Tolaga Bay
À 20 km au sud après une succession de paysages de campagne magnifiques, Tolaga Bay sera le point d'orgue de notre grand tour de la East Coast.
Nul doute que le Tolaga Bay Wharf sera l'attraction principale pour la plupart des visiteurs. Avec 600 mètres, il s'agit du plus long ponton de l'hémisphère sud.
S'il accuse son âge (il est centenaire), il vient d'être partiellement restauré et vous pourrez le suivre jusqu'à son terme en prenant garde à ne pas déranger les pêcheurs du coin.
Dans les collines avoisinantes, le Cook's Cove Lookout est un fantastique point de vue sur la côte à seulement une vingtaine de minutes.
Pour l'atteindre, empruntez la Cooks Cove Walkway, mais préparez-vous à gravir une centaine de marches.
Randonnée | Cooks Cove Walkway |
Adresse | 888 Anaura Road, Anaura Bay |
Durée | 2h30 |
Distance | 5,8 km A/R |
Difficulté | Facile |
Fermeture | août à fin octobre |
Tarif | Gratuit |
Je vous recommande de poursuivre sur la piste puis de suivre le détour qui rejoint une arche de roche naturelle baptisée « hole-in-the-wall » (Te Kotere o te Whenua) très impressionnante.
Rebroussez chemin après, car la piste de 5,8 km n'opère pas une boucle.
À ce stade, décidez si vous passerez la nuit en camping sur le terrain du Tologa Bay Holiday Park, si vous louerez une cabine, ou bien si vous mettrez carrément le cap sur Gisborne pour achever un parcours exceptionnel au terme d'une dernière heure de route.
Une route qui se poursuit sur 55 km avant de rejoindre Gisborne et vous pourrez faire escale à la plage de Makorori en chemin. Une fois rendu, vous pourrez vous féliciter d'avoir tenu le volant et multiplié les découvertes exceptionnelles que peu de visiteurs étrangers peuvent se vanter d'avoir vu.
Camping | Tologa Bay Holiday Park |
Adresse | 167 Wharf Road, Tolaga Bay |
Réservations | Site officiel |
Visite de la ville de Gisborne
Avec ses 38.000 habitants, Gisborne concentre les 2/3 de la population de la région à elle seule. De nos jours, celle que l'on surnomme la « City of Rivers » avec ses trois rivières (Waimata, Taruheru et Tūranganui) est devenue la capitale d'un territoire de fermiers et viticulteurs en pleine expansion.
La cité ne présente pas une architecture très marquante. Contrairement à la plupart des villes moyennes néo-zélandaises qui possèdent au moins un monument emblématique, Gisborne n'a rien de significatif à avancer.
Gladstone Road y fait office de centre commercial et vous repérerez aisément cette rue centrale à sa grande horloge. La Gisborne Town Clock dans le style Art déco de 1934 évoque tout de suite Napier, mais rares sont les constructions comme le Herald Building à s'en inspirer. Dommage !
L'horloge est éclairée avec des LEDs colorées à la nuit tombée. Une tendance initiée avec la Sky Tower d'Auckland et dont les mauvaises langues diront qu'il s'agit d'une tentative pour donner une âme à un bâtiment qui en est dépourvu.
Ce qui n'est guère étonnant toutefois, c'est que l'on ait choisi de construire la ville ici sur un terrain plat en bord de mer dans une région réputée pour ses collines et montagnes au relief si difficile.
Heureusement, en plus de ses restaurants (je vais y venir plus tard), Gisborne comporte quelques centres d'intérêt sur le plan touristique. Sans égaler les autres merveilles de la région, vous seriez bien inspiré de choisir une ou deux activités parmi celles que je vais vous présenter.
Je ne présenterai pas le Jardin botanique pourtant fondé en 1874, car c'est un parc ordinaire dont la visite ne se justifie pas à mes yeux.
Kaiti Hill (Titirangi) pour admirer la ville
J'ai décidé de présenter Kaiti Hill en premier pour le point de vue que cette colline offre sur toute la ville de Gisborne.
Cela vous permettra de prendre conscience de la superficie des lieux même si cela ne veut pas dire que vous devez impérativement débuter l'exploration de Gisborne par cette étape.
Les Maoris appellent encore ces hauteurs « Titirangi ». Un nom qui remonte à l'époque où un pā (c.a. d’un village fortifié) occupait le terrain de ce qui allait devenir une réserve de 35 hectares.
L'accès est aisé, car la colline se trouve à 2,5 km du centre et vous pourrez vous rendre au sommet directement en voiture pour vous garer sur un parking. Voilà une courte visite, certes, mais il serait dommage de la manquer.
Réserve | Kaiti Hill |
Adresse | Titirangi, Kaiti, Gisborne |
Tarif | Gratuit |
Visite du Tairawhiti Museum
Tairāwhiti étant simplement le nom maori de la région de Gisborne, on devine aisément les intentions de ce musée qui n'a cessé de s'agrandir au fil des ans depuis sa fondation en 1953.
Vous le trouverez dans le Kelvin Park en marge du centre-ville sur la rive ouest de la Taruheru River. Aux collections permanentes s'ajoutent des expositions temporaires, alors jetez un oeil au programme !
Le musée fait la part belle à l'Histoire de la région et la culture maorie est à l'honneur dans une partie dédiée. Une autre section traite de la navigation (nous sommes au bord de la mer) et de la relation compliquée entre les tribus avec les premiers colons suite au passage du Capitaine Cook.
À mon avis, le Tairawhiti Museum fait partie de ces petits musées provinciaux que le voyageur fourbu traverse au pas de course.
Pourtant, si l'on se donne la peine de visiter ne serait-ce qu'une salle en lisant les panneaux explicatifs, on repart avec une meilleure compréhension de la culture du pays, tout en se débarrassant de quelques clichés au passage.
Le musée possède par ailleurs un joli petit café en terrasse, mais j'ai prévu de vous faire découvrir les bonnes adresses gastronomiques un peu plus tard, alors patientez encore un peu s'il vous plaît !
Musée | Tairawhiti Museum |
Adresse | 10 Stout Street, Whataupoko, Gisborne |
Site officiel | Consulter la page |
Ouverture Lun-Sam | 10:00 - 16:00 |
Ouverture Dim | 13:30 - 16:00 |
Fermeture | Pâques, Noël et Boxing Day |
Tarif | 5 $ |
Tarif - 12 ans | Gratuit |
The Stone Studio (boutique de souvenirs)
En matière de souvenirs à rapporter d'un séjour en Nouvelle-Zélande, soit vous repartez du pays avec des produits fabriqués à la chaîne en Chine, ou bien vous achetez local chez des artisans.
Alors que va-t-on trouver dans cette boutique établie depuis une vingtaine d'années au sud de Gisbone ?
Essentiellement la même chose que partout ailleurs, c'est à dire des cartes postales, des pins, des magnets de tikis, des crèmes au manuka pour les mains et autres babioles à la dizaine.
En revanche, les pendentifs en pounamu, les reproductions d'art maori en bois ou les cordelettes sont authentiques et réalisées sur place avec soin !
Le pounamu est le jade de Nouvelle-Zélande, mais souvent contrefait avec des pierres venues de Chine.
La qualité de ces pièces finement taillées est équivalente à celles que l'on peut trouver à Hokitika sur la West Coast. Ce qui fait du Stone Studio l'une des meilleures adresses du pays pour repartir avec un souvenir vraiment original.
Sceptique ? Vous avez raison de vous méfier, car les arnaques à touriste ne manquent pas ! Toutefois, l'atelier du Stone Studio est ouvert et vous pourrez voir les artisans travailler devant vous.
Quitte à acheter un souvenir, prenez-le ici plutôt que dans les boutiques impersonnelles de l'aéroport.
Boutique | The Stone Studio |
Adresse | 237 Stanley Road, Awapuni, Gisborne |
Site officiel | Consulter la page |
Ouverture Lundi | 09:00 - 14:30 |
Ouverture les Mar, Mer, Ven | 09:00 - 16:30 |
Ouverture le jeudi | 09:00 - 19:00 |
Fermeture | Le week-end |
Puhi Kai Iti/Cook Landing National Historic Reserve
La visite de Puhi Kai Iti/Cook au sud de la ville sera l'occasion de parler un peu d'Histoire puisqu'il s'agit d'une réserve nationale visant à commémorer la découverte du pays par les Pākehā (les Britanniques) et les Maoris.
Un obélisque de granit marque l'endroit où le capitaine Cook débarqua pour la première fois le 8 octobre 1769 lors de son premier voyage autour du monde à bord de l'Endeavour.
Avec une partie de son équipage, il progressa jusqu'à la rivière Tūranganui où eut lieu la première rencontre avec les autochtones.
De premiers échanges et des « malentendus » laissèrent neuf maoris à terre et Cook repartit en baptisant la baie « Poverty » faute d'avoir pu s'y ravitailler. Évidemment, même si Cook déplora le comportement de son équipage, la manière ne sera jugée défavorablement que bien plus tard.
Et même lorsqu'il fut question en 1902 de commémorer la découverte de Cook, chaque écolier de Nouvelle-Zélande donna un centime pour faire ériger l'obélisque que vous allez contempler.
Depuis, le littoral a bien changé et gagné sur la mer pour agrandir le port de Gisborne. Mais l'on a aussi revu la manière de penser.
Depuis 2019, l'obélisque mentionne aussi les légendaires Horouta et Te Ikaroa-a-Rauru, deux grands waka (pirogues) qui auraient mené les Maoris vers les rivages d'Aotearoa au 13e ou 14e siècle.
Neuf poteaux commémorent désormais la mémoire des Maoris tués lors du débarquement Britannique. Une autre oeuvre à part signée Boffa Miskell rend hommage à Te Maro, une personnalité vénérable de la tribu Ngāti Oneone tuée par Cook en personne.
À deux pas, une pierre gravée reprend le contenu du journal de bord de Cook et quelques sculptures contemporaines représentant des gourdes maories et un petit jardin dédié à Banks (le botaniste de l'expédition) complètent l'ensemble.
Voilà pour l'Histoire avec un H majuscule, mais la visite est-elle indispensable pour autant ? Cela dépendra surtout de votre capacité à ressentir la mémoire des lieux.
Je recommande plutôt de venir à la nuit tombée, car les monuments subtilement éclairés sont bien plus impressionnants et évocateurs dans la pénombre. On retrouvera avec plaisir la lumière le lendemain pour découvrir les plages.
Monument commémoratif | Puhi Kai Iti/Cook |
Adresse | Kaiti Beach Road, Kaiti, Gisborne |
Ouverture | 24h/24 |
Tarif | Gratuit |
Plages et leçons de surf
Située au bord de la Bay of Poverty qui s'ouvre sur l'Océan Pacifique, Gisborne possède trois vastes plages dans la ville et en dehors.
Longue d'un kilomètre, Waikanae Beach est la plage principale de Gisborne et la plus facilement accessible depuis le centre.
Le camping TOP 10 qui se trouve à deux pas possède des installations qui seront parfaites pour les campings-caristes comme pour les voyageurs en autotour qui pourront louer des appartements bien agencés.
Plage | Waikanae Beach |
Emplacement | Au sud de Gisborne |
Camping Top 10 | 280 Grey Street, Gisborne |
En revanche, l'orientation plein sud de Waikanae Beach n'en fait pas pour autant un spot idéal pour les voyageurs qui sont attirés par les légendaires levers de soleil de la région. De plus, le sable gris sombre n'est pas particulièrement à mon goût et le cadre intéressera en priorité les surfeurs.
La seconde plage, Wainui Beach se trouve en revanche à l'est en marge de Gisborne dans la banlieue de Wainui que l'on peut rejoindre en vélo en suivant la Oneroa cycle and walkway.
Vous y trouverez un sable doré de qualité, mais aussi un cadre plus sauvage et une aube spectaculaire qui fera le bonheur des photographes amateurs.
Plage | Wainui Beach |
Emplacement | Wainui, Gisborne |
Vous pourriez vous en contenter, mais je recommande de poursuivre sur la Pacific Coast Highway (SH 35) jusqu'à la plage voisine séparée uniquement par la réserve de Lysnar.
Makorori Beach avec ses collines en arrière-plan est de loin la plus belle plage des trois et justifie un quart d'heure de route.
Le point commun évident de ces trois plages étant évidemment le surf et les sports aquatiques. Avec ses rouleaux réputés dans tout le pays, Gisborne est avec Raglan (sur la côte ouest) un des meilleurs endroits pour apprendre à tenir sur une planche.
Si vous avez décidé de tenter l'expérience, je vous recommande de passer par Sarah qui est une monitrice de surf exceptionnelle et qui n'a pas vraiment de plage de résidence, mais s'adapte en fonction des conditions météo.
En 2h, on ne peut pas faire de miracles, mais vous vous amuserez et cela aura le mérite de vous ouvrir l'appétit.
Surf | Surf With Sarah |
Site officiel | Consulter la page |
Cours privé | 125 $ |
Cours en groupe (max 4) | 90 $ par personne |
Les meilleurs restaurants de Gisborne
Dans une région méconnue qui reçoit peu de visiteurs, il serait légitime de s'attendre à une restauration médiocre... Fort heureusement, à défaut de proposer les meilleures tables de Nouvelle-Zélande ni un choix pléthorique, Gisborne s'en sort avec les honneurs.
Je n'ai évidemment pas testé toutes les enseignes, mais comme souvent dans ce pays, la décoration permet de se faire une bonne idée de la qualité sans passer la porte. Car en général, les bons restaurants néo-zélandais ont une décoration qui donne envie de s'asseoir (un avis très subjectif, j'en conviens).
Les trois premiers restaurants que je vais vous présenter sont dans un rayon de moins d'un kilomètre dans le centre.
Ils sont abordables, sinon très abordables, mais j'ai décidé de conclure ma liste avec un vignoble haut de gamme pour les vrais épicuriens qui veulent goûter les grands crus de la région par la même occasion.
The Works
Pour commencer notre tournée des restaurants, rendez-vous sur l'esplanade qui longe la Turanganui River et le port qui s'ouvre sur Poverty Bay. « The Works » est installé dans une ancienne usine de saucisse construite en brique.
Malgré son atmosphère industrielle d'entrepôt, le cadre est étonnamment chaleureux. Mais comment décrire la carte si ce n'est en soulignant qu'il ne s'agit pas d'un restaurant à burger (même s'il y en comporte un au menu).
Entre les planches, les oeufs pochés, les rillettes de canard, les mini sandwichs ou les cheese-cakes... nous sommes quelque part entre la brasserie et le bar à tapas et je n'arrive pas à classer cette enseigne ou les cocktails sont classiques.
Pour autant, le contenu des assiettes est-il bon ? Tout ce que j'ai pu tester l'était en tout cas.
C'est l'une des meilleures adresses de la ville, mais ne vous décidez pas tout de suite et allez comparer la carte avec celle du restaurant voisin.
Restaurant | The Works |
Adresse | 41 Esplanade, Kaiti, Gisborne |
Réservation | Consulter la page |
Ouverture | Tous les jours |
Horaires | 09:00 à 20:00 |
Wharf Bar and Grill
Plus au sud sur l'esplanade, le Wharf Bar and Grill est installé sur les pontons en bois et bien remis à neuf après un incendie. En dehors de la haute saison ou des week-ends, passez la tête par la porte pour voir s'il reste de la place sans vous embêter à réserver.
Voilà un grill qui sert aussi bien de la viande qu'une pêche du jour que l'on accompagne d'un vin approprié. Je recommande la Gisborne Gold de la Sunshine Brewery (le brasseur du coin depuis 1989) si possible avec un bon fish'n chips.
En tout cas, le restaurant peut se vanter d'avoir une des cartes les plus amusantes qu'il m'ait été donné de voir.
Commanderez-vous un « Billy the Squid » ? Un burger géant « I'm Doing the Full Monty » qui tient en équilibre par miracle ou un plat végétarien « Meat Is Murder » pour vous donner bonne conscience ?
Mieux situé, ce restaurant serait un incontournable, car le reste du quartier n'est hélas pas à la hauteur et relativement impersonnel pour un port de plaisance. Et même si nous sommes à deux pas du centre, venir en voiture sera plus indiqué.
Restaurant | Wharf Bar and Grill |
Adresse | 60 The Esplanade, Inner Kaiti, Gisborne |
Réservation | Consulter la page |
Ouverture | Du mardi au dimanche |
Horaires | 11:00 à 21:00 |
Horaires du dimanche | 11:00 à 19:00 |
Neptunes Pizzeria
Toujours pas convaincu et vous êtes plutôt pressé ? Alors, traversez l'ancien pont qui enjambe la rivière Turanganui pour rejoindre la pizzeria Neptune installée dans un immeuble élégant de Gladstone Rd.
Ici on commande essentiellement à emporter où l'on déguste sa pizza dans le carton même, assis sur les petites tables devant l'entrée. Mais n'y voyez pas seulement un repère qui attire les jeunes avant d'aller dans les bars.
Je vous rassure de suite, malgré son nom, Neptunes Pizzeria ne propose qu'une seule pizza avec crevettes et vous échapperez aux créations bizarres. Le reste de la carte est traditionnel et vous pourrez vous disputer pour savoir si la Tropicana (l'Hawaïenne) est une hérésie ou non, moi je ne m'en mêle pas.
De la pizza « à l'américaine » dirons-nous, avec une garniture très riche et parfaite si l'on a brûlé assez de calories en journée pour dévorer sans culpabiliser.
Pour ma part, je classe le Neptunes dans les bonnes pizzerias de l'île du nord sans trop me poser de question.
Mais peut-être aviez-vous en tête quelque chose de plus raffiné, de plus épicurien si j'ose dire. Dans ce cas, il me reste une dernière adresse à vous soumettre, mais il va falloir vous décider !
Restaurant | Neptunes Pizzeria |
Adresse | 35 Gladstone Road, Gisborne |
Réservation | Consulter la page |
Ouverture | Du mercredi au dimanche |
Horaires | 16:30 à 20:00 |
Horaires Ven et Sam | 16:30 à 20:30 |
Le vignoble de Matawhero Wines
Pour ce dernier bon plan gastronomique, je vous emmène en dehors de la ville chez Matawhero à une dizaine de kilomètres sur la SH2. Vous aurez pris le soin de réserver pour ne pas repartir bredouille, je le précise au passage.
Outre la possibilité d'acheter des bouteilles à rapporter en souvenir de votre séjour chez néo-zélandais, Matawhero propose aussi des dégustations accompagnées d’antipasti au coeur du vignoble et à l'ombre des oliviers.
Notez que ce vignoble propose également des cabines luxueuses pour se réveiller au milieu de la vigne. Ce n'est pas l'objet de notre visite, mais il faut tout de même le mentionner.
Si Matawhero se consacre surtout aux Chardonnays et aux Gewürztraminer, vous pourrez également goûter du Merlot (y compris rosé) ou du Pinot gris. Cela n'en rendra la partie de pétanque improvisée que plus amusante, et vous irez ensuite vous faire pardonner vos excès avec une bonne randonnée au Mt Hikurangi.
Pour en apprendre davantage sur le vin néo-zélandais, lisez notre guide sur les vignobles ou celui consacré à Blenheim.
Vignoble | Matawhero Wines |
Adresse | RD1/189 Riverpoint Rd, Matawhero, Gisborne |
Réservation | Consulter la page |
Ouverture | Entre novembre et mars |
Fermeture | Reste de l'année et jours fériés |
Horaires | 12:00 à 15:30 |
Mt Hikurangi et le lever du soleil
À 130 km de Gistborne et 1752 m d'altitude, le Te Ara ki Hikurangi est le plus haut sommet non volcanique de l'île du nord. Avec sa végétation alpine dotée d'arbustes, de renoncules ou d'épineux, cette montagne offre panorama hors du commun sur l'une des régions les plus méconnues de Nouvelle-Zélande.
Le Mt Hikurangi est sacré pour la tribu Ngāti Porou qui affirme descendre du légendaire Māui, le demi-dieu maori qui aurait pêché l'île du nord (Te Ika-a-Māui) telle un poisson. Si l'on en croit la légende, le Mt Hikurangi serait la première terre à avoir émergé de l'océan.
Une autre légende maorie associe le Mt Hikurangi à un sanctuaire, faisant écho au mythe du déluge répandu aux quatre coins du globe.
Quant à l'idée qui voudrait que le Mt Hikurangi reçoive les premiers rayons du soleil, ce n'est déjà pas le cas à East Cape et ce ne le sera pas davantage ici si l'on est cartésien.
Ce qui n'empêche pas la population locale de continuer à célébrer le Nouvel An avec des images du Mt Hikurangi. La symbolique l'emporte, mais peu importe, car les légendes sont souvent plus belles que la réalité et la beauté du paysage fait le reste.
Dans la pratique, assister au lever du soleil depuis la montagne sacrée est une expérience exceptionnelle qui demande toutefois une certaine organisation.
Deux approches sont possibles et s'il est envisageable de gravir le Mt Hikurangi par soi-même, la visite guidée est à considérer sérieusement comme je vais vous le démontrer.
Visite guidée avec Maunga Hikurangi Experiences
Pour célébrer le passage à l'an deux mille, huit whakairo (des poteaux richement sculptés) ont été disposés en cercle autour d'une oeuvre centrale représentant Māui, le demi-dieu vénéré par la tribu Ngati Porou.
Chaque whakairo comporte une référence sur le plan familial ou en rapport avec les aventures de Māui.
Et si l'ensemble de cette oeuvre colossale baptisée « Māui Whakairo » ne se trouve pas au sommet, il faut toutefois gravir l'essentiel de la montagne pour parvenir à l'admirer.
Comment participer à une sortie ?
Si une longue piste adaptée aux 4x4 permet de s'y rendre directement, l'accès à Māui Whakairo est pourtant réservé à Maunga Hikurangi Experiences, un tour opérateur en relation avec la ferme de Pakihiroa Station, propriétaire des lieux.
Maunga Hikurangi Experiences propose deux sorties qui ne diffèrent que sur l'horaire et le tarif. L'une en journée (Day tour experience à 220 $), et l'autre à l'aube (Sunrise Experience à 260 $).
Si vous avez lu mon introduction, vous savez déjà pourquoi il faut privilégier les premières lueurs du jour. Dans tous les cas, nous ne sommes pas ici dans une usine à touriste, mais dans une expérience intimiste limitée à 4 participants.
Déroulement de la visite de Māui Whakairo
L'excursion débute au village voisin de Ruatoria. Vous partirez avec un guide maori prénommé Monty à bord d'un 4x4.
En sa compagnie, vous traverserez la campagne et gravirez la pente du Mt Hikurangi en découvrant l'Histoire tumultueuse de la région.
Après le lever du soleil, Monty détaillera chaque sculpture en soulignant leur importance dans la tradition maorie. Voici d'ailleurs un résumé succin de chaque oeuvre exposée.
Sculpture | Description |
---|---|
Māui-tikitiki-a-Taranga | Le légendaire Māui |
Te Waha-o-Ruaumoko | L'entrée de la grotte où Māui recherchait la connaissance |
Hine-rau-ma-ukuuku | L'une des épouses de Māui tournée vers l'extérieur pour accueillir les visiteurs |
Te Kauae-o-Muriranga-whenua | L'hameçon utilisé par Māui pour pêcher l'île du Nord |
Te Tohu a Māui | Le réceptacle des larmes de pluie |
Te Taurapa-o-Nukutaimemeha | La poupe du waka de Māui pétrifiée |
Irawhaaki | Le père de Māui, qui le rendit mortel en manquant un rituel |
Te Hiku-o-te-Ika | La porte du monde spirituel située au Cape Reinga |
Te Waka Hoehoe | Le patrimoine, les voyages et traditions du peuple Māori |
Faut-il recourir à un guide ?
On me demande souvent comment découvrir la culture maorie autrement que dans les spectacles de Rotorua ou dans les musées du pays.
Maunga Hikurangi Experiences permet non seulement de s'initier à la tradition, mais offre en prime un contact humain dans un cadre naturel hors norme.
S'il ne s'agit pas d'une expérience mystique personnelle comme au Cap Reinga, on touche ici au coeur de la culture maorie, loin des clichés et du folklore.
Si vous recherchez une expérience authentique consacrée à la culture maorie, vous êtes au bon endroit.
Toutefois, si vous préférez vivre l'expérience en solitaire, je vais vous présenter l'ascension du Mt Hikurangi et vous pourrez rejoindre les statues à l'aube en totale autonomie.
Visite guidée | Māui Whakairo |
Opérateur | Maunga Hikurangi Experiences |
Adresse | 1 Barry Avenue, Ruatoria |
Site officiel | Consulter la page |
Trajet | En voiture 4x4 |
Durée | 4 h |
Tarif en journée | 220 $ |
Tarif à l'aube | 260 $ |
La randonnée de Mount Hikurangi Track
Contrairement au Taranaki, au Tarawera ou aux sommets du plateau central comme le Tongariro ou le Rapuehu, le Mont Hikurangi n'est pas un volcan. Sachez cependant que la randonnée qui permet de rejoindre son sommet n'a rien d'une partie de plaisir.
Avant toute chose, sachez que le terrain est privé et que vous devez signaler vos intentions par téléphone ou par email auprès de Te Runanganui o Ngāti Porou pour obtenir le feu vert. Car selon la période, le terrain peut être réservé aux troupeaux et son accès sera interdit temporairement.
Une fois l'accès autorisé, il faudra préalablement mettre le cap sur Ruatoria puis quitter la SH 35 en direction de la Pakihiroa Station et son petit parking à une vingtaine de minutes.
Ne soyez pas étonné si l'on vous demande si vous venez faire fortune. Cette plaisanterie est un clin d'oeil à la ruée vers l'or de 1874 engendrée sur un simple malentendu, mais qui vit plusieurs centaines de prospecteurs creuser vainement les flancs de la montagne.
Début de la randonnée
Mais passons aux choses sérieuses ! L'ascension du Mt Hikurangi est d'autant plus délicate qu'elle se trouve exposée au soleil sur l'essentiel de son parcours.
Prévoyez la crème solaire et les bouteilles d'eau en quantité abondante.
Toutefois, la piste en elle-même n'a rien de vraiment difficile, mais il ne faudra pas craindre de salir un peu ses chaussures de marche dans les déjections de ces chers moutons qui vous regardent passer avec une indifférence feinte.
Par ailleurs, il est impossible de se perdre en suivant une piste en terre clairement délimitée par les herbes alentour et des piquets occasionnels. Il s'agit tout simplement de la voie empruntée par les 4x4 pour les visites guidées.
Mais comme vous avez opté pour l'autonomie, il faudra parcourir 10 km (soit 4 h de marche) avec un dénivelé de 1000 m qui vous aura à l'usure si vous ne savez pas gérer votre effort.
Vous voilà enfin arrivé à Māui Whakairo. Outre les tikis, on aperçoit le Mont Raukūmara (1 413 m) et son sommet pointu si photogénique ainsi que relief vallonné et bosselé spectaculaire de la vallée avec son bétail en liberté.
Libre à vous d'admirer simplement les sculptures avant de rebrousser chemin, ou d'envisager de prolonger l'expérience pour atteindre le sommet.
Quoi qu'il en soit, sans les explications d'un guide, vous aurez la sensation de passer à côté de quelque chose de plus grand et c'est un peu dommage.
Le refuge en montagne
À 300 m dans les hauteurs se trouve l'unique refuge de huit places que l'on qualifiera poliment de « spartiate ». C'est un retour dans les années 60, le charme en moins.
La question de savoir s'il faut dormir ici, avant de reprendre l'ascension le lendemain, se pose naturellement si le but est d'être présent à l'aube pour admirer les premiers rayons du soleil.
Si vous restez pour la nuit, il faut prévoir le matériel approprié pour cuisiner ainsi que de l'eau potable.
Alors faut-il se contenter de la vue à ce stade dans la mesure où elle est déjà magnifique ? Faut-il patienter jusqu'à l'aube ou envisager carrément de pousser jusqu'au sommet sans attendre ?
Faut-il grimper jusqu'au sommet ?
En réalité, le refuge marque une étape clé, car si un débutant peut y parvenir au prix d'un effort régulier, la suite s'adresse à des randonneurs confirmés.
Des passionnés qui connaissent les techniques de randonnée en milieu alpin et possèdent une véritable expérience. Être jeune et motivé n'est pas suffisant, car le terrain devient très ardu après le refuge.
En d'autres termes, l'indication du Département de la Conservation (DOC) est partiellement trompeuse : Mount Hikurangi Track est finalement assez simple jusqu'au refuge, mais très difficile sinon dangereuse juste après.
Qui plus est, une évolution rapide de la météo (une spécialité néo-zélandaise) est toujours envisageable dans cette région non loin de l'océan. Le brouillard ou la pluie rendent la marche incertaine et il faut savoir renoncer face aux éléments.
Il convient de signaler ses intentions auprès du service Outdoor Intentions avant de partir, et je vous recommande de ne pas tenter l'aventure en basse saison ou lorsque le sol glisse après des intempéries.
La fin du parcours après deux à trois heures d'ascension pénible dans le tussock (et les herbes qui coupent si l'on est en short) se déroule sur des éboulis ou il faudra avancer parfois en s'aidant de ses mains.
Autant dire que le moindre vertige vous disqualifie d'entrée de jeu pour ce type de parcours dont la descente s'avère encore plus délicate que la montée non balisée que l'on attaque impérativement par la gauche.
Le bâton de randonnée est plus que recommandé, mais il faut savoir s'en servir sinon il gênera plus qu'autre chose.
Au sommet, la vue sur la région est à la hauteur des espérances et procure un certain plaisir, mais aussi une certaine appréhension avec la perspective de devoir redescendre un terrain déjà très compliqué en montée.
Alors, faut-il s'infliger pareille épreuve quant on réalise que la vue à Māui Whakairo est déjà spectaculaire à mi-parcours si j'ose dire ?
À mon avis, éviter de passer la nuit dans un refuge mal isolé avec des toilettes dignes de la Première Guerre mondiale serait approprié. Je vous laisse seul juge, mais je tiens à souligner qu'une autre randonnée encore plus belle vous attend au lac Waikaremoana.
Randonnée | Mount Hikurangi Track |
Point de départ | Pakihiroa Station |
Autorisation | Te Runanganui o Ngāti Porou |
Téléphone | 64 6 864 9004 |
info@maungahikurangi.com | |
Durée totale | 12 à 16 h A/R |
Tarif | Gratuit |
Stationnement | Gratuit |
Fermeture | En octobre pour l'agnelage |
La randonnée de Lake Waikaremoana Track
La Lake Waikaremoana Track est l'une des dix « Great Walk » de Nouvelle-Zélande. Un titre décerné exclusivement aux parcours exceptionnels qui occupent plusieurs journées de marche dans une nature sauvage.
Cette grande randonnée se trouve à la croisée des baies de Hawkes et de l'Abondance, mais aussi de Gisborne dans l'ancien parc National Te Urewera reconverti en domaine protégé en 2014.
Te Urewera représenté par la tribu Tūhoe, possède d'ailleurs un statut de personne légale à part entière qui lui permet d'attaquer en justice tout individu ou société qui nuirait à son écosystème, ce qui constitue une première mondiale ! Dans de telles conditions, on peut s'attendre à découvrir une nature préservée.
Et pourtant, malgré son « titre de noblesse » cette Great Walk de l'île du Nord est délaissée par les locaux. Car aussi incroyable que cela puisse paraître, les visiteurs étrangers représentent 99% des marcheurs qui s'aventurent jusqu'ici.
Il s'agit pourtant de la Great Walk (payante) la moins chère de Nouvelle-Zélande. Dès lors, comment expliquer pareil désintérêt pour une randonnée qui figure pourtant dans le TOP 10 du pays ?
Great Walk | Lake Waikaremoana Track |
Point de départ | Waikaremoana Holiday Park |
Retour | En bateau-taxi |
Distance | 46 km |
Durée | 3-4 jours |
Stationnement | Gratuit (10 jours max) |
Site officiel | Département de la Conservation |
Tarif adulte (hut) | 32 $ par nuit |
Tarif adulte (camping) | 14 $ par nuit |
Tarif -18 ans | Gratuit |
Une région au passé tumultueux
Est-ce l'accès au parc qui pose problème ? Certes, la route de gravier depuis Rotorua que l'on déconseille en camping-car se révèle épuisante.
Mais celle depuis Gisborne n'est pas non plus une partie de plaisir ! Avec 2h15 de conduite (154 km) le village de Wairoa servira souvent de camp de base pour reprendre des forces.
Néanmoins, depuis quand a-t-on jamais vu les Kiwis reculer pour si peu ? Pourquoi diable ne mettent-ils jamais les pieds à Te Urewera ?
Une région si désertée par l'Homme que de nombreuses espèces d'oiseaux endémiques ayant disparu des autres parties de l'île du Nord y trouvent refuge (à l'exception notable du Weka) au milieu des fougères couronnées.
En réalité, Te Urewera possède une réputation particulière qui ne date pas d'hier. Cette région très difficile d'accès fut colonisée très tardivement entre 1915 et 1926 et la tribu qui occupait les lieux n'avait pas signé le traité de Waitangi.
Mais bien avant cette date fatidique et la déportation de la tribu Tūhoe par la force (et des techniques scandaleuses de destruction des récoltes pour affamer la population), les pahekas (colons britanniques) ne s'aventuraient pas pour autant dans les montagnes de Te Urewera.
Te Urewera signifie tout de même « pénis brûlé » en maori (sic).
Malgré la restitution du terrain à la tribu Tūhoe en 2013 (avec excuses officielles et indemnisation), il subsiste une sorte de blocage mental de la population qui conserve une forme de réticence à venir arpenter Lake Waikaremoana Track.
Explorez une nature préservée
Quoi qu'il en soit, vous serez surpris comme tous les voyageurs par la démesure d'un lac Waikaremoana qui occupe 56 km² et dont la Great Walk de 46 km ne contourne que la partie sud-ouest.
Malgré le relief montagneux, la région est balayée par des bourrasques qui vont et viennent par surprise accompagnées d'averses aussi brèves que soudaines. Un climat particulier très changeant reflété par la traduction du nom maori du lac (Waikaremoana signifie « mer d'eaux ondulantes »).
Peu importe, car cerné par les monts recouverts de forêts impénétrables, dénué de toute trace de modernité, le lac Waikaremoana demeure l'un des plus beaux de l'île du Nord sinon de tout le pays.
La Great Walk traverse plusieurs types de terrains, souvent en forêt, mais avec des points de vue à couper le souffle sur la région, le lac et les falaises abruptes.
À ce sujet, on soulignera que le brouillard suffit à gâcher l'expérience et s'il n'est pas forcément déconseillé de venir en basse saison, les mois chauds (nov-mars) seront préférables pour mettre toutes les chances de son côté.
En été, vous pourrez même prévoir les maillots, car vous aurez l'occasion de vous rafraîchir dans une eau cristalline réchauffée par le soleil.
L'expérience vous tente ? Dans ce cas il faut aborder la question du matériel et de la sécurité car l'on ne saurait s'engager dans pareille aventure les mains dans les poches !
Le matériel de randonnée adéquat
Avant toute chose, sachez que vous avez affaire à une « Tramping track ». En Nouvelle-Zélande, ce terme désigne une randonnée sur plusieurs jours en immersion dans la nature sauvage.
Une telle expérience en totale autonomie n'est pas pour tout le monde et ce n'est pas ici qu'il faudra tester ses limites ou ses chaussures neuves. Les débutants devraient s'abstenir pour ne pas prolonger la longue liste des abandons après une demi-journée d'ascension épuisante.
Car le dénivelé est souvent conséquent sur cette piste ! Toutefois, s'il faut s'attendre à des montées raides, des ponts suspendus et quelques cours d'eau à franchir, l'ensemble n'a rien d'insurmontable pour des marcheurs motivés.
Vous porterez votre matériel sur le dos ! Et si votre sac est de moins en moins lourd au fur et à mesure que vous dévorerez vos provisions, les réchauds à gaz, les ustensiles et autres sacs de couchage pèseront sur vos épaules du début à la fin. Autrement dit, il ne s'agit pas d'une promenade de santé !
La crème solaire et le répulsif à sandfies ne sont pas en option et je vous invite à consulter l'excellente page du Département de la Conservation qui répertorie l'équipement approprié pour mener à bien l'expédition. Vous constaterez que rien n'est laissé au hasard et que l'on doit arriver bien équipé tout en sachant à quoi s'attendre.
Même si les huts disposent de réservoirs d'eau potable, vous ne partirez évidemment pas sans quelques litres d'eau.
De niveau intermédiaire (et même facile pour les moins de 30 ans rompus à la marche en montagne), Lake Waikaremoana Track ne devient difficile que si l'on essaie d'aller plus vite que la musique.
Les étapes et refuges sur le sentier
Officiellement, il faut compter quatre jours pour venir à bout des 46 km d'un parcours qui ne forme pas une boucle pour relier Onepoto à Hopuruahine.
Une durée que l'on pourra réduire à deux jours au pas de course, mais que l'on réalisera en trois pour ménager ses genoux et profiter vraiment de l'expérience sans risquer la blessure.
Contrairement aux autres Great Walks qui se prévoient jusqu'à sept mois en amont, vous pourrez réserver vos refuges trois mois avant le départ en haute saison et pour ainsi dire du jour au lendemain sinon.
Pour se reposer et passer la nuit, il existe cinq refuges (huts) et campings sur l'ensemble du parcours. Voici les étapes conseillées par le Département de la Conservation :
Jour | Étape | Distance | Durée |
---|---|---|---|
1 | Onepoto à Panekiri Hut | 9 km | 4 h |
2 | Panekiri Hut à Waiopaoa Hut | 8 km | 3 h |
3 | Waiopaoa Hut à Maruiti Hut | 12 km | 5 h |
4 | Maruiti Hut à la fin | 17 km | 5 h |
Pour réaliser la randonnée en 3 jours, on fusionnera les deux premiers jours ou éventuellement les deux derniers (si l'on est très sportif) tout en sachant que la fin du parcours sera réduite de 4 km si l'on rentre en bateau taxi (ce qui sera le cas sauf surprise).
Si vous n'optez pas pour la tente, vous dormirez dans des dortoirs ou les boules quies seront indispensables pour repartir du bon pied le lendemain. Notez bien que si les refuges de Waiopaoa et Waiharuru ont été remis à neuf, il faut s'attendre à un confort spartiate, notamment à Panekire Hut.
Prenez garde au moment de planifier votre marche, car si certains guides associent la superbe Korokoro Fall à Lake Waikaremoana Track, il s'agit en réalité d'une extension en option de 4 km aller-retour. Il faut s'en sentir capable et adapter les provisions en conséquence.
Le service de bateau-taxi
Si vous avez lu attentivement mes explications, vous aurez noté que le parcours n'opère pas une boucle. Dès lors, comment revenir au point de départ où vous avez garé votre véhicule ?
À l'instar d'Abel Tasman ou de la Queen Charlotte Track dans les Marlborough Sounds, un bateau-taxi relie certaines étapes clés de cette Great Walk.
D'une capacité réduite à six passagers, cette navette est à réserver bien en avance auprès du Te Urewera Visitor Centre géré par la tribu Tūhoe (dont la réactivité n'a rien de proverbial).
Le service de bateau-taxi est proposé seulement d'octobre à avril.
Un bateau taxi qui n'attend personne ! Manquez la navette et vous en serez quitte pour une nuit supplémentaire en refuge (toujours prévoir plus de provisions que nécessaire pour pallier à une mauvaise surprise).
Navette | Water Taxi |
Adresse | Te Kura Whenua, Waikaremoana, Te Urewera |
Horaires | Consulter la page |
Téléphone | 64 6 837 3803 |
teureweravc@ngaituhoe.iwi.nz | |
Tarif adulte selon le trajet | 50 $ à 80 $ |
Tarifs 5-16 ans | 20 $ |
La fin du parcours se trouve à Hopuruahine, mais le dernier ponton du bateau-taxi se trouve au refuge de Whanganu, 4 km avant la ligne d'arrivée.
Les courtes randonnées alternatives
En définitive, Lake Waikaremoana Track mérite son titre de Great Walk. Mais aurez-vous le temps d'inclure une aussi longue expérience dans votre circuit en Nouvelle-Zélande ?
Si certaines personnes suggèrent de réaliser seulement le début de la randonnée, je le déconseille formellement. Certes, une marche de 4h A/R permet de rejoindre le premier point de vue spectaculaire sur le lac, mais faire autant de route pour un panorama ne me semble pas justifié.
D'autres guides de voyage suggèrent de rentrer en bateau-taxi à mi-parcours. Un conseil déjà plus intéressant si vous envisagez de suivre la Queen Charlotte Track qui ressemble un peu à la fin du parcours jusqu'à Hopuruahine.
Pour ma part, j'ai mieux à vous proposer, car il existe d'autres randonnées alternatives au sein de Te Urewera qui justifient le déplacement. Deux d'entre elles peuvent s'intégrer sans peine dans un road trip serré.
Ainsi, il suffit de trois quarts d'heure de marche A/R pour profiter d'un point de vue exceptionnel sur le lac Waikaremoana en grimpant au Lou's Lookout. Vous profiterez d'un panorama équivalent à ceux de la Great Walk à un moindre effort.
Un kilomètre plus loin, Onepoto Caves Track est une marche A/R de 35 min qui vous mène dans un univers de grottes à explorer. La vallée regorge de cavités à explorer à la torche et vous pourrez y passer des heures si cela vous chante.
Dans ces dédales, on raconte que le guerrier maori Tuwai de la Tribu des Ngāti Ruapani massacra une armée à lui tout seul en prenant les adversaires les uns après les autres, reproduisant ainsi le scénario du défilé des Thermopyles.
Son fantôme rôde peut-être dans les grottes, mais les Wetas en revanche vous attendent, alors faites attention où vous mettez les mains.
Le plus gros criquet du monde est inoffensif, mais si Weta signifie « dieu de la laideur » en maori, ce n'est pas pour rien !
Visite de l'Eastwoodhill Arboretum
L'Eastwoodhill National Arboretum of New Zealand se trouve à une petite demi-heure de route (35 km) de Gisborne dans les collines de Ngatapa à l'est de Te Urawera. C'est une attraction majeure de la région rarement mentionnée dans les guides !
À l'origine, on trouve un certain William Douglas Cook qui survit aux tranchées de la Grande Guerre et rentre au pays avec une idée qui l'habitera jusqu'à son dernier souffle.
Entre 1910 et 1967, notre homme dépense toute sa fortune jusqu'au dernier penny pour acheter des graines et des arbres afin de constituer un immense Arboretum dans une cette partie reculée de l'île du nord.
Mais qu'est-ce qu'un Arboretum, ce concept inventé au XVe siècle ? Il s'agit tout simplement de l'équivalent d'un jardin botanique classique, mais dédié aux arbres plutôt qu'aux fleurs et qui sert également à conduire des recherches.
À la mort de son fondateur, l'Arboretum continue de se développer et se donne pour mission officielle de conserver un maximum de variétés d'arbres en cas de conflit nucléaire mondial.
Si la guerre froide semble loin derrière nous, la menace s'est déporté à présent sur les conséquences d'un réchauffement climatique qui bouleverse les écosystèmes. L'étude et la protection des arbres restent d'actualité.
Quels arbres peut-on voir sur place ?
L'Eastwoodhill Arboretum n'a rien d'un jardin public et fait la fierté de la Nouvelle-Zélande à l'international ! Il occupe 135 hectares et ses plans d'eaux et vastes pelouses sont bordés de plus de 4000 variétés d'arbres dont près de 200 sont en voie d'extinction dans le monde.
La forêt (le terme de parc n'est finalement guère approprié) est divisée en plusieurs sections qui regroupent des plantations diverses.
Les plus anciennes occupent un terrain plat (Corner Park, Burnside, Circus), mais les nouvelles ont gagné les collines et portent des noms évocateurs comme Mexico Way, Canaan, Three Kings, Millennial Wood...
Si l'entrée est payante, le tarif est très raisonnable et une famille ne dépensera pas plus de 28 $. Une somme modique pour admirer des dizaines de variétés de Camélias, Rhododendrons, Érables, Chênes, Pruniers, Pins, Magnolias, Pommiers, Sapins, Sorbiers, Genévriers...
Si vous voulez observer quelques espèces de Nouvelle-Zélande, rendez-vous directement à la Native Reserve, mais ce n'est pas le sujet principal, les arbres de l'hémisphère nord étant à l'honneur.
Naturellement, les paysages de l'arboretum sont sous l'influence des saisons. Une visite au printemps prend tout son sens, mais ce sera l'automne qui fera le bonheur des photographes lorsque les feuilles alternent le vert avec le jaune, l'orange ou le rouge éclatant.
Quel sentier suivre dans l'Arboretum ?
Tout comme à Redwoods (Whakarewarewa) plus au nord, il faut se procurer une carte au centre d'accueil pour ne pas partir à l'aveuglette sur des sentiers qui forment un vaste dédale.
Même ainsi, il y aurait de quoi se perdre si des parcours n'avaient été spécialement balisés pour faciliter l'exploration autour de thèmes distincts.
Voici un bref résumé avec ce tableau classé par durée :
Piste | Durée | Distance | Difficultée | Description |
---|---|---|---|---|
Bleu | 45 min | 2 km | Très facile | Conifères et feuillus |
Rouge | 45 min | 1,7 km | Facile | Arbres natifs |
Jaune | 1h | 4 km | Facile | Essentiel du parc avec point de vues |
Marron | 1h | 3 km | Moyenne | Conifères et feuillus |
Violet | 1h | 4,5 km | Moyenne | Longe des crêtes via Mexico Way |
Vert | 3h | 5,1km | Moyenne | L'essentiel de l'arboretum |
La piste jaune est ma préférée, car elle offre des points de vue dans les hauteurs du parc et sera parfaite pour prendre des photos. Les dendrophiles (si vous en êtes, vous savez ce que cela signifie) suivront quant à eux la piste verte pour explorer l'essentiel des sections du parc.
Une connaissance des arbres (ne serait-ce que scolaire) serait un plus, mais les néophytes profiteront de la promenade comme les autres.
Si le cadre est idyllique, il faudra toutefois surveiller les enfants et éviter les contacts avec l'écorce des arbres qui peut être urticante.
Ayez une pensée pour Douglas Cook avant de repartir : son âme pure flotte sans doute quelque part dans les branches de son petit paradis sur Terre. À force de volonté, il a engendré un univers de conte de fées où l'on célèbre d'ailleurs de nombreux mariages.
Activité | Eastwoodhill National Arboretum of NZ |
Adresse | 2392 Wharekopae Rd, Gisborne |
Site internet | Consulter la page |
Ouverture | Tous les jours |
Horaires | 08:00 - 16:30 |
Téléphone | 64 6 863 9003 |
Tarif adulte | 15 $ |
Tarif senior | 12 $ |
Tarif -14 ans | 2 $ |
Tarif -2 ans | Gratuit |
Tarif famille (2 4) | 28 $ |
Baignade au Rere Falls
Les Rere Falls et le Rere Rockslide se trouvent à 45 minutes (47 km) de Gisborne, mais à seulement 12 km après l'Eastwoodhill Arboretum que je viens de présenter.
Les visites de ces deux merveilles naturelles engendrées par la rivière Wharekopae nous permettront de conclure ce guide de la région de Gisborne sur une note joyeuse.
Assurez-vous de prendre vos maillots de bain, de la crème solaire et des serviettes si vous voyagez en été, car vous en aurez besoin. Nous allons nous baigner dans ce qui s'apparente à un parc aquatique naturel.
Découverte de la chute
Prenons les visites dans l'ordre et attaquons avec les Rere Falls. La chute se devine dès le parking et vous la rejoindrez en moins d'une minute à pied.
Une chute qui compense sa faible hauteur de 5 m par une largeur de 20 m qui lui confère un certain charme.
Sans égaler les Whangarei Falls (plus hautes) ou les Huka Falls (plus puissantes), la Rere Falls a l'avantage d'être propice à la baignade.
S'il est possible de passer derrière la cascade en escaladant un passage où le débit est plus faible, n'allez pas vous croire sous une douche pour autant ! Avec un peu de prudence, les rochers glissants serviront de petits toboggans naturels pour le plus grand bonheur des enfants surveillés par les parents.
Avec une rivière bordée d'arbres et une vaste pelouse, c'est un spot idéal pour pique-niquer et jouer dans l'eau en profitant du grand bassin. Quand le vacarme de la chute finira par lasser, il sera tant de ranger les affaires pour passer à la suite du programme.
Activité | Rere Falls |
Adresse | Wharekopae River, Gisborne |
Ouverture | Tous les jours |
Tarifs | Gratuit |
Toilettes | Oui |
Parking gratuit | Oui |
Glissades au Rere Rockslide
Pour la seconde attraction, bien plus sportive, il vaut mieux reprendre la route, et conduire 2 km plus à l'ouest. Une fois garé, il suffit de marcher quelques minutes pour se retrouver bouche bée devant une formation étrange.
La rivière Wharekopae dévale une pente inclinée à 30°. Au fil des siècles, l'érosion a lissé la roche pour rendre l'ensemble particulièrement glissant.
Vous voilà donc en présence d'une sorte de toboggan naturel de 60 m de long qui aurait sa place dans un parc aquatique. La suite est aisée à deviner !
Vous pourrez glisser sur une planche de body board, une bouée ou même à plusieurs sur un tapis gonflable avant d'achever votre course sans heurts, mais bien éclaboussée dans un grand bassin.
Dans la pratique, l'exercice demande un peu d'entraînement. Il est probable que vos premières descentes s'achèvent sur les fesses, ce qui sera peut-être un peu douloureux dans le pire des cas !
Au coeur de l'été, le lieu est très fréquenté, tout particulièrement le week-end. Avec un peu de chance, vous pourrez emprunter une planche à quelqu'un, mais je vous suggère simplement d'en acheter une au supermarché Warehouse de Gisborne pour la modique somme de 15 $.
Après plusieurs descentes ponctuées d'éclats de rire ou de hurlement suraigus (à vous de voir si vous conservez un semblant de dignité), ereinté à force de remonter sur le côté par la pente, séchez-vous puis retrouvez-moi pour la conclusion de ce guide de Gisborne.
Activité | Rere Rockslide |
Adresse | Wharekopae River, Gisborne |
Ouverture | Tous les jours |
Tarifs | Gratuit |
Parking gratuit | Oui |
Notre avis sur Gisborne et la East Coast
Alors que faut-il penser de Gisborne ? Cette région oubliée par les agences de voyages qui n'y voient qu'un bastion maori trop excentré pour justifier une visite même éclair. Sagit-il vraiment d'une étape à bannir ou faut-il lui donner sa chance.
En réalité, tout dépend de votre approche ! Si votre planning ne permet qu'une visite de la ville, alors je pense que vous pouvez tirer un trait sur cette étape et ne pas l'inclure dans un road trip. Malgré sa population accueillante et ses plages parfaites pour apprendre à surfer, la capitale de la région ne peut rivaliser avec ses voisines.
En revanche, si vous avez 2-3 jours à consacrer à l'exploration en suivant mon itinéraire sur la Pacific Coast Highway, on peut sans hésiter classer Gisborne dans les incontournables de l'île du nord.
Si votre motivation première est de sortir de sentiers battus, vous tenez-là une opportunité de passer à l'acte tout à fait inattendu. Cette région est déserte, sauvage, absolument magnifique et n'attend que vous.
Plus encore, qu'il s'agisse d'escalanderle Mt Hikurangi pour admirer Māui Whakairo à l'aube ou de traversée des villages, Gisborne est en contact direct avec la culture maorie.
Plus encore qu'à Rotorua ou au musée Te Papa de Wellington, c'est ici que vous pourrez appréhender la tradition, mais aussi le mode de vue contemporain des maoris. Si vous cherchez l'authenticité, cela n'a pas de prix.
On conclura en affirmant que Gisbore récompense la curiosité au centuple. S'il vous faut de l'aide pour organiser votre séjour dans cette région injustement méconnue de Nouvelle-Zélande, n'hésitez pas à contacter l'agence locale partenaire de Kiwipal se fera un plaisir de vous rendre service.