Aventures sur les rives du lac Taupo.

Guide de la visite

Par Guillaume Poser une question Contact Expert Nouvelle-Zélande

Avec 193 km2 et une profondeur record de 186m, le lac Taupo de Nouvelle-Zélande pourrait engloutir la cité état de Singapour ou une ville comme Paris. Dans la légende maorie, l'explorateur Tia découvrit le lac Taupo et le baptisa « Taupō-nui-a-Tia » c'est à dire la « Grande cape de Tia » pour une raison mystérieuse qui s'est perdue dans la nuit des temps.

Il ne faut pas se fier aux apparences, car ce lac paisible cache en réalité la caldera d'un super volcan dont l'éruption titanesque, quasi apocalyptique survint il y a 26 500 ans.

Notre esprit peine à imaginer une éruption dont la violence fut telle que 1170 km3 de roches furent propulsés dans les airs en quelques secondes.

Après ce qui fut l'éruption volcanique la plus puissante des 70.000 dernières années, une seconde éruption se produisit au même endroit, mais cette fois durant notre ère. L'éruption Hatepe en 181 après Jésus-Christ fut loin d'égaler la précédente catastrophe, mais projeta toute de même 100 km3 de matières incandescentes.

À cette époque, l'île du Nord de la Nouvelle-Zélande n'était pas encore peuplée (les Maoris arriveront douze siècles plus tard), mais les témoignages écrits qui nous sont parvenus confirment qu'un ciel rouge fut observé de la Chine jusqu'à Rome et que le climat de toute la planète fut affecté.

De nos jours, les 25.000 habitants de la ville de Taupō qui s'étend au bord du lac peuvent dormir tranquilles, car si l'activité volcanique se manifeste encore, avec une terre qui fume par endroit, le réveil du volcan ne devrait pas se produire avant une dizaine de milliers d'années.

En attendant une catastrophe qui ne viendra peut-être jamais, Taupō est devenue une étape touristique majeure qui offre des activités aussi variées que la randonnée, les promenades à vélo, le jet boat, le rafting sur rapides et même le parachutisme.

Hôtels, boutiques et restaurants ont poussés comme des champignons pour accueillir un flot de visiteurs croissant chaque année. Des voyageurs qui transitent entre le Tongariro Crossing et la cité géothermique de Rotorua et passent immanquablement par les célèbres Huka Falls avant de s'arrêter à Taupō pour quelques heures ou la nuit.

Et c'est justement pour vous permettre de tirer le meilleur parti de votre escale que je vais passer en revue les principales activités de Taupō en allant visant l'essentiel. Mais avant d'explorer la région, je propose de commencer par découvrir la ville en cherchant un restaurant pour reprendre des forces.

Avec ses restaurants, galeries d'art et boutiques de souvenirs, Taupō accueille une clientèle étrangère considérable et se pose en camp de base pour des activités sportives de plus en plus folles qui comprennent même le saut à l'élastique.

Contrairement à une ville comme Queenstown qui possède une atmosphère électrique et un côté Disneyland, Taupō semble vivre au ralenti comme si la présence du lac avait le don d'absorber l'énergie des voyageurs. Chacun va-et-vient dans la bonne humeur entre les motels bon marché et les lodges de luxe.

Sans arriver à savoir s'il pourraient vivre ici le restant de leurs jours, les voyageurs sentent la tension accumulée par des heures de route disparaître.

Au coeur de l'été, le vent frais qui souffle depuis le désert du Tongariro fait du bien et l'on se promène dans les rues sans s'éloigner vraiment du lac.

Depuis quelques années, des street arts colorés qui rappellent ceux de Christchurch sont venus égayer les rues et l'on se surprend à flâner d'une boutique de souvenir à l'autre sans forcément acheter. Une marche qui creuse l'appétit et pousse le visiteur à se mettre en quête d'une bonne table.

Avec une centaine d'adresses pour casser la croûte, Taupō offre un choix déconcertant pour une ville de taille moyenne !

Toutes les cuisines du monde sont bien représentées avec des Steak Houses et des pubs en pagaille, beaucoup d'enseignes asiatiques et des Indiens, tant et si bien que l'on ne sait plus où donner de la tête et encore moins choisir !

Vous pourriez suivre votre instinct (cela fait parti du charme des vacances), mais je vais néanmoins partager mes trois adresses préférées et vous ferez de toute manière comme bon vous semble.

Storehouse Café

Le Storehouse est sans doute le meilleur café de Taupō pour prendre le petit déjeuner, avec des oeufs cuisinés à votre convenance, un jus d'orange pressé et du café serré avant d'attaquer une journée bien chargée.

Les bols à composer le midi à base de produits frais et healthy, sucrés comme salés, sont succulents et copieux sans être pesants pour vous éviter de somnoler en début d'après-midi au lieu de repartir à l'aventure.

Les muffins géants à emporter comme les gaufres ou les crêpes devraient vous redonner le sourire après une belle activité, mais n'espérez pas en profiter à l'heure du goûter, car le Storehouse ferme ses portes à 15h. Les Kiwis ont la réputation d'être des couche-tôt, mais l'on bat ici un record !

Un Mac Donald's en avion

Taupō possède le Mc Donald's le plus « cool du monde » après avoir reçu les votes des clients qui ont élu l'enseigne parmi les 34.000 restaurants de la célèbre marque au Big mac.

Un authentique avion DC-3 de la Seconde Guerre mondiale a été reconverti en salle à manger. L'inclinaison du bimoteur rend l'expérience particulière et vous devrez surveiller votre sundae pour ne pas le retrouver sur vos genoux.

Sans vouloir snober le fast food américain que je fréquente aussi à l'occasion, ce sera pourtant la première fois que vous me verrez recommander un Mc Donald’s en Nouvelle-Zélande.

Une visite qui amusera surtout les enfants, mais peut-être moins leurs parents qui auront davantage souffert des genoux durant les 24h de leur vol interminable depuis l'Europe.

Quitte à déjeuner sur le pouce autant choisir une chaîne néo-zélandaise comme Burger Fuel également présente à Taupō, ou opter pour un Tank Juice qui donne bonne conscience, mais ce sont vos vacances et qui suis-je pour juger ?

Le Malabar

Pour les Français, le Malabar évoque naturellement le chewing-gum de l'enfance avec son surfeur musclé sur l'emballage, mais il s'agit ici du restaurant indien le plus réputé de Taupō et peut-être même de la meilleure adresse gastronomique de la ville !

Idéal pour dîner, le Malabar (qui est en réalité une région au sud de l'Inde) propose une cuisine d'inspiration indienne et népalaise.

Et si la devanture du restaurant ne paie pas de mine, la salle est déjà plus accueillante et la présentation des plats tout à fait remarquables.

Les classiques de la cuisine indienne à base de viande épicée sont au menu, mais la carte conviendra tout autant aux végétariens avec des plats raffinés comme l'al makhani à base de lentilles noires et l'akabari kofta (des boulettes de fromage et d'amandes).

Les saveurs sont exquises et je n'ai encore jamais vu un restaurant faire à ce point l'unanimité en Nouvelle-Zélande.

L'office de tourisme ne l'avouera pas facilement, mais il fait plus froid à Taupō que dans le reste de l'Île du Nord en raison du caractère largement désertique du plateau central.

Toutefois, si les moyennes affichent 23°C en été, des journées plus chaudes n'ont rien d'exceptionnel et la baignade dans le lac reste envisageable.

Des six plages existantes, la meilleure est heureusement la plus facile d'accès, et pour cause : Main Beach Taupō se trouve directement sur la promenade face à la ville. S'il y a bien une fine zone de sable, la plupart des vacanciers s'installent plutôt sur l'herbe en contrebas de la route.

À l'image d'une Hot Water Beach dans la péninsule de Coromandel, la présence de rivières de magma souterrain permet de creuser des spas naturels dans le sable pour se reposer en contemplant les sommets lointains du Tongariro de l'autre côté du lac.

Encore faut-il savoir ou s'installer, mais il suffit de suivre les locaux munis d'une pelle pour trouver le bon filon.

L'eau du lac est si pure qu'elle demeure limpide jusqu'à ce que l'on perde pied. Une distance suffisante à la nage pour voir passer les truites introduites pour le plaisir de la pêche.

Toutefois, si l'eau fraîche reste agréable en été, l'expérience est généralement de courte durée, et les vacanciers sont loin d'égaler la traversée de 40 km que réalisent certains champions lors d'une compétition annuelle.

Il n'y a pas de véritables vacances sans crèmes glacées (c'est en tout cas ma philosophie). La petite roulotte à bandes blanche et rouge de « Three Little Kiwi’s Gelato » devrait contribuer à la réussite du séjour, puis il sera temps d'aller admirer les golfeurs du lac !

Le lac Wanaka sur l'île du Sud possède lui aussi son glacier d'exception.

Car le lac Taupō possède un « hole in one » avec une épreuve ouverte à tous qui consiste à frapper une balle de golf en espérant réaliser un « trou en un », mais avec une particularité : le trou à viser se trouve sur une minuscule barge flottante à cent mètres sur le lac.

Les visiteurs qui se sont entraînés préalablement au Kinloch Golf Club (un golf conçu par le champion Jack Nicklaus) auront peut-être un peu plus de chances que les autres, même si l'objectif à atteindre semble impossible.

Chaque participant peut se livrer à trois essais pour la modique somme de 1,5 $. Dans la pratique, les chances de réussite sont dignes d'une machine à sous de casino, même si pour 15, 25 et 40 $ vous aurez respectivement droit à 15, 30 ou 50 balles supplémentaires.

Les balles qui finissent à l'eau sont évidemment récupérées et ne restent pas polluer le lac indéfiniment !

Réussissez le coup parfait en plaçant la balle dans le trou rouge et vous repartirez avec 10.000 $ et une bouteille de champagne !

Mais si vous échouez, consolez-vous en pensant à l'activité suivante qui sera infiniment moins frustrante, car je vais vous emmener en kayak sur le lac.

Après avoir achevé une formation de sculpteur au sein de la communauté maorie, Matahi Whakataka-Brightwell revint sur les terres de ses ancêtres à Taupō où il fit la découverte d'une alcôve naturelle dans la roche d'une falaise de Mine Bay en bordure du lac Taupo.

Matahi décida de sculpter le visage du légendaire Ngatoroirangi qui guida les tribus Tūwharetoa et Te Arawa jusqu'au lac il y a 900 ans. Après quatre années d'un travail acharné, l'artiste fit don de l'oeuvre achevée à la ville de Taupō.

Avec ses quatorze mètres de hauteur, la face tatouée de Ngatoroirangi taillée dans la roche est supposée protéger les habitants contre la fureur du volcan qui dort sous la surface du lac.

L'oeuvre monumentale possède une esthétique remarquable qui témoigna de la vitalité de la culture maorie et démontre la transmission d'un savoir-faire exceptionnel de génération en génération.

Seule une traversée sur le lac permet d'admirer un tel tour de force. Chaque jour, de nombreux voiliers chargés de voyageurs sillonnent le lac jusqu'au Māori Rock Carvings en 2h30, mais les plus pressés optent pour les bateaux à moteur qui font la navette en 1h30 en sacrifiant toutefois un peu de charme pour gagner du temps.

Pour d'autres sorties, consultez notre guide du kayak en Nouvelle-Zélande.

Toutes ces sorties ne sauraient rivaliser avec celles organisées en kayak par la compagnie « Mustdo New Zealand ». Chaque kayak de mer accueille des pagayeurs en tandem et l'intégralité de l'équipement avec les gilets de sauvetage est fournie.

Les participants sont simplement tenus de venir avec un maillot de bain et une serviette de plage sans oublier les lunettes de soleil, le couvre-chef et la crème à bronzer pour ne pas rôtir à cause de la réverbération.

L'aventure commence à Acacia Bay et la progression s'effectue de crique en crique en longeant des falaises, dont la végétation abondante qui dépasse au sommet fourni de l'ombre et apporte un peu de fraîcheur.

Chemin faisant, le guide qui encadre l'expédition apporte un éclairage passionnant sur l'histoire de la région et sur les secrets du lac.

Enfin, après six kilomètres au fil de l'eau, le visage géant de Ngatoroirangi apparaît et surplombe les visiteurs qui peuvent l'admirer à leur aise, dans de meilleures conditions que les passagers des navires de plaisance.

Et lorsque vient le moment du retour, le guide accroche les kayaks ensemble et tend une voile pour rentrer en un temps record.

Avec 220 km de pistes magnifiques aménagées aussi bien pour les familles que pour les amateurs de sensations fortes, Taupō fait figure de paradis pour les cyclistes.

Parmi les itinéraires proposés, The Great Lake Trails, Timber Trail et Waikato River Trails appartiennent au New Zealand Cycle Trail, un réseau qui parcourt tout le pays du nord au sud.

Plusieurs guides ne suffiraient pas pour développer le sujet et vous ne disposez probablement pas des semaines requises pour couvrir de telles distances en vélo durant vos vacances...

Voilà pourquoi j'ai opté pour une simple présentation de la « Great Lake Trails » qui est sans doute la plus connue des pistes de la région.

Bien entendu, vous pouvez réaliser seulement quelques segments de ce circuit de 71 km sur une demi-journée avant de reprendre la route.

Pour cela, il vaut mieux commencer à pédaler à partir du village de Kinloch qui sert de camp de base à seulement 20 km de Taupō. Rien ne vous oblige à y passer la nuit, mais vous y trouverez des hébergements et des restaurants de qualité au bord d'une marina qui offre une belle vue sur le lac.

De la sorte, vous pourrez attaquer directement les pistes qui ont été tracées pour longer la berge puis les falaises en offrant des points de vue spectaculaires sur le lac avant de s'enfoncer en forêt pour rejoindre des cascades.

Les cyclistes du dimanche s'en sortiront s'ils possèdent une bonne condition physique. Le seul véritable inconvénient réside plutôt dans le nombre restreint de loueurs de vélos basés à Kinloch.

Certains voyageurs opteront pour les services de FourB qui assure le transport depuis Taupo en navette. Hélas ! Avec des vélos à 60 $ la journée, le tarif donne à réfléchir.

Heureusement, la compagnie Taupo Bike Hire vient d'ouvrir un antenne à Kinloch, même s'il faudra se contenter de simples VTT sans pouvoir louer les derniers modèles électriques à la mode.

Si vous craignez pour vos mollets, ou vous voyagez en famille avec des enfants, il sera sans doute plus indiqué de réserver des vélos directement à Taupō. La piste de 30 km a/r reliant la ville au barrage d'Aratiatia en passant par les célèbres Huka Falls fera votre bonheur.

La rivière Waikato qui est alimentée par les eaux du lac Taupo traverse la ville au nord puis s'écoule en pente sur une vingtaine de kilomètres avant de rejoindre un goulot d'étranglement qui engendre un courant d'une rare violence.

Avec une pression folle, l'eau tombe d'un promontoire de onze mètres avec une concentration en oxygène si forte que les célèbres Huka Falls nous apparaissent teintées d'une couleur turquoise éclatant.

En langue maorie, le terme « pahuka » désigne la mousse ou l'écume, et le mot « huka » désigne le sucre.

En soi, ce n'est pas tant la hauteur des Huka Falls qui est impressionnante, car l'on trouve des chutes plus vertigineuses dans les environs de Tauranga plus au nord. C'est le débit phénoménal qui hypnotise les visiteurs quand on songe qu'il se déverse près de 220.000 litres d'eau à la seconde !

Les Huka Falls peuvent remplir plusieurs piscines olympiques à la minute !

On comprend aisément pourquoi les Huka Falls figurent en bonne place dans le classement des lieux touristiques les plus visités de Nouvelle-Zélande.

Le tournage de certaines scènes du second volet du Hobbit (la désolation de Smaug) a amplifié la fréquentation même si les scènes clés de l'évasion des nains en tonneau sur la rivière ont été principalement filmées au Pelorus Bridge près de French Pass sur la route de Nelson.

La contemplation des chutes est d'autant plus aisée que l'on peut s'y rendre par la route en quelques minutes ou emprunter un sentier de randonnée depuis Taupō. 

Deux belvédères permettent d'admirer la chute sous plusieurs angles, mais pour s'approcher davantage il faudra envisager la navigation sur la rivière en furie.

Les jetboats de la compagnie Huka Falls Jets remontent la rivière Waikato à contre-courant à la vitesse folle de 90 km/h tout en réalisant de brusques changements de direction, parfois à 180°, pour esquiver les rochers !

C'est une véritable attraction de fête foraine que nous présentons plus en détail dans le guide Kiwipal dédié aux Huka Falls et qui permet de s'approcher à quelques mètres des chutes sous les regards ébahis des visiteurs ordinaires qui se tiennent à l'écart.

Si la perspective de naviguer à toute allure en étant secoué puis aspergée d'eau glacée ne vous enchante guère, sachez qu'il existe une alternative moins remuante... 

La compagnie Huka Falls Cruise organise des sorties sur un petit bateau qui s'approche également des chutes, tout en restant à une distance raisonnable.

Une sortie qui sera de toute manière infiniment moins dangereuse que la descente de la rivière en kayak.

Certains sportifs de haut niveau, encouragés par leurs sponsors ont tenté l'exploit de franchir les Huka Falls et survécus par miracle.

Pour vivre des sensations proches, mais sans risquer d'y laisser sa peau, autant se tourner vers le rafting qui compte de nombreux adeptes dans la région.

Malgré ses innombrables rivières, la Nouvelle-Zélande offre un choix limité pour les descentes en rafting, faute d'organisateurs et de moyens d'accès aux lieux les plus reculés du pays. Heureusement, les sorties qui restent à disposition du grand public sont de classe mondiale.

La rivière Tongariro proche de Taupō est considérée comme l'une des meilleures du pays pour pratiquer le rafting.

Difficile d'imaginer une activité qui exige une plus grande débauche d'énergie tout en procurant un tel sentiment de satisfaction... à la condition expresse de ne pas craindre d'être malmené en prenant l'eau de toute part.

Basée à Turangi depuis vingt ans et détenteur de multiples récompenses, la compagnie Rafting New Zealand met à disposition ses navettes pour récupérer les visiteurs logés à Taupō.

La descente la plus populaire baptisée « Tongariro White River » emprunte des rapides de niveau 3 sur une distance de 14 km.

Elle conviendra aux débutants qui n'ont pas froid aux yeux, mais une seconde descente de niveau 4 (Tongariro Upper Gorge) visera plutôt une clientèle expérimentée capable de mener une embarcation sur des sections comportant des obstacles potentiellement dangereux.

Même si l'organisateur autorise les descentes de niveau 4 pour les mineurs de plus de 13 ans avec une formation préalable, il vaut mieux s'abstenir si l'on est débutant.

En famille avec de jeunes enfants (à partir de 3 ans), il vaut mieux opter pour la troisième descente proposée (Tongariro Family Fun) qui se déroule sur une rivière de niveau 2.

Le rythme sera plus lent, sans être ennuyeux pour autant, avec une vingtaine de rapides à franchir sur 8 km et la possibilité de se baigner en prime.

À l'arrivée, chocolats chauds, bières, hot dogs et douches chaudes pour tous les participants épuisés. Après cela, il y a fort à parier qu'une dernière promenade sur les rives du lac Taupo pour admirer le coucher du soleil suffira à mener tout le monde au lit sans tarder.

Taupō est une étape majeure de Nouvelle-Zélande de par sa position centrale sur l'île du Nord qui en fait un point de passage incontournable pour les voyageurs qui transitent entre Auckland et la capitale Wellington.

Mais Taupō ne saurait être une simple escale pour rejoindre le Tongariro Crossing ou la cité géothermique de Rotorua.

Sans parler du saut en parachute au-dessus du lac que j'ai laissé de côté, mais dont je parle ailleurs sur Kiwipal, il serait regrettable de ne pas pratiquer au moins une activité sportive dans la région.

Certes, vous n'aurez pas le temps de pratiquer à la fois le vélo, la randonnée le kayak ou le rafting.

Mais chacune de ces activités suffirait à vous laisser un souvenir impérissable, plus marquant encore que la vue somptueuse d'un lac qui embrase l’imagination quand on en connaît les origines.

Vous avez l'embarras du choix, mais il est déconcertant de constater que parmi toutes les activités suggérées nous n'avons pas évoqué la géothermie censée être le point fort de la région. En réalité, j'ai volontairement passé sous silence le sujet, mais je vais me justifier !

Craters of the moon

Les guides de voyages qui présentent Taupō recommandent généralement la visite du parc géothermique baptisé « Craters of the Moon ».

Situé à proximité de la ville, ce parc propose un circuit de 45 min sur des planches en bois qui serpentent dans une vallée où règne une intense activité volcanique sous la surface.

L'attraction était encore gratuite en 2015, mais désormais payante.

L'entrée coûte cinq fois moins cher que celles des célèbres parcs de Wai-o-Tapu ou d'Orakei Korako, mais si la zone a parcourir est immense, avec des fumerolles qui s'élèvent de part et d'autre, il n'y a pour ainsi dire rien à voir, sinon quelques cratères de boues qui bouillonnent et sifflent.

Je ne peux évidemment pas vous recommander une visite relativement décevante, au même titre que les Wairakei Terraces de Taupō, ces « cratères de la lune » ne sont pas à la hauteur de ce que le pays peut offrir en matière de géothermie, et si je vous indique l'adresse du site officiel ci-dessous, c'est pour vous permettre de forger votre propre opinion avant de venir sur place.

Les Huka Falls sont-elles incontournables ?

À deux pas des « Craters of the moon », les Huka Falls sont autrement plus impressionnantes et cette fois à la hauteur de leur réputation, même si l'on peut déplorer une fréquentation touristique excessive en journée.

La visite en elle-même occupe une durée de 10 à 30 minutes selon l'emploi du temps des voyageurs.

Les plus fortunés qui souhaitent profiter du cadre sans la foule se logeront au Huka Lodge voisin pour venir seulement en soirée ou en début de matinée.

Mais je recommande de conserver son argent pour une virée en Huka Falls Jet qui sans égaler la sortie en jet boat sur la rivière Shotover de Queenstown offre une expérience sensationnelle au même titre que le Tongariro Crossing voisin.

Tongariro Alpine Crossing

À ce sujet, les guides de voyagent persistent à faire de Taupo le camp de base pour la randonnée du Tongariro Crossing dont le point de départ se trouve tout de même à 92 km !

Ce qui revient à réaliser 2h30 de trajet en transport pour se retrouver dans l'obligation de suivre la même route le lendemain si l'on se rend à Wellington.

Certes, le désert du plateau central n'offre guère de solutions d'hébergement, mais il est plus intéressant de se loger dans le village d'Ohakune à 54 km du trek ou même à Turangi à 50 km.

Le Chateau Tongariro qui est à 30 km est désormais fermé.

Il faudra de toute manière recourir au service d'une navette payante depuis l'interdiction de stationner plus de quelques heures aux parkings de Mangatepopo et Ketetahi. Dans cette optique, autant passer la nuit dans la ville la plus proche... et ce ne sera sans doute pas Taupō !

Thermal Explorer Highway

Celles et ceux qui ne souhaitent pas affronter les 19.6 km du Tongariro ou qui doivent revoir leurs plans en raison de la météo imprévisible du plateau central peuvent envisager de passer par Taupō avant de mettre le cap sur Napier et ses vignobles.

Napier, la capitale mondiale de l'art déco se situe à proximité du Te Mata Peak et du Cape Kidnappers qui méritent le détour.

Pour s'y rendre, la State Highway 5 que l'on emprunte et qui est surnommée « Thermal Explorer Highway » est un pur enchantement.

On observe la route qui fume par endroit à cause de l'activité géothermique et l'on traverse des vallées encaissées spectaculaires qui recèlent quelques surprises comme les magnifiques Waipunga Falls. 

Cette route que l'on associe toujours à Taupō est l'une des plus belles de Nouvelle-Zélande et vous consolera de n'avoir pu escalader les volcans du Tongariro.

Écrit par Guillaume Un article de Guillaume Guillaume Email Facebook Twitter

Expert Nouvelle-Zélande