Guide des visites
Ce guide complet vous présente Stewart Island (Rakiura), une île qui figure dans nos circuits Kiwipal à personnaliser selon vos envies.
L'île perdue de Nouvelle-Zélande
La troisième île de Nouvelle-Zélande est la plus petite du pays avec une superficie de 1746 km² équivalent à une vaste métropole comme Londres. Méconnue des Néo-Zélandais eux-mêmes, demeurée à l'écart du tourisme de masse, Stewart Island fait figure de « Terra incognita ».
Située à 30 km des Catlins de l'autre côté du détroit de Foveaux, Stewart Island est reliée aussi bien par avion depuis Invercagill (20 min de vol à 230 $ A/R environ) que par ferry au départ de Bluff (1h de traversée à 150 $ A/R environ).
Mais si l'on ne peut pas vraiment parler d'isolement, les quelques centaines d'habitants qui résident dans le village d'Oban sur la baie du croissant de lune (Halfmoon Bay) habitent une sorte de « no man's land ».
Aux origines, Stewart Island a été baptisée par William W. Stewart, un officier du navire Pegasus qui fut le premier à cartographier l'île en 1809, même s'il semble vraisemblable que le capitaine Cook l'ait précédé quelques décennies plus tôt.
En 1841, l'île obtient un statut de province sous le nom de « New Leinster » qui laisse présager l'établissement d'une colonie, mais la mesure sera vite oubliée !
Les explorateurs maoris avaient évidemment précédé les Occidentaux sur cette île depuis le XIVe siècle et l'avaient surnommée Rakiura, autrement dit le « ciel étincelant », sans doute à cause des aurores australes.
Mais selon la tradition, cette île que l'on appelle « Te Punga o Te Waka a Māui » est surtout assimilée à l'ancre qui aurait permis au dieu Māui de stabiliser son embarcation tandis qu'il pêchait l'île du Nord.
On y découvre une végétation luxuriante avec des eaux turquoise digne d'un paradis tropical malgré un continent arctique à seulement 2500 km à vol d'oiseau.
Le relief est vallonné avec un mont Anglem qui pointe à 980 m d'altitude et surplombe de vastes étendues de podocarpus quasiment impénétrables.
L'essentiel de l'île est sillonné par des sentiers de randonnées, mais la plupart des forêts originelles n'ont jamais été explorées par l'homme.
La Rakiura Track qui figure parmi les « Great Walk » de Nouvelle-Zélande demeure la voie royale pour découvrir ces paysages qui comptent parmi les plus sauvages du pays.
C'est une marche difficile sur plusieurs jours, essentiellement réservée aux randonneurs aguerris, mais qui justifie une présentation complète.
En réalité, le charme secret de Stewart Island réside dans la découverte de sa faune. Sur ces terres où l'homme reste minoritaire, les oiseaux prospèrent à l'abri des prédateurs.
D'innombrables espèces endémiques, toutes plus belles les une que les autres, nichent dans les branches quand elles ne vivent pas directement à même le sol, comme le célèbre kiwi brun !
Qui plus est, de petites îles satellites à l'abri des vents sont de véritables sanctuaires animaliers et l'exportation d'Ulva Island où se trouve une colonie de manchots à oeil jaune n'a pas d'équivalent en Nouvelle-Zélande.
Stewart Island est en quelque sorte l'ultime frontière en Nouvelle-Zélande : une terre presque à l'écart de la civilisation.
Alors si vous ressentez l'appel du large et le besoin de fuir la modernité pour retrouver la nature sauvage, vous avez trouvé votre bonheur !
Si l'on excepte les forêts du Fiorldand et les rivages oubliés d'Anatori en Nouvelle-Zélande, Stewart Island est l'une des dernières terres que l'homme ait choisi de laisser en paix.
Visite du village d'Oban
Niché au coeur d'Halfmoon Bay, Oban est l'unique village de Stewart Island. Baptisée par les colons écossais en hommage à une ville de leur pays natal du même nom (Oban signifie « petite baie » en gaélique), la minuscule bourgade compte à peine 400 âmes.
Dans ce coin perdu à l'écart du monde, ou l'électricité coûte une fortune et où l'on attend les ravitaillements par la mer, les pêches à la langouste ou à la morue sont les principales activités surtout en basse saison touristique.
En dehors d'Oban, les téléphones portables ne captent aucun signal et le temps semble suspendu.
L'éloignement a naturellement soudé la communauté. De temps à autre, la population s'amuse à imiter le village de Whangamomona sur l'île du Nord en proclamant son indépendance.
Des passeports fictifs sont vendus aux visiteurs de passage pour financer des travaux publics.
Le flux modeste, mais croissant des visiteurs depuis quelques années a permis à certains habitants de se reconvertir dans l'exploitation de beds and breakfasts et une poignée de restaurants ont ouverts leurs portes pour répondre aux besoins de la clientèle.
Nul n'aurait imaginé voir une crêperie française dans un endroit aussi reculé et pourtant la « Kiwi-French Creperie » existe bel et bien.
Plus dans le ton (si j'ose dire) le « KaiKart Takeaways » est un remarquable Fish'n chips dont la qualité rivalise désormais avec celle de Mangonui près du Cap Reinga à l'extrême opposé sur la carte de Nouvelle-Zélande !
Et à part cela ? Pas grand-chose si ce n'est un musée minuscule, le Rakiura Museum qui présente quelques photos anciennes et retrace l'histoire de l'île, mais dont l'entrée à 10 $ décourage les visiteurs qui lui préfèrent l'église presbytérienne de Kamahi Road dont le toit rouge rappelle la célèbre petite chapelle d'Akaroa.
Alors, si charmant soit-il, le village d'Oban est avant tout un camp de base d'où partent des sentiers de randonnées (comme le Rakiura Track) ou les excursions en bateau taxi pour Ulva Island.
Mais le farniente reste envisageable à Bathing Beach, la plage la plus populaire de l'île dont les eaux étincelantes incitent à la baignade en dépit d'une eau glaciale.
On cherchera vainement l'imposante sculpture de chaîne forgée dépeinte dans les guides de voyages par des rédacteurs qui n'ont sans doute jamais posé un pied sur l'île.
L'oeuvre d'art originale se trouve en réalité à Lee Bay, à 5 km au nord de la ville (soit 10 minutes en voiture ou une heure de marche).
Cette création de l'artiste Russell Beck est un clin d'oeil amusant à la légende maorie qui présente Stewart Island comme l'ancre qui aurait aidé le dieu Maui à pêcher l'île du Sud.
L'oeuvre a déplu à certains « indépendantistes » et la marque laissée par une balle de fusil tirée sur la chaîne le jour même de son inauguration est encore visible.
Les maillons de la chaîne colossale partent en direction de l'île du Sud ou une autre sculpture identique a été installée il y a quelques années à Bluff pour créer l'illusion d'un véritable rattachement sous-marin.
Symboliquement, l'oeuvre marque aussi le début de la célèbre Rakiura Track que je vais vous présenter.
Rakiura Track, la grande randonnée
Le parc national de Rakiura couvre 80% de Stewart Island et comporte près de 280 km de pistes dont la plus célèbre est la Rakiura Track, une des grandes randonnées (Great Walks) de Nouvelle-Zélande.
Le sentier qui traverse des forêts pluviales alterne les plaines de marécages avec les dunes splendides en bord de mer. Il offre un concentré de nature sauvage dont l'écosystème est demeuré intact depuis des milliers d'années.
Toutefois, loin d'être un paradis pour randonneur débutant, la Rakiura Track est une piste exigeante qui requiert une excellente condition physique malgré un dénivelé faible qui ne dépasse jamais les 350 m.
Le sentier réalise une boucle, mais comprend des itinéraires secondaires qui portent l'ensemble du parcours à 125 km pour 9 à 11 jours de marche !
Mais l'immense majorité des randonneurs optent pour la version « courte » de 71 kilomètres qu'ils accomplissent en 4 à 6 jours selon leur entraînement.
Randonnée | Rakiura Track |
Catégorie | Great Walk |
Difficulté | Élevée |
Distance | 71.5 km |
Durée | 4-6 jours |
Informations | Portail du DOC |
Réservations | Site officiel |
Tarif entrée | Gratuit |
Tarif adulte par nuit | 24 $ |
Tarif enfant par nuit | 12 $ |
Les nuits en refuge
Si l'accès au parc National est gratuit, les refuges payants (huts en anglais) accueillent les marcheurs en fin de journée.
On y trouve des lits superposés avec des matelas, du bois pour se chauffer, de l'eau potable, des toilettes et un coin cuisine, mais c'est à peu près tout.
Du camping amélioré en somme, relativement spartiate et qui implique de voyager avec ses provisions et le matériel adéquat pour cuisiner ses repas. Sur plusieurs jours, cela représente bien des kilos à porter sur son dos !
Les refuges doivent être réservés sur le site du département de la conservation ou directement au centre d'accueil d'Oban avant le départ.
Attaquer la Rakiura Track est une décision qui ne se prend pas à la légère et reste déconseillée si l'on n'a jamais réalisé de randonnées sur plusieurs jours.
Pour vous donner une idée plus précise des efforts à fournir, voici les distances et durées de chaque étape de la version longue du parcours.
Départ | Arrivée | Durée | Distance |
---|---|---|---|
Halfmoon Bay | North Arm Hut | 5h | 12 km |
North Arm | Freshwater Hut | 6-7h | 11 km |
Freshwater Hut | Freds Camp Hut | 5h | 10 km |
Freds Camp Hut | Rakeahua Hut | 5h | 12km |
Rakeahua Hut | Doughboy Bay Hut | 8h | 16 km |
Doughboy Bay Hut | Mason Bay Hut | 6-7h | 18 km |
Mason Bay Hut | Freshwater Hut | 3-4h | 15.5 km |
Freshwater Hut | North Arm Hut | 6-7h | 11 km |
North Arm Hut | Halfmoon Bay | 5h | 12 km |
Une météo capricieuse
À la difficulté de gérer ses efforts s'ajoute le caractère hautement instable du climat. Stewart Island ne connaît pas des températures polaires, mais les maximales ne dépassent pas 15°C en été et tombent à 9°C en basse saison.
Des moyennes qui n'excluent pas des pics, mais impliquent de s'habiller plus chaudement que dans le reste du pays à la même période !
Le climat océanique apporte des précipitations importantes et l'on compte 275 journées de pluie chaque année. La météo est au gris la plupart du temps et les journées ensoleillées où le vent ne souffle pas sont peu fréquentes !
Il faut franchir le fleuve Freshwater et les vallées de Rakeahua Valleys avant de longer Mason Bay. Certaines parties du parcours peuvent être inondées et contraindre les marcheurs à faire demi-tour.
S'enfoncer jusqu'aux genoux dans la boue n'est pas à exclure et il ne faut pas craindre de se salir avant de se doucher à l'eau froide en fin de journée.
C'est pourquoi, afin de minimiser les risques et éviter les sections les plus rudes, il est recommandé d'organiser un retour en bateau taxi depuis Freshwater Landing, Freds Camp ou Rakeahua Hut. Personne ne vous jettera la pierre et vous profiterez néanmoins de l'essentiel du paysage.
Les précautions à observer
La Rakiura Track reste peu fréquentée (sinon déserte) en basse saison. Par conséquent, même si la piste reste ouverte en hiver, il est recommandé de se lancer dans cette aventure uniquement en été (décembre à février).
Dans la mesure où le signal GSM ne passe pas dans l'île, les smartphones ne seront d'aucune utilité en cas d'urgence.
Posséder un tracker GPS est donc fortement recommandé, a fortiori si vous partez seul. Mais la précaution de base consiste évidemment à communiquer sa feuille de route à une tierce personne avant le départ.
Le site Internet Oudoor Intentions permet de déclencher l'envoi de secours si vous ne donnez pas signe de vie dans un délai escompté.
Notre avis sur Rakiura Track [Notre avis sur Stewart Island]
Les mauvaises langues vous diront que la Rakiura Track ne devrait pas être une Great Walk de Nouvelle-Zélande et qu'elle ne doit son élection qu'à la nécessité de proposer une randonnée sur la troisième île du pays. Cette rumeur a couru et court encore, mais elle est totalement infondée.
En réalité, la Rakiura Track est la moins fréquentée des grandes randonnées du pays. Les photos qui révèlent sa splendeur ont mis du temps à se répandre sur la toile.
Les photos de Stewart Island que nous publions sur Kiwipal lui rendent déjà justice, mais il faut toutefois reconnaître que cette randonnée difficile est souvent gâchée par une pluie omniprésente.
Avec de l'expérience, l'équipement nécessaire et les précautions de bon sens, cette longue marche justifie les efforts consentis et demeure un accomplissement particulièrement gratifiant.
Ulva Island, l'île aux oiseaux
Rakiura Track peut décourager les randonneurs les plus endurcis, mais il existe une activité bien plus adaptée au grand public. Ulva Island est une île aussi vaste qu'un arrondissement parisien (269 hectares) à seulement deux kilomètres au large d'Oban dans le Paterson Inlet.
De son véritable nom maori « Te Wharawhara », Ulva island a été baptisée en l'honneur d'une île d'Écosse dont les premiers colons de la région étaient originaires et qui s'établiront aussi à Dunedin.
L'île servait jadis de camp de base avec l'établissement de la poste locale qui délivrait le courrier par bateau et dont le bâtiment existe toujours.
Après une campagne d'extermination des prédateurs (rats, possums...), Ulva Island est devenue un sanctuaire animalier où le Département de la Conservation a réintroduit avec succès plusieurs espèces menacées.
Certes, la Nouvelle-Zélande n'est pas avare en sanctuaires animaliers, quitte à les installer en plein centre-ville comme à Wellington avec le Karori Wildlife Sanctuary de Zealandia.
Et pourtant, Ulva Island surpasse aisément toutes ces merveilles et propose de loin la meilleure expérience du pays en la matière !
La traversée en bateau-taxi
Le trajet en bateau-taxi pour gagner Ulva Island est une simple formalité au départ de Golden Bay à la sortie sud d'Oban.
La compagnie « Rakiura Charters » assure l'embarquement des passagers et contrôle les équipements de randonnées pour s'assurer de ne pas importer des substances (pollens, graines) susceptibles d'altérer l'écosystème fragile de l'île.
L'exploration d'Ulva Island implique un minimum de préparatifs et il faut prévoir notamment :
- Imperméable
- Eau potable
- Lunettes de soleil
- Crème solaire
- Jumelles
La traversée dure 10 à 20 minutes selon la météo et l'on profite de commentaires audio durant la navigation. Un trajet qui permet souvent d'admirer les albatros « Mollymawk » de l'hémisphère sud qui guettent les bateaux de pêche avec gourmandise.
Cet albatros endémique a la capacité incroyable d'étendre son gosier pour avaler des poissons de plus grande taille.
Le débarquement sur Ulva Island a finalement lieu près de l'ancien bureau de poste de 1872 laissé à l'abandon jusqu'en 1923 puis repris en main par les conservateurs de l'île.
Découverte de la faune de l'île
Les sentiers qui facilitent l'exploration d'Ulva Island sont balisés et entretenus sans tomber dans un excès que l'on déplore parfois en Nouvelle-Zélande.
Ainsi, la piste contourne des arbres morts cernés de fougères qui auraient été tronçonnées partout ailleurs avant de serpenter dans une forêt de rimus, ratas, kamahis et totaras qui sont toutes des espèces endémiques.
Quatre circuits interconnectés permettent de faire un tour complet de l'île en 3-4 h sans se presser pour autant et avec de multiples pauses pour repérer les oiseaux qui chantent dans les arbres.
Et ce n'est pas le choix qui manque avec des robins qui escortent les marcheurs et semblent tout droit sortis d'un film de Walt Disney.
On s'extasie aussi devant les nestors superbes (le perroquet kākā des forêts), les kererus (les pigeons géants de Nouvelle-Zélande), les fantails, les tui au chant robotique surprenant ou les bellbirds et autres huîtriers (oystercatchers).
Ajoutez en prime le mohua, un oiseau rare (visible également près de Haast Pass sur la West Coast) et le fameux wekas, cet oiseau batailleur qui ne craint pas l'homme et pousse l'effronterie jusqu'à fouiller dans les sacs à dos
Les kākāriki (des perruches vertes à front rouge) sont aussi de la fête et avec un peu de chance on admire même des manchots à oeil jaune qui se reposent sur les rochers en bord de mer.
Selon la formule choisie, la compagnie Rakiura charters vous laissera partir seul à l'aventure (Freedom Walk) ou vous bénéficierez de la présence d'un guide animalier expert (Guided Walk).
Évidemment, la sortie avec un guide s'avère infiniment plus intéressante, non seulement parce que l'on apprend davantage sur la faune, mais surtout parce que l'accompagnateur qui connaît les chants des oiseaux et les habitudes des espèces permet de savoir immédiatement ou porter son regard.
Visite | Ulva Island |
Catégorie | Visite guidée |
Organisateur | Rakiura Charters |
Difficulté | Facile |
Départ | 08:30 à Golden Bay |
Durée | 3-4 h |
Réservations | Site officiel |
Participants | Min 2 adultes |
Tarif adulte | 130 $ |
Tarif enfant | 60 $ |
Tarif -5 ans | Gratuit |
Si toutefois vous optiez pour la sortie en totale autonomie à 35 $ seulement par adulte (15 $ par enfant), il est recommandé d'acheter le guide d'Ulva Island vendu par l'opérateur pour quelques dollars.
Consultez-le la veille du départ pour être en mesure d'identifier plus aisément les oiseaux.
Rencontre avec le kiwi brun
Paradoxalement, la probabilité de rencontrer un Néo-Zélandais ayant déjà observé un oiseau kiwi dans la nature est proche de zéro. Voilà qui est plutôt surprenant quand on sait que les habitants se sont eux-mêmes surnommés « kiwis » après avoir fait de ce timide oiseau sans aile la mascotte de leur pays !
En Nouvelle-Zélande, les kiwis sont partout, des stylos aux cartes postales jusqu'aux paquets de lessives et si l'on entend parfois leur râle dans les bois à la nuit tombée, ils demeurent pratiquement invisibles.
Assiter à la remise en liberté de kiwis à Whangarei reste une alternative intéressante.
L'espèce est à ce point menacée d'extinction qu'il s'avère infiniment plus simple de visiter un parc animalier comme celui de Rainbow Springs à Rotorua que de s'aventurer en forêt à la recherche du célèbre animal.
Stewart Island fait figure d'exception et de paradis sur terre pour les kiwis. À un point tel que le kiwi brun (tokoeka en maori) de l'île n'est nullement menacé d'extinction avec une population estimée à 20.000 individus.
Le kiwi de Stewart Island adopte même un comportement diurne à l'opposé de ses congénères du reste du pays. La petite bête se paye même le luxe de respecter la parité avec des parents qui couvent les oeufs à tour de rôle et s'occupent de leur progéniture pendant deux ans !
L'observation des kiwis implique toutefois le strict respect des règles suivantes destinées à ne pas effrayer le petit animal :
- Interdiction de prendre des photos avec un flash
- Interdiction de s'approcher
- Interdiction de parler
Les kiwis ne sont pas rares sur Stewart Island et vous pourriez en croiser en début de soirée lorsqu'ils se promènent aux abords d'Oban en quête de nourriture avant la nuit.
Mais pour être quasiment certain d'admirer la mascotte de Nouvelle-Zélande, il vaut mieux recourir à un accompagnement.
Les guides de la compagnie « Ruggedy Range » proposent différentes sorties pour observer les kiwis dans les environs d'Oban.
La sortie la plus longue de trois heures étant hors de prix, vous ne perdrez pas au change en optant pour la formule de deux heures déjà plus abordable.
En chemin, vous croiserez probablement des wekas (une espèce que l'on confond souvent à tort avec le kiwi), mais rassurez-vous, les chances de rencontrer un authentique kiwi sont de 90% toute l'année !
Visite | Kiwi Spotting |
Organisateur | Ruggedy Range |
Difficulté | Facile |
Horaire Sep - Avr | 19:30 ou 21:30 |
Horaire Dec - Jan | 21:30 ou 22:00 |
Durée | 2 ou 3 h au choix |
Réservations | Site officiel |
Participants | Min 6 adultes |
Tarif adulte | 100 $ |
Tarif enfant | 85 $ |
Notre avis sur Stewart Island
Les visiteurs étrangers ignorent jusqu'à l'existence de Stewart Island. Depuis les débuts de Kiwipal nous pouvons compter sur les doigts de la main les voyageurs qui nous ont questionné au sujet de la troisième île de Nouvelle-Zélande.
Même de petites îles comme Rangitoto Island ou Waiheke Island au large d'Auckland jouissent d'une véritable popularité.
Bien plus vaste, Stewart Island possède pourtant un nombre restreint d'hébergements et les tours opérateurs préfèrent passer sous silence son existence de peur de devoir organiser une escale compliquée.
En dépit de cela, et depuis quelques années, la notoriété de Stewart Island va grandissante, en partie à cause d'Ulva Island qui offre un spectacle unique au monde, mais aussi grâce à la possibilité d'observer le kiwi dans son habitat naturel.
Paradoxalement, les plus beaux paysages de Stewart Island ne sont pas tous situés sur la Rakiura Track, car il existe d'autres centres d'intérêt magnifiques, mais accessibles exclusivement en bateau taxi.
Port Pegasus par exemple dont les collines de Bald Cove sont couronnées de rochers immenses qui semblent avoir été déposés par des géants.
Mais vous l'aurez compris, c'est avant tout Ulva Island qui justifie le déplacement à condition naturellement d'être intéressé par l'observation des oiseaux. Dans ce cas, il n'y a pas d'équivalent en Nouvelle-Zélande.
Pour en profiter, certains voyageurs réalisent la navette en avion ou en ferry sur la journée, ce qui s'avère peu recommandable. Oban est un village charmant, très accueillant et qui justifie bien de passer une nuit sur place, ne serait-ce que pour tenter sa chance avec les aurores australes.
Car si le ciel étoilé au-dessus d'Oban n'a rien à envier à celui de Tekapo où se trouve le plus grand observatoire du pays, il ne faut pas oublier que le nom maori de l'île signifie « ciel étincelant ».
L'International Dark Sky Association a d'ailleurs décerné à Stewart Island le titre de « Dark Sky Sanctuary ».
Comme leurs cousines boréales du nord, les aurores australes se produisent près des pôles magnétiques lorsque les particules de lumière en provenance du soleil entrent en collision avec les gaz de l'atmosphère.
Stewart Island est à bonne distance du pôle Sud (2500 km) et si le phénomène n'est pas systématique (encore faut-il bénéficier d’un ciel dégagé) les chances de profiter du spectacle sont bien réelles toute l'année.
Avec sa grande randonnée, ses kiwis et ses oiseaux uniques au monde, ses belles plages ou ses aurores australes, Stewart Island propose des expériences exceptionnelles hors des sentiers battus.
C'est une île sauvage que seule une minorité de Néo-Zélandais peut se vanter d'avoir visitée.
Les voyageurs qui ont l'amour des grands espaces et ressentent l'appel du large seront attirés comme par un aimant.
Ils viendront chercher l'aventure sur Stewart Island en se disant que pour une fois, loin de tout discours marketing, ils seront enfin seuls au monde dans la nature.